Dictionnaire de la langue française du seizième siècle/Serpente

La bibliothèque libre.
◄  Serpent 2
Serpenté  ►

Serpente. Serpent. — De ladite Araxa Herodote le prince des historiens… raconte quelle estoit faee et demy femme et demy serpente, comme nous lisons de Melusine. Lemaire, Illustr., I, 7. — Discorde… estoit volee jusques au riche jardin des belles Hesperides… Et tant laboura la criminelle serpente, à force de prieres importunes et requestes adulatoires, que desdites pucelles elle impetra une noble pomme de metal aurein. I, 30. — De Lusignen la tresnoble serpente Mere jadis de princes et de roys. id., Amant verd (III, 35). — La serpente tortue. Marot, Ballades, 13. — La grand’ serpente au pole arctique emprainte. id., tr. Metamorph., l. II (III, 210). — Je vous ay fait venir ceste grande serpente. Amadis, IV, 31. — Que diray je de ceste prochaine serpente ? Pasquier, tr. Plutarque, p. 14. — La serpente et verte lesarde, Escorpions et gros crapaulx. M. de Navarre, Dern. Poés., Chans. spirit., 25. — Sça’ vous qu’il hait ? c’est la serpente, Et plusieurs fois en ensanglante Ses belles griffes. Forcadel, p. 108. — Dieu qui a mis assez de sagesse et bonté en la royne pour résister à la tentation de la serpente. La Planche, Marchans, II, 315. — (Fig.). Guerre monstre sa queue de serpente. Gringore, Folles Entreprises, I, 36. — Ceste impitoyable serpente la guerre. Marot, Epistres, 4. — Nourrissant en mon sein ma serpente meurdriere. Jodelle, Cleopatre, I (I, 98). — M’ayant délivré d’une si puante et venimeuse serpente. Comptes… adventureux, 29 (I, 166). — N’endure plus ces horribles serpentes, [les canons] Gosiers d’aerein, tes foudres imiter. Doublet, Elegies, 26. — Chasse bien loing de la troyenne terre Ceste serpente, helas, qui à la fin Nous fera tous mourir de son venin. La Taille, Mort de Paris (II, 166). — Meschantes nuicts d’hyver, nuicts filles de Cocyte, Serpentes d’Alecton. Ronsard, Dern. vers (VI, 301).