Dictionnaire de théologie catholique/APOLLINAIRE L’ANCIEN

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P. Godet
Texte établi par Alfred Vacant et Eugène MangenotLetouzey et Ané (Tome 1.2 : APOLINAIRE - AZZONIp. 5).

3. APOLLINAIRE L’ANCIEN, au ive siècle, grammairien à Béryte, puis à Laodicée en Syrie, fut fait prêtre de cette église et compta parmi les tenants les plus fermes de saint Athanase et du concile de Nicée. Lorsqu’en 362 Julien l’Apostat, jaloux d’écarter le christianisme des écoles, défendit aux professeurs chrétiens de lire dans leurs classes et de commenter les poètes ou les philosophes grecs, les deux Apollinaire, le père et le fils, esprits très cultivés et très faciles, s’évertuèrent à remplacer par des livres nouveaux les chefs-d’œuvre de l’art antique, et à rendre ainsi l’enseignement possible aux fidèles. Suivant Socrate, Hist. eccl., III, c. xvi, P. G., t. lxvii, col. 417, Apollinaire l’Ancien traduisit le Pentateuque en vers hexamètres, puisa dans les deux premiers livres des Rois un poème épique en vingt-quatre chants, fit des tragédies sur le modèle d’Euripide, des comédies à la façon de Ménandre, des odes imitées de Pindare. Cette littérature grecque improvisée, que n’animait point le souffle du génie, ne survécut pas à l’édit de Julien. Dès que Valentinien Ier l’eut révoqué, partout on en revint à l’étude des grands écrivains classiques, et de la tentative des Apollinaire il n’est resté qu’un souvenir.

Bardenhewer, Les Pères de l’Église, leur vie et leurs œuvres, traduction française, in-8°, Paris, 1899, t. ii, p. 16.

P. Godet.