Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BOUTADE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 26).
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☞ BOUTADE. s. f. Caprice, saillie d’esprit & d’humeur ; changement subit provenant d’une révolution d’humeur ou de façon de penser. On le dit presque toujours en mauvaise part. Præceps animi impetus. Avoir des boutades. Il lui prit une boutade. Cet homme est dangereux dans ses boutades. La plûpart des bons ouvriers ne travaillent que par caprice & par boutade. Toute sa fidélité se réduit à quelque boutade de tendresse, & à deux ou trois accès de désespoir. Dieu ne voulut pas que sa conversation se fît légèrement & par boutade. Bouhours. Ce mot signifioit autrefois, effort, impulsion, ou, selon le vieux style, une boutée, l’un & l’autre viennent de bouter : qui vouloit dire pousser.

☞ On donnoit aussi autrefois le non de boutade à de petits ballets qu’on paroissoit exécuter à l’impromptu. La boutade étoit le grand ballet en raccourci.

Boutade. Terme de Coutume. Droit que quelques Seigneurs ont en Berry, de prendre cinq pintes de vin de la mesure des lieux où ce droit est établi, ou la somme pour chacune pinte, pour chaque tonneau ou poinçon devin, que les habitans de ces lieux vendent en gros ou en détail, ou qu’ils achetent pour le revendre. Galland.