Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/AMENDEMENT

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 288).
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AMENDEMENT. s. m. Changement par lequel on devient meilleur, tant à l’égard de l’ame que du corps. Emendatio, Correctio. Dieu veut l’amendement du pécheur, & non pas sa perte. Ce malade est toujours de même, il n’y a point d’amendement.

Ce mot, dans l’article 184 de la coutume de Paris, signifie correction & réformation : ainsi, quand il est dit dans l’art. 184 de cette coutume, sans qu’on puisse demander l’amendement, il faut entendre que l’une des parties ne peut demander qu’il soit jugé autrement que sur le rapport, ou qu’il soit corrigé & réformé. Elle peut cependant demander qu’il soit procédé à un autre rapport, ce que les Juges accordent souvent ; mais en ce cas, Coquille, Quest. 300, tient qu’il doit être fait aux frais de la partie requérante, sauf à les répéter en définitif.

Amendement, signifie aussi, engrais, qu’on met sur des terres, comme marne, fumier, cendres, &c. Stercoratio. L’amendement est un secours qu’on donne aux terres usées, pour les obliger de produire quelque chose de plus beau en prenant une nouvelle substance, & de nouveaux sels ; & cet amendement est ce que nous appelons fumier, de quelque nature qu’il puisse être. Ces terres sont si maigres, qu’elles ont grand besoin d’amendement. Le seul bon endroit à mettre les amendemens est vers la superficie. Le fumier le plus mal placé pour les tranchées, est celui qui se met dans le fond. La Quint.