Dictionnaire des proverbes (Quitard)/baptisé

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baptisé. — N’attendez rien de bon d’un homme mal baptisé.

C’est une superstition bien ancienne qu’il y a des noms heureux et des noms malheureux, et que la destinée de chaque individu est pour ainsi dire écrite dans celui qu’il porte. Cette superstition était fort accréditée chez les Romains, qui cherchaient ordinairement à connaître par un présage appelé Omen nominis, si les personnes auxquelles on confiait la direction de quelque affaire, soit publique, soit privée, rempliraient leur mission avec succès. Ils détestaient les noms dont la signification rappelait quelque chose de triste ou de désagréable, et quand ils levaient des troupes, le consul devait prendre soin que les premiers noms inscrits sur le contrôle fussent de bon augure, comme ceux de Valérius, Victor, Faustus, etc. S’il ne se trouvait personne qui les portât, on les inscrivait toujours, après les avoir prêtés à des soldats imaginaires. Nos pères croyaient aussi à la fatalité des noms, et l’histoire en offre plus d’une preuve. On sait qu’on augura mal de la paix conclue à Saint-Germain-en-Laye, entre les calvinistes et les catholiques, deux ans avant la Saint-Barthélémy, et nommée paix boiteuse et mal assise, parce que M. de Biron, qui était boiteux, et M. de Mesmes, seigneur de Malassise, s’en étaient mêlés. M. A.-A. Monteil, dans son curieux Traité de matériaux manuscrits (t. ii, p. 169), parle d’un manuscrit du dix-septième siècle, intitulé : Nomancie cabalistique, ou la science du nom et du surnom des personnes dont l’on veut connaître l’événement.