Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Maets

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MAETS (Charles de), ministre et professeur en théologie à Utrecht, naquit à Leyde, le 25 de janvier 1597. À peine avait-il deux ans lorsque son père se transporta à Middelbourg[a]. Ce fut là que notre Charles fit ses études jusques en l’année 1615. Alors il fut temps de l’envoyer aux académies, et l’on préféra celle de Franeker à celle de Leyde, parce que l’on regardait celle-ci comme le principal champ de bataille des remontrans et des contre-remontrans. Après avoir assez demeuré à Franeker, il fut étudier à l’académie de Sedan. Il fit son tour de France ; il retourna chez lui ; il se fit recevoir ministre l’an 1620, et servit l’église de Scherpenisse dans la Zélande, jusqu’à ce qu’il fut appelé à celle de Middelbourg, l’an 1629. Cinq ans après il fut employé, avec quelques autres savans ministres, à la révision de la traduction flamande du Nouveau Testament et des livres apocryphes. En 1636 on lui offrit, à Utrecht, une place de ministre, et la profession en théologie, qu’il ne voulut pas accepter à cause que les magistrats et le consistoire de Middelbourg, souhaitaient passionnément de le retenir. Mais la même vocation lui ayant été présentée l’an 1639, il l’accepta. Il fut installé l’année suivante, et il exerça ce double emploi jusques à sa mort, qui arriva en 1651. Il épousa trois femmes (A). il publia quelque chose[b] (B) ; et il fut fort opposé à M. Descartes[c].

  1. Il avait été chassé de Flandre à cause de la religion protestante.
  2. Tiré de son Oraison funèbre, prononcée par Hoornbeek le 20 d’avril 1651, d’où à coup sûr l’on peut conclure que de sieur Witte se trompe de mettre dans son Diarium Biographicum la mort de Charles de Maets au 20 d’avril.
  3. Voyez M. Baillet, Vie de Descartes, tom. II, passim.

(A) Il épousa trois femmes. ] La première à Scherpenisse, la seconde [1] à Middelbourg, et la troisième à Utrecht. Il laissa des enfans des deux premières. L’un de ses fils, nommé Charles, est devenu professeur en médecine et en chimie dans l’université de Leyde, et a publié des Expériences. Voyez les Nouvelles de la République des Lettres[2].

(B) Il publia quelque chose. ] Nous avons un livre in-4o., de Charles de Maets, imprimé à Utrecht, l’an 1650, et intitulé Sylva quæstionum insignium. La principale chose qu’il y a traitée roule sur une question qui fit un grand bruit en ce temps-là, c’est de savoir s’il est permis aux hommes de porter les cheveux longs. Un théologien nommé Jacques de Rèves[3] avait écrit pour l’affirmative : de Maets fit des thèses contre lui ; on lui répliqua dans le livre qui a pour titre : Libertas christiana circà usum capillitii defensa, et il répliqua à de Rèves dans sa Sylva quæstionam, où, par occasion, il traite de plusieurs cas de morale. On a rafraîchi depuis peu le titre de cet ouvrage : c’est un signe qu’il ne s’est pas bien vendu.

  1. Elle était sœur de la femme de Boxhornius, professeur à Leyde.
  2. Mois de septembre 1685, au catalogue, num. VIII.
  3. En latin Revius.

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