Dictionnaire de la langue française du seizième siècle/Defendeur

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Éditions Honoré Champion (IIp. 745-746).
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Defendeur. Défenseur, protecteur. — Esdits six premiers jours du pas [d’armes], il y avoit dixhuit deffendeurs, contre cent et huit assaillans. Lemaire de Belges, Illustr., I, 40. — Remunereur des bons et deffendeur et protecteur des eglises. B. de la Grise, trad. de Guevara, l’Orloge des Princes, I, 35. — Ma bouche prononcer Ne mon cueur rien penser Ne puisse, qui ne plaise A toy, mon deffendeur, Saulveur et amendeur De ma vie mauvaise. Marot, Ps. de David, 17 (IV, 97). — Ajax aussi, qui vaillant defendeur Fut contre autruy, mais contre soy mal seur. Vasquin Philieul, trad. de Pétrarque, L. III, Sonn. 29. — Tu as, n’a pas long-temps, sa valeur souspirée, Et disois : Où est-il ? et, tous les preux nommez, En revenois toujours au defendeur de Metz. Anc. Poés. franç., IV, 302. — [Poitiers]. C’est une tresmeschante place et digne d’honnorer un defendeur. La Noue, Disc. polit. et milit., XXVI, 3, p. 813. — Pour vuider et desgarnir de deffendeurs les creneaux ou cresteaux de murailles des villes. Fauchet, Origines des Chevaliers, I, 2. — [Les dieux lares] de tout temps adorez és maisons privées, ainsi que particuliers deffendeurs et protecteurs. Id., Origine des Dignitez, I, 7. — Il luy envoyoit en don la main du martyr S. Denis, enchassée en or… luy faisant part du corps de ce sainct, defendeur des habitans de Gaule. Id., Antiquitez, XI, 10. — Et vous, ô mon grand Roy, soyez le deffendeur De l’ouvrage duquel vous estes commandeur. Vauquelin de la Fresnaye, Art poetique, L. I, p. 2. — Quelque désavantage que receussent ceux qui combatoyent dans une tenaille, tant des bastions que des guérites avancées, quelques pistolets firent donner du nez à terre aux défendeurs. Aubigné, Hist. Univ., XIV, 20. — Voilà comment les armes receues par force et non cerchées ont esté mises aux mains des réformez. Et ainsi on a fait les patiens défendeurs, la persecution guerre et les agneaux des lions. Id., ib., XV, 2.

Qui interdit. — Abolissant d’un edict defendeur Ce qui estoit de Rome la grandeur. Du Bellay, les Jeux rustiques, la Vieille Courtisanne.

Deffenderesse. Protectrice. — Ceste treschrestienne maison… ha esté et est tousjours eslevee et conservee en si grand degré… à fin quelle soit gardienne et deffenderesse de nostre foy catholique. Lemaire de Belges, Illustr., III, 3.