Dictionnaire de théologie catholique/MINARD Louis Guillaume

La bibliothèque libre.
J. Carreyre
Texte établi par Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Émile AmannLetouzey et Ané (Tome 10.2 : MESSE - MYSTIQUEp. 237).

MINARD Louis Guillaume, naquit à Paris, le 31 janvier 1725, et il entra dans la Congrégation des prêtres de la Doctrine chrétienne où il se signala par ses opinions jansénistes ; aussi l’archevêque de Paris, Christophe de Beaumont, crut devoir l’interdire. Alors Minard se retira à l’extrémité du faubourg Saint-Antoine, au Petit-Bercy, où il faisait des instructions familières et dirigeait en secret quelques personnes. Il se déclara en faveur de la Constitution civile du clergé et devint curé de Bercy ; il fut membre du Presbytère de Paris et il prit part aux démarches, qui furent faites après la Terreur, pour qu’on nommât un successeur schismatique à Gobel. Il mourut le 22 avril 1798.

L’ouvrage le plus important de Minard est l’Avis aux fidèles sur le schisme dont l’Église de France est menacée, in-8°, Paris, 1796. Annales de la religion du 29 août 1795, p. 409-420, du 5 septembre, p. 433-442, et du 12 septembre, p. 457-470 du tome i. Le P. Lambert, dominicain, qui avait lui-même composé un Avis aux fidèles, en 1791, attaqua l’écrit de Minard, dans la quatrième lettre de son ouvrage intitulé : Lettres aux ministres de la ci-devant Église constitutionnelle, in-8°, Paris, 1795-1796 (Annales de la religion du 2 janvier 1796, t. ii, p. 227-234, et du février 1796, t. ii, p. 313-334). Minard répliqua par le Supplément à l’Avis aux fidèles sur le schisme dont l’Église de France est menacée, en réponse à l’auteur de la quatrième lettre aux ministres de la ci-devant Église constitutionnelle, où l’on réfute les sophismes et les erreurs d’un écrit qui a pour titre : Avis aux fidèles, in-8°, Paris, 1796. Annales de la religion des 25-30 juillet 1796, t. iii, p. 265-278, 289-299. Dans cet écrit, Minard exposait ses opinions personnelles : les partisans de la Constitution civile et ses adversaires devaient faire abstraction de leurs divisions, et, en attendant les décisions de l’Église, communiquer ensemble. Le P. Lambert répondit par une Dissertation où l’on justifie la soumission aux lois et le serment de fidélité, in-8°, Paris, 1796. Minard envoya de nombreux articles aux journaux constitutionnels et, en particulier, aux Annales de la religion, de 1795 et 1796, qui ont longuement analysé l’Avis aux fidèles et le Supplément, t. i, p. 409-420, 433-442, 457-470, et t. iii, p. 265-278, 289-299.

Michaud, Biographie universelle, t. xxviii, p. 340 ; Hoefer, Nouvelle biographie générale, t. xxxv, col. 591-592 ; Quérard, La France littéraire, t. vi, p. 149 ; Feller, Biographie universelle, édit. Pérennès, 1842, t. viii, p. 395 ; Picot, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique pendant le XVIIIe siècle, 7 vol. in-8°, Paris, 1853-1857, t. vii, p. 343 ; Éloge de Minard dans les Nouvelles ecclésiastiques, du 18 juin 1798, p. 49-51, Annales de la religion, t. vi, p. 585-586.

J. Carreyre.