Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Donzellinus

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DONZELLINUS (Jérôme), savant médecin italien, et auteur de quelques livres (A), florissait au XVIe. siècle. Il était né à Orzi-Nuori, au territoire de Bresce, et pratiqua la médecine dans Bresce pendant quelque temps ; mais il fut contraint d’en sortir, à cause d’une querelle de plume où il s’était engagé contre Vincent Calzaveglia, pour soutenir Joseph Valdagne [a]. C’étaient deux médecins, dont le premier publia un livre contre l’autre, et fut réfuté d’une maniere si terrible par Donzellinus, qu’il fallut que Joseph Valdagne et son défenseur abandonnassent la ville de Bresce. Celui-ci se retira à Venise, et y pratiqua avec beaucoup de succès ; mais on prétend qu’il y fit une fin tragique ; et qu’ayant été accusé d’avoir offensé d’une manière exécrable la majesté de la religion, et celle de l’état, il fut condamné à être jeté dans l’eau [b]. Le Cozzando, qui me fournit cet article, met cela à l’an 1560. On attribue à ce médecin un livre qui pourrait bien être d’un autre Jerôme Donzellinus (B).

  1. Médecin à Bresce, et natif de Vérone.
  2. Leonardo Cozzando, della Libraria Bresciana, pag. 197, 198.

(A) Il est auteur de quelques livres. ] Il traduisit de grec en latin le Traité de Galien de Ptisanâ, et VIII harangues de Thémistius [1]. Ses Consilia et Epistolæ medicæ se trouvent dans le recueil que Scholzius publia l’an 1598, à Francfort. Sa lettre De naturâ, causis et curatione febris pestilentis, ubi insuper de Theriacæ naturâ et viribus exactius disseritur, fut imprimée à Venise, l’an 1570, in-4o. [2].

(B) On lui attribue un livre, qui pourrait bien étre d’un autre Jérôme Donzellinus. ] Il est intitulé Remedium ferendarum injuriarum, sive de compescendâ irâ, et fut imprimé à Venise, l’an 1586, in-4o. ; à Altorf. l’an 1587, in-8o. ; et à Leyde, l’an 1635, in-12 [3]. Le Catalogue d’Oxford, Lindenius renovatus, Leonardo Cozzando, Konig, etc., le donnent au même auteur qui a fait les livres dont j’ai parlé ci-dessus ; mais je doute que cela soit raisonnable : car le Donzellinus, qui a composé Remedium ferendarum injuriarum, est surnommé Veronensis dans le titre de l’ouvrage ; et il est sûr que l’autre est surnommé Brixiensis [4]. Si le Cozzando avait bien marqué sous l’an 1560 la fin tragique de celui-ci, il aurait eu visiblement tort de lui donner le Remedium ferendarum injuriarum, ouvrage que l’auteur dédie à Sixte Vicédomini évêque de Modène, et fils d’une sœur du cardinal Moron. Ce cardinal a vécu jusqu’en 1580, et il était mort quand l’épître dédicatoire du Remedium ferendarum injuriarum fut écrite. Ce traité-là est plein d’une très-bonne morale : l’auteur y a déclaré qu’il n’est point de ceux qui croient que l’on ne saurait prouver par des raisons philosophiques, que l’âme soit immortelle [5], et il s’efforce de justifier Galien que l’on accuse de ne l’avoir pas distinguée du tempérament du corps [6].

  1. Imprimées à Bâle, apud Petrum Pernam, 1559, in-8o. Epit. Gesneri, pag. m. 775.
  2. Voyez Lindenius renovatus, pag. 419, 420.
  3. Cette édition contient deux cent cinquante-six pages.
  4. Epist. Gesneri, pag. 347.
  5. Donzel., Remed. ferend. injur., pag. 143, 144 edit. Lugd. Bat., 1635.
  6. Idem, ibid., pag. 143 et seq.

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