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Dictionnaire français illustré de Larive et Fleury/signal s. m.

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SIGNAL (bl. signale : de signum, signe), sm. Tout signe que l’on est convenu de faire pour donner un avertissement, un ordre ou transmettre rapidement une nouvelle : Donner le signal du départ. Le vaisseau amiral transmet des signaux aux bâtiments de la flotte au moyen de pavillons, de coups de canon. — On se sert sur les chemins de fer, dans les ports, sur les côtes, etc., d’appareils plus ou moins compliqués avec lesquels on fait des signaux destinés à transmettre des ordres ou des avertissements ; on peut même échanger des nouvelles et établir une conversation télégraphique, grâce à un code où tous les signes sont relatés et expliqués.


Ces signaux sont optiques ou acoustiques. Les couleurs le plus en usage sont : le rouge, le blanc et le vert. Sur les chemins de fer, par exemple, lorsque l’on veut prévenir un chef de train que la voie n’est pas libre, qu’il y a danger à s’avancer, on amène perpendiculairement à la voie un disque rouge placé à l’extrémité supérieure de poteaux ou de tiges en fer ; lorsque la marche du train doit être ralentie, le disque est vert ; le blanc signifie que la voie est libre. Dans ce cas, le plan du disque est placé parallèlement à la voie et l’on dit qu’il est effacé. La nuit, les mêmes couleurs ont une valeur identique, seulement elles sont dues à des fanaux hissés à la hauteur des disques. Il en est de même des drapeaux agités par les employés et des lanternes placées à l’arrière des trains (feu rouge) et de celles accrochées à l’avant (feu blanc). Les mêmes couleurs ont été appliquées sur les chemins de fer aux sémaphores ; seulement la position de celui-ci par rapport à la verticale joue un rôle important. Lorsque le bras du sémaphore est étendu horizontalement et qu’il présente sa face rouge à la gauche de celui qui le regarde, il commande l’arrêt ; si ce bras fait avec la perpendiculaire un angle aigu, il indique que l’on doit ralentir la marche ; enfin s’il est complètement rabattu, c’est que la voie est libre. Il existe d’autres signaux, tels que cloches électriques, etc., dans le détail desquels nous ne saurions entrer ici. Chacun sait aussi que l’on a établi, dans les wagons de chemin de fer, des cordons d’alarme destinés à prévenir le chef de train qu’il se passe quelque chose d’anormal.

Dans la plupart des ports de nos côtes sont établis des appareils qui exécutent des signaux de marée. Ces appareils sont composés d’un mât au haut duquel on hisse de petits ballons ou des pavillons. Le nombre de ces engins et la position qu’ils occupent les uns par rapport aux autres indiquent si l’entrée du port est interdite ou permise, quelle est la hauteur de la mer, etc. La nuit, ces ballons sont remplacés par des feux. Dans les temps de brume, les signaux optiques ne pouvant être mis en pratique, on a recours à des signaux acoustiques. Au nombre de ceux-ci sont les tintements d’une cloche, le bruit d’un gong, les coups de canon, et enfin le sifflement de puissantes sirènes mises en action au moyen de l’air comprimé ou de la vapeur. Ici encore, on a dû réglementer les sonneries afin d’éviter de dangereuses méprises. Ces moyens, combinés avec les phares, les bouées, etc., permettent aux marins de se guider plus sûrement à l’approche de nos côtes et d’éviter d’irréparables désastres. De même les navires à la mer emploient les signaux sonores par les temps de bruine pour prévenir, à l’aide de certaines conventions internationales, leur présence aux bâtiments qui pourraient se trouver à proximité. Ces signaux sont produits par des cloches et des cornets mécaniques actionnés à la main pour les navires à voiles, et par le sifflet ou la sirène à vapeur pour les navires à vapeur. Les signaux lumineux, à l’aide de fanaux à l’huile ou de fanaux électriques, sont en usage à bord des bâtiments de guerre. Les feux de route que portent tous les navires en marche constituent un système de signaux permanents servant à indiquer la route suivie pendant la nuit. Les bâtiments à vapeur ont un feu blanc placé à une certaine hauteur sur le mât de misaine, et, de plus, un feu rouge à bâbord, un feu vert à tribord. Les voiliers ne portent que ces deux derniers, à l’exclusion du feu blanc. || Point de repères dans une triangulation. (Géod.) — Fig. Donner le signal, donner le premier l’exemple. — Fig. Ce qui annonce une chose à venir ou la provoque : Le chant du coucou est le signal du printemps. — Dér. Signaler, signalé, signalée, signalement. (V. Signe.)