Dictionnaire des patois romans de la Moselle/Texte entier/P

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Librairie Istra ; Faculté de lettres de l’Université de Strasbourg (p. 488-541).
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P

Pa [pa F, S, V], prép. — Par. Voir .

Pā [pā-pāᵒ S, pā V], s. m. — Pieu. Voir Pau.

Pace que [pas kȩ S, pas ke V], loc. conj. — Parce que. Voir Pèce que.

Pāchat [pās̆a S, pās̆õ V], s. m. — Terre qui s’attache à la chaussure quand on marche sur un sol humide. Voir Pauchon, Pawetḕye, Poūtāye.

Pachate [pas̆at M, N, S, pǫs̆ǫt I, P, pǫs̆ęt F], s. f. — Pochette.

Pachate [pas̆at M, N, S], s. f. — Cenelle.

Pache [pas̆ N], s. f. — Cenelle. Voir Patche.

Pache, voir Pache.

Pache [pas̆ M, S, pǫs̆ V], s. f. — Poche. Lo çu qu’ n’è m’ dous sous dans sè ~, ne cort meu lwin, celui qui n’a pas deux sous dans sa p. ne court pas loin. Voir Male.

Pāche, voir Pāhhe.

Paché [pas̆ē F, S], s. m. — Paisseau. Voir Pèhhé.

Pachelaⁱ [pas̆laⁱ F], v. tr. — Échalasser. Voir Pèhheler.

Pachelow [pas̆lǫw F], s. m. — Ouvrier qui plante les paisseaux. Voir Pèhhelou.

Pacherḕye, voir Pahherḕye.

Pachetāye [pas̆tǟy M, N, S, pǫs̆tāy I, P], s. f. — Contenu d’une grande cuiller de métal. Eune ~ de poussate, une pochetée de bouillie.

Pachi, voir Pahhi.

Pachi [pas̆i M], s. m. — Buisson ou arbuste d’aubépine. N-y è i nîn d’ fauvates dans ç’ ~ lè, il y a un nid de fauvettes dans ce buisson d’aubépine.

Pachi [pas̆i M, N], s. m. — Saligaud.

Pachieu, Pachon, voir Pahhieu, Pahhon.

Pachon [pas̆õ F], s. m. — Portion affouagère. Voir Pahhon.

Pāchon [pās̆õ V], s. m. — Babouche. Voir Pauchon.

Pāchonè [pās̆ǫnę V], v. intr. — Marcher difficilement parce qu’on a des Pauchons aux chaussures.

Pachou, voir Pahhou.

Pachoūne [pas̆ūn F], s. f. — Personne. Voir Pèhhoūne.

Padèri [padęri S], s. m. — Le derrière d’une maison, la cour. Voir Pèdèyeu.

Padi [pädi M, padi I, P, pardyę F], intr. — 1o Pardi (espèce de juron). 2o Sobriquet donné aux habitants de Vittoncourt.

Padri, voir Pèdèyeu.

Padu [padü S], s. m. — Perdu. Lés ~ de Sotzeling, les p. de S. (sobriquet).

Pāfḗr’ [pāfēr S, pāfyę V], s. m. — Palfer. Voir Paufé.

Pafeurlîn [päfœ̨rlĩ.. M, N, S, pafęrlĩ.. I, P, V], s. m. — 1o Soupe très épaisse ; gros plat de légumes. 2o Femme sale.

Pāfiè, voir Pāfḗr’.

Pāhè [pǟγę.. S], s. m. — Brème (poisson).

Pāhé [pǟγēⁱ.. M, I, P], adj. — Taché, qui commence à pourrir. Nas grond’bīres sont pāhḕyes, nos pommes de terre commencent à pourrir.

Pahhe [paχ.. M, N, S, pǫχ I, P, F, V], s. f. — Pêche.

Pāhhe [pǟχ.. M, I, P], s. f. — 1o Palette, partie charnue du porc contenant l’omoplate. On l’enfouit pendant une nuit au milieu de la viande hachée et assaisonnée pour la fabrication des cervelas, afin qu’elle s’imprègne de ses sucs, ou on la sale simplement. On l’enferme dans une vessie et on la fait légèrement fumer. Elle est ensuite suspendue dans un endroit sec et réservée pour être mangée aux Rois, au Mardi-gras ou à Pâques, cuite avec des légumes. Mais c’est surtout le jour du Mardi-gras que ce morceau est mis au pot pour satisfaire à l’ancien rite. À la fin du repas, le plus jeune garçon de la famille, tenant en main la palette, montait sur le toit de l’habitation et, de là, il la lançait au loin sur le sol en prononçant à voix haute cette espèce d’invocation propitiatoire :

Oh ! loup !
Tyins, loup, val tè pāhhe,
Teu n’an-n-èrés pus d’vant pāques !
Qu’ lés biés, lés-oūrjes, lés awinnes èt lés vègnes de ç’t ènāye
Sînt auss’ beun’ grenāyes
Qu’ mè panse at beun’ soūlāye !
Tyins, loup ! Val tè pāhhe ! (ter).

Oh ! loup ! Tiens loup, voilà ta p., tu n’en auras plus avant Pâques ! Que les blés, les orges, les avoines et les vignes de cette année soient aussi bien grainées que mon ventre est bien rempli ! Tiens, loup, voilà ta p. ! Voir Loup.

Pāhhe [pǟχ.. gén.], s. f. — Paix. R’mate lè ~', remettre la paix (pacifier).

Pāhhe èt yāhhe [pǟχęyǟχ.. M, I, P, N, V], loc. adv. — Paix et aise (paisiblement et à l’aise, tranquillement, quelquefois lentement). Je m’ preumwinneūs ~ èt yāhhe mo d’hant : Comant vās-j’ pèsser mo lîndi, je me promenais paisiblement en me disant : Comment vais-je passer mon lundi ?

Pahhé [paχē.. S], s. m. — Paisseau. Voir Pèhhé.

Pahherḕye [paχrę̄y.. M, N, pǫχrę̄y I, P], s. f. — Pêcherie.

Pahhi [paχ (i) S], loc. adv. — Par ici. Voir Pèhhé.

Pahhieu [paχyœ̨.. M, N, S, pǫχyę.. I, P, V], v. tr. — Pêcher.

Pahhion, voir Pahhon.

Pahhon [paχõ M, N, S, pǫχõ I, P, pas̆õ F, paχõ-pęχõ N], s. f. — Portion affouagère.

Pahhon [paχõ.. M, N, pǫχõ I, P, paχyõ S, pǫlχõ V], s. m. — 1o Échelon. ’L ateūt sus l’ dīheiume ~ quad ’l at chu, il était sur le dixième é. quand il est tombé. Voir Ché. 2o Barreau de la chaise.

Pahhou [paχu.. M, N, S, pǫχu I, P, V], s. m. — Pêcheur. ~, chèssou, mantou, p., chasseur, menteur. —

Chèssou, prenou d’piats ōhions,
N’ rapotont m’ richèsse è lè māhon,

chasseur, preneur de petits oiseaux, ne rapportent pas richesse à la maison. Lés ~ d’ grāvisses d’Obrik, les p. d’écrevisses d’Obreck (sobriquet) S. Vohh ~, vert p. (martin-pêcheur) V.

Pāhībe [pǟγīp.. M, N, pāγīp I, P], adj. — Paisible.

Pājé, voir Pāhé.

Pājībe, voir Pāhībe.

Palache [pälas̆ M, palǫs̆ I, P], s. f. — 1o Grosse et grande main. 2o Femme longue et sèche. On dit ordinairement : Longue ~. Voir Palate.

Palās [pälǟ.. M, I, P, N, pǫlā V], s. m. — 1o Palais ; palais de justice. Éte de ~, être de p. (être homme de robe). 2o Palais de la bouche. Voir Palîn

Pālat [pǟla M, N, S, pālǫ I, P], adj. — Pâlot, pâle, blême.

Palate [palat M, N, S, pǫlǫt V], s. f. — 1o Vieille lance en acier, qui porte le millésime de 1444, insigne du maire de Chaty. Voir ce mot. 2o Palet, pierre plate qui sert au jeu de la Plète. 3o Épaule du porc. Voir Pāhhe. 4o Palette, petite pelle. Voir Fig. 62. 5o Femme longue et sèche.

Palate, voir Palache.

Palāye [palǟy M, N, pęlāy F, paltǟy.. S, pǫltēy V], s. f. — Pelletée.

Pale [pal M, N], s. f. — Poêle, fourneau.

Pale [pal M, N, pǫl I, P, F, pwęl Landroff, pāl S, pōl V], s. m. — 1o Chambre d’habitation, souvent la belle chambre, où il y a un ou deux lits montés, et qui se trouve toujours sur le devant. 2o Veillée d’hiver S. Voir Crègne, Palḗje.

Pāle [pāl.. S, V], s. f. — Pelle. Voir Paule.

Palé [palēⁱ.. M, N, S, pǫlę.. I, P, F, V], adj. — Pelé, chauve. Lés ~ d’ Lidrequin, les p. de L. (sobriquet).

Palè [palę S], loc. adv. — Par là. Voir Pèlè.

Pālè [pālęⁱ S], s. m. — Épaule de porc.

Palḗje [palēs̆ S, pōlēs̆ V], s. m. — 1o Veillée d’hiver ; ensemble de personnes réunies dans une chambre pour y filer pendant les soirées d’hiver. ’L ont tot pyin d’voyous dons zit’ pōlḗje, ils ont beaucoup de veilleurs dans leur veillée. 2o Réunion de jeunes gens.

Pālḗje [pǟlēs̆ M, N, S, pālēs̆.. I, P, V], s. m. — Parlage, langage.

Pālemant [pǟlmã M, pālmã I], s. m. — Parole.

Palenḗje [palnēs̆ M, N, pǫlnēs̆.. I, P], s. m. — Pélerinage.

Paler [palēⁱ.. M, N, S, pǫlę.. I, P, F, V], v. tr. — Peler ; éplucher. Teu m’ pales lo vante, tu me pèles le ventre (tu m’ennuies). — Té m’ poles lè ch’nīe di dōs, tu me pèles l’échine du dos (tu m’agaces) V.

Paler [palēⁱ M], v. tr. — Ramasser avec la pelle. Paleūz nas grond’bīres, ramassez nos pommes de terre avec la pelle. Voir Pauler.

Pāler [pǟlēⁱ.. M, N, pālę.. I, P, V], v. intr. — Parler. I guèhhon pāle è eune bācèle, un garçon parle à une jeune fille (il lui fait la cour). J’ pāle come Sint Poū, pè lè boche, je parle comme St. Paul, par la bouche. Pālant pè (au) rèspèt, parlant par (au) respect (révérence parler) I. I n’ sèreūt m’ ~ ni chanter, il ne saurait p. ni chanter (il est aphone). Faute de ~, an meurent sans confèssion, faute de p., on meurt sans confession (faute de demander, on risque de ne rien obtenir). — Teu pāles de bîn lon, lés chîns n’ teu mod’ront m’ és talons, tu parles de bien loin, les chiens ne te mordront pas aux talons (tu es plus hardi de loin que de près). An n’ pālant rîn, rîn n’an d’vînt, en ne parlant rien, rien n’en devient (on n’obtient rien). I pāle è veūde, il parle à vide (à tort et à travers). N-è qu’ pour li è ~, il n’y a que pour lui à p. (il a toujours la parole) S.

Pāler [pālę.. S, V], v. tr. — Ramasser avec la pelle. Voir Pauler.

Palerasse [palras S], s. f. — Femme qui va à la veillée pour filer. Voir Crègnerasse.

Pālerḕye [pǟlrę̄y.. M, I, P], s. f. — Parole, discours. Éte i-n-ome de ~, être un homme de discours (qui parle beaucoup).

Palerîn [palrĩ M, N, pǫlrĩ I, P, pęlrĩ S, V], s. m. — 1o Pélerin. Lè piāwe don mètîn n’ èrète meu l’ ~, la pluie du matin n’arrête pas le p. (il peut faire beau l’après-matin). Voir Piāwe. 2o Mauvais sujet, vaurien.

Palerinḗje [palrinēs̆ M, N, pǫlrinēs̆.. I, P, pęnlinēs̆ Haboudange, pęlrinēs̆-pęrlinēs̆ S, V], s. m. — Pélerinage.

Palèsse [palęs M, N, pǫlęs I], s. f. — Écorchure.

Paletāye [paltǟy S], s. f. — Pelletée. Voir Palāye.

Paletāye [paltǟy-paltęs M, N, pǫltāy I, pǫltāy-pǫltęs P], s. f. — Terre, boue qui se détache de la semelle du soulier.

Paletèsse, voir Paletāye.

Pali [pali M, N], s. m. — Planche étroite dont on fait une palissade, pieu.

Palice [palis M, pǫlis I, P, F, S, V], s. f. — Police.

Palîn [palĩ M, N], s. m. — Palais de la bouche. Voir Palās.

Paloche [palǫs̆ I, P], s. f. — Grosse et grande main.

Palōfe, voir Paloūhhe.

Palon [palõ M, N, S, pǫlõ V], s. m. — Pelle en bois qui sert à charger le fumier sur la voiture ou à ramasser et à tasser le blé, l’avoine, etc. Voir Palou, Taquate.

Pālon [pālõ S], s. m. — Poêlon. Voir Pḗlon.

Palote, voir Palache.

Palou [palu M, pǫlu I], s. m. — Pelle qui sert à presser le fumier sur la voiture. Voir Palon.

Pālou [pǟlu M, N, pālu.. I, P, S, V], s. m. — Beau parleur.

Pālou [pǟlu.. M, I, P, N], s. f. — Pâleur.

Paloūhhe [palūχ M, N, pǫlūχ I, pǫlœ̄χ-pǫlūχ P, pǫlǖs̆ F, palōf S, pǫlof V], s. f. — 1o Pelure ; écorce ; épluchure. Dés ~ d’eugnon, des p. d’oignon. 2o Coquille de noix, de noisette, etc.

Palquinquèt [palkẽkę M, S], s. m. — Ancienne lampe à quinquet. Voir Fig. 61.

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Pāmāye [pāmǟy.. S, V], s. f. — Épis de blé sur pied. Eune bḗle ~, de beaux épis. Voir Paumḗje.

Pāme [pām.. S, V], s. f. — 1o Épi. 2o Paume. 3o Palme. Voir Paume.

Pāmḗje [pāmēs̆.. S, V], s. m. — Se dit du blé, etc., qui a de beaux épis. Voir Paumḗje.

Pamèle [pämęl M], s. f. — Espèce d’orge.

Pāmetè [pāmtęⁱ S], s. m. — Buis. Voir Paume, Pampègne.

Pāmḗye [pāmēy S, V], s. f. — Gifle. Voir Paumāye.

Pampègne [pãpęñ S], s. f. — Buis. Voir Pāmetè, Paume.

Pampîn [pãpĩ.. M, I, P, N], s. m. — Grand père ; vieux papa.

Pampīes [pãpī S, V], s. f. pl. — Rameaux de buis ou de saule que l’on bénit le jour des Rameaux. Voir Paume.

Pampoye, Pampouye [pãpǫy M, I, pãpuy S], s. f. — Fille nonchalante ; fille abandonnée, coureuse.

Pāmwins [pǟmwẽ M, N, S], loc. adv. — Malgré cela, pourtant ; néanmoins ; toutefois. Ç’ateūt malāhieu è fāre, ~ i l’è fāt, c’était malaisé à faire, pourtant, il l’a fait.

Pan [pã M, I, P, N], s. m. — Gifle.

Pan [pã M, I, P, N], s. m. — Paon. Quand’ lo ~ gueūle, ç’at sine de piāwe, quand le p. crie, c’est signe de pluie.

Pan [pã M, I, P, N], s. m. — Empan.

Pancheu [pãs̆œ̨.. M, I, P, F, N, S], v. tr. — Pancher. Ne s’emploie que dans l’expression : ~ d’ l’āwe, uriner.

Pancoufe [pãkuf M, I, P, F, N], s. f. — Espèce de crêpe faite dans la poêle.

Pandant d’araye, voir Pan d’araye.

Pan d’araye [pã d aray M, N, pã d ǫrǫy I, P, F, pã d arāy S], s. m. — Boucle d’oreille. On dit aussi Pandant d’araye.

Pande [pãt gén.], v. tr. — Pendre. Lo çu qu’ deūt ḗte pandu n’at m’ nayeu, celui qui doit être pendu n’est pas noyé (on n’échappe pas à sa destinée). — J’ viès ḗte pandi, je veux être pendu (formule d’attestation) V.

Pandé [pãdē V], s. m. — Patère.

Pandḗje [pãdēs̆.. M, I, P, N], s. m. — Séchoir. Lo ~ dés hhawrasses, le s. des laveuses. Voir Pandūre.

Pandīche, voir Pandīhhe.

Pandieuhhe di tit [pãdyœχ di ti Marthil], s. m. — Saillie ou avance d’un toit, qui sert de remise pour les instruments aratoires.

Pandīhhe [pãdīχ.. M, I, P, F, N, S], s. f. — 1o Grappe, fleur en grappe. 2o Branches qui dépassent la limite d’une propriété et dont les fruits appartiennent, selon l’usage de la campagne, à celui sur la propriété de qui elles pendent. J’ā lè ~ de vate peumîn, j’ai le droit de cueillir les fruits de votre pommier en tant qu’ils pendent sur notre terrain. 3o Croix suspendue à un ruban ou à une chaîne, que les femmes portent au cou en guise d’ornement. Voir Pandūre.

Pandîn-pandād [pãdĩ pãdā Landange], s. m. — Ne se rencontre que dans la devinette suivante recueillie par M. J. Callais, voir Notre Terre Lorraine, 2e année, no 2 :

Si pandîn-pandād
N’ ovḗy mi rèvoyé drémîn-drémād,
Vénîn-vénād
Èrāt trāniè drémîn-drémād.

Si pandîn-pandād (le fruit qui pend à l’arbre) n’avait réveillé (en tombant) drémîn-drémād (l’agneau qui dort sous l’arbre), vénîn-vénād (le loup qui vient à pas de loup) aurait étranglé drémîn-drémād.

Pan d’oroye, voir Pan d’araye.

Pandoūr [pãdūr M, I, P, N], s. m. — Mauvais sujet, malandrin.

Pandūre [pãdǖr M, I, P, N], s. f. — 1o Place où l’on pend le linge à sécher. Voir Pandḗje. 2o Croix en or que les femmes portent au cou ; chaîne de femme. Voir Pandīhhe.

Pané [panē F], s. m. — Pan ou bas de robe. Voir Pèné.

Panecōte [pankōt V], s. f. — Pentecôte. Voir Pantecote.

Paneūt [panœ̄-panœ̨-panœ̨ⁱ S], s. m. — Nuit. Voir Pènut.

Pani [pani F], s. m. — Sevrer. Voir Pèni.

Pani [pani F], s. m. — Panier. Voir Pènieu.

Paniche (an) [panis̆ V], loc. adv. — En chemise. Voir Baniche.

Panou [panu M, N, pǫnu.. I, P], s. m. — 1o Personne qui est en retard. 2o Homme qui peine misérablement, qui travaille sans intelligence et sans profit ; cultivateur qui ne réussit pas.

Panre [pãr gén.], v. tr. — 1o Prendre. ~ eune pousse, prendre un élan, s’élancer. — Waç’ qu’on prand tojos èt qu’on n’ r’mat jèmās, i n’èrè bîntōt pus rin, où on prend toujours et où ne remet jamais, il n’y aura bientôt plus rien S. 2o Arrêter ; dresser un procès verbal contre qqn. ; pincer. Lo banwād l’è prîns, le garde-champêtre l’a pincé. 3o Supposer. T’és pedu vint sous, prenans que t’ lés-és minjeus, tu as perdu vingt sous, supposons que tu les as mangés.

Pansate [pãsat M, N, S, pãsǫt I, P, F, V], s. f. — 1o Panse préparée par les tripiers, ordinairement garnie de viande à saucisse. 2o Ventre (familier). Rampyi lè ~, remplir le ventre (rassasier).

Pansāye [pãsǟy M, N, S, pãsāy I, P, F, V], s. f. — Pensée ; idée.

Panse [pãs gén.], s. f. — 1o Panse. 2o Ventre. Qui at ç’que breule sè ch’mînhhe dans sè panse ? — Lè chandeūle, qu’est-ce qui brûle sa chemise dans sa panse ? — La chandelle (devinette). Lè ~ mwinne lè danse, la p. même la danse (après le festin, le bal). ’L è lés dous-euys pus grands qu’ lè ~, il a les deux yeux plus grands que la p. (il voudrait manger plus qu’il n’a d’appétit). — On wèt bin è sè ~ qué sè guḗle n’ot m’ trouwande, on voit bien à sa p. que sa gueule n’est pas paresseuse (c’est un gourmand) V.

Panser [pãsēⁱ.. gén.], v. tr. — Penser. S’ ~, s’imaginer.

Pansionāre [pãsyǫnǟr M, pãsyonār I, P], s. m. — Pensionnaire.

Pansote, voir Pansate.

Pantecote [pãtkǫt M, I, P, F, N, S, pankōt V], s. f. — Pentecôte.

È lè Pantecote, roūses sont,
È lè Sint Jan, s’an vont.

À la P., roses sont, à la St.-Jean, s’en vont. È lè ~, i n’ wèt gote, è lè Trinité, is wènent tiè, à la P., ils ne voient goutte, à la Trinité, ils voient clair (l’épi du blé est sorti de la tige). È lè vḗhhe ~, à la verte P. (jamais) P.

Pantecoufe, voir Pancoufe.

Pantihier [pãtiγye, -yœ V], v. intr. — Être essoufflé, haletant. Quand-on vè è lè choroūe, ā contréfiés, lés biés tindont lè longue, is pantihont, is n’ sot m’ co in-n-olḗne, quand on va à la charrue, au printemps, les bœufs tendent la langue, ils sont essouflés, ils ne sont pas encore en haleine V. Voir Pantoūsi.

Pantofe [pãtǫf M, I, P, N], s. f. — Pantoufle.

Pantoūhié, voir Pantoūsi.

Pantoūsi [pãtūzi S, pãtūγye, -yœ V], v. intr. — Respirer difficilement ; être asthmatique. Voir Pantihier.

Panu [panü N], s. m. — Époussetoir.

Papeuyon [papœ̨yõ Marthil], s. m. — Papillon. Voir Pawion.

Pāpi [pǟpi M, N, pāpi I, P, pǟpis̆ S, pāpis̆ V], s. m. — Grand’père. Voir Pampîn.

Pāpiche, voir Pāpi.

Papine, Papinète [päpin M, papinęt F], s. f. — Grande cuiller en bois. Voir Pèpeune.

Papion [papyõ Destry], s. m. — Papillon. Voir Pawion.

Pāpīre [pāpīr S], s. f. — Paupière. Voir Paupiḗre.

Papoufe [päpuf.. M, I, P, F, N, S], s. f. — Mitaine ; moufle ; gant fourré.

Papoute [paput M], s. f. — Bouillie.

Pāquate, Pāquète [pǟkat M, N, pākǫt I, P, pākęt-pākǫt F], s. f. — 1o Buis (par allusion au buis du dimanche des Rameaux). 2o Renoncule.

Pāquate [pǟkat M, N], s. f. — Première communion (qui se fait bientôt après Pâques).

Pāques [pǟk.. gén.], s. f. — Pâques. Voir Nawé, Paume.

Pāquîn [pākĩ S, V], s. m. — Premier communiant.

Pāquîn [pǟkĩ Donjeux], s. m. — Petit porc qui sera bon à tuer pour Pâques.

Par, voir Pèr.

Parafaragaramus [päräfärägärämüs lang. pop. mess.], s. m. — 1o Mot qu’on fait prononcer aux jeunes enfants à cause de sa difficulté. 2o Au jeu de saute-mouton, dans une des figures, le premier sauteur le dit, les suivants sont obligés de le répéter exactement, sous peine de prendre la place du patient.

Parat [para S], s. m. — Cloison. Voir Pèreū.

Parant, Parantḗje, voir Pèrant, Pèrantḗje.

Paraplīe, Paraplūye, Parapwīe [päräplǖy.. M, I, P, N, parapwī-paraplī V], s. m. — Parapluie.

Pardiè [pardyę F], interj. — Pardi. Voir Padi.

Pardounaⁱ [pardunaⁱ F], v. tr. — Pardonner. Voir Pèrdoner.

Pāre [pǟr.. gén.], s. f. — Paire, couple, en parlant des hommes et des animaux.

Pāré, voir Pārin.

Paremanteū [parmãtœ̄ S], s. m. — Tailleur. Voir Pèremanti.

Paremont [parmõ V], s. m. — Parement. Voir Pèremant.

Parḗre, voir Parīre.

Parèyemant [paręymã S, paręymõ V], adv. — Pareillement (pareil). Mo jodẽ n’ot m’ parèymont qu’ lo vote, mon jardin n’est pas pareil au vôtre V.

Parfond [parfõ F], adj. — Profond. Voir Pèrfond.

Parfondow [parfõdǫw F], s. f. — Profondeur. Voir Pèrfondou.

Pārieu [pǟryœ̨.. gén.], v. tr. — Parier.

Pārieu [pǟryœ̨.. gén.], v. tr. — 1o Défoncer un terrain et en extraire les pierres. ’L è pārieu s’champ, il a extrait les pierres de son champ. 2o Bêcher ou piocher profondément. Ç’ n’ot pis bochier, ç’lè, ç’ot ~, ce n’est plus bêcher, cela, c’est défoncer le sol V.

Pārin [pǟrẽ.. gén.], s. m. — Parrain. C’est au p. que revenait le soin d’acheter les dragées et d’en donner à sa commère. Il lui devait aussi un bouquet, et des cadeaux à son filleul, ainsi qu’à la mère. Voir Lo bètome 325 et suivants :

Val dés pwès d’ seuke byin fîns, d’ què ramplir so jiron ;
Val aussè po m’ fiyeul i bé drèpé d’mos’line ;
Val i bonat d’ danteules qu’ è, ma fwè, bone mine ;
V’aleūz veūr que, ç’ jo cè, j’ n’ā m’ oubliyè Fanchon :
Val i bé groūs pin d’ seuke que vaut beun’ i jambon ;
Val i mochu bradè que deurrè dés-ènāyes ;
Val po bèyè aus jans dous groūs sècs de drèjāyes.
An v’lè-t-i, més-èmîns ? je n’sus m’ i pārin d’ boūs.

Voilà des pois de sucre (dragées) bien fins, de quoi remplir son giron ; voilà aussi, pour mon filleul, une belle couverture de mousseline ; voilà un bonnet de dentelle qui a, ma foi, bonne mine ; vous allez voir que, ce jour là, je n’ai pas oublié Fanchon (l’accouchée) : voilà un beau gros pain de sucre qui vaut bien un jambon ; voilà un fichu brodé qui durera des années ; voilà pour donner aux gens deux gros sacs de dragées. En voilà-t-il, mes amis ? je ne suis pas un parrain de bois. ~ d’ boūs, mārḗne de trin, p. de bois, marraine de paille (cri des enfants à l’adresse des p. et des marraines qui ne jettent ou ne donnent pas assez de dragées).

Pāriou [pǟryu.. gén.], s. m. — Personne qui a la manie de parier.

Pāriou [pǟryu.. M, I, P], s. m. — Carrier.

Pārīre [pǟrīr.. M, I, P, pārēr V], s. f. — Carrière de pierres.

Pāriūre [pǟryǖr.. M, I], s. f. — Pari, gageure, enjeu ; défi.

Parmwḗnè (so) [parmwēnę S], v. pron. — Se promener. Voir Promwinner.

Parōle, voir Pèrale.

Paroli [pärǫli M], s. m. — Parole, langage ; éloquence ; bavardage. ’L è i bé ~, il a la parole facile. Kioūre lo ~, fermer la p. (la bouche) à qqn.

Pāron [pǟrõ M, N, pārõ I, P], s. m. — Nuage.

Pāron [pǟrõ.. M, I, P, N], s. m. — Petit mur. Voir Nawé.

Partḗje, Partèji, voir Pèrtḗje, Pèrtèji.

Paroūsse [pärūs M], s. f. — Paroisse.

Partot [partǫ S], adv. — Partout. Voir Pèrtot.

Pas [pa M, N, pǫ I, P, (ä)pa-(ę)pa S, ępǫ V], adj. — 1o Épais. Nut passe, nuit épaisse (nuit noire). ’L monde ateūt ~ au motîn, le monde était é. à l’église (il y avait beaucoup de monde). 2o Cru, grossier. L’istwḗre s’reūt bḗle si èle n’ateūt m’ si passe, l’histoire serait belle si elle n’était pas si choquante.

Pas-bèc [pa bęk M], s. m. — Sorte d’oiseau.

Pas-chou, pas-cul [pa s̆u, pa kü M], s. m. — Grossier paysan, paltoquet.

Passe [pas M, N, pǫs I, P], s. f. — Plaisanterie au gros sel, propos grossier ; bourde. ’L an dit dés ~, il en dit, de grosses plaisanteries ! Voir Pas.

Pāsse [pǟs M, N, S, pās V], s. f. — Partie intérieure de la cornette que portaient anciennement les femmes. Voir Cwèfe.

Passon [pasõ M, pǫsõ I, P, F], s. m. — Pot de terre avec anse ; petit pot au lait. ~ è jeumés, pots jumeaux qui servaient à porter aux champs, pendant les travaux des récoltes, dans l’un la soupe, dans l’autre, les légumes. Ce pot n’existe plus.

Passon [pasõ N], s. m. — 1o Pois en purée. 2o Lie d’huile Landroff.

Passote [pasǫt F], s. f. — Passette. Voir Pèssate.

Passou [pasu M, N, pǫsu.. I, P, apasu-ępasu S, ępǫsu V], s. f. — Épaisseur. Lè ~ don muhh, l’é. du mur.

Pat [pa M, N, S, pǫ I, P, V], s. m. — 1o Pet. ~ d’ mwinne, p. de moine (pomme cuite au four dans une enveloppe de pâte ordinaire). Voir Roūyat. 2o Claquement, bruit sec. ~ d’ corjḕye, c. de fouet.

Pat [pa M, N, pǫ I, P, F, S, V], s. m. — 1o Pot. 2o Ancienne mesure de liquide. ’L ont bu treūs ~ d’ vîn, ils ont bu trois p. de vin. — I n’é ryin è mote dons ~, il n’a rien à mettre dans le p. (il est très pauvre) V.

Pāt [pǟ.. gén.], s. f. — 1o Part. Fāre ~ è dous’, faire p. à deux (s’associer, soit au jeu, soit dans le commerce). ~ è dous’, lés pieuds don bwin Dieu, part à deux, les pieds du bon Dieu (lorsqu’une personne trouve un objet, si une autre lui voit ramasser cet objet et qu’elle lui crie ces paroles, la première se croit en conscience obligée de partager sa trouvaille, à moins qu’elle n’ait dit auparavant : ~ è meu seūl, p. à moi seule). 2o Portion de nourriture, le plus souvent un morceau de lard, de viande. I minje pus sovant don fromḗje èva s’ pin que d’ lè ~, il mange plus souvent du fromage avec son pain que du lard.

Patād [pätǟ.. M, I, P, N], s. m. — Pistache.

Patād [patā V], s. m. — Purée épaisse de pommes de terre. Lés boquions qué jéhont dons bōs minjont dis’ wit ~ dons lè s’mḗne, les bûcherons qui couchent dans le bois mangent dix-huit purées de pommes de terre dans la semaine.

Patārd [patǟr M, N, S, pǫtār I, P, V], s. m. — 1o Pétard. 2o Hysope V.

Patatrake [pätäträk M, I, P, F, N], interj. — Patatras.

Patche [pats̆-pas̆, pœ̨ts̆ęl N], s. f. — Cenelle. N’ minje pwint d’ ~, t’ èrés dés puces, ne mange pas de c., tu auras des puces. Voir Peutchèle, Pîmpache, Tonate.

Patchi [pats̆i M, N], s. m. — Buisson d’aubépines.

Pātchi, voir Pātier.

Patchot [pats̆ǫ S], adv. — Partout. Voir Pèrtot.

Pat-de-seris [pa d(ȩ) sri M, N], s. m. — Oise troglodyte.

Pāte [pǟt.. gén.], s. f. — Pâte. Voir Pin.

Patḗje [patēs̆ M, N, pǫtēs̆.. I, P, F], s. m. — Potage.

Patèkesse [patękęs M, pǫtękęs I], s. m. — Espèce de fromage cuit.

Patelaⁱ [patlaⁱ F], v. tr. — Faire des paquets, au jeu de cartes.

Pater [patēⁱ.. M, N, S, pǫtę I, P, F, V], v. tr. et intr. — Péter, faire un pet ; faire un bruit subit et éclatant ; faire claquer. Lo tonḗre è paté i coup qu’è fāt tortot trambieu, le tonnerre a claqué un coup qui a fait tout trembler. Teu n’as m’ ca waç’ que l’ loup è paté, tu n’es pas encore où le loup a pété (tu n’es pas encore parvenu où tu espères). Lés dants m’ patînt d’ freūd, les dents me claquaient de froid. Quand-an veuyent ~ pus haut que l’ cul, i faut fāre i trou au d’sus, quand on veut p. plus haut que le c…, il faut faire un trou au-dessus (il ne faut pas dépenser au-delà de ses moyens). I vaut mieus ~ an socièté que d’ craver dèyeu lè hāye, il vaut mieux p. en société que de crever derrière la haie (il n’est pas bon de se gêner). I fāt ~ lè corjḕye, il fait claquer le fouet. ~ lè tāte. Dans certains villages de la Nied, le jour de la fête, les pâtres des villages voisins venaient faire claquer leurs fouets devant les maisons pendant le repas. On leur donnait ensuite de la tarte. 2o Crever. Eune vèche patāye, une vache qui a crevé par suite de météorisation.

Paterasse [patras M, N, pǫtrǫs I, P, pętœ̄s S], s. f. — 1o Bois qui pétille, éclate avec un petit bruit réitéré. 2o Espèce de saule très fragile et qui pète quand on la brûle. Voir Pèteūse.

Paterḕye [patrę̄y M, pǫtrę̄y I, P], s. f. — Poterie.

Patèsse [patęs M, pǫtęs I, P], s. f. — Pétarade ; éclat de tonnerre.

Pateū, voir Patu.

Pateuraⁱ [patœ̨raⁱ F], v. tr. — Pâturer. Voir Pèteurieu.

Pateuraje [patœ̨ras̆ F], s. m. — Pâturage.

Pateure [patœ̨r F], s. f. — Pâture.

Pateuré [patœ̨rē F], s. m. — Pâtre. Voir Pèteuré.

Pateūse, voir Patu.

Pātier [pātye, -yœ V, pǟtyi-pǟts̆i S], v. intr. — Pâtir.

Pātious [pǟtyu.. M, I, P, pātu V], adj. — Pâteux.

Patirād [pätirǟ.. M, I, P, F], s. m. — Souffre-douleur. Ç’at i ~, l’afant lè, c’est un s., cet enfant.

Pātis [pǟti M], s. m. — Petit tas de pierres amassées dans les vignes. Voir Pèquîn.

Pātous, voir Pātious.

Patou [patu M, N, S, pǫtu.. I, P, F], s. m. — 1o Péteur. I s’ sauve come i ~, il se sauve comme un p. 2o adj. Qui éclate. Piḗre patrasse, pierre qui éclate au feu.

Patougnacous [pätuñaku Brulange], adj. — Se dit de ce qui colle aux dents, par ex. de la pâte de guimauve, de la glu, etc.

Patouyeu [pätuyœ̨ M], v. intr. — Barboter des pieds et des mains dans les flaques d’eau. Voir Pètrauyeu.

Patrachevau [patras̆fō M], s. m. — Colchique.

Patrake [päträk.. M, I, P], s. f. — Espèce de pomme de terre.

Patrasse [patras M, N, pǫtrǫs I, P], s. f. — 1o Espèce de saule dont le bois pète quand on le brûle. — 2o Pierre qui éclate au feu.

Patrasse [patras S], s. f. — Bouvière.

Patrat [patra Pontoy], s. m. — 1o Silène à calice enflé. 2o Jouet fait d’une branche de sureau, avec lequel les enfants lancent des boulettes de papier mâché.

Patreuyeu [patrœ̨yœ̨ M, pǫtrœ̨yę I, P, patriyœ̨ N, patriyi S], v. tr. et intr. — 1o Pétiller, crépiter. L’ fu c’mance è ~, le feu commence à crépiter.

Patrimwḗne [patrimwēn S], s. m. — Patrimoine. Voir Pètreumweune.

Patriyeu, voir Patreuyeu, Pètrauyeu.

Patrouyād [patruyā F], s. m. — Personne qui patauge. Voir Pètroyād.

Patrouyi [patruyi S, V], v. intr. — Patauger. Voir Pètrauyeu.

Patu [patu M, pǫtü I, P, F, patœ̄-patü N, patœ̄s S], s. m. — Branche de sureau dont on a enlevé la moelle ; les enfants, à l’aide d’un bâton approprié, y chassent, par la pression de l’air, des tampons de filasse qui s’échappent avec un bruit sec. Quand on y met de l’eau, on l’appelle Trînsūre.

Patwès [pätwę M, N, patwę I, P], s. m. — Patois. Voir Pèyis.

Pau [pō M, I, P, F, N, pā-pāᵒ S, pā V], s. m. — Pal ; pieu ; piquet ; pilotis ; morceau de bois solide qui sert de levier.

Pauchon [pōs̆õ M, I, P, N, pās̆a S, pās̆õ V], s. m. — 1o Babouche ; pantoufle ; espèce de petite sandale, faite de paille tressée, qui se met dans l’intérieur des sabots en hiver ; morceau de toile ou de drap dont les ouvriers entourent leurs pieds en guise de chaussettes ; bas. Dans le patois messin, on dit souvent Pausson. 2o Boue qui s’attache à la chaussure quand on marche sur un sol humide. Voir Makiate, Pawetḕye, Poūtāye.

Pauciamant [pōsiamã M], adv. — Patiemment.

Pandant près de chis mwès, Fanchon, tojos trompāye,
Ètand ~ lè chèrmante jornāye

pendant près de six mois, Fanchon, toujours trompée, attend p. la charmante journée. C. H., III, 154.

Pauciance [pōsyãs M, I, P, F, N, pāsyãs S, V], s. f. — Patience.

Paufé [pōfēⁱ M, I, P, F, N, pāfēr S, pāfyę V], s. m. — Palfer, levier en fer.

Paul [pōᵘl N], n. pr. — Paul. Voir Poū, Poūl.

Paulate [pōlat M, N, pōlęt I, P], s. f. — Petite pelle.

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Paulāye [pōlǟy.. M, I, P, N], s. f. — 1o Pelletée. 2o Repas donné, après le pressurage, à ceux qui font le vin.

Paule [pōl M, I, P, F, N, pāl.. S, V], s. f. — Pelle à long manche sur laquelle ont met la pâte à enfourner. Voir Fonūre.

Paule-maule [pōl mōl M, I, P], s. m. — Pêle-mêle.

Pauler [pōlēⁱ.. M, I, P, N, pālę.. S, V], v. tr. — Ramasser avec la pelle, nettoyer.

Paulote, voir Paulate.

Paumāye [pōmǟy.. M, I, P, N, pāmǟy.. S, pāmēy V], s. f. — Gifle, coup de poing. Voir Paumusse.

Paume [pōm M, I, P, N, pām-pāᵒm S, pām V], s. f. — 1o Palme ; buis. Lés ~, les P. (dimanche des Rameaux). Voir Pāmetè, Pampègne. Freūdes ~, chaudes Pāques, dimanche des Rameaux froid, Pâques chaudes. Voir Pampīes. 2o Épi ; fétu ; paille.

Paumḗje [pōmēs̆.. M, I, P, N], s. m. — Creux de la main.

Paumḗje [pōmēs̆.. M, I, P, N, pāmāy-pāmēs̆ S], s. m. — Épis de blé sur pied ; ensemble de l’épi. Lés biés ont l’ènāye ceu i bé ~, les blés ont de beaux épis cette année. Voir Pāmāye.

Paumiè [pōmyę P], s. m. — Arbrisseau de buis.

Paumîn [pōmĩ M], s. m. — Sapin dont on tire les palmes pour le dimanche des Rameaux.

Paumusse [pōmüs M, I, P], s. f. — Gifle. Voir Paumāye.

Paupègne [pōpęñ Novéant], s. f. — Buis.

Paupelerḕye [pōpȩlrę̄y M], n. pr. — La Papeterie, ferme qui dépend de la commune de Marly, près de Metz.

Paupieu [pōpyœ̨.. M, I, P, N, pāpi S, pāpye, -yœ V], s. m. — Papier. ~ lachant, p. léchant (p. buvard).

Paupiḗre [pōpyēr M, I, P, N, pāpīr S, pōpyǫt V], s. f. — Paupière.

Paupiote, voir Paupiḗre.

Paupli [pōpli M, I, P], s. m. — Papetier.

Paurat [pōᵘra N, pōra S, pōrǫ V], s. m. — Pauvret. Voir Poūrat.

Paure [pōᵘr N, pōr S, V], adj. — Pauvre. Voir Poūre.

Paurome [pōᵘrǫm N, pōrǫm S], s. m. — Petit crapaud. Voir Poūrome.

Pause [pōᵘs N], s. f. — Pause. Voir Poūse.

Pausieu [pōᵘzyœ̨ N], v. intr. — Pauser, faire une pause. Voir Poūser.

Pausson [pōsõ M], s. m. — Babouche. Voir Pauchon.

Paussu [pōsü I, P], adj. — Ventru. Se dit surtout des bêtes à cornes.

Pautes (aus) [pōt M, I, P], loc. adv. — Très loin. ’L at aus ~, il est loin. Anvayeu aus ~, envoyer au loin (au diable).

Pauton [pōtõ S], s. m. — Personne caduque.

Pautrenate [pōtrȩnat M, N, pōtręnǫt I, P], s. m. — Patenôtre. Dīre sés ~, ronronner, en parlant du chat.

Pautron [pōtrõ M, I, P, N], s. m. — Patron. ~ minète, aube du jour.

Pavau [pavō Audun-le-Tiche], adv. — Par là. Voir Pèlè.

Pavion, voir Pawion.

Pāw [pāw-pǫw M, pǫw I, P, F, pāw-pawu N, pāw S, pœ̄r V], s. f. — Peur. J’ l’ā ~, j’ai peur de lui. Fāre ~ è dés sints, faire p. à des saints (être très laid). Voir Loup.

Paweler [pawlēⁱ-pǫwlēⁱ.. M, N], v. tr. — Pelleter.

Pawer [pawēⁱ-pǫwēⁱ.. M, N, pǫwę.. I, P], v. intr. — Avoir peur.

Pawetḕye [pwatę̄y-pǫwtę̄y M], s. f. — Terre qui s’attache à la chaussure. Voir Pauchon.

Pawîn [pawĩ-pǫwĩ M, N, pǫwĩ.. I, P], s. m. — Paysan, rustre (terme de mépris).

Pawion [pawyõ-pǫwyõ M, N, pǫwyõ I, P, papyõ Destry, pavyõ S (papœ̨yõ Marthil)], s. m. — 1o Papillon. ~ d’ chou, p. blanc qui annonce le printemps. 2o Lambrequin d’un ciel de lit.

Pawou, voir Pāw.

Pawr [pawr-pǫwr M, pǫwr I, P], s. m. — 1o Gros paysan allemand. 2o Grossier personnage.

Pawrous [pawru-pǫwru M, N, pǫvru.. I, P, F, pawru-pœ̄ru S, pǫvru V], adj. — Peureux, timide, craintif.

Pawyi [pawyi M], n. pr. — Pouilly, vill. de l’arr. de Metz.

Payasse [päyäs M, I, P], s. m. — Personne paresseuse.

Payat [paya Sablon], s. m. — Petite colline.

Payate [payat M, N, pǫyǫt I, P, F], s. f. — 1o Barre transversale qui sert à tenir en équilibre le timon de la voiture. Voir Ché, Èpayate, Sīrīe. 2o Support. 3o Poulie (Hémilly).

Payot [payǫ lang. pop. mess.], s. m. — Lit.

Pchot [ps̆ǫ V], adj. — Petit. Voir Piat.

Pé [pe V], s. m. — Pou. Voir Pu.

Pè [pę M, I, P, N, pa F, S, pǫ-pǫr V], prép. — Par. ~ nut, p. (de) nuit. ~ d’vas : 1o Par devers (vers, aux environs de). Pè d’vas l’ novèl an, vers le nouvel an. 2o À travers. ~ d’vas lés champs, à travers les champs. — I vieut awor lo pa d’sis tot patiot, il veut avoir le dessus tout partout (le meilleur) Gondrexange. À noter : Pèr jo, par jour. I trèvèye è quèrante sous pèr jo, il travaille à quarante sous par jour (por jo, por an, par jour, par an V). Voir Pèr.

Pé [pē S], s. f. — Pie. T’és eune langue de ~ bōgne, tu as une langue de p. borgne (tu es une bavarde).

Pé [pēⁱ M, I, P, N, pęⁱ S, pyę V], s. f. — 1o Peau. ~ fronciāye, p. froncée, ridée (rides). Lés-as’ li trawent lè ~, les os lui trouent la p. (il est très maigre). I toūwreūt i pu po an-n-awer lè ~, il tuerait un pou pour en avoir la peau (c’est un avare). I n-y è pus d’~ d’ vèches que d’ ~ d’ vés è lè tèn’rḕye, il y a plus de p. de vaches que de p. de veaux à la tannerie. I n-y vā pus d’ ~ d’ vèches que d’ ~ d’ vés au mèrcheu, il y va plus de p. de vaches que de p. de veaux au marché. Dèyou ç’ que vyint l’ègné, ranvā lè ~, d’où vient l’agneau, là retourne la p. (bien mal acquis ne profite pas). — Jé n’vourè m’ li protè mè ~, je ne voudrais pas lui prêter ma peau (propos libre d’une femme qui voit un homme démesurément gros et lourd) V. 2o Femme dévergondée, de mauvaise vie. Lè fome lè, ç’at eune ~, cette femme c’est une dévergondée. 3o Produits d’un vomissement occasionné par l’intempérance. Lés ~ nè s’ront m’chḗres ç’t anāye cè, on-n-an-n-è fāt tout plé avant-ocheu au bacanāl. Les peaux (jeu de mots) ne seront pas chères cette année, on en a fait tout plein avant-hier au baptême F.

Pè d’coucou [pę t kuku F], s. m. — Résine qui coule de certains arbres : cerisiers, etc.

Pē [pēⁱ P, pē F], s. m. — Pain. Voir Pin.

Pèce [pęs M, I, P, pęs-pyœ̨s N], s. f. — 1o Pièce, petit morceau d’étoffe, etc., employé pour le raccomodage. ’L è tojos lè ~ po boucheu l’ trou, il a toujours la p. pour boucher le trou (il a la réponse). 2o Pièce de terre. 3o Intervalle de temps.

Pèce que [pęskȩ gén., paskȩ S, paske V], conj. — Parce que. ~ ç’at tant qu’ teu n’vieus m’ m’ècouter, p. c’est tant que tu ne veux pas m’écouter (il y en a de trop).

Pèchate, voir Pèhhate.

Péche [pes̆ V], s. f. — Perche. Voir Pīrche.

Pèche, voir Pèhhe.

Pèché, voir Pèhhé.

Pḗche [pēs̆ S, V], s. f. — Pêche (fruit). Voir Pīhhe.

Pḗché [pēs̆e V], s. m. — Pêcher (arbre). Voir Pīhhi.

Pèchelat, Pècheler, Pèchelou, voir Pèhhelat, Pèhheler, Pèhhelou.

Pècheu, voir Pèhheu.

Pèchōne, Pèchonne, voir Pèhhoūne.

Pḗchot [pēs̆ǫ V], s. m. — Personnage que les enfants croient distinguer dans la lune. Voir Peūchat.

Péchote [pes̆ǫt V], s. m. — Partie de la schlitte. Voir Hhlite.

Pèchoūne, voir Pèhhoūne.

Pḗde [pēt M, I, P, N, pęrt F, pēk-pēt-pēts̆ S, pyęt V], v. tr. — Perdre. ~ lè bèrlate, p. la tête. I treuve tot ç’ que n’at m’ pedu, il trouve tout ce qui n’est pas perdu. Lés pedants pèyent l’èmande, les perdants payent l’amende.

Pèdèyou [pędęyœ̨.. M, I, P, N, padri F, padęri S], s. m. — 1o Le derrière de la maison (la cour). 2o Le derrière d’un volatile.

Pḗdje, voir Pḗde.

Pḗgnāye [pēñāy.. P, F, N], s. f. — Peignée. Voir Pingnāye.

Pḗgne [pēñ P, F, N, S], s. m. — Peigne. Voir Pingne.

Pḗgne [pēñ S], s. m. — Rayon de miel. Voir Peugne.

Pḗgnè [pēñę.. P, F, N, S], v. tr. — Peigner. Voir Pingneu.

Pḗgnīe [pēñīy S], s. f. — Peignée. Voir Pingnāye.

Pegnon [pȩñõ M], s. m. — Brin d’osier, propre à servir de lien.

Pègnon [pęñõ I, P], s. m. — Pignon. Voir Peugnon.

Pḗgnu [pēñü P, N], s. m. — Peignoir. Voir Pingnu.

Pèhhant [pęχã S], adj. — Insupportable.

Pèhhate [pęχat N], s. f. — Sorte de coléoptère.

Pèhhate [pęχat S], s. f. — Bluet.

Pèhhe [pęχ.. M, I, P, N], s. f. — 1o Peste. 2o Abcès, ulcère.

Pḗhhe [pēχ S], s. f. — Pêche (fruit). Voir Pīhhe.

Pḗhhe [pēχ S], s. f. — Perche (longue pièce de bois). Voir Pīrche.

Pèhhé [pęχēⁱ.. M, I, P, N, paχēⁱ-pas̆ēⁱ.. F, S, pǫχę V], s. m. — Paisseau, échalas. Dreūt come i ~, droit comme un p. (comme un piquet). Pianté come i ~, planté comme un p. (tout droit).

Pḗhhé [pēχe.. S], s. m. — Pêcher. Voir Pīhhi.

Pèhhelat [pęχla.. M, N, pęχlǫ I, P], s. m. — Petit paisseau. Voir Fratrîn.

Pèhheler [pęχlēⁱ.. M, I, P, N, pas̆laⁱ F], v. tr. — 1o Échalasser. 2o Ramer (des pois, des haricots, etc.).

Pèhheleu, voir Pèhhi.

Pèhhelou [pęχlu.. M, I, P, N, pas̆lǫw F], s. m. — Ouvrier qui plante les échalas en terre.

Pèhheu [pęχœ̨.. M, I, P, N, paχ(i) S, pǫχ(i) V], adv. — Par ici. ~ bèhh, ici bas.

Pehhi, voir Pwès.

Pèhhi [pęχi M, pęχlœ̨ N], adj. — Rassasié. J’ sus ~, je suis r.

Péhhier [peχye V], v. intr. — Pisser. Voir Peuhhieu.

Pèhhlé [pęχlēⁱ N], s. m. — Mélange d’avoine et d’orge.

Pèhhleu, voir Pèhhi.

Pehhō [p(ȩ)χōᵘ Rémilly], s. m. — Putois. Voir Fehhoū.

Pèhhon [pęχõ N], s. f. — Portion affouagère. Voir Pahhon.

Pèhhonne, voir Pèhhoūne.

Péhhonlét [peχõle V], s. m. — Pissenlit. Voir Peuhhanlit.

Pèhhote [pęχǫt I, P, peχǫt V], s. f. — Urine. Voir Peuhhate.

Pèhhoūne [pęχūn-pęχõn.. M, I, N, pęχūn P, pas̆ūn-pęs̆ōn F, pęrsǫn-pęrsōn S, pęrsōn V], s. f. — Personne. Ne s’emploie que comme pronom indéfini, avec la signification de nul, aucun. Quant au substantif français personne, il est toujours traduit en patois par le mot Jans.

Pḗke [pēk S], v. tr. — Perdre. Voir Pḗde.

Pḗke, voir Pḗte.

Pèkeus [pękœ S], s. m. — Trou. Voir Pètcheus.

Pelat [pȩla Pontoy], s. m. — Petite écluse au bout d’un gué, d’un lavoir.

Pelatāye [p(ȩ)latǟy.. M, I, P, V], s. f. — Pelletée.

Pḗlatāye [pēlatǟy M, N, pēlǟy S], s. f. — Contenu d’un poêlon.

Pelate [p(ȩ)lat M, N, p(ȩ)lǫt I, P], s. f. — 1o Pelote. 2o Coussinet sur lequel sont fixées les aiguilles, les épingles.

Pḗlate [pēlat M, N, pēlǫt I, P], s. f. — 1o Petite poêle à frire. 2o Souvent, battoir à lessive.

Pelaton [p(ȩ)latõ M, N], s. m. — Peloton de fil.

Pḗlāye, voir Pḗlatāye.

Pèldrau [pęldrō N], s. m. — Perdreau.

Pḗle [pēl gén.], s. f. — Poêle à frire. Lo pus ammèrdé, ç’at l’ ci qu’ tyint l’ cul d’ lè ~, le plus ennuyé, c’est celui qui tient le fond de la p. Voir Eugnon. — Ç’ot cḗl’ qué tyint lo cul d’ lè ~ qu’é lo pis chād, c’est celui qui tient le c… de la p. qui a le plus chaud (c’est l’intéressé qui est le plus exposé).

Pèlé [pęle V], s. m. — Dosse dont une extrémité est très épaisse.

Pèlè [pęlę M, I, P, N, palę S, pǫlę V], adv. — Par là. ~ bèhh, p. là-bas. Voir Pavau.

Pèlerîn [pęlrĩ S, V], s. m. — Pèlerin. Voir Palerîn.

Pèlerinḗje [pęlrinēs̆ S, V], s. m. — Pèlerinage. Voir Palerinḗje.

Peleusse [pȩlœ̨s S], s. m. — Vilain garçon.

Pèlissāde [pęlisǟt.. M, I, P, F, N, V, pęlisāt-pęlisāk-pęlisāts̆ S], s. f. — Palissade.

Pèlisse [pęlis M], s. f. — Fétuque rougeâtre.

Pḗlon [pēlõ M, I, P, N, S], s. m. — Poêlon.

Pḗlon [pēlõ M, I, P, N, palõ S], s. m. — Pelle en bois.

Pèmer [pęmēⁱ.. gén. (pamaⁱ F)], v. intr. — 1o Pâmer. I pèm’rè d’orgueil, il pâmera d’orgueil. S’emploie surtout dans le sens érotique. 2o Avoir très soif. J’ pème de seū, je pâme de soif.

Penāboūs [pȩnābū M, pęnābū I, P, pȩnābōᵘ-pȩnābū N, pęnābō S], s. m. — 1o Nerprun purgatif ou raisin de chien. 2o Orme S. 3o Troène (Gorze).

Pènāde [pęnǟt M, N, S, pęnāt I, P, V], s. f. — Panade.

Pènāhhe [pènǟχ Pontoy], s. f. — Mauvaise haleine.

Penant [pȩnã Destry], adj. — Qui a l’âge d’être sevré. Voir Pènissant.

Pènaris [pęnäri M, N], s. m. — Panaris.

Pènate [pènat Pontoy], s. f. — Morceau de fil.

Pènāye [pęnǟy.. gén.], s. f. — 1o Coupon. Se dit surtout des tissus. ~ dé tière, pièce de terre V. 2o Bas de robe ; pan de chemise. 3o Guenille, loque. 4o Diaphragme du porc.

Pènāye [pęnǟy M], s. f. — Plumage.

Pène [pęn I, P], s. f. — Épine. Voir Peune.

Pène [pęn M, I, P], s. f. — Étoffe grossière qui servait à confectionner les vêtements des pauvres. À Metz, on appelait, au moyen-âge, Champ à panne le cimetière des pauvres de l’Hôpital St.-Nicolas.

Pḗne [pēn I, P, F, N, V], s. f. — Poutre. Voir Pinne.

Pḗne [pēn V], s. m. — Peigne. Voir Pingne.

Pḗne [pēn P, F, S, V], s. f. — Peine. Voir Pinne.

Pèné [pęnēⁱ.. gén. (panē F)], s. m. — 1o Pan ou bas de robe ; partie inférieure de la chemise. Ce mot s’emploie souvent aussi, d’une manière plus générale, pour désigner les habits. An cul ~, en c. pané, le derrière seulement recouvert d’un pan de chemise, en chemise. ’L è craté sés ~, il a crotté ses habits. ’L è tojos dés guèhhons dḕye so ~, elle a toujours des garçons derrière son p. Se dit d’une jeune fille coquette. Les vieux Messins disent Pané. Voir Pènāye. 2o Guenille, loque. 3o Éclaboussure de boue, au bas d’un jupon.

Pènelinḗje [pęnlinēs̆ Haboudange], s. m. — Pèlerinage. Voir Palerinḗje.

Pèneūs [pęnœ̄ Hémilly], s. m. — Fourré d’épines, dans une forêt.

Pènḗye [pęnēy V], s. f. — Sillons qui ont été bien creusés et qui se présentent bien. I fèt bon olè ās chams dons lés grōsses ~, n-é ryin è r’wodè, il fait bon aller aux champs dans les sillons qui se présentent bien, on n’a pas besoin de les examiner.

Pèni, voir Pènieu.

Pèni [pęni gén. (pani F)], v. tr. — 1o Sevrer. 2o Au part. passé, se dit d’une vache, d’une chèvre qui n’a plus de lait. Ène vèche pènīe, une vache qu’on ne trait plus V.

Pèniat [pęña M, pęñǫ I, P], s. m. — Petit panier. Lés ~ d’ Jeussy, les p. de Jussy, sobriquet des habitants de ce village, qui, au marché, avaient l’habitude de dire : Pèrneūz mo ~, prenez mon p. (achetez-en le contenu).

Pènieu [pęñœ̨.. M, I, P, N, pani F, pani-pęni S, pęñe, ñœ V], s. m. — Panier, d’ordinaire avec anse comprenant toute la largeur du panier.

Pènion [pęñõ M, I], s. m. — Brin d’osier.

Pèniot, voir Pèniat.

Péniote [peñǫt V], s. f. — Homme sans courage, poule mouillée. V’ n’ otes qu’ène ~, vous n’êtes qu’une poule mouillée.

Pènissant [pęnisã M, N, pęnã Destry], adj. — Enfant qui a l’âge d’être sevré.

Pènot, voir Penat.

Penous [p(ȩ)nu M, N, pęnu.. I, P, F], adj. — Épineux.

Pènut [pęnü M, I, P, N, panœ̄-panœ̨-panœ̨ⁱ.. S, pǫnē V], s. m. — Nuit.

Pepa [pȩpä M, N, S, pȩpa I, P, F, pǫpā V], s. m. — Papa.

Pèpāye, voir Pèpḕye.

Pèpeune [pępœ̨n M, pępęn I], s. f. — Grande cuiller. Voir Papine.

Pèpḕye [pępę̄y M, I, P, N, pętęy-pipāy F, pępāy Landroff, pępēy-pępīy S, pępī V], s. f. — Pépie. An val eune qu’ n’è m’ lè ~, en voilà une qui n’a pas la p. (c’est une bavarde ; se dit aussi de qqn qui boit bien).

Pèpiater [pępyatēⁱ M, pępyǫtę.. I, P], v. intr. — Pépier.

Pèpine [pępin M], s. f. — Pépinière de vignes.

Pepion [pȩpyõ M, N, pępyõ I, P], s. m. — 1o Pépin. 2o Petite pomme rouge.

Pèpiotè, voir Pèpiater.

Pèplād [pęplǟ.. M, I, P], s. m. — Personne qui mange à la manière d’une chèvre.

Pèpler [pęplēⁱ.. M, I, P, N, pǫpyǫtę V], v. intr. — Manger comme les chèvres.

Péplier [peplye V], s. m. — Peuplier. Voir Popli.

Pèque [pęk M, I, P], s. f. — Piquette. Voir Piquate.

Pèquèt [pękę gén.], s. m. — Paquet.

Pèquîn, Pèquis [pękĩ M, pęki P, N, S], s. m. — 1o Pâquis, terrain où vont paître les bêtes de la commune. Nate ~ at d’maré trèhhe, notre p. est demeuré en friche. 2o Endroit remplis de pierres et de broussailles. 3o Petit tas de pierres ramassée dans les champs.

Pèr [pęr M, I, P, N, par F], prép. — Ne s’emploie que dans quelques expressions : ~ lu, p. lui (tout seul). I s’an vā tot ~ lu, il s’en va tout seul. ~ autes vayes, ~ autefwès, p. autrefois (autrefois). ~ insi, p. ainsi (par conséquent). ~ ma fwè, p. ma foi (ma foi). ~ hésād, p. hasard. Voir .

Pèrāde [pęrǟt.. gén.], s. f. — 1o Parade. 2o Bibelot ; bijou V.

Pèrale [pęral M, N, pęrǫl I, P, parōl V], s. f. — Parole. ’L at è dous ~, il est à deux p. (on ne peut se fier à lui). Lè ~ li crat dans lè boche, la p. lui croît dans la bouche (c’est un beau parleur). Quand’ lés ~ sont disses, l’āwe bènite at fāte, quand les p. sont dites, l’eau bénite est faite (on ne reprend pas sa parole).

Pèrant [pęrã M, I, P, N, parã V, pǫrã V], s. m. — 1o Parent. 2o Cousin. 3o Ami. Is n’ sé fèyont pis lè griméce, is sont ~, ils ne se font plus la moue, ils sont (de nouveau) amis V.

Pèranté [pęrãtēⁱ.. M, I, P], s. f. — Parenté. Qu’ mè ~ aleusse au diābe, èle ne vyint cheuz meu qu’ po m’ seucieu, que ma p. aille au diable, elle ne vient chez moi que pour me sucer.

Pèrantḗje [pęrãtēs̆.. M, I, P, N, parãtēs̆ S, pǫrãtēs̆ V], s. m. — Parenté ; lignée ; famille. ’L è i bwin ~, il a une (il est d’une) bonne famille.

Pèrāte [pęrǟt.. gén. (pęrā V)], s. m. — Parâtre. Voç’ note ~, voici notre p. Se dit quand l’hiver va commencer V.

Pèray [pęray M, N, pęrǫy I, P, parēy V], adj. — Pareil. Ç’at don ~ au mimme, c’est du p. au même (c’est la même chose).

Pèrāye [pęrǟy M], s. f. — Pomme, poire mûrie au grenier. Voir Pèrer.

Pèrchate [pęrs̆at S], s. f. — Petite perche.

Pèrchate [pęrs̆at S], s. f. — Petite perche (poisson). Voir Pīrchate.

Pèrcé [pęrsēⁱ M], adj. — Mouillé jusqu’aux os.

Pèrde, voir Pḗde.

Pèrdon [pęrdõ M, I, P, N, pardõ S, pǫrdõ V], s. m. — 1o Pardon. 2o Son de la cloche qui annonce la mort imminente de qqn.

Pèrdoner [pęrdǫnēⁱ.. M, I, P, N, pardunaⁱ F, pardǫnę.. S, pǫrdǫnę V], v. tr. — Pardonner.

Pèrdris [pęrdri M, I, P, N, pęrderi V], s. m. et f. — Perdrix.

Pèrdu [pęrdü M, I, P, F, N], adj. — Perdu (fou). Rīre comme i ~, rire comme un f.

Pḗre [pēr.. gén.], s. m. — Père. Fāre au nom du ~, faire le signe de la croix. Fāre ~ èt mḗre, faire p. et mère (jeter des cailloux plats à la surface de l’eau pour faire des ricochets). I ~ pieut nūri dōze afants èt dōze afants n’ pieunent nūri zout’ ~, un p. peut nourrir douze enfants et douze enfants ne peuvent nourrir leur p.

Pèré [pęrē V], s. m. — Empois. Voir Pèru.

Pèrèdis [pęrędi gén.], s. m. — 1o Paradis. ~ pèsse nanfé, p. passe enfer (sorte de jeu). 2o Reposoir du Jeudi-Saint, de la Fête-Dieu. Lèyans l’ bwin Dieu au ~, ç’at sè pièce, laissons le bon Dieu au p., c’est sa place (ne pas invoquer toujours le bon Dieu).

Pèlerinḗje [pęrlinēs̆ S, V], s. m. — Pèlerinage. Voir Palerinḗje.

Pèremant [pęrmã M, I, P, N, parmõ V], s. m. — Parement.

Pèremanti [pęrmãti M, I, P, N, parmãtœ S, pǫrmẽte V], s. m. — Tailleur. Voir Cosou.

Pèrer [pęrēⁱ.. M, I, P, F, N, S], v. tr. — Parer ; préparer.

Pèrer [pęrēⁱ.. gén.], v. intr. — Mûrir après la cueillette. J’ vās mate ~ nas pwḗres, je vais faire mûrir nos poires. Voir Joūti.

Pèrèsol [pęręsǫl M, I, P, N], s. m. — Parasol, ombrelle.

Pèrète [pęręt gén.], v. intr. — Paraître. Part. pass. : pèrètu et pèru.

Pèreū [pęrœ̄ M, I, P, N, para S], s. m. — Cloison. Voir Èpèreū.

Pèreū [pęrœ̄ P], s. m. — Flèche de lard.

Pèreū [pęrœ̄ S], s. m. — Empois. Voir Pèru.

Pèrfond [pęrfõ M, I, P, N, parfõ-pęrfõ F], adj. — Profond. Voir Aufond.

Pèrfondir [pęrfõdīr M], v. tr. — Approfondir.

Perfondou [pęrfõdu.. M, I, P, N, parfõdow F], s. f. — Profondeur. Voir Aufontou.

Pèris [pęri gén.], n. pr. — Paris. On vā è ~ pè tos lés ch’mîns, on va à P. par tous les chemins.

Pèrisate [pęrizat M], s. f. — Parisette (plante).

Pèrisyin [pęrizyẽ gén.], n. pr. — Parisien.

Pèrlantè (so) [pęrlãtę V], v. pron. — Se dandiner.

Pèrlîn [pęrlĩ M, I], s. m. — Espèce de rossignol.

Pèrnèle [pęrnęl F], s. f. — Prunelle. Voir Peunèle.

Pèrnous [pęrnu.. I, P], s. m. — Preneur. Voir Peurnons.

Pèrouquèt [pęrukę M, I, P], s. m. — Perroquet.

Pèroy, voir Pèray.

Pèrpèle [pęrpęl S], s. m. — Affaire. I n’ conat m’ so ~, il ne connaît pas son affaire.

Pèrpḕye, voir Pèrpîn.

Pèrpîn [pęrpĩ M, I, pęrpę̄y P, pęrpẽ S], s. m. — Parpaing.

Pèrsîn [pęrsĩ.. gén.], s. m. — Persil. ~ d’ colieuve, p. de couleuvre (cigüe). ~ d’ cigongne, p. de cigogne (p. sauvage). T’ mèrches sus l’ ~ po fāre anrèjeu l’ cèrfeu, tu marches sur le p. pour faire enrager le cerfeuil (tu marches très lentement).

Pèrsōne [pęrsōn S, V], s. f. — Personne. Voir Pèhhoūne.

Pèrtchi, voir Pèrti.

Pèrtḗje [pęrtēs̆.. M, I, P, N, partēs̆-pęrtēs̆ S, pǫrtēs̆], s. m. — Partage.

Pèrtèjeu [pęrtęjœ̨.. M, I, P, N, partęji-pęrtęji S, pǫrtęjyey, œ V], v. tr. — Partager.

Pèrtḕye [pęrtę̄y.. gén.], s. f. — Partie de cartes. Fāre lè ~, faire la p. (jouer aux cartes).

Pèrti [pęrti M, I, P, N, pęrti-pę(r)ts̆i S, parti V], v. intr. — Partir.

Pèrtot [pęrtǫ M, I, P, F, N, partǫ-pats̆ǫ S, pǫtǫ-pǫts̆ǫ-pǫtyo V], adv. — Partout. Tot potiot, tout p. V.

Pèru [pęrü M, I, P, N, pęrœ̄ S, pęrē V], s. m. — Empois, apprêt fait d’eau et de farine, qui sert aux cordonniers et aux tisserands. Pour le faire, on se servait de la farine folle qui s’échappe et se répand partout dans le moulin.

Pèruquieu [pęrükyœ̨.. M, I, P, pęrükyœ̨-pęrütyœ̨ N, perüts̆ę-pęrütyi S], s. m. — Perruquier.

Pèrutchè, Pèrutieu, voir Pèruquieu.

Pèrwḕye [pęrwę̄y M, I (pirwil Augny), pęrwę̄y P], s. f. — Bouton qu’on enveloppe d’étoffe pour l’attacher aux habits. Les enfants en font une toupie en mettant dans le trou du milieu une cheville.

Pés [pe V], s. m. — Pis, mamelle. Voir Pis.

Pès [ gén.], s. m. — Pas, enjambée. Sauter l’ ~, sauter la p. (mourir). ~ d’āne, p. d’âne (tussilage) ; ~ d’ tambor, p. de tambour (nénuphar, aussi appelé lys des champs). ~ d’ chète, p. de chat (ricochet). V’nans fāre dés ~ sus l’ wé, allons faire des r. sur l’abreuvoir.

Pesant [pȩzã M, N, S, pęzã I, P, F, pezã V], adj. — Pesant ; difficile. Lè chanson at pesante è chanter, la chanson est difficile à chanter.

Pesat [pȩza M, N, S, pęzǫ I, P, pęzõ F, pezǫ V], s. m. — Balance romaine. Dans le patois messin, on entend aussi Peson. Voir Bèlance.

Pesé [pȩzēⁱ.. M, N, S, pęzę I, V], s. m. — Tige morte de certaines plantes : pois, haricots, navets, pommes de terre, vesces.

Pèsé [pęzēⁱ Rezonville], s. m. — Vesce sauvage.

Peser [pȩzēⁱ.. M, N, S, pęzę.. I, P, F, pezę V], v. tr. — 1o Peser. Voir Chèhhe. 2o Réfléchir. Lés guèhhons pesent devant que d’ s’ mèrieu, les garçons réfléchissent avant de se marier.

Pesont, Pèsot, voir Pesat.

Pèssāde [pęsǟt.. gén.], s. f. — Se dit de quelque chose qui ne dure pas longtemps : visite, averse, etc.

Pèssat [pęsa M, pęsǫ I, P], s. m. — Endroit où l’on passe, par extension, trou qui sert de passage dans la haie.

Pèssate [pęsat M, N, S, pęsǫt I, P, V, pasǫt F], s. f. — Passette (morceau de toile à travers lequel on filtre le lait).

Pèssāye [pęsǟy.. gén.], s. f. — 1o Pas, enjambée. Fāre des grandes ~, faire de grandes enjambées. I s’an v’neūt an comtant sés ~, il s’en venait en comptant ses pas (à pas comptés). 2o Démarche ; course, allée et venue. 3o Passade (court passage). 4o Empreinte du pied dans la terre. Ç’lè n’ s’ treuve meu dans lè ~ d’ i ch’vau, cela ne se trouve pas dans le pas d’un cheval (c’est une chose rare). 5o La longueur d’un pas (mesure).

Pèsse-chète [pęs s̆ęt M, I, P, N, S], s. f. — Chatière.

Pèsse-groūs, pèsse-petiat [pęs grū pęs pȩtya M], loc. adv. — À peu près. I fāt ç’lè ~, il fait cela à peu près.

Pèssḗje [pęsēs̆.. gén.], s. m. — Passage. L’afant at au ~, l’enfant est au p. (il est sur le point de naître).

Pèsse-min [pęs mẽ.. M, I, P, N], s. m. — Fente dans la robe. Voir Gajate.

Pèsse-pieud [pęs pyœ̨.. M, I, P], s. m. — Passe-pied (ancienne danse).

Pèsser [pęsēⁱ.. gén.], v. intr. — Passer. I faut ~ pè l’euhh ou pè lè f’nḗte, il faut passer par la porte ou par la fenêtre (l’un ou l’autre). — Èle pèsse sis vote nèz sons vos diére bonjoūr, elle passe sur votre nez sans vous dire bonjour V.

Pèssot, voir Pèssat.

Pèssote, voir Pèssate.

Pèssu [pęsü M, I, P], s. m. — Passoire qui sert à égoutter la salade.

Pét [pe V], adj. — Laid. Voir Peut.

Pḗtche, voir Pḗde, Pḗte.

Pètcheuhi [pęts̆œ̨γi S], v. tr. — Percer. Voir Pètuher.

Pètcheu [pęts̆œ-pękœ-pętyœ S, pǫte-pǫtye-pǫts̆e V], s. m. — Trou ; ouverture.

Pètchi [pęts̆i S], v. intr. — Partir. Voir Pèrti.

Pète [pęt gén.], s. f. — Patte ; pied (avec un sens de mépris). ~ d’ poye (poule), espèce de champignon. Qwète ~ sus qwète ~, qwète ~ étand qwète ~, qwète ~ ne vyint m’, qwète ~ an vā. Quatre p. sur quatre p., quatre p. attend quatre p., quatre p. ne vient pas, quatre p. s’en va ; un chat sur une chaise guette une souris, la souris ne vient pas, le chat s’en va (devinette). I n’ boūje ni pieud ni ~, il ne bouge ni pied ni patte. I n’ pieut r’mouwer ni pieuds ni ~, il ne peut remuer ni pieds ni pattes. J’ tyins d’zos mè ~, je tiens sous ma p. (à ma disposition). — Is dèbranchénent lés-ābres sis ~, ils débranchaient les arbres sur p. (pied) V.

Pète [pęt V], s. m. — Loque, chiffon. Lo honè qu’on n’ rèpièçt’ mi ot tōt în ~, le linge qu’on ne rapièce pas est bientôt un chiffon.

Pḗte [pēt M, I], n. pr. — Peltre, vill. de l’arr. de Metz.

Pḗte [pēt M, I, P, N, pęrt F, pēk-pēt-pēts̆ S, pyęt V], s. f. — Perte.

Pété [pete V], adj. — Petit. Voir Petiat.

Pèté [pę̄tēⁱ M], s. m. — 1o Pâté. 2o Espèce de gâteau. ~ d’pwḗres, gâteau fait avec des poires qu’on fait cuire à l’avance en une espèce de marmelade. On étend cette marmelade, assez épaisse, sur une abaisse de pâte qu’on recouvre d’une seconde abaisse, en donnant au gâteau une forme circulaire. On le fait aussi en forme de demi-ellipse en ne garnissant que la moitié de l’abaisse et en la recouvrant de l’autre moitié.

Pètelanje [pętlãs̆ V], n. pr. — Puttelange (village). Ne s’emploie que dans la locution : Madame de ~, femme mal habillée (jeu de mots).

Pètelat [pętla M, pętlǫ I, P], s. m. — Espèce de pou.

Pèteler [pętlēⁱ.. M, I, P, N, patlaⁱ F], v. tr. — Faire des paquets au jeu de cartes. Nè patèle mè tant lés cartes, ne fais pas tant de paquets avec les cartes F.

Pèteler, voir Pètener.

Pètenate [pętnat M, N, pętnǫt I, P], s. m. — Patenôtre. I dit sés ~, il dit ses p. Se dit d’un chat qui ronronne. Voir Pautrenate.

Pètenāye [pętnǟy.. M, I, P, N], s. f. — 1o Panais. 2o Légumes cuits. 3o Le contenu d’un pot.

Pètener [pętnēⁱ.. m, I, P, pętlœ̨-pętnœ̨-pyętnœ̨ N, pętlę.. S], v. intr. — Piétiner ; trépigner ; marcher à petits pas.

Pèterāve [pętrǟf.. M, I, P, N], s. f. — Betterave.

Pèterḕye [pętrę̄y M, I, P, N], s. f. — 1o Étincelle brillante. 2o Crépitement ; claquement de fouet.

Pét-ḗte [petēt V], adv. — Peut-être. Voir Peut-ḗte.

Pèteurau [pętrō M, I, P, N, pętrā.. S], s. m. — Pâturage, pacage ; pré destiné à mettre les animaux en pâture.

Pèteuré [pętœ̨rēⁱ M, I, P, N, patœ̨rē F, pętürēⁱ.. S], s. m. — Petit domestique de labour qui, la saison venue, conduit le bétail en pâture. Voir Jeurieu.

Pèteurḗje [pętœ̨rēs̆.. M, I, P, N, patœ̨ras̆ F, pętürēs̆ S], s. m. — Pâturage.

Pèteurieu [pętœ̨ryœ̨.. M, I, N, pętœ̨rę̄ⁱ-pętœ̨ryę P, patœ̨raⁱ F, pętri-pętürę.. S, pętriye, -yœ V], v. intr. — Pâturer, pacager.

Pèteūs [pętœ̄ M, I], s. m. — Malotru.

Pèteūse [pętœ̄s S], s. f. — Espèce de saule. Voir Paterasse.

Peteut [pȩtœ S], adj. — Petit. Voir Petiat.

Pétḗye [petēy V], s. f. — Petite ordure. Voir Peutāye.

Pètḕye [pętę̄y F], s. f. — Pépie. Voir Pèpḕye.

Petiat [pȩtya M, N, pętyǫ I, P, F, pȩtœ-pȩtya S, pete-petyǫ V], adj. — Petit. Voir Piat.

Pètieu [pętyœ̨ S], s. m. — Trou. Voir Pètcheu.

Pètîn [pętĩ M, I], s. m. — Patin ; pantoufle.

Pètiot, voir Petiat.

Pètiou [pętyu V], s. m. — Chiffonnier.

Petoncot [p(ȩ)tõkǫ N, S], n. pr. — Pettoncourt, vill. de l’arr. de Château-Salins. Lés marchands d’ fwin de ~, les marchands de foin de P. (sobriquet).

Pètoyād [pętǫyǟ.. M, I, P], s. m. — Enfant très potelé.

Pètrauyḗje [pętrōyēs̆.. M, I, P], s. m. — Action de patauger.

Pètrauyeu [pętrōyœ̨.. M, I, P, pǫtruye V], v. intr. — Patauger, marcher dans la boue, dans des flaques d’eau. Voir Patouyeu.

Pètreumeune [pętrœ̨mœ̨n M, pętrœ̨męn I, P, pętrœ̨męn-pętrœ̨mœ̨n N], s. m. — Pièce de monnaie de peu de valeur, qui avait anciennement cours à Metz (qui représente l’image de Saint-Pierre, de Petermännchen).

Pètreuyeu [pętrœ̨yœ̨.. M, N, pętręyę I, P, patriyi S], v. intr. — Pétiller ; crépiter. Lo fu pètreuye, le feu pétille. Voir Patreuyeu.

Pètrḕye [pętrę̄y M], s. f. — Étincelle pétillante.

Pètri [pętri S], v. tr. — Pétrir. Voir Preti.

Pètri, Pètriyeu, voir Pèteurieu.

Pètronīye (sinte) [pętrǫnīy M, I, P, N], n. pr. — Ste-Pétronille.

Quand-i pieut è Sinte Pètronīye,
Lés r’hîns s’an vont an gu’nīyes

quand il pleut à Ste-P., les raisons s’en vont en guenilles.

Pètroūle [pętrūl M, I, P, pętrōᵘl N, pętrōl S, V], s. m. — Pétrole.

Pètroyād [pętrǫyǟ.. M, I, P, N, patruyā F], s. m. — Personne, enfant qui patauge.

Péts [pē V], s. m. — Puits. Voir Puhh.

Pètu [pętü N], adj. — Trapu.

Pètuher [pętuγēⁱ.. M, I, P, N, pęts̆œ̨γi S], v. tr. — Percer ; trouer.

Pèturé, Pèturḗje, Pèturer, voir Pèteuré, Pèteurḗje, Pèteurieu.

Peu [pœ S], s. m. — Pou. Voir Pu.

Peublic [pœ̨blik M, I, P, N, piblik V], adj. — Public.

Peūch [pœ̄s̆ S], s. m. — Puits. Voir Puhh.

Peūchat [pœ̄s̆a M, pīs̆ā F, pēs̆ǫ V], s. m. — Personnage que les enfants croient voir dans la lune.

Peuchanlit, Peuchate, Peuchāye, voir Peuhhanlit, Peuhhate, Peuhhāye.

Peuche [pœs̆ V], s. f. — Perche (longue pièce de bois). Voir Pīrche.

Peuche, voir Peuhhe.

Peucherat, Peuchieu, voir Peuhherat, Peuhhieu.

Peuchiater, Peuchnater [pœ̨s̆yatę.. S, pœ̨s̆natēⁱ M], v. intr. — Manger du bout des dents. Voir Piuchater, Pissenè, Pissenotè, Pussenater, Pussieu.

Peuchote [pœ̨s̆ǫt V], s. f. — Partie de la schlitte.

Peuchu, voir Peuhhu.

Peuciatād [pœ̨syatǟ.. S], s. m. — Vétilleur. Voir Puciatād.

Peuciatè [pœ̨syatę.. S], v. tr. — Épucer. Voir Puciater.

Peuciater, voir Peuchnater.

Peugnate [pœ̨ñat M], s. f. — Poignée de chanvre que l’on file. voir Augate.

Peugne [pœ̨ñ M, N, pēñ S], s. m. — Rayon de miel.

Peugnon [pœ̨ñõ M, N, pęñõ I, P], s. m. — Pignon, mur latéral de la maison.

Peūhh [pœ̄χ.. S], s. m. — Puits. Voir Puhh.

Peuhhanlit [pœ̨χãli.. M, I, P, N, pœχõlœ S, peχõle V], s. m. — 1o Pissenlit, sorte de salade. 2o Fleur jaune qui pousse près des ruisseaux.

Peuhhārd, voir Peuhhate.

Peuhhate [pœ̨χat.. M, N, S, pœ̨χǫt pęχǫt I, P, pis̆ǫt F, peχǫt V], s. f. — Urine. Dans M, on entend aussi Peuhhārd, pœ̨χǟr.

Peuhhāye [pœ̨χǟy.. M, I, P, N, S, pis̆āy F], s. f. — Urine abondante ; écoulement d’urine.

Peuhhe [pœ̨χ.. M, I, P, N, S], s. f. — Pissat.

Peuhherat [pœ̨χra.. M, N, pœ̨χrǫ I, P], s. m. — Pissat. Lè sint Mèdād è lācheu so ~, sint Barnabé li cāsse lo néz, la St-Médard a lâché son p. (il commence à pleuvoir), saint B. lui casse le nez (la pluie cesse).

Peuhhieu [pœ̨χyœ̨.. M, I, N, pœ̨χyę-pǫχi P, pis̆i F, pœ̨χi S, peχye V], v. intr. — 1o Pisser ; pisser de peur. ~ dés-as’, p. des os (accoucher d’un enfant chétif) ; ~ dés cotelates, p. des côtelettes (accoucher). Se dit par ironie. 2o Jaillir. Lo sang picheūt, le sang jaillissait F.

Peuhhonleut, voir Peuhhanlit.

Peuhhote, voir Peuhhate.

Peuhhu [pœ̨χü.. M, I, P, pis̆ü F], s. m. — Pissoir.

Peūhi [pœ̄γi S], v. tr. — Puiser. Voir Pūhieu.

Peukeni [pœ̨kni S], n. pr. — Puttigny. Voir Peuteni.

Peulpite [pœ̨lpit M, I, P, N], s. m. — Pupitre. Fouyou d’ ~, fouilleur de p. (homme de loi).

Peulson [pœ̨lsõ M], s. m. — Gazon ; plante d’ornement. Somer sus l’ ~, semer sur le gazon (sans bêcher préalablement) I, P.

Peumate [pœ̨mat M, N, S, pœ̨mǫt I, P, F], s. f. — Petite pomme sauvage qui perd son âpreté en devenant blette.

Peumati [pœ̨mati M, N, pœ̨mǫti P, F], s. m. — Pommier sauvage. On dit aussi souvent Peumatîn.

Peume [pœ̨m M, I, P, F, S], s. f. — Pomme. ~ d’èmoūr, tomate. ~ don diāle, p. du diable (datura stramoine). ~ de tḗre è cafe, p. de terre à la pelure (en robe de chambre) S. Lè ~ ne cheūt m’ lon d’ l’arbe, la p. ne tombe pas loin de l’arbre (il chasse de race). Eune ~ pǖrǟye an gāte çant autes, une p. pourrie en gâte cent autres.

Peumelate [pœ̨mlat M, N, S, pœ̨mlǫt I, P], s. f. — 1o Petite pomme. 2o Jaune de l’œuf.

Peumeler (so) [pœ̨mlēⁱ.. M, I, P, N, S], v. pron. — Se pommeler. Lo cièl so pomeule, j’èrans l’bḗ tams, le ciel se pommelle, nous aurons le beau temps.

Peumelote, voir Peumelate.

Peumer, Peumeu, voir Peumîn.

Peumerieus [pœ̨mȩryœ̨ M, I], n. pr. — Pommérieu, vill. de l’arr. de Metz.

Peumîn [pœ̨mĩ.. M, I, P, N, pœ̨mi-pœ̨myę F, pœ̨mi-pœ̨mę-pœ̨męⁱ-pœ̨mē-pœ̨mœ̨ S], s. m. — Pommier. I bwin ~ bèye dés bones peumes, un bon p. donne de bonnes pommes.

Peumon [pœ̨mõ M, I, P, N], s. m. — Poumon de l’homme. Voir Mou.

Peumote, Peumoti, voir Peumate, Peumati.

Peunāhhe [pœ̨nǟχ S], s. f. — Punaise. Voir Peute.

Peunat [pœ̨na M], s. m. — Pineau (sorte de raisin, de vin).

Peune [pœ̨n M, E, pęn I, P, pin F, pœ̨n-pęn N, pin-pĩk-pẽk S, pĩk V], s. f. — Épine. Bianche ~, aubépine. — Tant qu’ lè bianche pĩke n’ot m’ fiéri, i fèt frād, tant que l’aubépine n’est pas fleurie, il fait froid V.

Peunèle [pœ̨nęl-pœ̨rnęl-prœ̨nęl-pǫnęl-pǫrnęl M, I, P, N, pęrnęl F, pinēl-pünēl-pǫnēl.. S, punēl V], s. f. — 1o Prunelle des haies, fruit du prunier épineux. 2o Prunellier sauvage. 3o Prunelle de l’œil. 4o Étoffe grossière et épaisse, avec laquelle on faisait des jupons.

Peunir [pœ̨nīr M, I, P, N, pinīr-pünīr S], v. tr. — Punir.

Peupèliè, Peupli [pœ̨pęlyę F, pœ̨pli S], s. m. — Peuplier. Voir Popli.

Peupite [pœ̨pit M], s. m. — 1o Pupitre. 2o Bureau. Voir Peulpite.

Peurfèrance [pœ̨rfęrãs M], s. f. — Préférence.

Peuriḗje [pœ̨ryēs̆.. M, I, P, N], v. tr. — Action de réduire en purée.

Peurieu [pœ̨ryœ̨.. M, I, P, N], v. tr. — 1o Réduire en purée. 2o Presser avec les doigts pour en faire sortir le jus. Se dit des pommes, des poires, des raisins, etc.

Peurnèle, voir Peunèle.

Peurnous [pœ̨rnu M, N, pęrnu.. I, P], s. m. — Preneur.

Peurpoūs [pœ̨rpū M, I], s. m. — Propos.

Peurpoūsieu [pœ̨rpūzyœ̨.. M, I, P, pœ̨rpūzyœ̨-prǫpūzyœ̨ N], v. tr. — Proposer.

Peus [pœ S], s. m. — Pis (mamelle). Voir Pis.

Peus [pœ̨ M, I, P, N], conj. — Puis. Voir Pus.

Peusion [pœ̨zyõ M], s. m. — Plante grimpante qui croît dans les blés.

Peussiater [pœ̨syatę.. S], v. intr. — Manger du bout des dents. Voir Peuchnater.

Peut [pœ̨ M, I, P, F, N, S, pe V], adj. — Laid, vilain ; difforme ; désagréable ; malpropre. Lo çu qu’at ~ at ca malîn, celui qui est l. est aussi méchant. È peute chète, bés minous, à vilain chat, beaux chatons (les parents laids ont souvent de beaux enfants). — Çou qu’ot pét ot co tojos mèchant, ce qui est l. est aussi toujours méchant. Voir Chète.

Peutāye [pœ̨tǟy.. S, petēy V], s. f. — 1o Ordure ; poussière ; petits corps qui se trouvent dans un liquide. J’ ā eune ~ dans l’euy, j’ai quelque chose dans l’œil. I n’è ryin èvu groūs come eune ~ d’ sés jans, il n’a rien eu gros comme une p. de ses parents (il n’a rien hérité). 2o Chiffon.

Peutchèle [pœ̨ts̆ęl N], s. f. — Cenelle. Voir Patche, Pochète.

Peutcheur [pœ̨ts̆œ̨r N, S], s. m. — 1o Personne qui boude. 2o Niais.

Peute [pœ̨t M, I, P, N, pwęt V], s. f. — 1o Punaise. ~ d’āwe, sorte d’insecte qui vit dans l’eau. Voir Peunāhhe, Wādion. 2o Insecte (mante religieuse), qu’on appelle aussi Kīré, curé S, V.

Peute [pœt V], s. f. — Bas du tronc de l’arbre. Lè ~ ot pis dihhe qué lè ç’mèy, le bas de l’arbre est plus dur que le sommet.

Peute-de-Jèdîn [pœ̨t d(ȩ) jędĩ.. M, I, P], s. f. — Sorte de coléoptère.

Peute-fim [pœ̨t fẽ.. M, I, P, F, N], s. f. — Fringale.

Peuteni [pœ̨tni-pœ̨kni S], n. pr. — Puttigny, vill. de l’arr. de Château-Salins.

Peuterāye [pœ̨trǟy.. M, I, P, N], s. f. — Laideur ; vilenie.

Peut-ḗte [p(œ̨)t ēt M, I, P, F, N, p(œ̨)tēt-pitēt S, petēt V], adj. — Peut-être.

Peutḕye [pœ̨tę̄y M, I, P, N], s. f. — Rejet de vignes, de plants.

Peutieu [pœ̨tyœ̨.. M, I, P, N], v. tr. — Enlaidir.

Peut-rechat [pœ̨rs̆a M, N, pœrs̆ǫ I, P], s. m. — 1o Vêtement des jours ouvrables. 2o Bal de noce auquel peuvent prendre part tous les garçons du village, sans invitation, avec leurs vêtements de tous les jours. Il avait lieu sur la place publique ou dans une grange, pendant que les gens de la noce étaient à table ou se divertissaient après le festin.

Peuts [pœ S], s. m. — Puits. Voir Puhh.

Peuyat [pœ̨ya M, N, pœ̨yǫ I, P], adj. — 1o Se dit des noix, des noisettes, des châtaignes qui, étant mûres, se détachent spontanément de leurs enveloppes vertes. Nas hhalats sont ~, nos noix sont mûres, elles se détachent de leur enveloppe. 2o Abondant ; prodigue. L’ grin n’ s’rè si ~ po l’bèyeu au cachons, le grain ne sera pas si abondant qu’on puisse le donner aux cochons. Compḗre, de més byins t’as diālemānt peuyat, compère, de mes biens tu es diablement prodigue C. H., IV, 27. ’L è d’ l’èrjant tot ~, il a de l’argent en abondance (il le dépense facilement et avec prodigalité).

Peuye [pœ̨y M, I, P, N], s. f. — Écorce des plantes. I faut ètande qu’ lè Sint Larant èveusse mîns lè ~ è lè chinne po lè rāyeu, il faut attendre que la Saint-Laurent ait mis de l’écorce au chanvre pour l’arracher.

Peuyeu [pœ̨yœ̨.. M, I, P, N, S], v. tr. — 1o Peler ; écaler ; éplucher. J’ vās gauler lés hhalats, t’ és peuy’rés, je vais abattre les noix, tu les écaleras. 2o v. intr. — S’égrener, laisser tomber sa graine.

Peuyon [pœ̨yõ M, I, P, N], s. m. — 1o Écale, cosse ; glume des graines de céréales. 2o Branche de saule, qui sert à faire des liens. 3o Menue paille M.

Peuyot, voir Peuyat.

Peuyūre [pœ̨yǖr M], s. f. — Pelure ; brou de noix.

Pèvé [pęvēⁱ.. M, I, P, N, S], s. m. — Pavé.

Pèver [pęvēⁱ.. gén.], v. tr. — Paver.

Pèvoūt [pęvū.. M, I, P, pęvōᵘ-pęvū N], s. m. — Pavot. Piat ~ roje, petit p. rouge (coquelicot).

Pèyate [pęyat.. m, N, pęyǫt I], s. f. — Petite paille.

Pèye [pęy gén. (pēy V)], s. f. — Balle des céréales. Dés pḗyes, paille de froment V.

Pèyèsse [pęyęs.. gén.], s. f. — 1o Paillasse ; par extension, sommier élastique. — 2o Panse ; ventre. I li è cravé lè ~, il lui a crevé le v. (il l’a tué).

Pèyèsson [pęyęsõ.. gén.], s. m. — Paillasson.

Pèyeu [pęyœ̨.. gén. (payi.. F)], v. tr. — Payer. I s’rè pèyeu è lè rèsurèxion dés botons d’ guètes, il sera payé à la résurrection des boutons de guêtres (jamais).

Pèyis [pęyi gén.], s. m. — Pays. Pyin ~, plain p. (la plaine, le Saunois, s’oppose aux montagnes, forêts des Vosges). Lo patwès don pyin ~, le patois du Saunois, par opposition au patwès d’ lè montḗgne (le Vosgien).

Pèyote, voir Pèyate.

Pèyou [pęyu.. gén.], s. m. — Payeur. Les consious n’ sont m’ lés ~, les conseilleurs ne sont pas les payeurs.

Pèyūre [pęyǖr.. M, I, P], s. f. — Payement.

Pi [pi V], s. m. — Épi.

Piachate [pyas̆at.. M, N, pyǫs̆ǫt I, P], s. f. — Serfouette.

Piād [pyā V], s. m. — Plaid, procès.

Piādeuyemant [pyǟdœ̨ymã.. M, N, pyādęymã I, P, pyǟdīmã S], s. m. — Plaidoyer.

Piādeuyerḕye [pyǟdœ̨yrę̄y M, N, pyādęyrę̄y I, P, pyǟdīrǟy.. S, pyādīrī V], s. f. — Plaidoirie.

Piādīrīe, voir Piādeuyrḕye.

Piādieu [pyǟdyœ̨.. gén. (plādi F)], v. tr. et intr. — Plaider. J’ piādeuyrans èt j’ veūrans i poū qui at ç’ qu’èrè dreūt, nous plaiderons et nous verrons un peu qui est-ce qui aura raison. An piādiant an pḗdent tos lés dous’, en plaidant on perd tous les deux.

Piādiou [pyǟdyu.. gén. (plādyō F)], s. m. — Plaideur. Ç’at i ~, i chicanou, c’est un ~, un chicaneur.

Piafer (so) [pyäfēⁱ M], v. pron. — Se jeter sur.

Piāhant [pyǟγã M, N, pyāγã I, P, plājã F, pyęγã S, V], adj. — Plaisant ; agréable ; de bonne humeur ; qui aime à faire des plaisanteries. I fèt bon pālè è ç’t ōme, ’l ot si ~, il fait bon parler à cet homme, il est si agréable V.

Piāhi [pyǟγi.. M, N, plāγi-plāji F, pyęγi S, V], s. m. — Plaisir. Lo çu qu’èpoūte fāt tojos ~, celui qui apporte fait toujours p. — In pièhi vāt in-n-aute, un p. vaut un autre. Se dit quand on rend un service qu’on a reçu. Fāt panre so pièhi quand-on lo trove, il faut prendre son plaisir quand on le trouve V.

Piājant, Piāji, voir Piāhant, Piāhi.

Piālād [pyālā Pontoy], s. m. — Pleurnicheur.

Piālè [pyālę Pontoy], v. intr. — Pleurnicher.

Piamoūs [pyamū M, pyamōᵘ-pyamū N], s. m. — Plaisir.

Pianchate [pyãs̆at M, N, pyãs̆ǫt I, P, plēs̆ǫt F, pyẽs̆at S], s. f. — Petite planche.

Pianche [pyãs̆ M, I, N, pyēs̆ P, plēs̆ F, pyẽs̆ S, [illisible]], s. f. — 1o Planche. Anteur qwète ~, entre quatre p. (dans le cercueil). 2o Partie du pressoir S. Voir Chaucu.

Piancheu [pyãs̆œ̨.. M, I, P, F, N, pyẽs̆i S], v. tr. — Garnir de planches. Piancheūz lè wèteure, mettez les planches à la voiture.

Pianchi [pyãs̆i M, I, N, pyēs̆i P, plãs̆i-plēs̆i F, pyẽs̆i.. S], s. m. — 1o Plancher. 2o Plafond. Come ’l oteūt nut, n-y èveūt ène lemīre, pandowe au mitan don ~, comme il faisait nuit, il y avait une lumière pendue au milieu du pl. Jaclot, 1853, p. 19.

Piāner (so) [pyǟnēⁱ.. M], v. pron. — Se cacher.

Piāneūs [pyǟnœ̄ I, P], n. pr. — Plesnois, vill. de l’arr. de Metz.

Piançon [pyãsõ.. gén.], s. m. — 1o Plançon. 2o Jeune arbre encore flexible. Lo rondin d’ ~ ot tojor l’ moyou, le rondin de jeune arbre est toujours le meilleur. 3o Baliveau réservé dans une coupe.

Piant [pyã.. gén.], s. m. — Plant.

Piante [pyãt.. gén.], s. f. — 1o Plante. 2o Vigne. J’ vos f’rā dīhh hates de vîn dans mè ~, je vous ferai dix hottes de vin dans ma vigne.

Piantḗje [pyãtēs̆.. gén.], s. m. — Action de planter.

Pianter [pyãtēⁱ.. gén.], v. tr. — Planter. Vyène que piante, tone que broūye, vienne que plante, tourne (?) (advienne que pourra). È ~, à p. (à foison).

Pianteu, voir Piantin, Piantu.

Piantin [pyãtẽ M, I, S, V, pyãtõ P, plãtē F, hō pyãtœ̨ Béchy], s. m. — Plantain. Dans le Vosgien, on distingue lo hāt (haut) ~, aux feuilles pointues et piquantes, du rond ~, aux feuilles rondes qui ne piquent pas.

Piantīres [pyãtīr M, I], n. pr. — Plantières, vill. annexé à la ville de Metz.

Pianton, voir Piantin.

Piantou [pyãtu.. gén.], s. m. — 1o Planteur. 2o Plantoir, morceau de bois dont on se sert pour repiquer les choux et dont le bout est ferré.

Piantu [pyãtü.. M, I, P, F, N, pyãtœ̨.. S, pyãtē V], s. m. — Plantoir.

Piaquer [pyäkēⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — Jeter, flanquer. Èle s’è piaqué dans lè brobe, elle s’est jetée dans la boue.

Piāre [pyǟr.. gén. (plār F)], v. intr. — Plaire. Piāt ou non piāt, plaît ou non plaît (que la chose plaise ou non).

Piat [pya M, N, pyǫ I, P, ps̆ǫ-pyǫ V], adj. — Petit. D’peus qu’ j’ā vu més ~, depuis que j’ai vu mes p., depuis que j’ai un certain âge. Voir Petiat.

Piatemant [pyatmã M, N, S, pyǫtmã I, P], adv. — Petitement ; doucement. Aler tot ~, aller tout doucement.

Piater [pyatēⁱ.. M, N], v. intr. — Piauler. Nas pussîns piatent foūt, is n’ont m’ p’t-ḗte è minjeu, nos poussins piaulent fort, ils n’ont peut-être pas à manger.

Piatèsse [pyatęs M, N, S, pyǫtęs I, P, F, V], s. f. — Petitesse.

Piat-mèrāhh [pya-męrǟχ M], n. pr. — Petit-Marais, hameau appartenant à la commune de Retonfey, arr. de Metz.

Piauler [pyōlēⁱ.. M, I, N], v. intr. — Pleurer.

Piawād [pyawǟ-pyǫwǟ M, N, pyǫwā I, P], s. m. — Pleurnicheur, piailleur.

Piawate [pyawat-pyǫwat M, N, pyowǫt I, P], s. f. — Pluie fine.

Piāwe [pyāw-pyǫw M, N, pyǫw I, P, pyǫwf-pyūf P, plū-plǖ-plūf F, pyāw-pyāᵒw-pyǫw S, pyō V], s. f. — Pluie. I cheut d’ lè ~ è rèvāhhe, il tombe de la pluie à verse. Èprès lè ~, lo bé tams, ou èprès lè ~, lo chaud vyint, après la pluie, le beau temps, ou, après la pluie, la chaleur vient. Fāre lè ~ èt l’ bé tams an mimme tams, faire la pluie et le beau temps en même temps (rire et pleurer). ~ don mètîn n’è pwint d’ deurāye, pluie du matin n’a pas de durée. ~ de midi, laborou rèste sotit, pluie de midi, laboureur reste à la maison. I fāt roje au s’la couchant, ç’at po d’ lè ~ au land’mîn, il fait rouge au soleil couchant, c’est pour de la p. le lendemain.

~ è Sint Tièbaut,
Bousse tés tonés an haut,
~ è l’Èsancion,
Bousse lés ca pus lon,

pluie à St-Thiébaut, pousse tes tonneaux en haut (en grenier), pluie à l’Ascension, pousse-les encore plus loin. Lès kènārds pionjent, lo broūyārd monte, ç’at sine de ~, les canards plongent, le brouillard monte, c’est signe de pluie. Lè ~ don mètîn èt lè guioūre dés poūres jans n’ deure meu lontams, la pluie du matin et la gloire des pauvres gens ne durent pas longtemps. Voir Règat. — Lè piō di mètîn n’ innoye mi l’ pél’rin, la pluie du matin n’ennuie pas le pèlerin (n’est pas de longue durée) V.

Piawer [pyawēⁱ-pyǫwēⁱ.. M, N, S], v. intr. — Piauler ; pleurer, geindre.

Piāyād [pyǟyǟ.. gén.], s. m. — Enfant qui se plaint, qui crie toujours.

Piayant [pyayã.. M, N, pyǫyã I, P], adj. — Pliant ; souple ; docile.

Piāye [pyǟy.. gén. (plāy F)], s. f. — Plaie.

Piayḗje [pyayēs̆ M, N, S, pyǫyēs̆.. I, P, V], s. m. — Action de plier.

Piayeu [pyayœ̨.. M, N, S, pyǫyę.. I, P, V], v. tr. et intr. — Plier, ployer.

Piāyeu [pyǟyœ̨.. gén.], v. intr. — 1o Piauler ; pleurnicher ; piailler. 2o v. tr. Gronder, réprimander S, V. Lès vḗyes grand mḗres piāyont tojos, les vieilles grand’mères grondent toujours V.

Piayḕye [pyayę̄y M], s. f. — Levée au jeu de cartes.

Piayon [pyayõ M, N], s. m. — Petit pli à une étoffe.

Piayon [pyayõ M], s. m. — Morceau de bois qui sert à tourner la charrue.

Piayou [pyayu M, N, S, pyǫyu I, P, V], s. m. — Plieur.

Piayūre [pyayǖr M, pyǫyǖr I, P, pyayœ̨r-pyayǖr N], s. f. — Paille qui sert à lier la vigne. Voir Hhoū.

Piacé [pikatēⁱ.. M, N, dępikotę.. S], adj. — Marqué de la petite vérole. Voir Debacaré.

Pīcate [pīkat Pontoy], s. f. — Bleuet. Voir Pīhhate.

Picāyon [pikǟyõ M, N, S], s. m. — Picaillon ; en général, monnaie, argent. ’L è dés ~, il a de l’argent.

Pice [pis S, V], s. f. — Puce. Voir Puce.

Pīce [pīs S], s. f. — Pièce. Voir Pièce.

Picḗle [pisēl-pĩsēl V], s. f. — 1o Jeune fille qui va chanter les trimazaus. Voir Poūse. 2o Coccinelle. Pîncḗle (bis), montér mé dé quḗl cotè qué jé m’ mérīrè, rīrè (ter) ! Ot ç’ di cotè dé…? C. (bis), montre-moi de quel côté je me marierai, rirai (ter). Est-ce du côté de…? (on nomme plusieurs villages) V.

Pīchād [pīs̆ā F], s. m. — Personne que les enfants croient voir dans la lune. Voir Peūchat.

Pichalit [pis̆ali F], s. m. — Pissenlit.

Pichalit [pis̆ali F], s. m. — Fourmi. Voir Freumîn.

Pichat [pis̆a M], s. m. — Lange. Voir Pihhat.

Pīchate [pīs̆at M], s. f. — Bluet. Voir Pīhhate.

Pichāye [pis̆āy F], s. f. — Urine. Voir Peuhhāye.

Pīche [pīs̆ M, I, P, N], s. f. — Pêche (fruit). Voir Pīhhe.

Pichenat [pis̆na M], s. m. — Petit vin.

Pichi [pis̆i F], v. intr. — Pisser. Voir Peuhhieu.

Pīchi [pīs̆i M, I, P, N], s. m. — Pêcher. Voir Pīhhi.

Pichote [pis̆ǫt F], s. f. — Urine. Voir Peuhhate.

Pichu [pis̆ü F], s. m. — Pissoir. Voir Peuhhu.

Pīd [pī S], s. m. — Pied. Voir Pieud.

Pidance [pidãs M, N], s. f. — 1o Tout ce qui se mange avec le pain. 2o Aliment trop copieux. I-n-ieu, ç’at byin, dous’, ç’at mieus, treūs, ç’at ~, un œuf, c’est bien, deux c’est mieux, trois, c’est trop copieux.

Pidolate [pidǫlat S, pidolǫt V], s. f. — Toupie. Voir Pidoūle.

Pidōle, voir Pidoūle.

Pidoūle [pidūl M, I, P, pidōᵘl-pidūl N, pidōl S, V], s. f. — 1o Petite toupie de buis en forme de cône, armée de fer, que les enfants font tourner sur sa pointe à l’aide d’un fouet. 2o Toupie en forme de navet qu’on fait tourner rapidement sur sa pointe en lui imprimant un mouvement de rotation à l’aide d’une cordelette enroulée qu’on déroule rapidement.

Piè [pyę V], s. f. — Peau. Voir .

Pié [pye V], s. m. — Mèche de lampe.

Pié [pyēⁱ P], adj. — Plein. Voir Pyin.

Pièce [pyęs gén.], s. f. — Place. I n’y è pwint d’ bone ~ po lés trouwands, il n’y a point de bonne place pour les paresseux (partout ils trouvent qu’il y a trop à faire). Que vā è Mès’, péd sè ~, qui va à Metz, perd sa place. Se dit quand on prend la place de quelqu’un qui vient de quitter son siège.

Pièce [pyęs M, I, P, N, pīs S, pyes V], s. f. — Pièce d’argent. Panre lè ~, prendre la pièce (accepter un cadeau corrupteur).

Piḗche [pyēs̆ P], s. f. — Planche. Voir Pianche.

Piḗchi [pyēs̆i P], s. m. — Plancher. Voir Pianchi.

Piècieu [pyęsyœ̨.. gén. (plasi F)], v. tr. — Placer. I pièce d’ l’èrjant tos lés jos, il place de l’argent tous les jours.

Pièd [pyę I, P, F, pye V], s. m. — Pied.

Piède [pięt [illisible]], v. tr. — Perdre. Voir Pḗde.

Pièfond [pyęfõ M, I, P, N], s. m. — Plafond.

Pièfondou [pyęfõdu M, I, P, N, plafunǫw F], s. m. — Plafonneur.

Pièhant [pyęγã S, V], adj. — Plaisant. Voir Piāhant.

Pièhi [pyęγi S, V], s. m. — Plaisir. Voir Piāhi.

Piḗme [pyēm V], s. f. — Plume. Voir Pieume.

Piémè [pyemę V], v. tr. — Plumer. Voir Pieumer.

Piémon [pyemõ V], s. m. — Édredon. Voir Pieumon.

Piḗne [pyēn P, N, S], adj. — Pleine. Voir Pyinne.

Pièpecot [pyępkǫ M, I, P, N], n. pr. — Plappecourt, ferme près du Servigny-lès-Raville.

Piḗr [pyēr V], v. intr. — Pleuvoir. Voir Pieūr.

Pièrat [pyęra M, N, pyęrǫ I, P, pīra S], n. pr. — Pierre.

Pièrāyes [pyęrǟy.. M, I, P, N], s. f. pl. — Pierres fines, bijoux.

Piḗre [pyēr M, I, N, pyęr-pyēr P, pīr S, pyer-pyœr V], s. f. — 1o Pierre. ~ an heur’son, p. en hérisson (pierres placées les unes à côté des autres sur une route en construction). Lés ~ sont duhhes sus tous lés ch’mîns, les p. sont dures sur tous les chemins (il faut travailler partout). Eune ~ jetāye n’è pus d’quāwe, une p. jetée n’a plus de queue (on ne peut la retenir, pas plus qu’une parole qu’on voudrait ne pas avoir prononcée). Èle f’reūt panre dous ~ ansane, elle ferait prendre deux p. ensemble (elle a un langage mielleux, persuasif). Sint-Piḗre èt sint Paul pieuvious, n-y è po èprès trante jos danj’rous. St.-Pierre et St.-Paul pluvieux, il y a pour après trente jours dangereux. — Lè pioūve, è lè Sint-Piḗre, noye lés nuhotes et breule lés-awḗnes, la pluie, à la Saint-Pierre, noie les noisettes et brûle les avoines P. Lés piḗres moyont, j’èrans d’ lè piō, les p. se mouillent, nous aurons de la pluie V. 2o Partie du pressoir où coule le vin. Voir Chaucu.

Piéri [pyeri V], v. intr. — Pourrir. Voir Pūri.

Pièrejus [pyęrjü M], n. pr. — Pierrejeux, ferme près d’Orny, arr. de Metz.

Piḗrevelḕⁱs [pyērvlę̄ⁱ], n. pr. — Pierrevillers, vill. de l’arr. de Metz.

Pièt [pyę M, I, P, N], adj. — Plat. Cheūr è ~ vante, tomber à p. ventre.

Pièt [pyę gén.], s. m. — Plat ; plateau. Mate lés piats ~ dans lés grands, mettre les petits p. dans les grands (faire de grands préparatifs pour une fête, une réception).

IMAGE.

Piète [pyęt V], s. f. — Perte. Voir Pḗte.

Piètecot [pyętkǫ M, N], n. pr. — Plappecourt, vill. de l’arr. de Metz.

Piètenāye [pyętnǟy.. M, I, P, N], s. f. — Platée.

Pièterèye [pyętrę̄y M, I, P, N], s. f. — Platitude, bassesse, chose vile ; saloperie.

Piètevèle [pyętvęl M, I, P], n. pr. — Plappeville, vill. près de Metz. Anciennement, on disait, à Metz, Plateville.

Piètine [pyętin S], s. f. — Fer à repasser. Voir Plète.

Pièton [pyętõ I, P, S, pyetõ-pyœtõ V], s. m. — 1o Facteur. Voir Pieuton. 2o Partie de la schlitte V.

Pieud [pyœ̨ M, N, pyę I, P, F, pī S, pye-pyœ V], s. m. — Pied. D’ ~ an qwète, de p. en quatre (des pieds à la tête). ~ chaud, moût (premier vin tiré) ; ~ d’ boc, angélique sauvage ; ~ d’chète, gnaphalium dioïdide ; ~ d’grifon, ellébore fétide. ~ d’ Jḗsus, lotier ; ~ d’ lieuve, sorte de trèfle ; ~ d’mohhe, p. d’alouette.

Pieuhhe [pyœ̨χ M, N], s. f. — Perche (bois long et mince). Voir Pīrche.

Pieule [pyœ̨l M, N], s. f. — Attache qu’on entortille autour de l’écheveau pour qu’il ne s’embrouille pas.

Pieule [pyœ̨l M, N], s. f. — Sorte d’insecte qui vit dans l’eau.

Pieumārd [pyœ̨mǟr.. M, I, P, N, S], s. m. — Plumet.

Pieud-de-sante [pyœ̨tsãt M], s. m. — Petit sentier. Voir Pieussante.

Pieumat [pyœ̨ma M], s. m. — Plumet.

Pieumāye [pyœ̨mǟy.. M, I, P, N, S], s. f. — Contenu d’une plume. ~ d’anke, plume remplie d’encre.

Pieume [pyœ̨m M, I, P, N, plœ̨m F, pyœ̄m S, pyēm-pyœ̄m V], s. f. — Plume. An-n-ont pwint d’ ~ sans āwe chaude, on n’a pas de p. sans eau chaude. Lés bèles ~ font lés bés janes, les belles p. font les beaux oiseaux (l’habit fait le moine). Ç’at lè ~ don lit que t’ hoūye, c’est la p. du lit qui t’appelle (se dit de quelqu’un qui bâille). Lè ~ l’ampoūte, la p. l’emporte. Se dit à un chasseur qui manque son gibier au vol. Ne pé, ne chā, ne sang, ne as’ ; ç’at bwin po lés grands èt lés piats èt ç’at fāt po fāre wingneu d’ l’èrjant ? — Ç’at lè pieume. Ni peau, ni chair, ni sang, ni os ; c’est bon pour les grands et les petits et c’est fait pour faire gagner de l’argent ? La plume (devinette).

Pieumer [pyœ̨mēⁱ.. M, I, P, N, S, plœ̨maⁱ F, pyemę-pyœmę V], v. tr. — Plumer. ~ lè grînve, p. la grive (se dit du repas que font les batteurs en grange à 3 h. ½ du matin). ~ lè grand grînve, p. la grande grive (se dit du repas que font les domestiques, la veille de Noël).

Pieumessé [pyœ̨msēⁱ.. M, N], s. m. — Coussinet.

Pieumon [pyœ̨mõ M, I, P, N, S, plœ̨mõ F, pyemõ-pyœmõ V], s. m. — Édredon. À Metz, on dit communément Plumon.

Pieumūre [pyœ̨mǖr.. M, I, P, N], s. f. — Épluchure.

Pieūr [pyœ̄r M, I, N, pyœ̄r-pyūr P, plœ̄r-plūr F, plǖr Landroff, pyīr-pyǖr S, pyēr-pyœ̄r V], v. intr. — Pleuvoir. ~ come grale, p. comme grêle (en abondance). I pieut come tos lés diābes, il pleut comme tous les diables (très fort). Ç’at vrā come i pieut don bodîn, c’est vrai comme il pleut du boudin (c’est un mensonge). D’min, i pieūrè qu’ lés chîns bwḗront tot dreūt, demain, il pleuvra (si fort) que les chiens boiront tout droit. — Lés chîns minjont d’ l’ iḗbe, i piéré, les chiens mangent de l’herbe, il pleuvra V.

Pieure [pyœr V], s. f. — Pierre. Voir Piḗre.

Pieussante [pyœ̨sãt M], s. f. — Petit sentier. Voir Pieud-de-sante.

Pieuter [pyœ̨tēⁱ.. M, I, P, N], v. intr. — 1o Se propager ; se multiplier ; pulluler. Se dit des plantes. 2o Travailler beaucoup ; aller vite en besogne tout en faisant bien. Lés-ovris pieutent fèrme, les ouvriers travaillent ferme.

Pieuton [pyœ̨tõ M, N, pyętõ I, P, S, pyetõ-pyœtõ V], s. m. — Facteur.

Pieutrāye [pyœ̨trāy Pontoy], s. f. — Pierre qui s’attache à la chaussure. Voir Pauchon.

Pieuvate [pyœ̨vat M, N, pyœ̨vǫt I, P], s. f. — Pluie fine.

Pieuve [pyœ̨f M, I, P, N], adj. — Pleutre, lâche.

Pieūve [pyœ̄f M, N], s. f. — Lèvre.

Pieuvote, voir Pieuvate.

Pieuvous [pyœ̨vu.. M, I, P, N], adj. — Pluvieux.

Pieuyon [pyœ̨yõ M, N, pyęyõ I, P], s. m. — Botte de chanvre pliée et tressée.

Pieuyon [pyœ̨yõ M, N], s. m. — Morceau de bois qui sert à tourner le centre de la charrue.

Piévi [pyevi V], v. tr. — Supporter facilement ; trouver agréable. On piévōr co bin lè cholou āhodè, on supportait encore bien la chaleur aujourd’hui.

Piévîn [pyevĩ V], s. f. — Pluie de longue durée.

Pièyon, voir Pieuyon.

Pife [pif M, I, P], s. m. — 1o Frimousse ; gros nez. Wète ~, sale f. 2o Vieux gourmand.

Pihhat [piχa.. M], s. m. — Linge que l’on place sous les enfants pour recevoir les urines ; par extension, le pan de la chemise, exposé à être mouillé de la même façon.

Pīhhate [pīχat.. M, N, pīkat Pontoy], s. f. — Bluet.

Pīhhate [pīχat M, N], s. f. — Eau dont on humecte les yeux malades.

Pīhhate [pīχāt M, N, pīχǫt I, P], s. f. — Petite pêche (fruit).

Pīhhate [pīχat M, N, pīχǫt.. I, P], s. f. — Sorte de plante.

Pīhhe [pīχ.. M, I, P, N, pēχ S, pēs̆ V], s. f. — Pêche (fruit).

Pīhhi [pīχi.. M, I, P, N, pēχẽ S, pēs̆ę V], s. m. — Pêcher (arbre fruitier).

Pīhhote, voir Pīhhate.

Pihoūs [piγū V], adj. — 1o Honteux. 2o Soucieux ; chagriné ; indisposé, mal à son aise. Note jélīne ot pihoūse, notre poule est malade.

Pijon [pijõ M, I, P, N, pĩjõ V], s. m. — Pigeon. Vieus t’ eune pāre de ~ ? — Ah ! lés val anvolés ! Veux-tu une paire de p. ? — Ah ! les voilà envolés ! (Jeu pour amuser les enfants. On croise les doigts les uns sur les autres, puis on les écarte brusquement).

Pilant, voir Pilu.

Pilé [pilēⁱ M, I, P, N], s. m. — Lampe ornementée qui supporte un cierge (terme d’église).

Pilèt [pilę M, I], s. m. — Grosse bille à jouer.

Pīlote ! Pīlote [pīlǫt V], interj. — Cri pour appeler les poules.

Pilou [pilu.. M, I, P, N], s. m. — Pileur.

Pilu [pilü M, I, P, N, pilã S, V], s. m. — Pilon ; mortier (moulin à café ou à poivre S, V). A pilan, au p. (très, bien, beaucoup). ’L ot réche ā ~, il est très riche V.

Pîmpanche, Pîmpan [pĩpas̆-pĩpã.. S], s. m. — Cenelle. Voir Patche.

Pîmpenerḕye [pĩpȩnrę̄y M, I, pipiñēr V], s. f. — Pépinière.

Pîmpeurnèle [pĩpœ̨rnęl.. M, I, P, N], s. f. — 1o Pimprenelle. 2o Jeune fille éveillée, fringante.

Pin [pẽ gén. (pēⁱ P, pē F)], s. m. — Pain. ~ r’crawi, pain rassis ; ~ anchanté, p. à cacheter ; ~ d’coucou, alléluia, plante qui fleurit vers Pâques ; ~ d’ crèpaud, sorte de champignon ; ~ d’ gays’ (p. de chèvre), gui ; ~ d’ jane (p. d’oiseau), langue de femme (sorte de plante) ; ~ muhi (moisi), condamine des prés ; ~ d’ oūhé (p. d’oiseau), condamine des prés ; ~ d’ pohhé (p. de porc), cyclamen, plante à racines âcres, très purgative, dont les porcs sont friands ; ~ sans l’vin, ortie blanche, le lamium blanc et le lamium pourpre. ’L at è nate ~ èt nate pāte, il est à notre p. et à notre pâte (nous lui donnons à manger) Famille ridicule, I, 6. ’L è minjeu s’ ~ bianc l’ premîn, il a mangé son p. blanc le premier (il est tombé dans la misère après avoir été riche). ’L an sét pus que d’ minjeu don ~, il en sait plus que de manger du p. (il est rusé). ’L è pus d’ lè mwintieu d’ so ~ cut, il a plus de la moitié de son pain cuit (il est très âgé). I n’ faut m’ cūre don pin lo jo dés moūts, lè brḗse dans l’ fohh s’ chinje an gueuyats, il ne faut pas cuire de p. le jour des morts, la braise dans le four se change en ossements.

Don pin èt don vîn,
Ç’at l’ règal dés-èmîns.

Du pain et du vin, c’est le régal des amis.

Bwin pin tanre,
Qu’ t’as bwin è panre ;
Si t’ateūs vieus cut,
J’an panreūs ca pus.

Bon pain tendre, que tu es bon à prendre ; si tu étais vieux cuit, j’en prendrais encore plus.

Èvieu d’ groūs pin,
On n’ meurt m’ d’ fin.

Avec du gros pain, on ne meurt pas de faim. — Minjons tojos note nār ~ l’ prémé, mangeons toujours notre pain noir le premier. I n’è pis d’ ~ chouwè on vonte, il n’a plus de p. essuyé au ventre (il n’a plus de patience) V. 2o Ce que le pressoir peut contenir de raisins que l’on veut presser.

Pinache [pinas̆ Pontoy], s. m. — Fruit de l’aubépine. Voir Patche.

Pinaches [pinas̆ M, N, pinǫs̆ I, P], s. m. pl. — Épinards.

Pinamboūle [pinãbūl M, I], s. m. — Topinambour.

Pînçate [pĩsat.. M, N, S, pĩsǫt.. I, P, F, V], s. f. — Pincette. Bāhieu è lè ~, baiser à la p. (donner un baiser à quelqu’un en lui pinçant en même temps les deux joues).

Pînce [pĩs.. gén.], s. f. — Pince, pincette.

Pîncḗje [pĩsēs̆.. gén.], s. m. — Pinçage.

Pîncḗle [pĩsēl V], s. f. — Coccinelle. Voir Picḗle.

Pincḕre [pẽsēr F?'], s. f. — Tricot d’ouvrier, sorte de chandail.

Pîncḗye, voir Pînciḕye.

Pînchād [pĩs̆ǟ.. gén.], s. m. — Criard.

Pîncheu [pĩs̆œ̨.. gén.], v. intr. — 1o Crier, faire entendre un son désagréable à l’oreille ; chanter sur un ton aigu. 2o Rire aux éclats V.

Pînchiāye [pĩs̆yǟy.. gén.], s. f. — Cri aigu.

Pîncieu [pĩsyœ̨.. gén.], v. tr. — Pincer. I faut ~ sèt’ fwès sè langue d’vant d’ pāler, il faut p. sept fois sa langue avant de parler.

Pînciḕye [pĩsyę̄y.. M, I, P, N, pĩsēy S, V], s. f. — Pincée (ordinairement de tabac).

Pînçon [pĩsõ.. M, I, P, F, N], s. m. — 1o Cloque sanguinolente qui provient d’une meurtrissure. 2o Onglée.

Pinde [pẽt M, I, P, N], v. tr. — Peindre.

Pîndjè [pĩdję S], s. m. — Épinoche. Voir Pînguion.

Pine [pin F, S], s. f. — Épine. Voir Peune.

Pinèdjète, Pinègrète, voir Pinèguète.

Pinèguète [pinęgęt-pinęgręt V, pinędjęt S], s. f. — Petite fille délicate, chétive, mais très remuante.

Pinḗle [pinēl S], s. f. — Prunelle. Voir Peunèle.

Pinèsse [pinęs V], s. f. — Pin. Lo bōs d’ ~ ot di manre bōs, i brēle trop vite, le bois de pin est du mauvais bois, il brûle trop vite.

Pingnāye [pẽñǟy.. M, I, pēñāy P, F, pēñǟy-pẽñǟy N, pēñī S], s. f. — Peignée (action de battre ou de se battre).

Pingne [pẽñ M, I, pēñ P, F, S, pẽñ-pēñ N, pēn V], s. m. — 1o Peigne. ~ de loup, chardon à foulon. 2o Peigne muni de dents, entre lesquelles on met le fil afin de l’enrouler régulièrement sur la bobine.

Pingneu [pẽñœ̨.. M, I, pēñę.. P, F, S, V, pẽñœ̨-pēñœ̨ N], v. tr. — Peigner. I s’ pingne èva s’ rèté, il se peigne avec son râteau (il est ébouriffé). On n’ pieut ~ i diāle qu’ n’è pwint d’ chāws, on ne peut p. un diable qui n’a pas de cheveux (on ne peut rien prendre où il n’y a rien).

Pingnu [pẽñü M, I, pēñü P, pēñü-pẽñü N], s. m. — Peignoir (robe de femme qui se porte en déshabillé).

Pinir [pinīr S], v. tr. — Punir. Voir Peunir.

Pînguieu [pĩgyœ̨ N], v. intr. — Crier. Se dit des oiseaux.

Pînguion [pĩgyõ M, N], s. m. — 1o Ardillon d’une boucle. 2o Onglée (Gorze).

Pînguion [pĩgyõ M, N], s. m. — Épinoche. Voir Pîndjè.

Pinje [pẽs̆ M, I, N], n. pr. — Pange, vill. de l’arr. de Metz.

Pînjon [pĩjõ V], s. m. — Pigeon. Voir Pijon.

Pînke [pĩk.. S, V], s. f. — Épine. Voir Peune.

Pinne [pẽn M, I, pēn P, pēn-pẽn N], s. f. — Peine.

Pinne [pẽn M, I, pēn I, P, F, V, pēn-pẽn N], s. f. — 1o Panne (pièce de bois posée horizontalement sur la charpente d’un comble). 2o Poutre ; poutrelle ; branchage. ~ de hāye, branchage coupé dans une haie ; ~ fḗtiḗre, p. faîtière (poūre fḗtīre Vergaville).

Pinoches, voir Pinaches.

Pînson [pĩsõ.. gén.], s. m. — Pinson. Ranvayeu come i ~, éveillé comme un p. Lo ~ rudeuye dḕye lè mauhon, ç’at ca po don freūd, le p. rudoie (crie) derrière la maison, c’est encore pour du froid. Quad l’~ fāt pī ! pī !, ’l ènonce don freūd, quand le p. fait pi ! pi !, il annonce du froid.

Pinte [pẽt gén.], s. m. — Peintre.

Pînte [pĩt.. gén.], s. f. — Pinte (mesure de liquides) ; cruche en grès ou en étain. ~ d’ anche, collation que l’on fait après avoir soutiré le jus du raisin tassé et pressé dans la cave, après la vendange.

Pinter [pẽtēⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — Peindre.

Pinteūre [pẽtœ̄r M, I, P], s. m. — Peintre, badigeonneur. Voir Pintou.

Pintirou [pẽtiru S], s. m. — Teinturier.

Pintou [pẽtu.. M, I, P, N], s. m. — Peintre. Voir Pinteūre.

Pintous [pẽtu Brulange], adj. — 1o Qui est enduit de peinture. 2o Pâteux. Lè tāte at pintoūse, la tarte est p. (faite de pâte brisée).

Pinule, Pinune [pinül-pinün M, N, S], s. f. — Pilule.

Piō [pyō V], s. f. — Pluie. Voir Piāwe.

Piochote [pyǫs̆ǫt I, P], s. f. — Serfouette. Voir Piachate.

Piōle, voir Pioūne.

Piomb [.. gén.], s. m. — Plomb. ’L at pesant come i sèc de ~, il est pesant comme un sac de p. ’L è j’té s’ ~, il a jeté son p. (il a sondé une affaire). Lè poūre breule, lo ~ fiūte, la poudre brûle, le p. siffle (se dit d’une balle qu’on vient de tirer).

Piombāye [pyõbǟy.. M, I, P], s. f. — Trou pratiqué dans la terre dans laquelle descend la pierre du pressoir. Voir Chaucu.

Piombou [pyõbu.. M, I, P, N], s. m. — Plombier.

Piōne, voir Pioūne.

Piōne [pyōᵘn N], s. m. — Bouvreuil.

Pionjeu [pyõjœ̨.. M, I, P, N, S], v. intr. — Plonger.

Pionne, voir Piōune.

Piotèsse [pyǫtęs I, P, F, V], s. f. — Petitesse. Voir Piatèsse.

Pioūle, voir Pioūne.

Pioūne [pyūn M, I, pyūl-pyūn P, pyūn F, pyōᵘn-pyõn-pyūn N, pivōl Destry, pyōn S, pyōl-pyōn V], s. f. — Pivoine.

Pioūr [pyūr P], v. intr. — Pleuvoir. Voir Pieūr.

Pioūremant [pyūrmã.. gén.], s. m. — Suppuration.

Pioūrieu [pyūryœ̨.. gén.], v. intr. — 1o Suppurer. 2o Suinter. I pioūre d’ lè mḗde, il rend du pus. L’āwe pioūrieūt don muhh, l’eau suintait du mur. 3o Sourdre, jaillir.

Pioūtè [pyūtę V], v. intr. — Se plaindre.

Pioūve, Piōwe, Piōwve [pyūf-pyǫwf P, pyǫw M, I, N, S], s. f. — Pluie. Voir Piāwe.

Piowād [pyǫwǟ.. M, I, P, N], s. m. — Pleurnicheur.

Piowate [pyǫwat M, N, pyǫwǫt I, P], s. f. — Pluie fine. Voir Piawate.

Piower [pyǫwēⁱ.. M, I, N], v. intr. — Piauler. Voir Piawer.

Pioyant [pyǫyã I, P], adj. — Pliant. Voir Piayant.

Pioyè [pyǫyę.. I, P, V], v. tr. — Plier. Voir Piayeu.

Pioyḗje [pyǫyēs̆.. I, P, V], s. m. — Action de plier. Voir Piayḗje.

Pioyou [pyǫyu.. I, P, V], s. m. — Plieur. Voir Piayou.

Pioyūre [pyǫyǖr I, P], s. f. — Paille servant à lier la vigne. Voir Piayūre.

Pipāye [pipāy F], s. f. — Pépie. Voir Pèpḕye.

Pipine [pipin M, I], s. f. — Pépinière de vigne.

Pipiniḗre [pipinyēr V], s. f. — Pépinière. Voir Pîmpenerḕye.

Pipliyer [pipliye V], s. m. — Peuplier. Voir Popli.

Piquanats [pikana M], s. m. pl. — Petites bulbes qui se développent à l’extrémité supérieure de la tige de certaines variétés d’oignons et que l’on plante l’année suivante.

Piquate [pikat M, N, S, pikǫt I, P], s. f. — 1o Piquette (boisson faite avec du marc de raisins, des pommes de qualité inférieure ou des poires sauvages). Voir Pèque, Pique. 2o Petite verre d’eau-de-vie ordinaire.

Piquate [pikat S, pikǫt V], s. f. — Point du jour. Voir Piquion.

Piquaté [pikatēⁱ M], adj. — Marqué de la petite vérole. L’at mont piquatāye, elle est fortement marquée de la petite vérole. Voir Debacaré.

Pique [pik Courcelles-Chaussy], s. m. et f. — Plantain.

Pique [pik M, I, P, N, S], s. f. — Vin que l’on obtient en ajoutant du sucre et de l’eau au marc de raisin et en faisant fermenter le mélange une seconde fois. Voir Piquate.

Pique [pik gén.], s. f. — 1o Pointe ; piquant. 2o Sorte de petite querelle entre gens qui s’aiment. Is sont an ~ l’înk conte l’aute, ils sont brouillés. 3o Rancune.

Pique-longue [pik lõk V], s. f. — Pique-langue (sorte de champignon).

Piquer [pikēⁱ.. gén. (pikę-pits̆ę S)], v. tr. — Offenser, blesser.

Piqueron [pikrõ M, I, P], s. m. — Piquant. N’ toche meu lés hhaudūres n-y è dés ~, ne touche pas les orties, il y a des p.

Piquèsse [pikęs M, I, P, N, S], s. f. — Piqûre. Eune ~ de hhèdon, une p. de chardon.

Piquion [pikyõ M, I, P, N, pikat S, pikǫt V], s. m. — Ne s’emploie que dans l’expression : Lo ~ don jo, le point du jour.

Piquion [pikyõ M, I, P, N], s. m. — Écharde.

Piquot [pikǫ V], s. m. — Aiguillon d’abeille, de guêpe.

Piquote, voir Piquate, Piquion.

Pīrat [pīra S], n. pr. — Pierre. Voir Pièrat.

Pīrate [pīrat N], s. f. — Petite pierre.

Pīrchate [pīrs̆at M, N, pīrs̆ǫt I, P, F, pęrs̆at S], s. f. — Petite perche (poisson).

Pīrche [pīrs̆ M, I, P, N, pęrs̆-pēχ-pīχ S, pes̆-pœs̆ V], s. f. — Perche ; perche qui sert à maintenir le chargement d’une voiture de foin ou de paille. J’alans mate lè ~, nous allons mettre la p. (cela va finir). Voir Pieuhhe.

Pīrchi [pīrs̆i P], s. m. — Cerisier. Voir Celīhi.

Pīrchote, voir Pīrchate.

Pīre [pīr S], s. f. — Pierre. Voir Piḗre.

Pīre [pīr gén.], adj. — 1o Pire. 2o Adv. : Pis ; à un plus haut degré, plus, davantage. Ç’at ~ qu’è lè nace, c’est plus beau qu’à la noce.

Pirḗsīe [pirēzī V], s. f. — Pleurésie. Voir Purīsīe.

Pīri [pīri S], v. intr. — Pourrir. Voir Pūri.

Pirwile [pirwil Augny], s. f. — Bouton qu’on enveloppe d’étoffe. Voir Pèrwḕye.

Pis [pi M, I, P, F, N, pęⁱ-pœ S, pe V], s. m. — Pis (mamelle des bêtes).

Pis [pi S, V], conj. — Puis. Voir Pus.

Pis [pi S, V], adv. — Plus. Voir Pus.

Pissenotè [pisnǫtę V], v. intr. — Manger du bout des dents. Voir Pussenater.

Pisque [piskȩ M, N, S, piskę I, P, F, piske V], conj. — Puisque.

Pissenat [pisna S, pisnǫ V], s. m. — Poussin, poulet.

Pissenè [pisnę V], v. intr. — Manger du bout des dents. Voir Peuchnater.

Pissîn [pisĩ S, V], s. m. — Poussin. Voir Pussîn.

Pissotè [pisǫtę V], v. intr. — Choisir les aliments, manger peu et avec dégoût. I n’ minje mi, i n’ fèt qu’ ~, il ne mange pas, il ne fait que grignoter. Voir Peuchnater, Pissenè, Pussenater.

Pistoulèt [pistulę Buc.], s. m. — Pistolet.

Pit-de-mohhat [pi d’ mǫχa], s. m. — 1o Pot accroché au mur, où les moineaux font leur nid. 2o Grosseur au dos.

Pitaler [pitalēⁱ.. M, N, pitǫlę.. I, P], v. tr. — 1o Piétiner, fouler aux pieds. 2o V. intr. Patauger. Is pitalînt dans l’āwe, ils pataugeaient dans l’eau. 3o Faire sortir le grain de l’épi.

Pitata (au) [pitätä.. M, I, P], loc. adv. — Ne s’emploie que dans l’expression : Cor au ~, faire sauter un enfant sur les genoux.

Pitchè [pits̆ę S], v. tr. — Piquer. Voir Piquer.

Pitchous, voir Pitious.

Pit-ḗte [pitēt], adv. — Peut-être. Voir Peut-ḗte.

Piti ! piou ! piou ! pi ! pi ! pi ! pi ! [piti pyu pi V, pītya N], interj. — Cri par lequel on appelle les poules.

Pītiat ! pītiat ! voir Piti.

Pitieu [pityœ̨.. gén.], s. m. — Pitié. Mon Dieu, èyeūz ~ d’ meu èt j’teūz dés piḗres aus-autes, mon Dieu, ayez pitié de moi et jetez des pierres aux autres !

Pitious [pityu.. M, I, P, N, V, pits̆u S], adj. — Piteux (digne de pitié).

Pitolè, voir Pitaler.

Piton [pitõ M], s. m. — Partie de la voiture. Voir Ché.

Pitwès [pitwę.. Béchy], s. m. — Putois. Voir Fehhou.

Piuchater [pyüs̆atēⁱ M], v. intr. — Manger avec défiance, comme un épluchant. Voir Peuchnater.

Piūche [pyǖs̆ S], s. f. — Pluie. Voir Piāwe.

Piūr [pyǖr S], v. intr. — Pleuvoir. Voir Pieūr.

Piuvantè [pyüvãtę.. S], v. intr. — Pleuvoir et venter en même temps.

Pivète [pivęt F], s. f. — Écorce de saule mince et courte dont les enfants tirent un son strident.

Pivōle [pivōl Destry], s. f. — Pivoine. Voir Pioūne.

Piyeu [p(i)yœ̨.. gén.], v. tr. — 1o Épier, se former un épi. 2o Glaner les épis après la moisson.

Piyon [piyõ S], s. m. — Petite parcelle de terrain.

Piyou [piyu M, I], s. m. — Petite parcelle de terrain.

Placi [plasi F], v. tr. — Placer. Voir Piècieu.

Plādi [plādi F], v. tr. — Plaider. Voir Piādieu.

Plādiow [plādyǫw F], s. m. — Plaideur. Voir Piādiou.

Plafounow [plafunǫw F], s. m. — Plafonneur. Voir Pièfonou.

Plājant [plājã F], adj. — Plaisant. Voir Piāhant.

Plāji [plāji F], s. m. — Plaisir. Voir Piāhi.

Plaku [plakü F], s. m. — 1o Instrument qui sert à battre la terre fraîchement mise dans la grange, pour l’affermir et l’aplanir. 2o Pelle qui sert à presser le fumier sur la voiture.

Planchi [plãs̆i F], s. m. — Plancher. Voir Pianchi.

Planté [plãtē F], s. m. — Plantain. Voir Piantin.

Plantow [plãtǫw F], s. m. — Planteur. Voir Piantou.

Plantu [plãtü F], s. m. — Plantoir.

Plaque [plak V], s. f. — Plaque de fonte qui protège le mur du fond du foyer. Voir Tèque.

Plāre [plār F], v. intr. — Plaire. Voir Piāre.

Plāte [plǟt.. gén.], s. m. — Plâtre.

Platèrnāye [platęrnāy F], s. f. — Marmitée.

Platine [plätin M], s. f. — Langue ; babil (familier).

Plātrou [plǟtru M, N, S, plātru.. I, P, F, V], s. m. — Plâtrier.

Plāye [plāy F], s. f. — Plaie. Voir Piāye.

Plḗ [plēⁱ P, plē F], adj. — Plein. Voir Pyin.

Plḗche [plēs̆ F], s. f. — Planche. Voir Pianche.

Plḗchi [plēs̆i F], s. m. — Plancher. Voir Pianchi.

Plḗchote [plēs̆ǫt F], s. f. — Planchette. Voir Pianchate.

Plḗne [plēn F], s. f. — Platane. Voir Plinne.

Plḗne [plēn V], s. f. — Plane (outil de sabotier). Voir Pyinne.

Plète [plęt M, I, P, N, pyętin S], s. f. — Fer à repasser.

Plète [plęt M, I, P, N], s. f. — Pierre plate plus ou moins arrondie, dont les enfants se servent dans certains jeux. Voir Galiche.

Pleumaⁱ [plœ̨maⁱ F], v. tr. — Plumer. Voir Pieumer.

Pleume [plœ̨m F], s. f. — Plume. Voir Pieume.

Pleumon [plœ̨mõ F], s. m. — Édredon. Voir Pieumon.

Pleumessieu [plœ̨msyœ̨ M, N], s. m. — Plumasseau. Voir Pieumessé.

Pleūr [plœ̄r F], v. intr. — Pleuvoir. Voir Pieūr.

Pleurīsīe [plœrīsī F], s. f. — Pleurésie. Voir Pūrīsīe.

Plinne [plẽn M, I, plēn P, plēn-plẽn N], s. f. — Platane.

Plis [pli V], adv. — Plus. Voir Pus.

Plomesak [plomsak V], s. m. — Enfant bien portant, mais trop lourd. Qué grōs ~, quel gros enfant.

Ploūe, Ploūve [plū-plūf F], s. f. — Pluie. Voir Piāwe.

Ploūr [plūr F], v. intr. — Pleuvoir. Voir Pieūr.

Ploūve, voir Ploūe.

Plūe [plǖ F], s. f. — Pluie. Voir Piāwe.

Plumon [plümõ lang. pop. mess.], s. m. — Lit de plumes fait avec le gros duvet et les plumes de l’oie. Voir Pieumon.

Plūr [plǖr F, Landroff], v. intr. — Pleuvoir. Voir Pieūr.

Po [pǫ V], prép. — Par. Voir .

Po [pǫ M, I, P, N, pu F, pǫ S, pu V], prép. — Pour. Devant un pron. pers. accentué, on dit por. Por lu, p. lui. Por l’ hhūr, p. [le] sûr (sûrement).

Pō [pōᵘ N, pō F, S, V], adv. — Peu. Voir Poū.

Pochate [pǫs̆at M], s. f. — Cenelle. Voir Patche.

Poche, voir Pohhe.

Pōche, voir Pōhhe.

Poché, voir Pohhé.

Pochelat, Pocheler, Pocheli, Pochelīre, Pochenat, Pocherḕye, voir Pohhelat, Pohheler, Pohheli, Pohhelīre, Pohhenat, Pohherḕye.

Pochèssion, voir Pohhèssion.

Pochetāye [pǫs̆tāy I, P], s. f. — Contenu d’une grande cuiller de métal. Voir Pachetāye.

Pochète [pǫs̆ęt P], s. f. — Cenelle.

Pocheulerḕye, voir Pohheulerḕye.

Pochi [pǫs̆i M, I], s. m. — Personne sale, saligaud.

Pochiè, voir Pohhiè.

Pochion, voir Pohhion.

Pochon, voir Pohhion.

Pochonerḕye, voir Pohheulerḕye.

Pochote [pǫs̆ǫt I, P], s. f. — Pochette. Voir Pachate.

Pochou [pǫs̆u.. I, P, V], s. m. — Pêcheur. Voir Pahhou.

Podé [pǫdēⁱ M], interj. — Pardieu.

Pofieu [pǫfyœ̨.. M, I, P, N], v. intr. — Pouffer, éclater de rire en faisant des efforts pour se contraindre.

Pogn [pǫñ M, I, P, N, puñ F, S], s. m. — Poing.

Pognat [pǫña M, N, pǫñǫ I, P, puña S], s. m. — 1o Poignet. 2o Seizième partie du bichet.

Pognḕye [pǫñę̄y M, I, P, N, puñīy F, S, puñī V], s. f. — 1o Poignée. Eune ~ d’ min, une p. de main. Eune ~ d’ satīses, une bordée de sottises.

Pognot, voir Pognat.

Pohhe [pǫχ.. I, P, F, V], s. f. — Pêche (action de pêcher). Voir Pahhe.

Pōhhe [pōχ.. S, pwǫs̆ V], s. m. — Porche, corridor.

Pohhè [pǫχę V], s. m. — Paisseau. Voir Pèhhé.

Pohhé [p(o)χēⁱ.. M, I, P, N, S, V, pus̆ē F], s. m. — Pourceau, cochon. ~ d’ mḗr, cochon de mer (cochon d’Inde). Nom d’ i ~, nom d’un c. (juron). ’L at èvāre come i ~, il est avare comme un c. Lés-aujes font grogneu lés ~, les auges font grogner les c. (les auges, selon qu’elles sont vides ou pleines font grogner les c. ; les gourmands s’occupent toujours de la table). Lo çu qu’ n’è qu’i ~ l’ fāt grās, celui qui n’a qu’un c. l’engraisse (les parents qui n’ont qu’un enfant ont bien soin de lui). An n’angrèhhent meu lés ~ èva d’ l’āwe kiḗre, on n’engraisse pas les c. avec de l’eau claire. Quand’ lo ~ at trap grās, i saute lo ran, quand le c. est trop gras, il saute hors de la cabane. An f’ront āque de li, si lés piats ~ ne l’ minjent, on fera quelque chose de lui, si les petits c. ne le mangent pas. 2o Personne sale, saligaud. 3o Personne d’une avarice sordide.

Pohhelat [pǫχla.. M], s. m. — Porcelet. I n’y è si piat ~ que n’èye sés trante sèt’ oss’lats, il n’y a si petit p. qui n’ait ses trente-sept osselets.

Pohheler [pǫχlēⁱ.. M, I, P, N, puχlę V], v. intr. — 1o Mettre bas, en parlant de la truie. 2o Gâcher la besogne, faire mal son ouvrage. I n’ labore meu, i pohheule, il ne laboure pas, il gâche le travail.

Pohheleūre, voir Pohhelīre.

Pohheli [pǫχli.. M, I, P, N], s. m. — Porcher.

Pohhelīre [pǫχlīr.. M, I, P, N, pǫχlœ̄r S, puχlēr V], s. f. — Matrice de la truie.

Pohhenat [pǫχna.. M], s. m. — Porcelet.

Pohherḕye [pǫχrę̄y.. I, P], s. f. — Pêcherie de poissons. Voir Pahherḕye.

Pohhèssion [pǫχęsyõ.. M, I, P, N, S], s. f. — Procession. È lè Fḗte-Dieu, tḗle ~, tḗle f’nau, à la Fête-Dieu, telle p., telle fenaison.

Pohheulerḕye [pǫχœ̨lrę̄y-pǫχœ̨yrę̄y.. M, I, P, S, pǫχœ̨lrę̄y-pǫχœ̨rrę̄y-pǫs̆ǫnrę̄y N], s. f. — Cochonnerie, se dit de tout ce qui est commun ou qui a très peu de valeur (familièrement).

Pohheurerḕye, Pohheuyerḕye, voir Pohheulerḕye.

Pohhi [pǫχi V], adv. — Par ici. Voir Pèhheu.

Pohhi [pǫχi P], v. intr. — Pisser. Voir Peuhhieu.

Pohhiè [poχyę.. I, P, V], v. tr. — Pêcher. Voir Pahhieu.

Pohhion [pǫχyõ.. M, I, P, N, puχyõ S], s. m. — Porcelet ; cochon de lait. Ç’at come lè fiauve don roje ~, c’est comme le conte du c. rouge (plaisanterie qui consiste à annoncer le conte et à répondre par des coqs-à-l’âne à ceux qui vous posent des questions).

Pohhon [p(ǫ)χõ.. M, I, P, N, p(ǫ)χõ-p(u)χõ.. S, V], s. m. — Poisson. ’L at maleureūs come i ~ sus l’ trin, il est malheureux comme un p. sur la paille. ’L è ètrèpé i groūs ~, mās ’l ateūt pūri, il a attrapé un gros poisson, mais il était pourri (il a cru épouser une femme riche, mais il s’est trompé). Lés grands ~ minjent lés piats, les gros poissons mangent les petits.

Pohhon [poχõ.. I, P], s. f. — Portion affouagère. Voir Pahhon.

Pohon [pǫγõ N], s. m. — Poison. Voir Pwèhon.

Pohhon [pǫχu.. I, P, V], s. m. — Pêcheur. Voir Pahhou.

Pokant [pǫkã S], adv. — Pourtant. Voir Portant.

Poke [pǫk M], s. f. — Grosse main.

Poke [pǫk M, I, P, N, pǫkęt P, F], s. f. — 1o Pustule de petite vérole. 2o Au pl., petite vérole.

Pōke [pōk S], s. f. — Porte de grange. Voir Poūte.

Pokète, voir Poke.

Polād [polā V], s. m. — Palet dont on se sert au jeu de la galiche.

Polak [pǫläk.. M, I, P, N], s. m. — Homme malpropre, grossier. On dit ordinairement : wète ~, sale p.

Polās [pǫlā V], s. m. — Palais de la bouche. Voir Palās.

Polat [pǫla M, N, pǫlǫ I, P, pula S], s. m. — Tige herbacée.

Polat [pǫla M, N, pǫlǫ I, P, pulǫ F, polǫ-pulā V], s. m. — Brin, fétu. ~ d’sawgnon, tuyau de sureau, dont on a enlevé la moelle, qui sert à maintenir l’aiguille sur laquelle la tricoteuse prend la maille. Ç’lé n’ vos roūte meu seul’mant i ~ de m’n èstime, cela ne vous ôte pas seulement un b. de mon estime C. H., III, 98. Quand on trouve deux b. de paille en croix sur son passage, il faut les séparer afin d’éviter un malheur.

Pole [pǫl P, V, pōl V], s. m. — Chambre d’habitation. Voir Pale.

Polè [pǫlę V], adv. — Par là. Voir Pèlè.

Polè [pǫlę V], adj. — Pelé. Voir Palé.

Polè [pǫlę.. I, P, F, V], v. tr. — Peler. Voir Paler.

Pōlḗje [pōlēs̆ V], s. m. — Veillée d’hiver. Voir Palḗje.

Polèliè [pǫlęlyę Buc.], s. m. — Poulailler. Voir Poyerḕye.

Polenḗje [pǫlnēs̆ I, P], s. m. — Pèlerinage. Voir Palenḗje.

Polḗre, voir Polīre.

Polerḕye [pǫlrę̄y M], s. f. — Poulailler. Voir Poyerḕye.

Polerîn [pǫlrĩ.. I, P], s. m. — Pèlerin. Voir Palerîn.

Polerinḗje [pǫlrinēs̆.. I, P], s. m. — Pèlerinage. Voir Palerinḗje.

Polèsse [pǫlęs I], s. f. — Écorchure. Voir Palèsse.

Polèt [pǫlę M], s. m. — Poulet.

Poletāye, Poletèsse [pǫltāy I, pǫltāy-pǫltęs P], s. f. — Terre qui se détache de la semelle du soulier. Voir Paletāye.

Poletḗye [pǫltēy V], s. f. — Pelletée. Voir Palāye.

Poleūhhe [pǫlœ̄χ P], s. f. — Pelure. Voir Paloūhhe.

Poleūr [p(ǫ)lœ̄r M, I, P, N], v. tr. — Pouvoir. An fonnent come an pieunent, an n’ fonnent meu come an vieunent, on fait comme on peut, on ne fait pas comme on veut. Voir Poveūr.

Polḕye [pǫlę̄y M, I, P, N], s. f. — Poulie.

Polhhon [pǫlχõ V], s. m. — Échelon. Voir Pahhon.

Poliche [pǫlis̆ M, I, P, N], s. f. — Pouliche.

Polié [pǫlye, -yœ V], s. m. — Serpolet (on en fait une tisane contre le rhume). Bèyeu (donner) l’ ~, faire hâter quelqu’un. Si, de deux faucheurs, celui qui se trouve en seconde ligne est plus habile que l’autre, il donne le P.

Polin [pǫlẽ M, I, N, S, V, (pǫlēⁱ P, pulē F)], s. m. — 1o Poulain. Piafer come i ~ primé, piaffer comme un p. primé (être impatient). ’L an vont ~, is r’vyinront ch’vaus, ils s’en vont p., ils reviendront chevaux (ils sont bêtes après comme avant). — J’ vōrons lés bés ~ rev’ni d’ lè fwḗre, nous verrons les beaux p. revenir de la foire (la fin couronne l’œuvre) S. 2o Sorte d’échelle pour décharger les tonneaux. 3o Levier qui sert à lever la roue d’une voiture pour la graisser V. 4o Sorte d’oiseau qui jette un cri ressemblant au hennissement d’un poulain.

Polîn [pǫlĩ N], s. m. — Bavure qui se forme entre deux miches de pain mal cuites.

Pōlion [pōlyõ M, I, P, N], s. m. — Dîmeur.

Polīre [pǫlīr M, I, P, N, pǫlēr-puyēr-puyīr S, puyēr V], s. f. — Ouverture pratiquée dans le bas des portes pour permettre aux poules de rentrer quand la porte est fermée. Cette ouverture porte aussi le nom de Chètīre.

Polite [pǫlit gén.], s. m. — Hippolyte.

Polofe [pǫlof V], s. f. — Pelure. Voir Paloūhhe.

Polon [pǫlõ V], s. m. — Pelle en bois qui sert à entasser le fumier sur la voiture. Voir Palon.

Polot [pǫlǫ I], s. m. — Sarbacane, faite d’une baguette de sureau dont on a enlevé la moelle, avec laquelle les enfants soufflent des graines dures.

Polot, voir Polat.

Polote [pǫlǫt V], s. f. — Épaule de porc. Voir Palate.

Polou [pǫlu I], s. m. — Pelle qui sert à entasser le fumier sur la voiture. Voir Palou.

Poloūhhe [pǫlūχ I, P], s. f. — Pelure. Voir Paloūhhe.

Polpéliḗre [pǫlpelyēr V], s. f. — Rougeole. Voir Popeliūre.

Poltrèt [pǫltrę V], s. m. — Portrait. Voir Portrāt.

Polūche [pǫlǖs̆ F], s. f. — Pelure. Voir Paloūhhe.

Pomāye [pǫmǟy.. gén.], s. f. — Salade pommée.

Pōmon [pōmõ F], s. m. — Poumon. Voir Mou.

Pompadoūr [põpädūr.. M, I], n. pr. — Pompadour. Ç’at pis qu’ mèdème ~, c’est pire que madame P. (c’est une personne très prétentieuse).

Ponçate [põsat M, N, põsǫt I, P], s. m. — Passerelle.

Poncé [põsēⁱ M, I, P], s. m. — Ponceau. À Metz, on appelait ainsi le pont sur la Seille qu’il fallait traverser pour aller de la rue du Poncet à la place St-Sulpice ; il existe encore à l’état de ruche fermée, entre la rue Mazelle et la nouvelle rue de la Seille.

Ponchat [põs̆a M], s. m. — Poing. Voir Pogn.

Pondrasse [põdras M, N, põdrǫs I, P], s. f. — Pondeuse, poule qui pond beaucoup.

Ponḗle [pǫnēl S], s. f. — Prunelle. Voir Peunèle.

Ponḗre, voir Poneūre.

Ponḗt [pǫnē V], s. m. — Nuit. Voir Pènut.

Poneū [pǫnœ̄ M, I, P, N], n. pr. — Pournoy, vill. de l’arr. de Metz. Deux villages portent ce nom, P. la Grasse et P. la Chétive.

Poneū [pǫnœ̄ S], s. m. — Pondeur, garçon qui aime à faire des ouvrages qui conviennent plutôt aux femmes.

Poneūre [pǫnœ̄r-pǫnēr S, ponēr V], s. f. — Oviducte, conduit par lequel l’œuf sort de l’ovaire. Se dit des poules.

Poneūre, Ponḗye, voir Ponūre.

Ponjous [põju.. gén.], adv. — Spongieux.

Ponou [pǫnu.. M, I, P, N], s. m. — Pondeur.

Ponou [pǫnu.. I, P], s. m. — Personne qui est en retard. Voir Panou.

Ponre [põr gén.], v. tr. — Pondre.

Ponteū [põtœ̄ M, I], n. pr. — Pontoy, vill. de l’arr. de Metz.

Pontieufreū [põtyœ̨frœ̄ M, pwętyęfrœ̄ I, P], n. pr. — Pontiffroy, nom d’une rue à Metz.

Ponūre [pǫnǖr M, I, P, pǫnœ̄r-pǫnǖr N, pǫnēr-pǫnœ̄r S, pǫnēy V], s. f. — Ponte.

Popā [pǫpā V], s. m. — Papa. Voir Pepa.

Popate [pǫpat M, N, pǫpǫt I, P], s. f. — Bouillie, soupe.

Popāye [pǫpǟy.. M, I, P], s. f. — Poupée. Voir Pope.

Pope [pǫp gén.], s. f. — Poupée. V’ n’ateūz m’ tortos dés ~, vous n’êtes pas tous des p. (il faut être moins sensible).

Pōpèliè, voir Popli.

Popeliūre [pǫpȩlyǖr-pǫrpȩlǖr-prǫpryœ̨l M, I, propyœ̨l-prǫpȩlyœ̨r P, pǫrpȩlǖr-prǫpȩlyǖr-prǫpȩlyœ̨r N, pǫrpȩlǖr S, pǫlpelyēr-pǫrpelyēr V], s. f. — Rougeole ; variole. Voir Rojate.

Pōpiote [pōpyǫt V], s. f. — Paupière. Voir Paupiḗre.

Popiotè [pǫpyǫtę V], v. intr. — Manger comme les chèvres. Voir Pèpler.

Popli [pǫpli M, I, P, N, pœ̨pęlyę-pōpęlyę F, pœ̨pli-pǫrp S, pepliye- pipliye V], s. m. — Peuplier. ’L at lonj’ come i ~ d’Holande, il est long comme un p. de Hollande (il est très grand).

Poquè [pǫkę M, I, P, N, S, pukwa F, pǫrkwę-purkwę V], conj. — Pourquoi. Porqwè mi, p. pas ? V.

Por [pǫr V], prép. — Par. Voir .

Porant [pǫrã V], s. m. — Parent. Voir Pèrant.

Porantḗje [pǫrãtēs̆ V], s. m. — Lien de parenté. Voir Pèrantḗje.

Pōrat [pōᵘra N, pōra S], s. m. — Pauvret. Voir Poūrat.

Porate [pǫrat M, N, S, pǫrǫt I, P, pǫręt-puręt-purǫt F, purat S, purǫt V], s. f. — Poireau. Vahh come eune quāwe de ~, vert comme une queue de p.

Porāye [pǫrǟy.. M, I, P, N], s. f. — Poireau ; légume en général.

Porchat [pǫrs̆a M], s. m. — Petit porc.

Porchūre, voir Porhhūre.

Pordon [pǫrdõ V], s. m. — Pardon. Voir Pèrdon.

Pordonè [pǫrdǫnę V], v. tr. — Pardonner. Voir Pèrdoner.

Pōre [pōᵘr N], s. f. — Poudre. Voir Poūre.

Pōre [pōᵘr N, pōr S, V], adj. — Pauvre. Voir Poūre.

Poré [pǫrēⁱ.. gén.], s. m. — 1o Poireau (légume). 2o Verrue ; excroissance.

Porète, voir Porate.

Pōretè [pōrtę S], s. f. — Pauvreté. Voir Poūreté.

Poreminté [pǫrmẽte V], s. m. — Tailleur. Voir Pèremanti.

Porhhūre [pǫrχǖr.. M, I, P, N], v. tr. — Poursuivre.

Porichinèle [pǫris̆inęl V], s. m. — Polichinelle. Voir Pourichinèle.

Porjeter [pǫrjȩtēⁱ.. M, I, P, F, N], v. tr. — Crépir. I porjeute lo muhh de m’ jèdîn, il crépit le mur de mon jardin.

Porjeton [pǫrjȩtõ-pǫrs̆tõ M, N], s. m. — Crépi.

Porjḕye [pǫrję̄y M, N], s. f. — Ciboule, ciboulette.

Porjon [pǫrjõ M, I, P, N], s. m. — 1o Ciboulette. 2o Poireau (dans le double sens de légume et de verrue).

Porkèmāle [pǫrkęmǟl.. gén.], s. m. — 1o Verrat. 2o Grossier personnage (injure).

Porlacheu (so) [pǫrlas̆œ̨ M, N, purlęs̆i F], v. pron. — Se pourlécher ; s’embrasser.

Pornèle [pǫrnęl M, I, P, F, N], s. f. — Prunelle. Voir Peunèle.

Pōrous [pōᵘru N], adj. — Poudreux, poussiéreux.

Pōrous [pōᵘru N], adj. — Peureux. Voir Poūrous.

Porpe, voir Popli.

Porpḗ [pǫrpē S], s. m. — Pourpier. Voir Propieu.

Porpéliḗre, Porpelūre, voir Popeliūre.

Porpeu, Porpier [pǫrpœ̨.. S, pǫrpye V], s. m. — Pourpier. Voir Propieu.

Porqwè, voir Poquè.

Porsinguieu [pǫrsẽgyœ̨ M], s. m. — Sanglier. Voir Sanguieu.

Portant [pǫrtã M, I, P, N, pǫkã-pǫrtã S], adv. — Pourtant.

Portḗje [pǫrtēs̆ V], s. m. — Partage. Voir Pèrtḗje.

Portèjier [pǫrtęjye, -yœ V], v. tr. — Partager. Voir Pèrtèjeu.

Portèrḗje [pǫrtęrēs̆.. I, P], s. m. — Propriété communale.

Porteūre [pǫrtœ̄r S], s. f. — Matrice de la truie. Voir Pohhelīre.

Porti [pǫrti M, pǫrtyi S], s. m. — Portier.

Portoūse [pǫrtūs M], s. f. — Porteuse. Voir Auguīre.

Portrāt [pǫrträ.. M, I, P, N, S, pǫltrę V], s. m. — Portrait.

Portrātūre [pǫrtrǟtǖr.. M, I, P], s. f. — 1o Portrait. 2o Personne laide.

Porvieu [pǫrvyœ̨.. M, I, P, N, pǫrwār V], v. tr. — Pourvoir.

Porwār, voir Porvieu.

Pos [pǫ I, P], adj. — Épais. Voir Pas.

Pōsieu [pōᵘzyœ̨ N], v. tr. — Poser. Voir Poūsieu.

Posse [pǫs I, P], s. f. — Plaisanterie de mauvais goût. Voir Passe.

Posse [pǫs M, I, P], s. f. — 1o Poste (bureau). 2o Diligence.

Posson [pǫsõ I, P, F], s. m. — Pot de terre avec anse. Voir Passon.

Possou [pǫsu.. I, P], s. f. — Épaisseur. Voir Passou.

Pot [pǫ I, P, F, V], s. m. — Pet. Voir Pat.

Pot [pǫ I, P, F, S, V], s. m. — Pot. Voir Pat.

Potād [pǫtǟ.. M, I, P (pǫtǫ Novéant)], s. m. — Personne qui a une grosse lèvre.

Potārd [pǫtār I, P, V], s. m. — Pétard. Voir Patārd.

Potat [pǫta M, N, S, pǫtǫ I, P, V], s. m. — Petit pot ; vase à onguent. ~ d’ mohhat, p. à moineau qui s’accroche au mur extérieur de la maison. — Cḗles qué fèyont lés ~ lés poutiont ā morchié, ceux qui font les p. les portent au marché (chacun est responsable de ses actes et doit en supporter les conséquences) V.

Potate [pǫtat M, pǫtǫt I, P, pǫtat-pǫtyat S, putyǫt V], s. f. — Porte, petit anneau dans lequel l’agrafe entre et est retenue.

Potate [pǫtat M], s. f. — Trou ; fossette que font les enfants pour jouer aux billes. Voir Pote.

Pōtate [pōᵘtat N], s. f. — Petite porte. Voir Poūtate.

Potāye [pǫtǟy.. gén.], s. f. — Pot-au-feu ; potée ; légumes que l’on cuit avec le pot-au-feu. ~ d’ chîn, potée de chien (pot-au-feu dans lequel on ne met que des légumes). — Lo boyon fèt l’ gohhon, lè potḗye fèt lè bācḗle, le bouillon fait le garçon, la potée fait la jeune fille V. Voir Boyon.

Pōtāye [pōᵘtǟy N], s. f. — Terre qui s’amasse sous les souliers. Voir Pauchon.

Pōtāye [pōᵘtǟy N], s. f. — Portée de truie. Voir Poūtāye.

Pōtche [pōts̆ S], s. f. — Porte de grange. Voir Poūte.

Potché [pǫts̆e V], s. m. — Trou. Voir Pètcheu.

Potchot [pǫts̆ǫ V], adv. — Partout. Voir Pèrtot.

Pot de camp [pǫtkã S, potkã V], s. m. — Pot en fer blanc dans lequel on porte la soupe aux champs.

Pote [pǫt M, N], s. f. — Fossette que font les enfants pour jouer aux billes. Voir Potate.

Pote [pǫt gén.], s. f. — Lèvre ; lèvre pendante ; moue ; grimace. En général, le mot désigne les lèvres de la bouche, quand on ne distingue pas expressément la lèvre supérieure ou la lèvre inférieure. Fāre lè ~, faire la grimace. R’lachieu sés ~, relécher ses l. (passer sa langue sur les lèvres). Bèyeu au trèvés dés ~, donner à travers les l. (souffleter).

Pōte [pōᵘt N, pōt S], s. f. — Porte de grange. Voir Poūte.

Potè [pǫtęⁱ.. S, pǫtę V], s. m. — Marchand de faïence ambulant. Voir Teupenîn.

Potè [pǫtę.. I, P, F, V], v. intr. — Péter. Voir Pater.

Potè [pǫtę.. S, p(ǫ)tœ̨ N], v. tr. — Porter. Voir Poūter.

Poté [pǫte V], s. m. — Trou. Voir Pètcheu.

Potḗje [pǫtēs̆.. I, P, F, V], s. m. — Potage. Voir Patḗje.

Potèkèsse [pǫtękęs I], s. m. — Espèce de fromage cuit. Voir Patèkèsse.

Poteré [pǫtrēⁱ M, N], s. f. — Moue.

Poterḕye [pǫtrę̄y I, P], s. f. — Poterie. Voir Paterḕye.

Poterosse [pǫtrǫs I, P], s. f. — Espèce de saule. Voir Paterasse.

Potèsse [pǫtęs I, P], s. f. — Pétarade. Voir Patèsse.

Potḗye [pǫtēy V], s. f. — Légumes cuits au lard.

Pōt fu [pō fü F], s. m. — Pot-au-feu.

Potiate, voir Potate.

Potiate [pǫtyat S], s. f. — Petite porte. Voir Poūtiate.

Potié [pǫtye V], s. m. — Trou. Voir Pètcheu.

Potiè [pǫtyę S], v. tr. — Porter. Voir Poūter.

Potieu [pǫtyœ̨ M, N, pǫtyę I, P], s. m. — Fond de culotte. Lo ~ pand è tḗre, le f. pend à terre (se dit quand le fond de culotte est trop bas et trop large). An creūrînt qu’ ’l eu chieu dans sés keulates tant s’ ~ pand è tḗre, on croirait qu’il a ch… dans ses culottes tant le f. pend à terre. L’ ~ don néz, fosses nasales.

Potiot, Potot, voir Pèrtot.

Pototā [pǫtǫ V], loc. adv. — Sur le dos. Poūter ā ~, porter un enfant sur le dos, les jambes pendantes.

Potot, voir Potād, Potat.

Potote, voir Potate.

Potou [pǫtu S], s. m. — Porteur. Voir Poūtou.

Potrat [pǫtra M, N, pǫtrǫ I, P], s. m. — Partie de la voiture. Voir Ché.

Potrèt [pǫtrę gén.], s. m. — 1o Portrait ; visage laid ; figure grimaçante. 2o Mine ; mauvaise mine.

Potreuyè [pǫtrœ̨yę I, P], v. intr. — Tirer des boîtes. Voir Patreuyeu.

Potrosse [pǫtrǫs I, P], s. f. — Espèce de saule dont le bois se casse très facilement. Voir Patrasse.

Potrot, voir Potrat.

Potrouyer [pǫtruye V], v. intr. — Patauger. Voir Pètrauyeu.

Potu [pǫtü I, P], s. m. — Sarbacane de sureau. Voir Patu.

Pōtūre [pōtǖr S], s. f. — Mélange de pommes de terre, de son, etc. Voir Poūtūre.

Pou [pu F, V], prép. — Pour. Voir Po.

Poū [pū M, I, pū-pǫw P, N, pō F, S, V], adj. — Peu. I tot ~, un tout petit p. ~ d’honte, p. de honte (un éhonté). — Dé pō-z-è m’ni, de p. à menu (peu à peu). Cè vyint dé ~ è m’ni, cela vient p. à p. V.

Poū [pū M, I], n. pr. — Paul. Voir Poūl.

Pouçat [pusa M], s. m. — Pincée.

Pouché [pus̆ē F], s. m. — Porc. Voir Pohhé.

Pouchion [pus̆iõ S], s. m. — Porcelet. Voir Pohhion.

Pouchon [pus̆õ S], s. m. — Poisson. Voir Pohhon.

Poūde [pūt S, V], s. f. — Poudre. Voir Poūre.

Pouf [puf M, I, P, N], s. m. — Homme gros, lourd. On dit ordinairement : I groūs ~, un gros p.

Poufiasse [pufyäs.. gén.], s. m. et f. — Paresseux, mal élevé, salaud ; personne de rien (injure).

Poufièsse [pufyęs M, I, P, N], s. f. — Éclat de rire.

Pougn [puñ F, S], s. m. — Poing. Voir Pogn.

Pougnant [puñã V], adj. — Qui est pointu, qui pique.

Pougnat [puña S], s. m. — Poignet. Voir Pognat.

Pougnīe [puñīy F], s. f. — Poignée. Voir Pognḕye.

Pouhhelè [puχlę V], v. intr. — Gâcher la besogne. Voir Pohheler.

Pouhhelḗre [puχlēr I, P], s. f. — Matrice de la truie.

Poūhhelerḕye [puχȩlrę̄y M], s. f. — Cochonnerie.

Pouhhion [puχyõ S], s. m. — Porcelet. Voir Pohhion.

Pouhhon [puχõ S, V], s. m. — Poisson. Voir Pohhon.

Pouhier [puγye V], v. tr. — Puiser. Voir Pūhieu.

Poukate [pukat S], s. f. — Petite porte. Voir Poūtate.

Poukè [pukę.. S], v. tr. — Porter. Voir Poūter.

Poūl [pūl M, I, P, pōᵘ-pūl N], n. pr. — Paul.

È lè Sint ~, lè kiḗre jonāye
Èhhūre tojos ène bone ènāye.

À la St-P., la claire journée assure toujours une bonne année. È lè Sint ~, l’uvḗr s’an vā ou se r’cale, à la St-P., l’hiver s’en va ou se recolle. È lè Sint ~, kié, pus d’ vîn qu’ d’āwe, à la St.-P., clair, plus de vin que d’eau. È lè Sint-P., vant, sine de guḗre, à la St-P., vent, signe de guerre.

Poulād [pulā V], s. m. — Brin. Voir Polat.

Poulat [pula S], s. m. — Tige herbacée. Voir Polat.

Poulé [pulē F], s. m. — Poulain. Voir Polin.

Poūli [pūli M, I], adj. — Poli. Èt lè ~ Mārice at foūrcè de pèssè, et le p. Marice est forcé de passer, C. H., I, 120.

Poulitèsse [pulitęs M, I], s. f. — Politesse.

Poulmonique [pulmǫnik M, I], adj. — Poitrinaire.

Poulot [pulǫ F, V], s. m. — Fétu. Voir Polat.

Pounḗle [punēl V], s. f. — Prunelle. Voir Peunèle.

Pouniau [punyō M, I, P], s. m. — Pauvre diable.

Pounīe [punī V], s. f. — Poignée. Voir Pognḕye.

Poupād, Poupārd [pupǟ(r) M, N], s. m. — Pupille, prunelle de l’œil.

Poupat [pupa M, N], s. m. — Bout du sein.

Poupāye [pupǟy.. M, I], s. f. — Poupée ; jeune fille (familier).

Poupou [pupu M, I], s. m. — 1o Soupe. 2o Pomme (termes enfantins).

Pouqwa [pukwa F], conj. — Pourquoi. Voir Poquè.

Poūrat [pūra M, pūrǫ I, P, pōᵘra-pūra N, pōra S, pōrǫ V], s. m. — Pauvret.

Pourate [purat S], s. f. — Poireau. Voir Porate.

Poūrche, voir Poūrhhe.

Pourchèsse [purs̆ęs S, V], s. f. — Poursuite.

Poūre [pūr M, I, pǫwr-pūr P, pūf-pūr F, pōᵘr-pūr N, pōr S, V], adj. — Pauvre. Tot l’ monde meurt, mimme lo ~, tout le monde meurt, même le p. Qu’ at ~ èt peut at tot pedu, qui est p. et laid est tout-à-fait perdu. ~ sint, poūre chèpèle, p. saint, pauvre chapelle (se dit d’une maison qui a peu de ressources). — ’L ot si pōre qu’ i n’ zwoy pis sinè midi, il est si p. qu’il n’entend plus sonner midi (il n’a rien à manger pour son dîner) V.

Poūre [pūr M, pōᵘr-pūr N], s. f. — Poudre.

Poūre [pūr Vergaville], s. f. — Poutre. Voir Pinne.

Pouréhīne [pureγīn V], s. f. — Raisiné.

Poūreté [pūrtēⁱ.. M, I, P, pūvrȩtaⁱ F, pōrtę S], s. f. — Pauvreté.

Pourète [puręt F], s. f. — Poireau. Voir Porate.

Poūrhhe [pūrχ.. M, I, P, N, pǖrs̆ F], s. f. — Arrière-faix, en parlant des animaux.

Pourichinèle [puris̆inęl M, I, P, pǫris̆inęl-puris̆inęl N], s. m. — Polichinelle ; enfant qui fait des grimaces, des singeries.

Pouriteure [puritœ̨r P, N], s. f. — Pourriture.

Pourlèchi (so) [purlęs̆i F], v. pron. — Se pourlécher. Voir Porlacheu.

Poūrome [pūrǫm M, I, P, puvrum F, pōᵘrǫm-pūrǫm N, pōrǫm S], s. m. — 1o Pauvre homme. 2o Personnage que les enfants croient distinguer dans la lune. 3o Petit crapaud. Le cri du crapaud est « poūre ome ! poūre ome ! », cri qu’il pousse à l’adresse du pauvre paysan.

Poūrot, voir Poūrat.

Pourote [purǫt F, V], s. f. — Poireau. Voir Porate.

Poūrous [pūru.. M, I, P, pōᵘru-pūru N], adj. — Poudreux.

Pourqwè [purkwę V], conj. — Pourquoi. Voir Poquè.

Pourtaⁱ [purtaⁱ F], v. tr. — Porter. Voir Poūter.

Poūrtāye [pūrtāy F], s. f. — Portée (de truie).

Poūrte [pūrt F], s. f. — Porte. Voir Poūte.

Pourtow [purtǫw F], s. m. — Porteur. Voir Poūtou.

Poūrtrāt [pūrtrǟ M], s. m. — Portrait.

Èt v’ èreūz devant vos lo ~ vèritābe
Dés regrèts de Fanchon èt don mau que l’ècābe.

Et vous aurez devant vous le p. véritable des regrets de Fanchon et du mal qui l’accable. C. H., III, 53. Voir Cade.

Poūse [pūs M, I, P, pōᵘs-pūs N], s. f. — Pose, application.

Poūse [pūs M], s. f. — Épouse, nom donné à la jeune fille désignée pour remplir le rôle de Trimāsat. Ce nom n’était en usage que dans quelques villages du pays messin. Voir Trimāsat, Picḗle.

Poūsieu [pūzyœ̨.. M, I, P, pōᵘzyœ̨-pūzyœ̨ N, pōzę.. S, V], v. tr. — Poser ; déposer.

Poussat [pusa M, N, S, pusǫ I, P, F, V], s. m. — Poussière. Fāre don ~, faire de l’embarras. Voir Fwḗriat, Poussiate, Poussīre, Roje.

Poussate [pusat M, N, pusǫt I, P, puyat S], s. f. — Jeune salade qui présente deux ou trois feuilles, provenant d’un semis sur couche.

Poussate [pusat M, N, pusǫt I, P], s. f. — Bouillie faite de farine de gruau, délayée dans du lait ; on y ajoute un œuf et on l’assaisonne d’un peu de sel. Elle est réservée aux enfants ou aux malades. Hhofieu (souffler) dés ~, se dit de la respiration tranquille et cadencée d’un dormeur, surtout des vieillards (comparée au bruit que fait la bouillie en mijotant).

Poussāye [pusǟy.. gén.], s. f. — Poussée de travail ; effort ; élan. ’L ont trèvèyeu eune bone ~, ils ont travaillé une bonne poussée (ils ont abattu beaucoup de besogne). Wèyans, ca eune bone ~ èt j’ èrans fāt, voyons, encore un petit effort et nous aurons fini. Voir Pousse. 2o Volée de coups.

Pousse [pus M, I, P, N], s. f. — Élan. Panre eune ~, prendre un élan. Voir Poussāye.

Pousseur [pusœ̨r F], s. m. — Personne qui pousse, qui excite. ~ dè holāye, personne qui excite à la dispute.

Poussetè [pustę V], v. tr. — Épousseter.

Poussiate [pusyat M, N, pusyǫt I, P], s. f. — Poussière.

Poūssībe [pūsīp M, I, pōᵘsīp-pūsīp N], adj. — Possible.

Poussieu [pusyœ̨.. gén. (pusę V)], v. tr. — 1o Pousser. Ne lār meu tinde lo fu, pousse lés teuhons, ne laisse pas éteindre le feu, pousse les tisons. Voir Boussieu. 2o v. intr. Lever, croître.

Poussiote, voir Poussiate.

Poussīre [pusīr.. M, I, P, N], s. f. — Poussière. Lè ~ de mars vaut de l’ōr, la p. de mars vaut de l’or.

Poussot, voir Poussat.

Poussote, voir Poussate.

Poūtate [pūtat M, pūtǫt I, P, pōᵘtat-pūtat N, pǫtyat-pukat-puts̆at S, putyǫt V], s. f. — Petite porte ; porte conduisant de la grange à l’étable.

Poūtāye [pūtǟy.. M, I, P, pōᵘtǟy-pūtǟy N], s. f. — Terre ou neige qui s’amasse sous les souliers et qui rend la marche difficile. Voir Pauchon.

Poūtāye [pūtǟy.. M, I, P, purtāy F, pōᵘtǟy-pūtǟy N], s. f. — Portée de truie.

Poutchate, voir Poūtate.

Poutchè, voir Poūter.

Poutchou, voir Poūtou.

Poūte [pūt M, I, P, pōrt-pūrt F, pōᵘl-pūt N, pōk-pōt-pōᵘt-pōts̆ S, pwǫt V], s. f. — 1o Grande porte, porte de grange. È ~ ovrante, à p. ouvrante (le matin, à l’ouverture des portes de la ville). Lè ~ aus Al’mands, lè ~ è M’zèle, la p. des Allemands, la p. Mazelle (deux portes à Metz). 2o Support du fond de la voiture.

Poūte-menoūye [pūtmȩnūy M], s. m. — Porte-monnaie.

Poūter [p(ū)tēⁱ.. M, I, P, purtaⁱ F, p(ū)tœ̨-p(ǫ)tœ̨ N, pǫtę-pǫtyę-pukę-puts̆ę-putyę S, putę-puts̆ę-putyę V], v. tr. — Porter. ~ lè pèrale, p. la parole (prendre la p.) An dīrînt qu’i poūte lo sint sacremant, on dirait qu’il porte le Saint Sacrement. Se dit d’un lambin.

Poūteure [p(ū)tœ̨r I, P], s. f. — Organes génitaux de la truie.

Poūteure, voir Poūtūre.

Poutiād [putyā V], s. m. — Ouverture pratiquée dans un mur et servant de passage. Une latte arrachée d’une palissade donne aussi un P.

Poutiè, voir Poūter.

Poutiote, voir Poūtate.

Poutiou, voir Poūtou.

Poūtote, voir Poūtate.

Poūtou [p(ū)tu.. M, I, P, N, purtǫw F, pǫtu-puts̆u S, putu-putyu V], s. m. — 1o Porteur. ~ d’oūhé, p. d’oiseau (de maçon). ~ d’ sope, p. de soupe (valet dans le jeu des cartes). ~ d’ sècs, p. de sacs (porte-faix). — Poutou d’āwe è dous gotḗres, p. d’eau à deux gouttières (personne qui n’a pas de caractère) V. 2o Croquemort.

Poūtūre [pūtǖr.. M, I, P, N, pōtǖr S], s. f. — Mélange de pommes de terre, de sons, de grains et d’eau grasse, qu’on donne aux animaux pour les engraisser.

Poūve [pūf F], adj. — Pauvre.

Pouveūr, Pouvōr, voir Poveūr.

Poūvretaⁱ [pūvrȩtaⁱ F], s. f. — Pauvreté. Voir Poūreté.

Pouvroume [puvrum F], s. m. — Pauvre homme. Voir Poūrome.

Pouwor [puwor V], v. tr. — Pouvoir. Voir Poveūr.

Pouyād [puyā F], s. m. — Sorte de poire à chair dure qui n’est mangeable que cuite.

Pouyasse [puyäs M, N], s. f. — Populace, plèbe. Ç’at tortot d’ lè ~, c’est tout (ce n’est rien que) de la p.

Pouyasse [puyäs M, N], s. f. — Punition infligée au perdant d’un jeu ; elle consiste à frotter la tête du perdant.

Pouyate, voir Poyate.

Pouyate [puyat S], s. f. — Salade à deux feuilles. Voir Poussate.

Pouye [puy F, S, V], s. f. — Poule. Voir Poye.

Pouyḗre [puyēr.. S, V], s. f. — Ouverture pratiquée dans le bas des portes. Voir Polīre.

Pouyerīe [puyrī F], s. f. — Poulailler. Voir Poyerḕye.

Pouyète, voir Poyate.

Pouyeūre, voir Pouyḗre.

Pouyi [puyi.. S, V], v. tr. — Chercher les poux. Voir Puyeu.

Pouyīre [puyīr S], s. f. — Ouverture pratiquée dans le bas de la porte. Voir Polīre.

Pouyon [puyõ F], s. m. — Poulet. Voir Poyon.

Pouyot [puyǫ I, P], s. m. — Pouliot (plante). Anciennement, à Metz, en l’église Ste-Marie, on plaçait, le soir de Noël, une plante de p. sur l’autel, et pendant cette nuit, la plante fleurissait. Ce qu’on appelait le miracle du P.

Pouyote, voir Poyate.

Pouyous [puyu S, V], adj. — Pouilleux. Voir Puyous.

Povante [pǫvãt M, I, P, N], s. f. — Épouvante. Voir Èpovante.

Poveūr [pǫvœ̄r M, I, P, N, puvœ̄r F, puvōr S, puwor V], v. tr. — Pouvoir. Voir Poleūr.

Povrous [pǫvru V], adj. — Peureux. Voir Pawrous.

Pow [pǫw N], adv. — Peu. Voir Poū.

Pow [pǫw M, I, P, F], s. f. — Peur. Voir Pāw.

Poweler [pǫwlēⁱ.. M, N], v. tr. — Pelleter. Voir Paweler.

Power [pǫwēⁱ.. M, I, P, N], v. intr. — Avoir peur. Voir Pawer.

Powetḕye [pǫwtę̄y M], s. f. — Pelletée de terre. Voir Pawetḕye.

Powîn [pǫwĩ.. M, I, P, N], s. m. — Paysan. Voir Pawin.

Powintā [pǫwẽtā V], s. m. — Épouvantail. Voir Ampawtau.

Powion [pǫwyõ M, I, P, N], s. m. — Papillon. Voir Pawion.

Powr [pǫwr P], adj. — Pauvre. Voir Poūre.

Powr [pǫwr M, I, P], s. m. — Gros paysan. Voir Pawr.

Powrous [pǫwru.. M, I, P, F, N], adj. — Peureux. Voir Pawrous.

Poyād ! Poyād ! [pǫyǟ.. M, I, P, N], interj. — Cris que les enfants poussent à l’issue d’un baptême pour exciter le parrain à leur jeter des dragées. Voir Gripoyāde.

Poyat [pǫya M, pǫyǫ I, P], s. m. — 1o Petite pente. 2o Coude de la chemise.

Poyate [pǫyat M, N, pǫyǫt I, P, puyęt F, puyat S, puyǫt V], s. f. — 1o Poulette.

Quand-i n’y è qu’eune pǫyate,
Ç’at po lḕye totes lés moyates.

Quand il n’y a qu’une p., c’est pour elle toutes les mouillettes (quand il n’y a qu’un enfant, c’est lui qui reçoit toutes les bonnes choses). 2o Terme d’affection dont on se sert vis-à-vis des enfants, des jeunes filles. 3o Petite hauteur. 4o Angle sortant derrière les roues de devant d’une voiture. 5o Traverse de bois verticale qui ferme la fenêtre.

Poyate [pǫyat M, N, pǫyǫt I, P, puyęt-puyǫt F, puyat S, puyǫt V], s. f. — 1o Cavité qui se trouve sous la nuque ; nuque ; haut de la tête. J’ t’an fich’rā sus lè ~, je t’en ficherai sur la tête. Par extension : Lè ~ d’i hhalat, le milieu d’une noix. Voir Poyeri.

Poye [pǫy M, I, P, N, puy F, S, V], s. f. — Poule. Cor lè ~, courir la p. (rechercher les femmes). T’as ’n’ moūte ~, t’ n’és m’ d’ lè vḕye po dous dobes, tu es une p. morte, tu n’as pas de vie pour deux doubles (centimes). Voir Bacale. Pour que vos poules pondent, même en hiver :

D’ l’awḗne,
È pwḗne ;
Di bié,
È volonté ;
De l’ōhhe,
È fōhhe.

De l’avoine, à peine ; du blé, à volonté ; de l’orge, à force (beaucoup). (Marthil). An li f’rînt ècreūre qu’ lés ~ ponnent sus lés saules, on lui ferait accroire que les p. pondent sur les saules. Voir Chanter, Lètîn. — Ç’at waç’ que lo r’nād loje que lés pouyes sont lo pus sūres, c’est où le renard loge que les p. sont le plus sûres (c’est là où il y a du danger que l’on est souvent le plus en sécurité). T’ as āssi ambèrèssè qu’eune pouye avo în pussîn, tu es aussi embarrassé qu’une p. avec un poussin S.

Poyerḕye [pǫyrę̄y (pǫlrę̄y) M, I, P, N, puyri F], s. f. — Poulailler. Lè bacale è prîns nas poyes an zoute ~, la belette a pris nos poules dans leur poulailler.

Poyeri [pǫyri N], s. m. et f. — Cavité qui se trouve sous la nuque. Voir Poyate.

Poyot, voir Poyat.

Poyon [pǫyõ M, I, P, N, puyõ F], s. m. — Poulet.

Poyote, voir Poyate.

Poyote [pǫyǫt I, P, F], s. f. — Barre transversale qui tient le timon en équilibre. Voir Poyate.

Poyu [pǫyü M, I], s. m. — Juchoir.

Praⁱ [praⁱ F], s. m. — Pré. Voir Pré.

Pracès [prasę M, N, prǫsę I, P], s. m. — Procès. Voir Pracès.

Prache [pras̆ M, N, prǫs̆ I, P, F, S, V], s. m. — Proche, parent. J’ā vu més ~ aujdu, j’ai vu mes parents aujourd’hui.

Prāche [prās̆ S, V], s. m. — Sermon. Voir Preūche.

Prāchi [prās̆i.. S, V], v. tr. — Prêcher. Voir Preūcheu.

Prāchoū [prās̆u S, V], s. m. — Prédicateur. Voir Preūchou.

Pracurou [prak(ü)ru M, prǫk(ü)ru.. I, P], s. m. — Procureur ; avocat ; avoué.

Prāgnè [prāñę I], v. tr. — Parquer dans les champs (à midi).

Praker [prakēⁱ M], v. intr. — 1o Parler ; bavarder ; médire. 2o Prêcher.

Pramwḗnāde [pramwēnāt S], s. f. — Promenade. Voir Promwinnāde.

Pramwḗnè (s’) [pramwēnę S], v. pron. — Se promener. Voir Promwinner.

Pranzi [prãzi.. S, V], v. intr. — Se dit des bêtes à cornes qui reposent en ruminant, vers l’heure de midi. Cette pause a lieu, autant que possible, près d’un ruisseau ou d’une forêt. Voir Pregneu.

Pranziés, Pranzieūs [prãzyœ̄ S, prãzye V], s. m. — 1o L’heure du repos des bêtes, à midi. 2o Terrain où elles reposent et ruminent. Voir Pregnu, Pregnūre.

Prārḕye [prǟrę̄y.. M, I, P, N, prārī(y) S, V], s. f. — Prairie.

Prat [pra M, N, S, prǫ I, P, V, prę F], adj. — 1o Prêt. On dit aussi : Prat’ au masc.

… mās lu n’an-n-at wā prat’,
I cwèche dans so kieūr çou que contyint lè late,

mais lui n’en est guère prêt (de se fâcher), il cache dans son cœur ce que contient la lettre C. H., III, 141. 2o Vêtu, habillé.

Pratèjeu [pratęjœ̨ M, prǫtęję I, P], v. tr. — Protéger.

Prater [pratēⁱ.. M, S, prǫtę.. I, P, prętaⁱ F, pratœ̨-prœ̨tœ̨ N], v. tr. — Prêter. An n’ pratent qu’aus riches, on ne prête qu’aux riches. Ç’ n’at m’ lés çus qu’ trèvèyent lo pus’ que pratent aus-autes, ce n’est pas ceux qui travaillent le plus qui prêtent aux autres (plus l’argent est difficile à gagner, moins on se décide à s’en dessaisir).

Prayeule [prayœ̨l M], s. m. — Sorte d’herbe (prèle ?).

Pré [prēⁱ.. gén. (prēⁱ-prœ̨ N)], s. m. — Pré. Voir Chemîn.

Prèbande [prębãt S], s. f. — Provende. Voir Proviande.

Prèbieune [prębyœ̨n M], interj. — Pardieu.

Prècaler [prękalēⁱ.. M, N, prękǫlę.. I, P], v. tr. — 1o Avertir. 2o Supplier.

Prècèptou [pręsęptu.. M, I, P], s. m. — 1o Précepteur ; 2o percepteur.

Prechater, Prèchotè [prȩs̆atēⁱ.. M, N, pręs̆ǫtę.. I, P], v. intr. — Faire un petit ou un mauvais sermon.

Prècolè, voir Prècaler.

Prècoup [pręku M, I, P, prękǫw-pręku N], adv. — Ensuite, alors (après coup).

Prèfāryin [pręfǟryẽ.. M, I], s. m. — Pré St-Symphorien, au bas de l’Esplanade, à Metz.

Pregneu [prȩñœ̨ M, N, pręñę I, P], v. intr. — Parquer ; paître dans les champs. Se dit aussi des bêtes qui ruminent en reposant. Voir Pranzi.

Pregnu [prȩñü M, N, pręñü I, P], s. m. — Endroit où les vaches reposent en ruminant. Voir Pranzieūs.

Pregnūre [prȩñǖr.. M, N, pręñǖr I, P], s. f. — Temps de repos laissé, vers midi, aux bêtes. Lācheūz lés bḗtes an ~, lâchez les bêtes pour qu’elles se reposent.

Prèhh, voir Près.

Prémé, voir Premîn.

Premîn [prȩmĩ.. M, I, P, N, prȩmi F, prȩmœ̨.. S, preme V], adj. — 1o Premier. Lo ~ guèhhon, lè premīre bācèle, le garçon et la demoiselle d’honneur. Lo ~ èrivé, lo ~ sèrvi, le p. arrivé, le p. servi. 2o Prochain. Mādi ~, mardi p.

Premîn que (an) [prȩmĩ M, I], conj. — Avant que. An ~ que d’ c’mancieu, avant de commencer.

Prèmu que [pręmü kȩ N], conj. — Vu que, attendu que ; parce que.

Prenant [prȩnã S], s. m. — Caillette de veau ; présure, qui fait cailler le lait.

Prepèrer [prȩpęrēⁱ.. M, N, prępęrę.. I, P, S, V], v. tr. — 1o Préparer.

Prèpris [prępri S, V], adj. — 1o Surpris. 2o À court d’argent. Voir Meusicyin.

Prés [pre V], s. m. — Prix. Voir Pris.

Près [prę gén. (prę-pręχ S)], adv. — Près. Tot prèhh, tout p.

Près [prę M, I, P, N], prép. — Après.

Presant [prȩzã M, N, pręzã I, P], s. m. — Présent, cadeau. Se dit des cadeaux que les invités à une noce apportent aux jeunes mariés et à leurs familles ; ils consistent surtout en victuailles destinées à corser le festin. Mās ç’ n’at ica tortot, je n’ sonjans m’ aus ~, mais ce n’est pas encore tout, nous ne songeons pas aux p.

Prèsèrpine [pręsęrpin F], s. f. — Femme remuante. Voir Prosèrpine.

Prèsse-piḗre [pręs pyēr M, I, P], s. m. — Passe-pierre (salicorne).

Prèssi [pręsi P, F], v. tr. — Pressurer.

Prèssu [pręsü P, pręswę S], s. m. — Pressoir. Voir Chaucu.

Prèssurou [pręsüru Buc.], s. m. — Vigneron qui pressure le vin.

Prèsswè, voir Prèssu.

Prḗte [prēt gén.], s. m. — Prêtre, curé. I n’ fāt m’ aler si vite è l’ofrande de peūr d’ ranvahhi lo ~, il ne faut pas aller si vite à l’offrande, de peur de renverser le p. (il ne faut pas aller trop vite en besogne) S.

Preteu, voir Prater.

Prètèxe [prętęks gén. (prǫtęks V)], s. m. — Prétexte.

Preti [prȩti M, N, pręti I, P, pętri S], v. tr. — Pétrir, manier de la pâte, de l’argile. Quand-an-z-ont ~, i faut anfoner, quand on a pétri, il faut enfourner (quand on a commencé une chose, il faut la finir).

Prètique [prętik gén.], s. f. — Pratique, client.

Pretou d’èrjant [prȩtu d ęrjã M], s. m. — Prêteur d’argent (banquier).

Preu [prœ̨ N], s. m. — Pré. Voir Pré.

Preūche [prœ̄s̆ M, I, P, N, prās̆ S, V], s. f. — 1o Sermon. 2o Office et sermon protestants.

Preūcheu [prœ̄s̆œ̨.. M, I, P, N, prās̆i.. S, V], v. tr. — Prêcher. Sans ryin fāre, i sint l’èreūt preūchè, sans rien faire (sans aucun résultat) un saint l’aurait prêché I.

Preūchou [prœ̄s̆u.. M, I, P, N, prās̆u S, V], s. m. — Prédicateur.

Preūchu [prœ̄s̆ü M, I, P, N], s. m. — Chaire à prêcher.

Preudant [prœ̨dã M, I], adj. — Prudent.

Preufit [prœ̨fi M, I, P, N], s. m. — Profit.

Preunèle [prœ̨nęl M, I, P, F, N], s. m. — Prunelle. Voir Peunèle.

Preusse [prœ̨s M, I, P, N], n. pr. — Prusse.

Preūve, voir Proūve.

Preuvé [prœ̨vēⁱ M], s. m. — Lieux d’aisances.

Prevenîn [prȩvnĩ M, N, pręvnĩ.. I, P, pręvni S, V], v. tr. — Prévenir.

Preuver [prœ̨vēⁱ C. H., I, 154], v. tr. — Prouver.

Lés larmes, come des rus, corînt sus vate vesḗje,
Èt chèkîn d’jeūt tot haut : cè preuve qu’ ’l’at sḗje.

Les larmes, comme des ruisseaux, couraient sur son visage, et chacun disait tout haut : ça prouve qu’elle est sage. Voir Prover.

Prèveūr, Prèvōr [pręvœ̄r M, I, P, F, N, pręvōr S], v. tr. — Prévoir.

Prèyé [pręyēⁱ M, N], s. m. — Préau.

Prèyeu [pręyœ̨.. M, I, P], v. intr. — Prier. Foyeūz-v’, li dit-èle, aleūz v’s an, je v’an prḕye, fuyez(-vous), lui dit-elle, allez-vous en, je vous en prie. C. H., ii, 132.

Prèyeule [pręyœ̨l M], n. pr. — Ferme de Préyel, près d’Augny (arr. de Metz).

Prifāt [prifǟ.. M, I, P, N], s. m. — Forfait (prix convenu).

Prīhieu [prīγyœ̨.. gén. (prǫγę V)], v. tr. — Priser, estimer, apprécier ; vanter.

Veus n’ con’cheūz m’ Jinon, li rèpond Chan Heurlin,
On n’an fāt pus come lḕye, aussè j’ lè prīje èt j’ l’imme.

Vous ne connaissez pas Ginon, lui répond Chan Heurlin, on n’en fait plus comme elle, aussi je l’estime et je l’aime. C. H. vi, 180.

Prihon [priγõ gén.], s. f. — Prison.

Prihonieu [priγǫnyœ̨.. gén.], s. m. — Prisonnier. Cinquante jandarmes n’ treuv’rînt m’ i ~, cinquante gendarmes ne trouveraient pas un p. Se dit quand il y a beaucoup de désordre dans une chambre et qu’on ne pourrait rien y trouver si on y cherchait quelque chose.

Prījieu, voir Prīhieu.

Prijon, Prijonieu, voir Prihon, Prihonieu.

Prîncerèsse [prĩsręs Buc.], s. f. — Princesse.

Prîncerḕye (rāwe d’ lè) [prĩsrę̄y M, I], n. pr. — Rue de la Princerie, à Metz.

Prīne [prīn S, V], s. f. — Prune. Voir Prūne.

Prīné [prīne.. S, V], s. m. — Prunier. Voir Prūnîn.

Prînse [prĩs M, I, N, S, prīs F, V], s. f. — Prise de tabac.

Prîntams [prĩtã.. M, I, P, N], s. m. — Printemps. Voir Tams.

Au commencement du printemps, les enfants se rendaient de verger en verger, tenant à la main des torches de paille allumées et criaient, arrivés sous les arbres : Pus d’fruts que d’feuyes ! Ensuite ils chantaient les paroles suivantes : [partition à transcrire]

Bon an qui revient, qu’il vous apporte du pain, tous les biens, des noisettes pour les jeunes filles, des noix pour les garçons. Bon an vous revient.

Prînzieu [prĩzyœ̨.. M, I, N, prīzę̄ⁱ.. P, F, S, prizę V], v. tr. — Priser du tabac.

Prînzou [prĩzu M, I, P, n, prīzā-prīzǫw P, F, prīzu S, V], s. m. — Priseur (personne qui prise du tabac).

Pris [pri gén. (pre V)], s. m. — Prix.

Prīsād, voir Prînzou.

Prīse, Prīser, Prīsou, voir Prînze, Prînzieu, Prînzou.

Prīse [prīs V], s. f. — Nappe d’eau formée par un barrage près d’une scierie ; les flotteurs y préparaient leur radeau avant de le faire dévaler dans la rivière.

Priyḗre [priyēr gén.], s. f. — Prière.

Pātḗr po chorḗyes,
Avé Mariā po grōs fourās,
J’ m’èrcomande ā bon Dié,
Jé m’ fous di diāle,
Jé sāte on lét.

Pater par charretées, Ave Maria par grosses corbeilles, je me recommande au bon Dieu, je me f… du diable, je saute au lit (Hattigny).

Priyeu [priyœ̨.. gén.], v. tr. et intr. — Prier. ~ l’ bwin jo, souhaiter le bonjour. Voir Prèyeu.

Priyou, priyoūse [priyu M, I], s. m. — Prieur (celui qui prie), prieuse.

Probande, voir Proviande.

Procès, voir Pracès.

Proche, voir Prache.

Prochèssion, voir Prohhèssion.

Procurou [prǫk(ü)ru.. I, P], s. m. — Procureur. Voir Pracurou.

Prodūre [prǫdǖr M, I, P, F, N, S], v. tr. — Produire.

Prohè, voir Prīhieu.

Prohhèssion [prǫχęsyõ.. M, I, P, N, S], s. f. — Procession.

Prokièmācion [prǫkyęmǟsyõ.. M, I, P, N], s. f. — Proclamation.

Prokièmer [prǫkyęmēⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — Proclamer.

Prokièmou [prǫkyęmu.. M, I, P, N], s. m. — Celui qui proclame les Vausenates.

Promasse [prǫmas.. M, I, P, N, S], s. f. — Promesse. ~ d’èvocat, ~ de soūlon, p. d’avocat, p. d’ivrogne.

Promote, Promate [prǫmat M, N, S, prǫmǫt I, P, V, prumęt F], v. tr. — 1o Promettre. ~ ç’at date, p. c’est dette (qui promet est tenu à tenir sa promesse). I promat pus d’ beūre que d’ pin, il promet plus de beurre que de pain (monts et merveilles). —

Promote èt mā t’ni,
Ç’ot lè coutīme di pèyis.

P. et mal tenir, c’est la coutume du pays. V. 2o Affirmer, assurer. J’ to promats que j’ sus byin è pyinde, je t’assure que je suis bien à plaindre.

Promounāde, Promounè, voir Promwinnāde, Promwinner.

Promwḗnade, Promwḗner, voir Promwinnāde, Promwinner.

Promwinnāde [prǫmwẽnǟt.. M, I, prǫmwēnāt P, prumnāt F, prǫmwēnǟt-prǫmwẽnǟt N, pramwēnāt S, prǫmunāt V], s. f. — Promenade.

Promwinner (so) [prǫmwẽnēⁱ.. M, I, promwēnę̄ⁱ P, prūmnaⁱ F, prǫmwēnœ̨-prǫmwẽnœ̨ N, parmwēnę-pramwēnęn.. S, prǫmunę V], v. pron. — Se promener.

Prōne, voir Proūne.

Prōneu, voir Proūner.

Prononcieu [prǫnõsyœ̨.. gén.], v. tr. — Prononcer.

Prope [prǫp gén.], adj. — Propre. ~ come i sou, come qwète sous, p. comme un sou, comme quatre sous (très propre).

Propelieure, Propeliūre [prǫpȩlyœ̨r-prǫpęlyǖr.. P, N], s. f. — Rougeole. Voir Popeliūre.

Propeté [prǫptēⁱ.. M, I, P, N], s. f. — Propreté. ~ n’at m’ vice, ç’at Salope qu’ ’l è dit è sè mḗre, p. n’est pas vice, c’est Salope qui l’a dit à sa mère.

Propieu [prǫpyœ̨.. M, I, P, F, N, pǫrpē.. S, pǫrpye V], s. m. — Pourpier (renoncule rampante). Dans M, on entend aussi Proprieu.

Propieule [prǫpyœ̨l P], s. f. — Rougeole. Voir Popeliūre.

Propoūsicion [prǫpūzisyõ M, I], s. f. — Proposition.

Proprieu, voir Propieu.

Prosèrpine [prǫzęrpin M, I, P, N, pręzęrpin F], s. f. — 1o Femme remuante et habile. 2o Mégère ; diablesse.

Prot [prǫ I, P, V], adj. — Prêt. Voir Prat.

Protèjè, voir Pratèjeu.

Protè [prǫtę.. I, P], v. tr. — Prêter. Voir Prater.

Protèxe [prǫtęks V], s. m. — Prétexte.

Proucès [prusę M, I, P], s. m. — Procès. Voir Pracès.

Proudīgue [prudīk M, I], adj. — Insolent.

Proumenāde, voir Promwinnāde.

Proumenaⁱ (so), voir Promwinner.

Proumète, voir Promate.

Proūne [prūn M, I, P, prōᵘn-prūn N], s. m. — 1o Prône. 2o Réprimande ; recommandation.

Proūner [prūnēⁱ.. M, I, P, prōᵘnœ̨-prūnœ̨ N], v. tr. — Prêcher ; réprimander ; recommander.

Proupriètāre [prupriyętǟr.. M, I, P], s. m. — Propriétaire.

Proūve [prūf M, I, P, prœ̄f-prūf N, prǫf S, prōf V], s. f. — Preuve.

Prouvidance [pruvidãs M, I, P], s. f. — Providence.

Proūye [prūy M, I], s. f. — 1o Proie. 2o Profit, gain. An ~, en p.

Provan [prǫvã M, I, P, N, S], s. m. — Provin.

Prove, voir Proūve.

Prover [prǫvēⁱ.. gén. (pruvaⁱ F)], v. tr. — Prouver. Voir Preuver.

Provegneu [prǫv(ȩ)ñœ̨ M, N, prǫvęñę.. I, P, S], v. tr. — Provigner.

Proviande [prǫvyãt M, N, prębãt S, prǫbãt V], s. f. — Provende (provision de vivres).

Provieu [prǫvyœ̨.. M, I, P, N], v. intr. — Pourvoir.

Prūne [prǖn M, I, P, N, prīn-prǖn S, prīn V], s. f. — Prune. Différentes sortes de p. : 1o Dèmasine. 2o Halerasse. 3o Māranje (printanière). 4o Neūr dèmās. 5o Peunèle. 6o Pucelate. 7o Rinne-Guiaude. 8o Qwètche. 9o Sinte-Kètrīne. Voir ces mots.

Prūné, voir Prūnîn.

Prūniau [prǖnyō M, I], s. m. — Pruneau, prune. Bianc come i ~ lèvé, blanc comme un p. lavé (très noir).

Prūnîn [prǖnĩ.. M, I, P, N, prǖni F, prīnē-prǖnē.. S, prīne V], s. m. — Prunier.

Pu [pü M, I, P, F, N, pœ S, pe V], s.m . — 1o Pou. I bauye come i ~ boūgne, il bâille comme un p. borgne. ’L at pus bḗte que sés ~, il est plus bête que ses p. — J’ monte ā qwètrīme, j’ wès eune bḗle plḗne èt dés cavalyis qu’ s’y pramwḗnent ? — Lè tḗte èt lés peus, je monte au quatrième, je vois une belle plaine et des cavaliers qui s’y promènent ? — La tête et les poux (devinette) S. Voir Bāyon, Melu. 2o Semence d’une plante aquatique qui s’attache aux vêtements.

Puant [pü(y)ã M, I, P, F, N, S], adj. — 1o Puant. 2o Hautain, orgueilleux.

Puanter [pü(y)ãtēⁱ.. M, I, P, F, N], v. intr. — Puer.

Puantou [pü(y)ãtu.. M, I, P, F, N], s. f. — Puanteur.

Puce [püs M, I, P, F, N, pis-püs S, pis V], s. f. — Puce. Hhofieu dés ~ dans l’araye, souffler des p. dans l’oreille (faire peur). ’L è lès ~, il a les p. (il a peur). ’L at r’trossiāye come eune toūwrasse de ~, elle est retroussée comme une tueuse de p. Se dit d’une femme retroussée d’une manière excessive.

Pucelate, Pucelote [püslat M, püslǫt I, P], s. f. — Petite prune violette précoce.

Puch, voir Puhh.

Pūchat [pǖs̆a M, N, pǖs̆ǫ I, P, F], s. m. — Pouce. Nom des doigts dans le langage enfantin : 1o Pūchat. 2o Lache-pat. 3o Grand deūy. 4o Mèd’cîn. 5o Piat caquîn.

Pūchat, voir Pūhhat.

Pucheu [püs̆œ̨.. M, I], v. tr. — Éplucher.

Puchiḕye [püs̆yę̄y M, I, P, N], s. f. — Pincée ; prise de tabac.

Pūchot, voir Pūchat.

Puciatād [püsyatǟ M, N, püsyǫtā I, P, pœ̨syatǟ.. S], s. m. — Vétilleur, personne minutieuse au travail. Voir Puciatou.

Puciate [püsyat M, N, püsyǫt I, P], s. f. — Puceron.

Puciater [püsyatēⁱ.. M, N, püsyǫtę.. I, P, pœ̨syatę.. S], v. tr. — 1o Épucer. 2o V. intr. Chercher avec beaucoup de soin ; travailler avec minutie. Voir Pucieu.

Puciaterḕye [püsyatrę̄y M, N, püsyǫtrę̄y I, P], s. f. — Enfantillage ; vétille.

Puciatou [püsyatu N, N,, püsyǫtu.. I, P], s. m. — Vétilleur. Voir Puciatād.

Pucieu [püsyœ̨.. M, I, P, N], v. tr. — 1o Épucer. 2o V. intr. Travailler avec minutie ; travailler lentement à un ouvrage délicat. Voir Puciater.

Puciotād, Puciote, Puciotè, Pucioterḕye, voir Puciatād, Puciate, Puciater, Puciaterḕye.

Pu-de-prḗte [pü t prēt M, I, P], s. m. — Cloporte.

Puhh [püχ M, I, P, F, N, pœpœ̄χ S], s. m. — Puits. Quand’ teu meur’rés, an n’ bouch’rans m’ ca lés ~, quand tu mourras, on ne bouchera pas encore les p. (tu n’es pas si important). Lés fèyous d’ peūhh de Juvelīse, les faiseurs de puits de Juvelise (sobriquet) S.

Pūhhat, Pūhhot [pǖχa.. M, N, pǖχǫ I, P], s. m. — Petit puits ; trou où il y a de l’eau.

Pūhieu [pǖγyœ̨.. I, P, F, N, pœ̄γi S, puγye, yœ V], v. tr. — 1o Puiser. 2o v. intr. Avoir des souliers qui prennent l’eau V.

Pūhieus [pǖγyœ̨ N, S], n. pr. — Puzieux, vill. de l’arr. de Château-Salins.

Pūjieu, voir Pūhieu.

Pūjieus, voir Pūhieus.

Puné [pünēⁱ.. M, N], s. m. — Aîné.

Punḗle [pünēl S], s. f. — Prunelle. Voir Peunèle.

Pūrerḕye [pǖrrę̄y M, I, P], s. f. — Pourriture.

Purḗsīe, voir Purīsīe.

Pūri [pǖri M, I, P, N, pīri-pǖri S, pyeri V], v. intr. — Pourrir.

Purīsīe [pürīzīy M, I, P, N, plœ̨rīzi-pürīzi F, pürēzī S, pirēzī V], s. f. — Pleurésie (souvent dans l’acception de fluxion de poitrine). I n’ètrèpreūt m’ dous ~ dans eune jonāye, il n’attraperait pas deux p. dans une journée (il ne se foule pas la rate).

Purjater, Purjotè (so) [pürjatēⁱ.. M, N, pürjǫtę.. I, P], v. pron. — Se purger.

Pus [pü-pœ̨ M, I, P, N, pi-pü S, pi V], conj. — Puis. Èt pis, èt pus, et p. (alors, ensuite).

Pus [pü M, I, P, F, N, pi-pü S, pi-pli V], adv. — Plus. ~ j’ teu wès, ~ j’ t’imme, p. je te vois, p. je t’aime (myosotis). — Èt pis qu’on-n-in-n é èt pis qu’on-n-in vourāt, et p. on en a et plus qu’on en voudrait. Dans le Vosgien, on dit tant pis qué, avec la même signification.

Pusieūrs [püzyœ̄r M, I, P, F, N], adj. — Plusieurs.

Pussenat [püsna S], s. m. — Petit poulet

Pussenater [püsnatēⁱ.. N, S], v. intr. — Manger comme un poussin (très peu). Voir Peuchnater, Pissenè, Pissotè.

Pussîn [püsĩ.. M, I, P, N, pisĩ-püsĩ.. S, pisĩ V], s. m. — 1o Poussin. 2o Poulet V.

Pussovant [püsǫvã M, I, P, N, püsuvã F], adv. — Nenni ; au contraire.

Puteuy [pütœ̨y N], s. m. — Putois. Voir Fehhou.

Puyeu [püyœ̨.. M, I, P, N], v. intr. — Puer.

Puyeu [püyœ̨.. M, I, P, F, N, puyi.. S, V], v. tr. — Chercher les poux.

Puyeūs, voir Puyous.

Puyous [püyu.. M, I, P, N, püyœ̄-püyǫw F, puyu S, V], s. m. — 1o Pouilleux, gueux, misérable. Èva lés ~ an n’ wingnent que dés pus, avec les p. on ne gagne que des poux (on ne doit pas rechercher la mauvaise société). 2o Fier, orgueilleux. I ~ sans l’ sou, une personne fière qui n’a pas le sou.

Pwāve, voir Pwḗve.

Pwèch, Pwèchiant, Pwèchieu, voir Pwèhh, Pwèhhiant, Pwèhhieu.

Pwèhaut [pwęγō M, I], s. m. — La plus forte poutre du pressoir.

Pwèhh [pwęχ.. M, I, P, S, pwǫχ N, V], s. f. — Poix ; résine. ’L at eune ~, c’est une p. (un crampon). N-y è ryin come lè ~ po fāre trawer i kiou, il n’y a rien comme la p. pour faire trouer un clou (pour amener une furoncle à maturité). — L’ōme lè, ç’ot ène pwohh quand’ ’l ot dons ène māhon, cet homme, c’est une p. quand il est dans une maison (il n’en sort plus) V.

Pwèhhiant [pwęχyã.. M, I, pǫχyã N], adj. — Gluant ; collant.

Pwèhhe [pwęχ M], n. pr. — Poixe, annexe de Servigny-lès-Ste-Barbe.

Pwèhhieu [pwęχyœ̨.. M, I, P, pwǫχyœ̨ N], v. tr. — Enduire de poix.

Pwèhon, Pwèjon [pwęγõ-pwęjõ M, I, P, pwęγõ-pwǫγõ-pǫγõ N, pwęzõ S, V], s. f. — Poison. On-z-ont byin rājou D’ hoūyè lés louwanjes i danj’rous pwèjon, on a bien raison d’appeler les louanges un dangereux poison. C. H., I, 169.

Pwèl [pwęl M, I, P, S, pwǫl N, pwol V], s. m. — 1o Poil. Bianc ~, blanc p. (qui a des cheveux blancs). ~ de satré, p. de sorcier (duvet). ~ chèyant, p. tombant (la mue). — Guḗgner i bon pwol, gagner un bon p. (de l’embonpoint) V. 2o Un peu, un brin, une goutte. J’ n’ā m’ i ~ de trin è bèyeu è nate vèche, je n’ai pas un brin de paille à donner à notre vache. Is m’ont bèyeu i ~ de sope, ils m’ont donné une goutte de soupe.

Pwèle [pwęl Landroff], s. m. — La plus belle chambre. Voir Pale.

Pwèlous [pwęlu.. M, I, P, S, pwęlu-pwǫlu N, pwolu V], adj. — Poilu ; velu. ~ come i loup, poilu comme un loup.

Pwḗne, Pwḗnieu, Pwḗnous, voir Pwinne, Pwinnieu, Pwinnous.

Pwḗrate [pwērat M, N, S, pwērǫt I, P, F, pworǫt V], s. m. — Poire sauvage qui perd son âpreté en devenant blette. Minjeu lè ~, manger la p. (être immobile en haut Chèrgatu).

Pwḗrati [pwērati M, N, pwērǫti I, P], s. m. — Poirier sauvage.

Pwḗre [pwēr I, P, F, pwor V], s. f. — 1o Poire. ~ trangnante, poire étranglante ; ~ d’angeuhhe, p. d’angoisse (p. sauvage) ; ~ de tḗre, p. de terre (topinambour). Cè n’cote que dés ~ biasses, ça ne coûte que des p. blettes (presque rien). I faut wèder eune ~ po lè seū, il faut garder une p. pour la soif (il faut être économe). Lè ~ cheut quand èle at meūre, la p. tombe quand elle est mûre S. Pwore dé bon Dieu, p. du bon Dieu (fruit de l’aubépine) V. 2o Sorte de jeu de course, appelé à Metz « la poire ». 3o Espèce de dartre qui apparaît sur la bouche des brebis, et qui s’étend parfois jusqu’au dessous des oreilles.

Pwḗri [pwēri M, I, P, F, N, pwērē.. S, pwore V], s. m. — Poirier. ~ d’ champḗgne, p. de champagne (petit nuage). Fāre lo ~ forchu, faire le p. fourchu (se dresser verticalement, pieds en l’air, tête à terre). Fāre lo ~ mècabé, faire le p. macchabée (même signification). Jadis il y avait des poiriers sauvages plantés sur le territoire de chaque village ; les fruits étaient partagés entre les habitants.

Pwès [pwę M, I, P, F, S, V, pwœ̨-pwǫ N], s. m. — Pois. ~ d’ p’hhi, pois grillés avec des épices ou sautés au beurre ; ils étaient offerts comme goûter au Vausenat par sa Vausenate, pendant la visite traditionnelle que le jeune homme fait dans l’après-midi du dimanche qui suit la proclamation des valentins. Ailleurs, les ~ d’ p’hhi, se préparaient de la manière suivante : avec de la farine, du lait, du beurre, du sucre et un peu de levure, on fait une pâte à beignets, qu’on étend fort mince au moyen d’un rouleau. Dans cette pâte, on découpe avec un dé à coudre de petites rondelles qu’on fait cuire comme des beignets. ~ d’ seuke, dragée ; ~ è boquèt, gesse des jardins. Ç’at lè fiou dés ~, c’est la fleur des p. (c’est la crème des hommes).

Pwèson, voir Pwèhon.

Pwét, voir Pwint.

Pwéte [pwet V], s. f. — Punaise. Voir Peute.

Pwḗte, Pwḗtiant, voir Pwinte, Pwintiant.

Pwètièfreū [pwętyęfrœ̄ I, P], n. pr. — Pontiffroy. Voir Pontieufreū.

Pwètrau [pwętrō M, I], s. m. — Pièce de charpente dans un pressoir. Voir Chaucu.

Pwètrimwène [pwętrimwęn Pontoy, patrimwēn S], s. m. — Patrimoine.

Pwètrine [pwętrin M, I, P, F, N, pwętrīn S, V], s. f. — Poitrine.

Pweus, voir Pwès.

Pwḗve [pwēf M, I, P, N, pwāf F, pwǟf S, pwēvr V], s. m. — Poivre.

Pwince [pwẽs F, V], s. f. — 1o Élan que l’on prend en courant. Il aveut ène fameūse culote, i pèrneut dés ~, il avait une fameuse culotte, il prenait des élans (il était ivre) F. 2o Bout de temps. Ène bone ~ dé toms, un bon bout de temps V.

Pwinne [pwẽn M, I, pwēn P, F, S, pwēn-pwẽn N, pwon V], s. f. — Peine. Èprès lè ~, lè joūye, après la peine, la joie. Lo çu qu’ n’ è pwint d’~ an charche, celui qui n’a point de peine en cherche (on n’est jamais content de son sort).

Sans pwinne,
Pwint d’awinne.

Sans peine, point d’avoine (on n’obtient rien sans peine).

Pwinnieu [pwẽñœ̨.. M, I, pwēnyę P, pwēñœ̨-pwẽñœ̨ N], v. intr. — Peiner. I m’ pwinnieūt d’ veūr āque anlè, il me peinait de voir une telle chose.

Pwinnous [pwẽnu M, I, pwēnǫw P, pwēnu-pwẽnu N, pwēnę S], adj. — Peiné ; triste ; chagrin.

Pwint [pwẽ M, I, N, pwē P, F], adv. — Point, nullement. ~ dḗjè, p. déjà (pas tout à fait). I n’è pwint d’ sang d’zos lés-îngues, il n’a p. de sang sous les ongles (il n’a pas d’amour propre).

Pwint [pwẽ gén. (põ V)], s. m. — Point. È pwint, à peine, tout juste, pas davantage. ’L ont è ~ i trou d’ mauhon, ils ont à peine un trou de maison (ils ont à peine de quoi se loger). — Bon-n-è ~, bon à p. (comme il faut). Fḗre è ~, faire à point (se conduire convenablement). Sè mḗre lo pèrnōr sis tortos lés ~, sa mère le prenait sur tous les p. (de toutes les façons).

Pwinte [pwẽt gén. (pwēt P, F)], s. f. — 1o Pointe, extrémité amincie d’un objet. 2o Objet dont l’extrémité est amincie ; spécialement ; clou. 3o Au figuré : È lè ~ don jo, au p. du jour.

Pwintiant [pwẽtyã M, I, pwētyã P], adj. — Pointu. Par extension : Euy ~, œil qui vise.

Pwo [pwǫ V], s. m. — Porc. S’emploie surtout comme injure. Voir Pohhé.

Pwoche [pwǫs̆ V], s. m. — Porche. Voir Pōhhe.

Pwohh, voir Pwèhh.

Pwohhieu, voir Pwèhhieu.

Pwohon, voir Pwèhon.

Pwol, voir Pwèl.

Pwolous, voir Pwèlous.

Pwone, voir Pwinne.

Pwore, Pworé, voir Pwḗre, Pwḗri.

Pwos [pwǫ N], s. m. — Pois. Voir Pwès.

Pwote [pwǫt V], s. f. — Porte. Voir Poūte.

Pyḗne [pyēn P], s. f. — Plane, outil de sabotier. Voir Pyinne.

Pyin [pyẽ gén. (pyēⁱ P, plē-plęn F)], adj. m. — Plein. Tot ~, tout p. (en grande quantité). ~ yāque, p. quelque chose (beaucoup de choses). ~ come i-n-yeu, p. comme un œuf. ’L at ~ d’ dates, ~ d’ puces come i chîn, il est p. de dettes, p. de puces comme un chien (il est très endetté). ~ de r’wātious, mās pwint d’ ādious, p. de personnes qui regardent, mais point qui aident. Voir plus bas, le féminin.

Pyinchate [pyẽs̆at S], s. f. — Planchette. Voir Pianchate.

Pyinche [pyẽs̆ S, V], s. f. — Planche. Voir Pianche.

Pyinchi [pyẽs̆i S], s. m. — Plancher. Voir Pianchi.

Pyinde [pyẽt M, I, N, S], v. tr. et pron. — Plaindre ; se plaindre.

Pyinne [pyẽn-pyẽt M, I, pyēn P, S, pyēn-pyẽn N, pyẽt V], adj. f. — Pleine.

Pyinne [pyẽn M, I, pyēn P, plēn V], s. f. — Plane, outil de sabotier. Lés sabotiers polissont lés sobots ovon lè plḗne, les sabotiers polissent les sabots avec la p. V.

Pyinne [pyẽn M], s. f. — Faux platane. Voir Plinne.

Pyinte, voir Pyinne.

Pyir [pyīr S], v. intr. — Pleuvoir. Voir Pieūr.