Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BARBETTE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 758-759).
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BARBETTE. s. f. Sorte de guimpe dont les Religieuses se couvrent le sein. Fascia pectoralis, mamillare linteum.

Barbette. s. f. C’est ainsi que les Dames Chanoinesses de Remiremont appellent un petit morceau de quintin qu’elles mettent devant elles le jour de leur apprébandement. Cette barbette leur est donnée le jour de leur réception comme un reste de leur ancien habit, & une marque qu’elles ont été autrefois Religieuses, puisque ce morceau de linge est une espèce de guimpe. Et tous les Dimanches il y a une des ces Dames qui communiant pour les besoins spirituels & temporels de leur Abbaye, est obligée de porter cette barbette. On appelle cette cérémonie le Beau-Sire-Dieu, & toutes les autres Dames vont faire à celle qui a cette barbette, une civilité à sa place, pendant la lecture du Martyrologe. P. Hélyot. T. VI. C. LI.

BARBETTE. Terme de Fortification. C’est une espèce de plate-forme ou petite élévation de terre sans épaulement, qu’on pratique ordinairement dans les angles d’un bastion, pour placer du canon qui tire par-dessus le parapet. La barbette a quelque rapport au cavalier. On dit : mettre le canon à barbette, tirer le canon à barbette, quand on tire le canon à découvert, & sans épaulemens de terre pour se cacher. On ne tire guère que la nuit à barbette, ou dans un jour de bataille.

On dit proverbialement coucher à barbette, c’est-à-dire, sans bois de lit, matelas par terre.