Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ALECTOROMANTIE ou ALECTRYOMANTIE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 220).

ALECTOROMANTIE, ou ALECTRYOMANTIE. s. f. Alectryomantia, Alectoromantia. Divination par le moyen d’un coq, L’Alectryomantie étoit en usage parmi les Grecs. Voici comment elle se pratiquoit. On traçoit un cercle sur la terre ; on le partageoit ensuite en 24 petites cases, ou espaces ; dans chacune de ces cases on écrivoit une lettre de l’alphabet ; sur chacune de ces lettres on mettoit un grain de blé ; cela fait, on prenoit un coq, & on le mettoit dans ce cercle. On remarquoit quels grains il mangeoit, & quelles étoient les lettres de ces cases où ces grains avoient été placés ; on faisoit un mot de ces lettres, & l’on croyoit que ce mot apprenoit la chose que l’on vouloit savoir. C’est par cet art d’Alectryomantie que le Sophiste Libanius & Jamblique chercherent ce qu’ils crurent avoir trouvé, quel seroit le successeur de l’Empereur Valens. Car le coq ayant mangé les grains qui étoient sur les lettres Θ, Ε, Ο, Δ, ils ne douterent point que le successeur de Valens ne fut Théodore. Ils se tromperent, ce fut Théodose. C’est Socrate, Sozomène, Cedrenus, & Zonaras, qui nous ont conservé ces particularités. Voyez le P. Kirker Œd. Ægypt. T. II. p. 472 & 473. Ce mot vient d’ἀλέϰτωρ, ou ἀλεϰτρυὼν, qui signifie un coq, & μαντεία, divination.