Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Anselme 2

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ANSELME [* 1], augustin déchaussé, natif de Paris, sera trop souvent cité dans ce Dictionnaire, et il a fourni trop de matériaux à M. Moréri, pour ne mériter pas ici une place. Il est mort à Paris, le 17 de janvier 1694, âgé de soixante-neuf ans. Il en avait passé cinquante dans un détachement de toutes les charges monastiques, s’appliquant uniquement aux devoirs de la vie religieuse, et à composer des livres. Il était près de donner une seconde édition de son Histoire généalogique de la maison de France, et des grands officiers de la couronne (A), avec des corrections et avec des augmentations auxquelles il travaillait depuis long-temps. Il avait aussi entrepris un ouvrage qui traite des Maisons souveraines, et des plus illustres familles de l’Europe, et il y avait déjà mis la dernière main [a]. Je ne sais ce qu’on fera de ces manuscrits : je voudrais qu’on les publiât.

  1. * Son nom de famille était Guibourg (Pierre de). Il prit avec l’habit monastique le nom d’Anselme de Sainte-Marie.
  1. Mercure Galant du mois de janvier 1694. Voyez aussi le Journal des Savans, du 8 février 1694, pag. 157.

(A) Il était près de donner une seconde édition de son Histoire généalogique de la maison de France, etc. ] Il avait publié cette histoire avec celle des grands officiers de la couronne, l’an 1674, en deux volumes in-4°. On avait déjà vu de lui un gros livre intitulé : Le Palais de l’honneur, ou les Généalogies historiques des illustres maisons de France, et de plusieurs nobles familles de l’Europe. Cet ouvrage fut imprimé à Paris, l’an 1668. On y trouve des abrégés d’une infinité de choses concernant le blason, le sacre des rois, les entrées solennelles, les baptêmes des enfans de France, les obsèques des rois, les ordres militaires, etc. Il n’y avait pas autant de dégagement dans ce gros volume, que dans les deux qui le suivirent. Ils ont tous besoin d’une nouvelle édition revue, corrigée, et augmentée : mais il est certain qu’ils ont été d’un grand usage, et qu’on ne saurait comprendre toute la peine qu’il a fallu que ce bon religieux se suit donnée pour ramasser tant de noms, tant de mariages, tant d’enfantemens, et tant de dates. On a beau faire, si la nature nous incline à certaines choses, on n’en guérit pas sous le froc. Le père Anselme était né pour les recherches généalogiques : le peu de rapport qu’elles ont avec le genre de vie auquel il s’était voué n’empêcha pas qu’il ne suivît son penchant. Un de ses confrères, mais qui n’était pas déchaussé, courait nuit et jour après les découvertes géographiques [1] : c’était son naturel ; l’habit d’augustin ne le changeait pas.

  1. Le père Lubin. Il mourut à Paris, le 7 de mars 1695. Voyez son éloge dans le Journal les Savans du 28 de mars 1695.

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