Dictionnaire de théologie catholique/FRANÇOIS Laurent

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2. FRANÇOIS Laurent. Il s’agit ici de l’écrivain dont Migne a publié les ouvrages en le désignant sous le nom de Le François : Œuvres complètes de Le François, ex-membre de la congrégation de Saint-Lazare ou des prêtres de la Mission, 2 in-4°, Paris, 1857. Le nom de Le François a été reproduit par Hurter, Nomenclator, 1912, t. v, col. 301. C’est par erreur. Le nom véritable est François : les registres du personnel des lazaristes en font foi et c’est aussi de la sorte que l’auteur a écrit son nom sur ceux de ses ouvrages où il l’a mis.

Laurent François naquit à Notre-Dame d’Arinthod, dans le diocèse de Besançon, le 2 novembre 1698. Il entra dans la congrégation des lazaristes à Paris en 1715. Amené, dit Feller, « à cause de la faiblesse de sa santé à quitter la congrégation il se fixa à Paris où il se consacra à la composition de ses ouvrages. » Il appartenait à cette pléiade d’estimables et honnêtes écrivains qui s’employèrent de leur mieux, au xviiie siècle, à défendre la religion contre les violentes attaques dont elle était alors l’objet de la part des incrédules. François publia successivement : 1° Preuves de la religion de Jésus-Christ contre les spinozistes et les déistes, 4 in-12, Paris, 1754 ; 2e édit., 1784 ; une traduction italienne de cet ouvrage fut donnée à Venise, Prove della religione di G. C. contro i spinosisti e i deisti, in-8°, Venise, 1768 ; 2° Défense de la religion contre les difficultés des incrédules, 4 in-12, Paris, 1755 ; 3° Examen du Catéchisme de l’honnête homme ou Dialogue entre un caloyer et un homme de bien, in-12, Bruxelles et Paris, 1764 ; ce « Dialogue » se trouve dans les œuvres de Voltaire ; 4° Réponse aux difficultés proposées contre la religion chrétienne par J.-J. Rousseau dans l’Émile et le Contrat social, in-12, Paris, 1765 ; 5° Examen des faits qui servent de fondement à la religion chrétienne, précédé d’un court traité contre les athées, les matérialistes et les fatalistes, 3 in-12, Paris, 1767 ; 6° Observations sur la Philosophie de l’histoire et sur le Dictionnaire philosophique portatif, avec des réponses à plusieurs difficultés, 2 in-8°, Paris, 1770 ; c’est à cet ouvrage que Voltaire fait allusion dans son Épître à d’Alembert :

L’abbé François écrit : le Léthé sur ses rives
Reçoit avec plaisir ses feuilles fugitives.

Cette épigramme n’empêcha pas le livre de se répandre et cette petite vengeance montre que Voltaire n’avait pas été insensible aux coups qui lui étaient portés ; 7° Lettre sur le pouvoir des démons, in-4°. Laurent François mourut le 24 février 1782.

Notices bibliographiques sur les écrivains de la congrégation de la Mission par un prêtre de la même congrégation (Édouard Rosset), Angoulême, 1878, p 257 ; Hurter. Nomenclator, t. v, col. 301-302.

A. Milon.