Dictionnaire de théologie catholique/Antiochus

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Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant et Eugène MangenotLetouzey et Ané (Tome 1.1 : AARON — APOLLINAIREp. 738).

ANTIOCHUS, moine du couvent de Saint-Sabas près de Jérusalem, serait né, d’après un manuscrit, au bourg de Medosaga, à vingt milles d’Ancyre. Il se retira depuis dans la laure de l’anachorète palestinien, fut témoin oculaire de l’invasion persane en 614 et du massacre de quarante-quatre de ses confrères par les tribus bédouines des environs. À la suite de la conquête du pays par les troupes de Chosroës, Eustathe, supérieur du monastère d’Attaline, près d’Ancyre, fut contraint, d’abandonner son couvent sans emporter de livres ; il pria donc son ami Antiochus de lui rédiger un petit manuel de la morale chrétienne, où il insérerait toute la substance de l’Ancien et du Nouveau Testament et des anciens auteurs ecclésiastiques. L’ouvrage nous est parvenu sous le titre de : Πανδέϰτης τῆς ἁγίας γραφῆς, ou plus simplement Pandecte ; il est divisé en 130 chapitres que le traducteur latin a pris, à tort, pour autant d’homélies. Une lettre d’introduction raconte le martyre des quarante-quatre moines de Saint-Sabas, le dernier chapitre énumère les hérétiques depuis Simon le Mage jusqu’aux partisans de Sévère. Une prière, jointe ordinairement à la Pandecte, dépeint les souffrances de Jérusalem depuis la conquête de Chosroës et demande à Dieu la délivrance des Lieux saints. La rédaction de ces deux écrits se place entre les années 620 et 628. Antiochus possède une connaissance parfaite des saintes Écritures qu’il utilise avec un sentiment très juste et presque sans erreur. Sa compilation nous est également précieuse parce qu’elle nous a conservé des extraits d’ouvrages qui sont aujourd’hui perdus.

Migne, P. G., t. lxxxix, col. 1427-1850 ; Krumbacher, Geschichte der byzantinischen Literatur, Munich, 1897, p. 146.

S. Vailhé.