Dictionnaire français de Pierre Richelet/1re éd., 1680/Tome 1/001-010

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Fascicules du tome 1

Dictionnaire de Richelet, 1680
Tome 1, pages 001 à 010

pages 011 à 020


DICTIONNAIRE FRANÇOIS

TIRÉ DE L’USAGE ET DES BONS AUTEURS

DE LA LANGUE.

__________________________________

A.

A. AB.

S

La lettre A garde toujours sa même prononciation, & il n’y a qu’un petit nombre de dictions où cette régle ne s’observe pas ; comme dans ces mots païs, païsan, païsanne, dépaïser, païsage. Car encore que ces mots s’écrivent avec un a, ils se prononcent peïs, peïsan, peïsage : De même que s’ils étoient écrits par un E. Voyez la colonne Aï.

L’a se doit prononcer quelquefois long, & quelquefois bref. On a donné quelques régles pour cela ; mais sans s’embarasser de toutes ces régles, il sufit, ce me semble, d’avertir ici que dans ce Dictionnaire on marque l’A qui est long, d’un accent circonflexe, & qu’on ne met aucun accent sur l’A qui est bref.

A, s. m. La prémiere lettre de l’Alphabet, & la prémiere de cinq voyelles, un a bien fait.

[* Ci-dessous git Monsieur l’Abé, qui ne savoit ni a, ni b.]

A, article qui marque le datif singulier, ou pluriel, cet, a article aussi-bien qu’a particule, ou préposition, doit être marqué d’un accent grave, pourvu qu’il ne commence pas un vers, ou une période. Alors il ne doit point avoir d’accent.

[La terre & tout ce qu’elle contient est à Dieu. Pseaume de David.

Le Seigneur découvre ses secrets à ceux qui le craignent. Pseaume de David.]

A, préposition qui désigne quelque repos, ou quelque mouvement local. [S. Augustin a tenu école de Rétorique à Cartage. S Augustin aprés sa conversion, se retira à la campagne. Patru. plaidoié. 15.]

A, particule qui se met devant les noms, & devant les infinitifs des verbes. [C’est à vous, mon Dieu, à juger les peuples. Pseaumes de David.]

A, particule qui se met au lieu de la préposition


avec. Peindre à huile ; C’est à dire, avec de l’huile.

A, particule qui se met avec un nom au lieu de la préposition pour. Un pot à l’eau. C’est à dire, pour mettre de l’eau.

A, particule qui se met devant un infinitif au lieu de pour, ou d’afin. Maître à dancer ; C’est à dire, pour aprendre à dancer.

A, particule qui étant mise devant un adjectif, signifie maniere, façon ; [Vétu à la Françoise.]

A, particule qui se met au lieu de la préposition par. [Qu’on fasse déchirer ce sacrilege à la chimere. Abl. Luc. Tom. 1.]

A, particule qui se met au lieu d’environ. [Ils marchoient dans la nége haute de cinq à six piez. Abl. Ret. l. 4.]

A, troisiéme personne du verbe avoir. Cét a ne se marque d’aucun accent, afin de le distinguer des a qui sont articles, particules, ou prépositions.

ABA

Abaïe, s. f. prononcez abéïe. Lieu où vivent des Religieux, ou des Religieuses, & qui a du revenu pour les faire subsister. [Une bonne Abaïe.]

Abaisse. Voiez plus-bas.

Abaisser, v. a. prononcez abêssé. Mettre plus-bas une chose qui étoit plus-haut.

[Abaisser un pont-levis. Abl.]

Abaisser, ôter de la hauteur.

[Abaisser une muraille de deux piez.]

  • Abaisser. Ravaler, humilier.

[* Dieu abaisse l’un, & éléve l’autre.

  • Abaisser les ennemis de l’Eglise. Arn.
  • Abaisser l’orgueil de Cartage. Vau. Quin. l. x.]

S’abaisser, v. r. devenir plus-bas, être plus-bas. Je m’abaisse, je me suis abaissé, je m’abaissai.

[Je passe comme l’ombre qui s’abaisse vers le soir.

Le païs est rempli de montagnes qui s’abaissent peu à peu. Abl. Tac. Ger. c. 2.]

* S'abaisser. Se ravaler.

[* L'humilité n'est souvent qu'un artifice de l'orgueil qui s'abaisse pour s'élever.]

Abaisse, s. f. Terme de patissier. Pâte qui fait le dessous de la piece de patisserie. [Faire une abaisse.]

Abaissement, s. m. Ce mot dans le propre n'est pas, ce semble, usité, ou du moins il ne l'est guere.

* Abaissement. Humiliation, prosternation, action d'une personne qui s'abaisse pour suplier, ou pour donner quelques marques de ses respects.

[* L'orgueil humain est bien-aise de jouïr de la grandeur par l'abaissement des autres. Port Royal.

Ce triste abaissement convient a ma fortune. Racine, Iphigenie a. 3. s. 5.]

* Abaissement. Diminution de crédit, ou d'honneur, sorte de disgrace.

[* Il déchire la réputation de ces grans hommes, comme si leur abaissement contribuoit quelque chose à sa gloire. Abl. Luc. tom. 1.

* Dans son abaissement il vit sans esperance. Mat. Poe.

Abandonner, v. a. Quiter, laisser à l'abandon, laisser entierement & aveuglément à la disposition d'une personne.

[Abandonner les armes, Abl. Luc. tom. 1.

Abandonner le païs au pillage. Abl. Tuc.

Est-ce aimer sa maîtresse que de l'abandonner à tout le monde ? Abl. Luc. tom. 1.

Nous la renonçons, & nous l'abandonnons à votre colére. Mol. geo.]

S'abandonner, v. r. Je m'abandonne, je me suis abandonné, je m'abandonnai. Se donner entierement à quelque chose, se rendre comme esclave de la chose à laquelle on s'abandonne, se donner entierement & aveuglément, se prostituër.

[S'abandonner à toutes sortes de vices. Abl. Luc. tom. 1.

S'abandonner au desespoir, à la haine, à la colére. Abl. Tac.

S'abandonner à faire l'amour. Monsieur de la Rochefoucaut.]

Abandonné, abandonnée, adj. Quité, laissé à l'abandon.

[Païs abandonné, vile abandonnée. Abl.

Personne n'est assez abandonné de Dieu pour cela. Pas. l. 6.]

Abandonné, abandonnée, adj. Qui s'est donné tellement à quelque vice, qu'il en est comme esclave, qui s'est donné entierement, prostitué.

[Il faut que vous passiez pour les plus abandonnez calomniateurs qui furent jamais. Pas. l. 16.]

Abandonnée, s. f. Fille ou femme de mauvaise vie.

[Je ne veux point brûler pour une abandonnée. Mol.]

Abandon, s. m. Le mot d'abandon pris substantivement n'est pas bien usité, il signifie abandonnement.

[Dans un tel abandon leur sombre inquietude ne voit d'autre recours que le métier de prude. Mol. Tar. a. 1. s. 1.]

A l'abandon, adv. Au pillage, dans l'abandonnement.


[Laisser tout à l'abandon. Abl. Luc.

Mettre tout à l'abandon. Abl. Ar.

Tout étoit au pillage & à l'abandon. Vau. Quin. l. 3.]

Abandonnement, s. m. Acte de la personne qui abandonne.

[Faire un abandonnement de tous ses biens. Le Mai.]

* Abandonnement. Desordre, déréglement.

[* Etre dans le dernier abandonnement.]

Abatant. Voiez abatre.

S'abatardir, v. r. Je m'abatardi, je me suis abatardi, je m'abatardis. C'est dégénerer de ce qu'on étoit, se relâcher, se corrompre.

[Venant peu à peu à s'abatardir, ils parloient un langage corrompu. Vau. Quin. l. 7.]

Abatement, s. m. Ce mot au propre ne se dit, ce semble, pas. En sa place, on se sert du mot d'abatis.

* Abatement. Acablement, langueur, foiblesse.

[* Cette nouvelle le met dans l'abatement. Voi. l. 74.

* Etre dans l'abatement & dans le trouble. Pseaume de David.]

Abatial, Abatiale, adj. Qui apartient à l'Abé. [Maison Abatiale.]

Abatis, s. m. Plusieurs choses abatues, comme arbres, bois, plusieurs choses démolies, démolition.

Abatis d'arbres, de maison, de muraille, &c.

Abatis. Terme de chasse, petits chemins que font les jeunes loups en abatant l'herbe à force d'aller aux lieux où ils sont nourris. Sal. c. x.

[Trouver l'abatis des jeunes loups. Sal.]

Abatis. Terme de chasse, bêtes tuées par les vieux loups.

[Quand le loup & la louve chassent ensemble, ils font un plus grand abatis de bestiaux. Sal. chasse du loup. c. 4.]

Abatis. Terme de boucher, cuirs, graisse, tripes, & autres petites choses des bêtes qu'on a tüées.

Abatis. Terme de gens qui travaillent aux carrieres, pierres que les carriers ont détachées, & qu'ils ont fait tomber.

* Abatre, v. a. Acabler, afoiblir, ruïner, vaincre, tüer.

[* Pourquoi mon ame vous laissez-vous abatre à douleur ? Pseaume de David.

* Les malheurs abatent le courage. Abl. Tac.

* Qu'il versera de sang, qu'il abatra de têtes. Mai. Poe]

Abatre. Terme de boucher, oter, enlever le cuir d'une bête avec le couteau.

[Abatre le cuir d'un beuf.]

S'abatre, v. r. Je m'abas, je me suis abatu, je m'abatis. Ce mot signifie s'abaisser, se laisser tomber.

[L'oiseau s'abat.

Cheval qui s'abat sous l'homme. Sca. Rom.]

  • S'abatre. Perdre courage, se laisser acabler.

[* Se laisser abatre à la moindre afliction. Arn.] Abatant, participe. Qui veut dire qui abat.

Abatant, participe. Qui veut dire qui abat.

Abatant, s. m. Terme de marchand de drap, maniere de dessus de table, élevé au fond d'une boutique, & à l'un & à l'autre bout des magazins, s'abatant, ou s'élevant selon le jour qu'on veut donner au lieu où est la marchandise.

Abatu, abatuë, adj. Coupé, démoli.

[Bois abatu, tour abatuë.]

  • Abatu, abatuë, adj. acablé, ruïné, vaincu, terrassé.

[* Le parti des ennemis est abatu. Abl. Tac.

  • On me raporta à mon logis fort abatu. Voi. l. 9.
  • On voit l'orgueil du monde à ses piez abatu. Gon. Poe.]
ABC. ABD.

A, B, C, s. m. Croix de par Dieu, les 24 lettres de l'alphabet.

Aprendre l'a, b, c.

  • A, b, c. Fondement de quelque art, ou de quelque sience, principe de quelque art, de quelque sience, ou de quelque doctrine.

[* La doctrine des opinions probables est le fondement & l'a, b, c de toute notre morale. Pas. l. 5.

Abces, s. m. Tumeur où il y a des humeurs enflées, ou supurées.

[Un dangereux abcés.]

ABD. ABH.

Abè, s. m. Chef d'Abaïe, celuy qui possede la sétiéme dignité de l'Eglise, & celle qui est immédiatement au dessous de la dignité d'Evêque. Pinson, traité des bénéfices.

Abé régulier. Abé religieux qui a la direction du temporel, & du spirituël de son abaïe.

Abé séculier. Abé qui n'est pas religieux.

Abé commendataire. Abé qui n'est pas religieux.

Abeille, s. f. Insecte qui vole, & qui fait le miel. l'Abeille mérite d'être admirée, Abl. Luc.

Abequer, v. a. Terme d'oiselier, donner la béquée à un oiseau. [Abéquer un merle.]

Abesse, s. f. Religieuse qui possede une abaïe, & qui en vertu de sa dignité a pouvoir sur ses Religieuses, & sur les séculiers qui servent dans son couvent, & qui desservent des chapelles qui en relevent. Pinson.

Abhorrer, v. a. Prononcez aboré, ce mot signifie détester, avoir en horreur.

[Les Loix abhorrent le vice, & embrassent la vertu. Patru, Plaidoié, 9.]

ABJ. ABL.

Abjet, abjecte, adj. Vil, méprisable, bas. [Neron n'avoit


tiré de l'amour d'une servante que des sentimens bas, & abjects. Abl. Tac. an. l. 13. c. 16.

La gloire qui s'aquiert sur des ennemis abjects perd bientôt son lustre. Vau. Quin. l. 9.

Volsei étoit d'une naissance basse & abjecte. Maucroix, Schisme, l. 1.]

Abjection, s. f. Ce mot signifie abaissement, & il se dit dans les matieres de piété.

[J. Christ a vecu dans la derniere abjection.]

Abîme, s. m. Profondeur immense, goufre profond.

[Un profond abîme, Abl.

l'Ocean étoit jaloux de voir sonder ses abîmes, Abl. Tac.]

  • Abîme. Enfer.

[* Ils ont à combatre toutes les puissances de l'abîme. Patru. 3. Plaidoié.

  • Apres avoir enseigné aux autres le chemin du Ciel, il craint d'être précipité dans

l'abîme. Maucroix, Homelie. 1.]

  • Abîme, Fond immense & infini.

[* La raison humaine est un abîme où l'on se perd. Abl. Luc.

  • Précipiter du faîte de la gloire dans l'abîme du néant. Abl. Luc.]

Abîmer, v. a. précipiter dans des abîmes, dans des goufres profonds, comme dans les enfers, faire périr.

[Abîmer les coupables, les uns par des tremblemens de terre, les autres par des déluges. Abl. Luc.

Il ne faut qu'un moment pour abîmer toutes vos richesses. Maucroix, Homelie, 2.]

  • Abîmer. Périr, ruïner, perdre entierement, consumer.

[* Je m'embarque sur la même mer où j'ai pensé tant de fois abîmer, Voi. Poe.

  • On tâche de l'abîmer. Sca.
  • Il abîma dans cette profusion toute l'opulence de Rome, Abl. Ces.]

S'abîmer, v. r. je m'abîme, je me suis abîmé, je m'abîmai. Se précipiter.

[Il s'abîma dans les enfers aprés avoir frapé du pié. Abl. Luc. Tom. 3.]

  • S'abîmer. Se jetter dans quelque chose de fâcheux comme dans une abîme.

[* Si tu savois dans quels maux mon coeur s'est abîmé, toi-même tu voudrois qu'il n'eût jamais aimé. Mol.]

  • S'abîmer. S'apliquer profondément à quelque chose à force de contemplation.

[* S'abîmer dans la méditation.]

Abîmé, abîmée, adj. Précipité dans des abîmes, péri, ruïné, perdu, qui est entierement en quelque chose. [Que tous les peuples qui ont oublié Dieu, soient abïmez. Pseaume de David.

Ils prétendoient que tout ce grand travail seroit bien-tôt abimé. Vau. Quin. l. 4.

  • C'est un homme abîmé. C'est a dire qui a perdu tout son bien, qui est sans ressource.
  • Abimé dans la douleur. Arn.]

Abjurer, v. a. Renoncer publiquement à quelque erreur, quitter publiquement, renoncer publiquement à sa créance. [Abjurer une héresie. Arn. Abjurer la foi Crétienne.]

  • Abjurer. Quitter, laisser, renoncer.

[* Les Poëtes ont abjuré la poësie. Sca.

  • Elle a abjuré tout sentiment de pudeur, & de vertu. Patru. Plaidoié. 9.]

Abjuration, s. f. Renoncement à quelque erreur. [Faire abjuration.]

ABL.

Ablatif, s. m. Terme de Grammaire. Le sixiéme cas de quelque nom. [Ablatif absolu.]

Able, s. m. Poisson de riviere qui est de la grandeur d'un doigt, & quelque fois un peu davantage, qui a le dos verd & le ventre blanc. [Un petit able.]

Ablution, s. f. Terme d'Eglise. l'Ablution se fait lorsqu'apres la communion le Prêtre lave ses doigts dans le Calice avec le vin, ou avec l'eau & le vin. C'est aussi le vin & l'eau qui ont servi à laver les doigts du Prêtre. [La prémiere ablution, la seconde ablution, faire l'ablution, prendre l'ablution.]

ABO.

Aboier, Abaier, v. a. Japer, l'usage est pour aboier. [Chien qui aboie tout le monde, Abl. Luc.

Aboier apres les passans.]

+ * Aboier. Médire, crier aprés quelqu'un, reprendre, ataquer quelqu'un.

[+ * Il y a de certaines gens qui aboient tout le monde. Abl. Luc.

+ * Il faut avoir du mépris pour eux, & les laisser aboier. Sca. Poe.]

+ * Aboier. Aspirer avidement aprés quelque chose, l'atendre avec passion.

[+ * Il y a des gens autour de luy qui aboient aprés sa succession, Abl. Luc.]

+ Aboier à la lune, pro. faire des éforts inutiles contre des gens qui sont au dessus de nos ateintes.

Aboi, s. m. Le cri naturel du chien.

[Au premier aboi que fait le limier le loup sort de son liteau, Sal. Ouïr l'aboi d'un chien. Abl. Luc.]

Abois, s. m. Moment où la bête expire.

[Cheval qui rend les abois. Vau. Quin. l. 5. c. 13.

Tenir les abois. Sal.]

Abois. Ce mot se dit des personnes & veut dire agonie, combat de la chaleur naturelle avec la maladie.

[Etre aux abois.]

  • Abois. Moment où une chose est prête à périr, moment où l'on est prêt à sucomber.

[* Mettre ses ennemis aux abois. Voi. Poe.

  • Mettre la pudeur aux abois. Benserade.
  • On y voit tous les jours l'innocence aux abois. Dépreaux. Satire, 1.]

Abolir, v. a. Casser, anuler, mettre hors d'usage, éfacer, & oter entierement.

[Abolir une coutume, des impôts, une superstition, la memoire & le souvenir de quelque belle action. Ablanc.]


Abolition, s. f. Anéantissement de quelque chose ré mission, grace d'un crime commis.

[Demander l'abolition de quelque impôt.

Il a eu l'abolition de son crime.]

Abominable, adj. Détestable.

[Reproche abominable, action abominable, Pas. l. 16]

Abomination, s. f. Horreur qu'on a d'une chose, ou d'une personne.

[Etre en abomination à tous les peuples, Abl. Tac.

Le Seigneur a en abomination les sanguinaires. Arn.]

+ Abonder, Avoir en abondance.

[+ Toutes sortes de délices abondent en ce lieu. Voi. l. 86. Paris est sans comparaison, il n'est plaisir dont il n'abonde. Maj. Poe. Abonder en son sens, c'est à dire, être opiniâtrément ataché à son sens.]

Abondant, abondante, adj. fertile, qui a en abondance. [l'Alemagne est abondante en troupeaux. Abl. Tac. Ger.]

Abondanment, adv. Avec abondance. [ Le parasite ne seme, ni ne moissonne, & trouve tout abondanment, Abl. Luc.]

Abondance, s. f. Grande quantité de quelque chose. [Ils se reposerent dans une abondance de toutes choses. Abl. Ret. l. 4.]

Abondance. Terme de colége. Vin où il y a beaucoup d'eau que les gens de colége donnent à leurs pensionnaires.

Abonner, v. a. Traiter avec un fermier public de ce qu'on doit donner à cause des choses qu'on veut vendre durant un tems, sur lesquelles ce fermier a pouvoir de lever un certain droit pour le Roi. s'accorder de ce qu'on doit donner pour une certaine chose.

[Abonner un vilage à une certaine somme d'argent.]

Abonnement, s. m. Traité qu'on fait avec un fermier public par lequel on convient de donner une certaine somme d'argent pour la vente de certaines choses durant un tems.

Abonnir, v. a. Terme de potier, faire sécher à demi, & rendre en état de rebatre. [Abonnir le carreau.]

Abord, s. m. Aproche, arrivée. [Avoir l'abord galand, avoir l'abord civil & honnête, défendre l'abord d'un fleuve. Abl. Arr. l. 1. éviter l'abord des galans. Mol. bour. A notre abord dans l'isle nous fumes ataquez. Abl.]

D'abord, adv. Incontinent, aussi tôt, la prémiere fois & avant toutes choses, prémiérement. [Ataquer l'ennemi d'abord. Abl. Ret. Accepter les présens qu'on avoit refusez d'abord. Abl. ret. l. 5.]

Abordage, s. m. Terme de mer. Tout ce que fait un navire quand il en aborde un autre. Il y a de deux sortes d'abordages, l'un qui se fait en combatant, l'autre par hazard, ou de mauvais tems, la nuit, en sortant d'un port, ou en y entrant. [Faire un abordage.]

Aborder, v. n. Arriver au bord, venir en un lieu, en un païs, y prendre terre, entrer, venir. [Il ne put aborder à cause que la rive étoit escarpée. Abl. Luc. Aborder en des païs inconnus. Vau. Quin. l. 4. Les présens abordoient chez moi de toutes parts. Abl. Luc. Tom. 1.]

Aborder,

Aborder, v. a. Aprocher, [Ils abordent le Roi avec insolence. Vau. Quin. l. 10. Les esclaves abordant cette côte se trouvent libres, Voi. l. 4.]

Aboucher, v. a. Faire parler une personne tête à tête avec une autre. [On les a abouchez au Louvre.]

S'aboucher, v. r. Je m'abouche, je me suis abouché, je m'abouchai. Parler tête à tête avec quelqu'un. [Il souhaita de s'aboucher avec Tisaphernes. Abl. Ret. l. 2. c. 3. Ils demanderent à s'aboucher avec les otages. Vau. Quin. l. 9. c. 1.]

  • S'aboucher. Ce mot se dit en terme d'anatomie, & il veut dire se rencontrer, & s'unir. [Les rameaux de la grande artere s'abouchent avec ceux de la veine cave.]

Abouchement, s. m. Entretien qu'on a tête à tête avec quelqu'un. [L'abouchement de Charles Quint avec François premier.]

  • Abouchement, Ce mot se dit en parlant d'anatomie, & veut dire rencontre & union.

[* Abouchement des veines & des arteres dans la matrice.]

Aboutir, v. n. Toucher d'un bout à une chose, s'y aler rendre. [Aboutir au rivage. Abl. Les principales arteres aboutissent à la base du coeur.]

Aboutir. Finir, se terminer. [Aboutir en pointe. Vau. Quin. l. 7. c. 3.]

+ Aboutir. Tendre, se terminer.

[+ Cela n'aboutit qu'à me faire de nouvelles faveurs. Abl. Luc. Tom. 3. + Les murmures aloient aboutir à une sédition. Vau. Quin. l. 4. c. 10.]

Aboutissant. Participe qui veut dire qui aboutit.

Aboutissant, s. m. Champ auquel un autre aboutit. [Les tenans & les aboutissans.]

ABR.

Abraham, s. m. Nom d'homme.

Abreger, v. a. Acourcir. [La débauche abrége les jours.

Abrégé, abrégée, adj. Acourci. [Discours abrégé.]

Abrégé, s. m. Un sommaire, un racourci. [Voici l'abrégé de la sagesse, & de la folie, Abl. Luc.] En abrégé, adv. En peu de paroles. [Déclarer une chose en abrégé, Arn.]

Abrégement, s. m. Mot condanné par l'auteur des doutes, néanmoins il semble si commode qu'on pense qu'il a été judicieusement renouvelé. [Ceux qui ont voulu introduire les tables ont été trompez par l'abrégement des paroles. Education du Princ.]

Abréviation, s. f. Le retranchement qu'on fait de quelques lettres d'un mot, trait qu'on met sur un mot, ou apres un mot pour faire voir qu'on en a retranché une, ou plusieurs lettres. [Faire de petites abréviations.]

Abreuver, abruver, v. a. Quelques uns prononcent, abruver, & principalement le petit peuple de Paris ; mais les personnes de la Cour, & les honnêtes gens de Paris prononcent & écrivent abreuver. Ce mot signifie, mener à l'abreuvoir, faire boire. [Abreuver un cheval.]


  • Abreuver. Tremper & moüiller de telle sorte que l'eau pénétre. [Abreuver la terre.]

+ * Abreuver. Informer & faire savoir. [C'est assez qu'il le sache, il ne manquera pas d'en abreuver toute la vile.]

  • Abreuver. Terme de vernisseur, faire boire. [La prémiere couche de vernis n'est que pour abreuver le bois.]
  • S'abreuver, v. r. Je m'abreuve, je me suis abreuvé, je m'abreuvai, boire.

[* Si tôt que du Nectar la troupe est abreuvée. Dépreaux, Lutrin. Chant. 1.

Souvenez-vous de ces immortelles sources où vous vous étes abreuvez des saintes eaux de la sagesse. Patru, Plaidoié. 4.]

Abreuvoir, s. m. Lieu où l'on méne boire les chevaux & autres bêtes. + * Abreuvoir à moûche. Blessure sanglante à la tête. [Il lui a jetté une coupe à la tête & lui a fait un grand abreuvoir à moûche. Abl. Luc.] Abreuvoir. Terme de maçon, & de tailleur de pierre. Ouverture qu'on laisse entre les joints des pierres de taille pour y couler du mortier.

Abri, s. m. Lieu où l'on se met à couvert du mauvais tems. [Etre à l'abri.]

  • Abri, à couvert. [Leur amitié me doit servir d'abri contre la nécessité. Abl. Luc. Se mettre à l'abri de la nécessité. Sca. Je veux une coifure sous qui ma tête ait un abri commode. Mol. Il va à l'abri d'une perruque blonde de ses froides douceurs fatiguer tout le monde. Dépreaux, Satire. 4.

Abricot, s. m. Fruit qui étant meur est jaune avec quelque peu de rouge d'un côté.

Abricotier, s. m. Arbre assez haut qui porte des feuilles blanches, & qui ressemble au pêcher, excepté qu'il a les feuilles aiguës, & dentelées à l'entour. Dal.

Abroger, v. a. Terme de palais. Détruire, casser, anuler. [Abroger un édit. Le Mai. Abroger la puissance du Pape. Maucroix.]

Abrogation, s. f. Acte par lequel on casse & anule quelque chose.

Abrotonne, s. f. Herbe, ou plante fibreuse & odoriferante qui craint le froid au troisiéme dégré, & qui aime une terre maigre, & séche. Abrotonne mâle. Abrotonne femelle. Morin. Traité des fleurs.

Abrutir, v. a. Faire devenir stupide, & rendre comme bête. [La solitude acheve de leur abrutir l'esprit. Vau. Quin. l. 9. c. 10.]

ABS.

S'absenter, v. r. Je m'absente, je me suis absenté, je m'absentai. S'éloigner d'un lieu, ou d'une personne. [S'absenter de la cour. Abl. Tac.]

Absence ; s. f. éloignement d'un lieu, ou d'une personne, une absence cruëlle, longue & ennuieuse, [Son absence de la cour a fait son mal-heur, souffrir les maux de l'absence. Rac.]

  • Absence. Egarement d'esprit qui vient faute d'aplication, maniere de distraction sensible.

[* Avoir des absences d'esprit.]

Absent, absente, adj. Qui est éloigné, qui n'est pas présent. [Mépriser les dangers absens. Abl. Tac Absent de vos beaux yeux, je languis, je soupire. Sca.]

Absent, s. m. Qui n'est pas present, qui est éloigné, [Je me passe aisément des absens. Voi. l. 84.]

Absinte. Ce mot ne se dit qu'au singulier. Vaugelas le croit masculin, la plupart des hommes savans en la langue le font plutost féminin que masculin. L'absinte est une herbe odoriferante, amere & toûjours verte, qui est chaude, constringente & corroborative.

  • Absinte. Déplaisir. [Cela adoucit toute l'absinte de mon coeur.]

Absolu, absoluë, adj. Indépendant, Souverain, [Roy absolu, monarchie absoluë.]

Absolu, absoluë, adj. Impérieux, qui tient du maître. [Parler d'un ton absolu.]

Absolu, absoluë, adj. Terme de grammaire. Qui n'est régi de rien. [Ablatif absolu.]

Absolûment, adv. Souverainement, indépendenment, impérieusement.

[Commander absolûment, Il parle bien absolûment.]

Absolûment, adv. Entierement, tout à fait. [Il est impossible que quelque chose se fasse absolûment de rien.]

Absolûment, adv. Sans restriction. [J'ay trouvé à propos de mettre la chose absolûment. Abl.]


Absolution, s. f. Terme de palais. Sentence, ou jugement par lequel une personne est déclarée innocente d'un crime dont elle étoit acusée. [Le parquet a conclu à l'absolution.]

Absolution. Terme d'Eglise. Signe de croix avec quelques paroles par le moien de quoi le Prêtre remet les péchez à un pénitent. [Donner l'absolution. Il a reçu l'absolution de tous ses péchez.]

Absorber, v. a. Engloutir, atirer. [Les eaux absorbent presque toute la lumiere qu'elles reçoivent du Soleil. Roh. Phi. Les plaisirs de Henri huitiéme absorberent tout. Maucroix Schisme, l. 1.]

Absoudre, v. a. Déclarer innocent de quelque crime, j'absous, j'ay absous, j'absoudrai.

[Obligez les juges d'absoudre les criminels qui ont une opinion probable. Pas. l. 6.]

Absoudre. Terme d'Eglise. [Donner l'absolution, absoudre quelqu'un de l'excommunication. God.]

Absous, absoute, adj. Qui est déclaré innocent de quelque crime : [On l'a déclaré absous tout d'une voix. Abl. Luc.]

Absous, absoute, adj. Qui a reçu l'absolution. [Penitent absous, elle est absoute de ses péchez.]

Absoute, s. f. Ce mot se dit de la cérémonie du jeudi saint, où l'Evêque donne l'absolution au peuple, le mot d'absoute signifie absolution. [Donner l'absoute au peuple.]


S'abstenir, v. r. Je m'abstiens, je me suis abstenu, je m'abstins, je m'abstiendrai. Se contenir à l'égard du boire & du manger, se moderer, s'empêcher de faire, ou d'avoir quelque chose.

[S'abstenir de pécher. Pas. l. 4. Ils disoient qu'Auguste s'étoit abstenu de la qualité de Dictateur. Abl. Tac.]



Abstinence, s. f. Vertu qui sert à nous moderer à l'égard du boire & du manger. [Faire, garder, rompre l'abstinence. S. Cir.]


Abstraire, v. a. Terme de Philosophie, tirer, ou séparer quelque chose de la matiere, ou de quelque autre sujet par le moyen de l'esprit.

Abstrait, abstraite, adj. Qui est séparé de quelque chose par le moyen de l'esprit.

  • Abstrait, abstraite, adj. Qui est détaché des choses sensibles, malaisé à pénétrer, vague.

[* Discours abstrait, sience abstraite. Pas. Pen.]

  • Abstrait, abstraite, adj. Contemplatif, qui ne s'atache à rien. [Esprit abstrait. Pas.]


Abstraction, s. f. Séparation qui se fait par le moien de l'esprit. [Faire abstraction de tous sens. Pas. l. 1.]

Abstrus, abstruse, adj. Caché, malaisé à pénétrer, [Sens abstrus.]

Absurde, adj. Sot, ridicule. [Raisonnement absurde, proposition absurde.]

Absurdité, s. f. Sotise, impertinence.

[Opinion pleine d'absurditez. Abl. Luc.]

ABV


Abuser, v. a. En user mal, se servir mal de quelque avantage qu'on a, interpreter mal. [Alexandre tüa Clitus qui avoit abusé de sa patience. Vau. Quin. l. 8. Abuser de sa charge. Vau. Quin. l. 10. Vous abusez de quelques paroles ambiguës d'une de ses lettres. Pas. l. 16.]

Abuser, Tromper. [Etoit-il juste d'emprunter mon nom & ma ressemblance pour abuser de ma maîtresse ? Abl. Luc.]

S'abuser, v. r. Je m'abuse, je me suis abusé, je m'abusai. Se tromper.

[Le dépit veut qu'on s'engage sous de nouvelles loix lors qu'on s'abuse au prémier choix.]

Abus, s. m. Mauvais usage. [Commettre, soufrir, reformer, empêcher, corriger les abus.]

Abusif, abusive, adj. Pris improprement. [Terme abusif.]

Abusivement, adv. Improprement. Mot pris abusivement.

ACA

Acabit, s. m. Ce mot se dit de la qualité des viandes. [Piece de bon, ou de méchant acabit.]

Acabler, v. a. Abatre à force de trop charger, abatre à force de coups. [Il ne faut pas acabler la nature en la surchargeant. Abl. Luc. On l'acabla de trais apres s'être signalé dans le combat.]

  • Acabler. Abatre à force de maux, d'afaires, & d'embaras. [La fortune acheva de l'acabler par ce dernier coup. Vau. Quin. l. 3. La tristesse m'acable au milieu des plaisirs. Gon. Poe. Acabler de visites. Sca. Let.]
  • Acabler. Combler de faveurs, de graces. Faire force choses obligeantes à une personne. [Acabler un homme de caresses. Mol. Mis. Ce sont des bontez qui m'acablent. Mol. Geo.]

Acablement, s. m. Langueur, abatement causé par quelque accident, surcroît d'afliction, multitude choses qui arrivent à une personne. [Je n'ai pas ces heures de chagrin & d'acablement, qui empoisonnent jusques à l'ame. Voi. l. 40. Ce luy fut un nouvel acablement d'apprendre la mort de son ami ; acablement de visites, d'afaires.]

Acablement de poux. Terme de Médecine. Déréglement de poux lorsque l'accés commence, ou redouble. Deg.

Acacia, s. m. Arbre qui vient assez haut, qui porte une fleur jolie, qui sent comme la fleur d'orange, & qui sert à embelir les alées des jardins, & à faire des avenuës & des bosquets.

Acacia. Suc épaissi, composé de prunelles sauvages, [Acacia vrai, acacia commun.]

Academie, s. f. Lieu où s'assemblent des gens de lettres, ou des personnes qui font profession de quelqu'un des Arts liberaux, comme de Musique, de Peinture, de Sculpture, &c. [Aller à l'Academie.]

* Academie. Assemblée de gens de lettres, ou de quelque art considérable, qui se trouvent réglément en un certain lieu pour y parler des belles lettres, ou des choses de leur art. [Consulter l'Academie.]

Academie. Lieu où l'on aprend à monter à cheval, à faire des armes & autres exercices nobles & honnêtes.

Academie. Maison où l'on jouë réglément.

Academicien, s. m. Qui est d'une academie de gens de lettres, ou de personnes qui font profession de quelqu'un des Arts liberaux. Abl.

Academiste, s. m. Celui qui est d'une academie où l'on monte à cheval, & où l'on fait d'autres honnêtes éxercices. Abl.

Academique, adj. Qui est d'academie. [Discours academique, question academique.]

Acante. Terme d’Architecture. Ornement qui a la figure de l’acante qu’on met dans les chapiteaux des colonnes, & dont on embellit la plupart des membres d’Architecture. [Chapiteau taillé à feuilles d’acante.

Acariatre, adj. Fantasque , bourru, bizarre. Ses héritiers sont gens acariâtres, & qui n’aiment point la poësie. Sca.

Acatique, aquatique, adj. L'un & l'autre se dit, mais le prémier est plus doux & plus-en usage. qui est dans les eaux, qui fréquente les eaux. [Lieu acatique. Les oiseaux acatiques ont les jambes courtes, & les piez larges. Bel. des oiseaux, l. 3. c. 4.]

ACC.

Accentuer, 1/.^. Marquer une filâbe d’un accent. Accent ,f,m. Certaine inflexion de voix. [Avoir bon,ou mauvai ; accent.] Accent, cri. [Pouffer de funèbres accens. Abl. Luc. tom. 3i~] Accent. Terme de Grammaire. Petite note introduilepouv régler la prononciation du difcours. [Ac-ACC 7 cent aigu, grave, ou circonflexe.] Acceptation ,//. Action de celui qui reçoit , & qui a une chofe pour agréable ; [L’acceptation du duel confîfte dans l’intention exprefle defe banc. raf.l1b.7-) Accepteur, a. Recevoir ce qu’on ofre, ck l’avoir pour agréable. (Accepter le combat,l’ahance de quelqu’un,une lettre de change. J Accepteur ,f . m. Celui qui accepte une chofe, ck qui l’a pour agréable. Accessible, W/, Qu’on peut aprocher. ("Lieu accef fible.] AccEssomE,/w.Ce qui eft joint au principal. [L’accefloire va après le principal, ] AcceJfoire,adj. Ce qu’on ajoute, ck qui arrive comme par furcroit. [Chofe acceflbire.J Acce’s, / m. Abord , entrée dans un lieu , ou auprès d’une perfonne. [Avoir accès dans la maifon de quelqu’un. Ce maudit jaloux me fermera tout accès auprès de ma belle. Mol. ) ^cm.Retour de fièvre, nouvelle irritation de la maladie, qui après quelque relâche, redouble fa force. [Avoir un accès de fièvre fort-violent.] Accident,/ m. Malheur, ce qui peut arriver de fâcheux. [ Il n’y a point d’accidens fi malheureux, dont les habiles gens ne tirent quelque avantage. M. de la Rochefoucaut. ] Accident. Terme de Médecine, fimptome. Ce qui arrive de dangereux à un malade durantle cours de famaladie.[Le remède le travailla de telle forte que les accidens qui s’enfuivirent fortifièrent l’aeufation. Van. §luin.~ Accident. TLerme de Philofophie , propriété accidentelle d’unfujet, ce que l’on conçoit être indiferent à un fu jet, ou qu : lui convient en telle forte qu’il pourroit bien ne lui pas convenir fans ceffer d’être ce qu’il eft. [La noirceur dans un triangle eft un’ accident.] Par accident. Parmalheur.[Chofe arrivée par accident, j Par accident. Termes dont on fe fert en PhilofophJe. Ils veulent dire par hasard. [Cela eft vrai paraccident. ) Accidentel, accidentelle , adj. Qui arrive par accident. [ Le mouvement ck le repoi l’ont accidentels à la matiere.Convulflonnaturelle,ou accidentelle. La Cham.^ ACE. A ce faire , a ce faisant. Façons de parler hors dufage. Vau. Rem. A cela près. Il ne s’en faut que cela, il n’y a que cela à dire. Vau- . Rem. Voiez la colonne apz, A cela prés il a raifon. Vau. R*.m . A celle fin. Mot hors d’ufage, enfa place ondk afin que, afin.pour. Ace c>iie. Mots hors d’ufage, pour dire afin que ? Vau. Rem. Acerer.i ;. a . Terme de Taillandier , mettre de l’acier avec du fer.