Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Malherbe

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MALHERBE (François de), le meilleur poëte français de son temps [* 1], naquit à Caen environ l’an 1555, et mourut à Paris, l’an 1628. Je n’en dirai pas beaucoup de choses. M. Moréri en a dit assez pour la plupart des lecteurs ; et ceux qui en souhaitaient davantage pourront aisément se satisfaire dans les livres qu’on trouve partout [a]. Je ne sais sur quoi M. Moréri se pouvait fonder, lorsqu’il a dit, que Malherbe s’exprimait de très-mauvaise grâce : mais Racan témoigne le contraire (A). Il nous apprend une chose qui confirme ce que j’ai dit dans l’article de Lotichius [b] ; c’est que les poëtes se font des maîtresses imaginaires (B), pour avoir lieu de débiter des pensées. Il y a beaucoup d’apparence que Malherbe n’avait guère de religion (C). Son bon ami, ayant voulu faire en sorte que l’on ne crût pas cela, s’y est pris d’une manière à n’en laisser point douter. On a vu dans l’article de madame des Loges quelques faits concernant Malherbe. J’indique la meilleure édition de ses poésies (D) ; et je dirai quelque chose de ses traductions (E). Le bien et le mal, que l’on a dit de ses ouvrages, a été soigneusement recueilli par M. Baillet [c] : j’y renvoie les lecteurs. Je ne trouve pas que Malherbe ait eu beaucoup de part à l’affection du cardinal de Richelieu (F).

Il est du nombre de ces auteurs dont j’ai parlé deux ou trois fois, qui composent avec une peine extrême(G), et qui mettent leur esprit à la torture en corrigeant leur travail. La manière fanfaronne dont il parlait de ses poésies serait plus choquante, si l’on ne considérait que les poëtes ont toujours pris la liberté de se louer à perte de vue (H). Je ne doute point que Balzac ne parle de lui, lorsqu’il se moque d’un certain tyran des syllabes (I).

  1. * Joly donne dans ses Remarques une longue lettre qu’il écrivit à l’abbé Granet sur la Vie de Malherbe, qu’il ne croit pas de Racan, du moins telle qu’elle est imprimée. Il s’appuie sur la manière dont Bayle lui-même en parle dans la remarque (E) de l’article des Loges, tom. IX pag. 295. Cette Vie de Malherbe a été réimprimée dans la première partie du tome II des Mémoires de littérature, par M. de S. (Sallengre) : on l’y donne comme étant de Racan. Cependant on lit dans la seconde édition de la Biblioth. historique de la France, n°. 47506 : « Racan n’a pas fait proprement une vie de Malherbe, mais un petit ouvrage intitulé : les Faits et Dits de Malherbe. »
  1. La Vie de Malherbe, par Racan, imprimée à Paris l’an 1672. Les Entretiens de Balzac, recueil des plus belles pièces des poëtes français, réimprimé en Hollande, 1692, tom. II, pag. 215.
  2. (Pierre), remarque (F), tom. IX.
  3. Jugem. des Savans, tom. III, num. 944 ; et sur les poëtes, tom. IV, num. 1411.

(A) Je sais sur quoi M. Moréri se pouvait fonder, lorsqu’il a dit que Malherbe s’exprimait de très-mauvaise grâce : mais Racan témoigne le contraire. ] Moréri se pouvait fonder sur ces paroles de Balzac [1] : On vous a dit la vérité ; Malherbe disait les plus jolies choses du monde : mais il ne les disait point de bonne grâce, et il était le plus mauvais récitateur de son temps. Nous l’appellions l’Antimondory : il gâtait ses beaux vers en les prononçant. Outre qu’on ne l’entendait presque pas, à cause de l’empêchement de sa langue, et de l’obscurité de sa voix, il crachait pour le moins six fois en récitant une stance de quatre vers. Et ce fut ce qui obligea le cavalier Marin à dire de lui qu’il n’avait jamais vu d’homme plus humide, ni de poëte plus sec. Racan tient un tout autre langage : Voilà, dit-il [2], les discours ordinaires qu’il tenait avec ses plus familiers amis : mais ils ne se peuvent exprimer avec la grâce qu’il les prononçait ; parce qu’ils tiraient leur plus grand ornement de son geste et du ton de sa voix.

(B) Les poëtes se font des maîtresses imaginaires. ] C’est ce qu’on verra dans ce récit : « Racan et Malherbe s’entretenaient un jour de leurs amours, c’est-à-dire, du dessein qu’ils avaient de choisir quelque dame de mérite et de qualité, pour être le sujet de leurs vers. Malherbe nomma madame de Rambouillet, et Racan madame de Termes, qui était alors veuve : il se trouva que toutes deux avaient nom Catherine ; savoir, la première qu’avait choisie Malherbe, Catherine de Vivonne, et celle de Racan, Catherine de Chabot [3]. » Ils passèrent le reste de l’après-dîner à chercher des anagrammes sur ce nom, qui eussent assez de douceur pour pouvoir entrer dans des vers : ils n’en trouvèrent que trois, Arthenice, Éracinthe, et Charintée ; le premier fut jugé plus beau ; mais Racan s’en étant servi dans sa Pastorale, qu’il fit incontinent après, Malherbe méprisa les deux autres, et se détermina à Rodante..……..…. Il était alors marié et fort avancé en âge ; c’est pourquoi son amour ne produisit que quelque peu de vers, entr’autres ceux qui commencent :

Chère beauté, que mon âme ravie, etc.

Et ces autres, que Boisset mit en air :

Ils s’en vont ces rois de ma vie.


Il fit aussi quelques lettres sous le nom de Rodante ; mais Racan, qui avait trente-quatre ans moins que lui, et qui était alors garçon, changea son amour poétique en un amour véritable et légitime, et fit quelques voyages en Bourgogne pour cet effet [4]. Remarquez bien la différence qu’ils mettent entre un amour poétique et un amour effectif. À cet âge-là le bon Malherbe n’était propre qu’à aimer poétiquement ; et néanmoins si l’on eût jugé de lui par ses vers, on aurait dit qu’il avait une maîtresse qui le faisait bien soupirer, et qui l’embrasait jusqu’aux moelles, lui qui était si frileux que, numérotant ses bas par les lettres de l’alphabet, de peur de n’en mettre pas également à chaque jambe, il avoua un jour qu’il en avait jusques à l’L [5]. On savait ses infirmités, et on l’en raillait : on lui reprocha un jour en vers qu’à grand tort les femmes étaient ses idoles, puisqu’il n’avait que des paroles [6]. Voici d’autres vers qui le regardent :

Avoir quatre chaussons de laine,
Et trois casaquins de futaine,
Cela se peut facilement :
Mais de danser une bourrée
Sur une dame bien parée,
Cela ne se peut nullement [7].


Il ne sentait que trop sa faiblesse, et il s’en plaignit bien tristement [* 1]. Je ne suis pas enterré ; mais ceux qui le sont ne sont pas plus morts que je suis. Je n’ai grâces à Dieu de quoi murmurer contre la constitution que la nature m’avait donnée. Elle était si bonne, qu’en l’âge de soixante et dix ans je ne sais que c’est d’une seule des incommodités dont les hommes sont ordinairement assaillis en la vieillesse : et si c’était être bien que n’être point mal, il se voit peu de personnes à qui je dusse porter envie. Mais quoi ? pour ce que je ne suis point mal, serais-je si peu judicieux que je me fisse accroire que je suis bien ? Je ne sais quel est le sentiment des autres ; mais je ne me contente pas à si bon marché : l’indolence est le souhait de ceux que la goutte, la gravelle, la pierre, ou quelque semblable indisposition mettent une fois le mois à la torture. Le mien ne s’arrête point à la privation de la douleur, il va aux délices : et non pas à toutes ; car je ne confonds point l’or avec le cuivre : mais à celles que nous font goûter les femmes en la douceur incomparable de leur communication [8]. Il décrit ensuite cette douceur, et puis il dit : Si après cela il y a malheur égal à celui de ne pouvoir plus avoir de part en leurs bonnes grâces, je vous en fais juge, et m’assure que vous aurez de la peine à me condamner. Mais il ne faudrait guère continuer ce discours pour me porter à quelque désespoir [9]. Il dit un jour à M. de Bellegarde : Vous faites bien le galant et l’amoureux des belles dames, lisez-vous encore à livre ouvert ? c’était sa façon de parler, pour dire s’il était encore prêt à les servir. M. de Bellegarde lui dit, qu’oui : Malherbe répondit en ces mots : parbleu, monsieur, j’aimerais mieux vous ressembler en cela qu’en votre duché et pairie [10]. Quelque chicaneur me viendra dire peut-être que Malherbe ressemblait à cet ancien qui ne renonçait pas à l’amour, lors même que l’âge le contraignait de renoncer à la jouissance.

Amare liceat, si potiri non licet.
Fruantur alii : non moror, non sum invidus,
Num sese excruciat qui beatis invidet :
Quos Venus amavit, facit amoris compotes :
Nobis Cupido velle dut, posse abnegat
.........................
Hæc illi faciant, queis Venus non invidet,
At nobis casso saltem delectamine
Amare liceat, si potiri non licet [11].


Je réponds que si Malherbe eût été encore en état de se donner une maîtresse effective, il n’aurait pas choisi madame de Rambouillet, dont la qualité et plus encore la vertu auraient ôté à Malherbe jusqu’aux plus petites espérances. L’hôtel de Rambouillet, qui est devenu si célèbre, était un véritable palais d’honneur. Il n’y avait là que de la galanterie, et point d’amour. M. de Voiture donnant un jour la main à mademoiselle de Rambouillet, qui fut depuis madame de Montausier, voulut s’émanciper à lui baiser le bras. Mais mademoiselle de Rambouillet lui témoigna si sérieusement que sa hardiesse ne lui plaisait pas, qu’elle lui ôta l’envie de prendre une autre fois la même liberté [12]. Concluons de tout ceci que les maîtresses des poëtes, je veux dire ces Claudines, ces Philis, etc., pour lesquelles ils font tant de vers d’amour, ne sont pas toujours un objet aimé. Ce sont des maîtresses poétiques ; on se sert d’elles pour avoir un sujet fixe à quoi l’on puisse appliquer quelques pensées.

(C) Il y a beaucoup d’apparence que Malherbe n’avait guère de religion. ] « Quand les pauvres lui disaient qu’ils prieraient Dieu pour lui, il leur répondait qu’il ne croyait pas qu’ils eussent grand crédit au ciel, vu le mauvais état auquel il les laissait en ce monde ; et qu’il eût mieux aimé que M. de Luyne, ou quelqu’autre favori, lui eût fait la même promesse [13] ...... Dans ses heures il avait effacé des litanies des saints tous les noms particuliers, disant qu’il était superflu de les nommer tous les uns après les autres, et qu’il suffisait de les nommer en général, omnes sancti et sanctæ Dei, orate pro nobis [14]..... Il lui échappait de dire que la religion des honnêtes gens était celle de leur prince [15] ». Pendant sa dernière maladie on eut beaucoup de difficulté à le faire résoudre de se confesser [16]. Il disait pour ses raisons qu’il n’avait accoutumé de le faire qu’à Pâques..... Celui qui l’acheva de résoudre fut Yvrande, gentilhomme, qui avait été nourri page de la grande écurie, et qui était son écolier en poésie, aussi bien que Racan. Ce qu’il lui dit, pour le persuader de recevoir les sacremens, fut qu’ayant toujours fait profession de vivre comme des autres hommes, il fallait aussi mourir comme eux ; et Malherbe lui demandant ce que cela voulait dire, Yvrande lui dit que, quand les autres mouraient, ils se confessaient, communiaient, et recevaient les autres sacremens de l’église. Malherbe avoua qu’il avait raison, et envoya quérir de vicaire de Saint-Germain, qui l’assista jusques à la mort [17]. Remarquez bien qu’aucun motif de religion, ni aucun instinct de conscience, ne le portèrent à se confesser : il ne se rendit qu’à une raison purement humaine, c’est qu’il fallait suivre la coutume des autres hommes, aussi bien à l’article de la mort que pendant la vie. Nous allons voir qu’à l’approche du moment fatal qui décide de notre sort pour l’éternité, il ne songeait guère ni au paradis ni à l’enfer. Une heure avant que de mourir, après avoir été deux heures à l’agonie, il se réveilla comme en sursaut, pour reprendre son hôtesse, qui lui servait de garde, d’un mot qui n’était pas bien français à son gré ; et comme son confesseur lui en fit réprimande, il lui dit qu’il ne pouvait s’en empêcher, et qu’il voulait défendre jusques à la mort la pureté de la langue française [18]. J’ai ouï dire que ce confesseur lui représentant le bonheur de l’autre vie avec fort peu d’éloquence, et lui demandant s’il ne sentait pas un grand désir de jouir bientôt de cette félicité, Malherbe lui répondit : Ne m’en parlez plus, votre mauvais style m’en dégoûte. Mais je veux bien qu’on prenne cela pour un conte, et qu’on croie même que les vérités que Balzac trouvait à propos de supprimer [19], n’aient nulle relation aux dernières heures de ce poëte. Arrêtons-nous seulement aux faits que j’ai tirés de sa Vie, composée par Racan son bon ami : m’est-il pas vrai qu’ils forment une violente présomption que sa foi et que sa piété étaient très-minces ? Racan s’enquit fort soigneusement de quelle sorte il était mort, parce qu’il lui avait ouï dire que la religion des honnêtes gens était celle de leur prince [20]. Voilà une curiosité qui marque qu’on le soupçonnait d’irréligion, et voilà aussi un bon fondement de ses soupçons. Que Racan vienne nous dire après cela que son ami était fort soumis aux commandemens de l’église ; qu’il ne mangeait pas volontiers de la viande aux jours defendus sans permission, quoiqu’il fût fort avancé en âge ; qu’il allait à la messe toutes les fêtes et tous les dimanches, et qu’il ne manquait point à se confesser et communier à Pâques à sa paroisse ; qu’il parlait toujours de Dieu et des choses saintes avec grand respect ; et qu’un de ses amis lui fit un jour avouer devant Racan, qu’il avait une fois fait vœu d’aller d’Aix à la Sainte-Baume, tête nue, pour la maladie de sa femme [21]. Que Racan nous dise ces choses tant qu’il lui plaira, il n’effacera point les mauvaises impressions que les autres faits ont produites : et il obtient quelque chose, c’est qu’on croira que Malherbe n’avait rien déterminé ni pour ni contre ; et qu’ayant quelque sorte de religion dans l’esprit, sans en avoir dans le cœur, il se conformait à l’usage par précaution : c’est-à-dire comme à une chose qui en tout cas pourrait servir, et ne pourrait nuire. On croira que dans un temps de grande affliction, où l’une troublée se tourne de tous les côtés, et tente tous les remèdes dont elle s’avise, il se sera élevé quelques sentimens qui l’auront poussé à faire des vœux ; tempête qui se calma dans son cœur dès que le péril fut passé. Joignez à cela qu’il avait à craindre un dommage très-réel et très-effectif, en n’observant point les préceptes d’une obligation absolue ; comme sont dans son église ceux de communier une fois l’an, et d’ouïr la messe les jours de fêtes et les dimanches. Un homme d’esprit, qui a besoin de faire fortune, et qui en veut faire, ou se maintenir dans son état, ne se dispensera jamais de ces sortes de préceptes : il fera même en sorte que ses voisins, ses amis, et ses domestiques, ne sachent pas qu’il méprise son église, jusques au point de se passer de sa permission, pour manger des viandes les jours défendus. Tous les actes de religion que faisait Malherbe étaient si faciles, et d’ailleurs si nécessaires à sa fortune et à la réputation d’honnête homme qu’il soutenait bien dans tout le reste. qu’ils ne balancent pas la preuve d’irréligion que les récits de Racan nous ont fournie. Quand j’ai dit que dans tout le reste il soutenait bien la réputation d’honnête homme, j’ai eu égard aux manières de juger que la corruption a introduites par toute la terre. Le monde est si dépravé, qu’on n’estime pas que la recherche des plaisirs vénériens par des voies illégitimes, et que les galanteries criminelles, empêchent d’être honnête homme. Si l’on jugeait autrement des choses, Malherbe n’aurait point passé pour tel ; car il s’est dépeint lui-même comme une personne abrutie dans ces plaisirs-là. Il se représente comme à deux doigts du désespoir, lorsqu’il songe que la vieillesse le rend incapable de jouir des femmes [22]. Se sentant dans cet état de décadence où la nature se cherche sans se trouver, quærit se natura, nec invenit, il gémit et il soupire [23], il verse presque des larmes de sang, et il aimerait mieux recouvrer ses forces de ce côté-là, que d’avoir la dignité de duc et pair. Qu’il est éloigné de l’esprit des sages païens [24]. qui comptaient entre les avantages de la vieillesse, ce qu’il prenait pour une infortune ! Qu’il est inférieur à la vertu de Sophocle, poëte comme lui, mais poëte païen ! Étant vieux, on lui demanda un jour s’il pouvait encore se divertir avec le sexe ? À Dieu ne plaise ! répondit-il, je me suis sauvé des mains d’un si furieux maître avec le plus grand plaisir du monde. Benè Sophocles, cum ex eo quidam jam affecto ætate, quæreret, utereturne rebus venereis : Dii meliora, inquit. Libenter verò istinc, tamquàm à domino agresti, ac furioso profugi. Cupidis enim rerum talium, odiosum, et molestum est fortassè carere. Satiatis verò, et expletis, jucundius est carere, quàm frui. Quamquàm non caret is, qui non desiderat. Ergò hoc non desiderare, dico esse jucundius, quam frui [25]. On accuse Malherbe d’un autre défaut moral, ou même de deux, je veux dire de vanité et d’avarice. On le convainc du premier sans peine par plusieurs passages de ses poésies [26] : mais les preuves du second ne valent rien. Voici les paroles de M. Baillet [27]. Quelques-uns ont cru trouver dans les poésies de Malherbe des marques de quelque bassesse d’âme, et de quelques attaches trop intéressées, qui lui ont même ôté quelquefois les sentimens naturels de l’humanité. Mais je pense que ce reproche n’a point d’autre fondement que l’épitaphe d’un de ses parens nommé M. d’Is, dont il était héritier, dans lequel il a témoigné souhaiter de voir toute sa parenté au tombeau, pour avoir tout le bien de sa famille : voici des vers de Malherbe sur ce sujet.

Icy-git monsieur d’Is,
Plût or a Dieu qu’ils fussent dix !
Mes trois sœurs, mon père et ma mère,
Le grand Eléasar mon frère,
Mes trois tantes et monsieur d’Is :
Vous les nommé-je pas tous dix ?


Pour peu qu’on soit équitable, on voit là, non pas le naturel de Tibère [28], mais un jeu d’esprit, et une plaisanterie poétique, où le cœur n’a point de part. Malherbe fut inconsolable de la perte de son fils [29], et il aimait tant son épouse, que l’affliction de la voir malade réveilla sa religion endormie, et l’engagea à faire une chose dont il eut ensuite bien de la honte : il fit vœu d’aller tête nue à la Sainte-Baume ; mais il n’était pas bien aise que l’on sût qu’il eût été si dévot ; et bien loin de s’en vanter, il fallait lui arracher cela comme un grand secret [30].

(D) La meilleure édition de ses poésies. ] C’est celle que M. Ménage a procurée, et enrichie de plusieurs notes. Elle parut à Paris, l’an 1665 [* 2]. Il y avait fort long-temps que M. Ménage y travaillait ; car voici ce que on trouve dans une lettre de Balzac, datée du 23 de janvier 1651. La nouvelle du Commentaire sur les œuvres de Malherbe m’a surpris ; et comment est-ce que notre excellent ami abandonne son travail sur Diogène Laërce, et tant d’autres travaux de grande importance, qu’il a promis au public, pour s’amuser à expliquer un poëte si clair, et si facile que le nôtre ? Je l’ai connu, il est vrai, et très-particulièrement ; et j’en sais des particularités qui sont ignorées de tout autre que de moi. J’ai encore ici un homme qui le vit mourir, et que je lui avais envoyé, ne pouvant moi-même l’aller voir, à cause de mon indisposition. Mais ce que je sais, monsieur, de plus particulier que les autres, ne se peut écrire de bonne grâce, et il y a certaines vérités qui ne sont bonnes qu’à supprimer [31]. Comme j’avais promis dans la remarque précédente une partie de ce passage, il est plus long que mon texte ne le demandait. M. Ménage nous apprend lui-même [32] qu’il n’avait pas plus de 20 ans, lorsqu’il lui prit envie de commenter Malherbe, et que si ses amis ne l’en avaient détourné, il aurait commencé par-là à se faire connaître au public. Il ajoute qu’avant que ses notes fussent imprimées, M. Chevreau publia un Commentaire sur les mêmes poésies. Je ne doute point, continue-t-il, que ce Commentaire ne soit rempli de plusieurs choses curieuses et très-dignes d’être lues. Cependant je me suis privé du plaisir de lire toutes ces choses, afin qu’on ne n’accusât point d’avoir volé M. Chevreau, si je me rencontrais dans ses pensées ; ni de l’avoir voulu contredire, si je ne me trouvais pas de son avis. Ceux qui n’ont pas cet ouvrage de M. Chevreau (je suis de ceux-là) s’en pourront faire une idée par ces paroles de M. Ballet [33] : « Il serait ennuyeux de parcourir dans le détail les autres défauts qu’on a imputés à Malherbe. Ceux qui voudront s’en instruire pourront consulter le livre des remarques que M. Chevreau a fait sur notre poëte. M. Rosteau témoigne qu’ayant communiqué ces Remarques, ou plutôt ces censures, à mademoiselle de Scudéry, elle lui fit connaître après les avoir lues, qu’elle était fort surprise. Cette docte et judicieuse demoiselle avouait qu’il pourrait bien y avoir quelque chose de répréhensible en quelques endroits des poésies de Malherbe ; mais elle ne pouvait s’imaginer sérieusement, que ce célèbre poëte eût donné matière à tant de corrections. »

Notez que M. Chevreau ne convient pas que ses Remarques n’eussent point passé sous les yeux de M. Ménage. Voyez son narré et ses plaintes dans une lettre que je cite [34]. Voyez aussi dans la 2e. partie de ses Œuvres mêlées, et du Chevræana, plusieurs observations très-fines et très-solides contre Malherbe.

(E) Je dirai quelque chose de ses traductions. ] Il a traduit quelques ouvrages de Sénèque, et quelques livres de Tite-Live [* 3], et s’il ne réussit pas, il eut pour le moins le bonheur d’être fort content de son travail. « Sa principale occupation étant d’exercer sa critique sur le langage français, à quoi on le croyait fort expert, quelques-uns de ses amis le prièrent un jour de faire une grammaire de notre langue...... Il leur répondit que sans qu’il prît celle peine on n’avait qu’à lire sa traduction du xxxiiie. livre de Tite-Live, et que c’était de cette sortie qu’il fallait écrire. Cependant chacun n’était pas de cet avis. Mademoiselle de Gournay qui était une fille savante de ce siècle-là disait ordinairement, que ce livre ne lui paraissait qu’un bouillon d’eau claire. Elle voulait faire entendre que le langage en était trop simple, et quelques gens ont cru qu’elle avait raison [35]. » M. Huet a observé [36] que la passion qu’avait Malherbe de plaire aux courtisans, lui a fait renverser l’ordre de son auteur ; qu’il n’en a suivi ni les ponctuations ; ni les mots, et qu’il ne s’y est étudié qu’à purifier et à polir notre langue. M. de Racan confirme cela. Malherbe, dit-il [37], disait souvent, et principalement quand on le reprenait de ne pas bien suivre le sens des auteurs qu’il traduisait ou paraphrasait, qu’il n’apprêtait pas les viandes pour les cuisiniers ; comme s’il avait voulu dire qu’il se souciait fort peu d’être loué des gens de lettres, qui entendaient les livres qu’il avait traduits, pourvu qu’il le fût des gens de la cour.

(F) Je ne trouve pas qu’il ait eu beaucoup de part à l’affection du cardinal de Richelieu. ] Par malheur pour ce grand poëte, ses épargnes d’esprit furent connues de ce cardinal. On sut qu’au lieu de se mettre en frais pour chanter la gloire de ce grand ministre, il ne fit que raccommoder de vieilles pièces qu’il trouva parmi ses papiers. Ce n’était pas le moyen de plaire à un esprit aussi délicat et aussi fier que celui-là : il reçut fort mal cet hommage de Malherbe. Lisez ces paroles de M. Ménage. J’ai su de M. de Racan, que Malherbe avait fait ces deux stances plus de trente ans avant que le cardinal de Richelieu, auquel il les adresse, fût cardinal ; et qu’il en changea seulement les quatre premiers vers de la première stance, pour les accommoder à son sujet. J’ai su aussi du même M. de Racan que le cardinal de Richelieu, qui avait connaissance que ces vers n’avaient pas été faits pour lui, ne les reçut pas bien quand Malherbe les lui fit présenter : ce qui fit que Malherbe ne les continua pas [38].

(G) Il était du nombre de ces auteurs..... qui composent avec une peine extrême. ] Celui qui s’est déguisé sous le nom de Vigneul-Marville n’a point ignoré cela. Ce n’était, dit-il [39], qu’en veillant beaucoup et à force de se tourmenter que Malherbe produisait ses divines poésies [* 4]. On aurait pu comparer sa muse à certaines femmes qui sont des sept ou huit jours de suite dans les douleurs de l’enfantement ; et puisque ses tranchées étaient plus longues et plus importunes que celles à quoi Balzac était exposé en pareils cas, il fallait qu’elles fussent bien terribles. Considérez un peu ces paroles [40] : « À la fin il est achevé : je parle du discours dont vous a parlé ma dernière lettre, et qui est un des cinq que je vous avais promis. Il m’a lassé, il m’a épuisé, il m’a fait maudire le métier une douzaine de fois. Quoi que vous puissiez dire là-dessus, encore est-ce être moins difficile à se contenter que ne l’était le bon homme que je vous allègue si souvent. Il gâta une demi-rame de papier à faire et à refaire une seule stance. Si votre curiosité désire savoir quelle stance c’est, en voici le commencement.

 » Comme en cueillant une guirlande,
 » L’homme est d’autant plus travaillé.


 » Que nous prenons de peine, bon Dieu ! à semblables bagatelles ; bagatelles morales et politiques, en français et en latin, en prose et en vers ! » Voilà ce que M. de Balzac écrivait à M. Conrart le 25 de juin 1651. Le bon homme dont il parle est notre Malherbe : on n’en peut douter ; car voici le cinquième dizain de son ode au duc de Bellegarde :

Comme en cueillant une guirlande,
L’homme est d’autant plus travaillé,
Que le parterre est émaillé
D’une diversité plus grande ;
Tant de fleurs de tant de côtés.
Faisant paraître en leurs beautés
L’artifice de la Nature,
Il tient suspendu son désir,
Et ne sait en cette peinture
Ni que laisser, ni que choisir [41].


Si M. Ménage avait su la particularité que Balzac savait touchant la peine que ces dix vers avait coûtée à leur auteur, il l’eût insérée sans doute dans ses notes sur cet endroit de Malherbe. J’ai rapporté ailleurs [42] ce que l’on disait des difficultés inconcevables avec lesquelles M. de Balzac composait ses livres. Nous venons de voir ce qu’il en disait lui-même, et voici un autre passage de ses lettres à M. Conrart : « M. Courbé [43] pense peut-être que j’aille aussi vite que M. de Saumaise, qui va plus vite que les copistes et les imprimeurs. Une petite lettre me coûte plus qu’un gros livre à ce dévoreur de livres. Bienheureux sont ces écrivains qui se contentent si facilement ; qui ne travaillent que de la mémoire et des doigts ; qui, sans choisir, écrivent tout ce qu’ils savent [44] ! » Cela me sert de preuve ; car, puisque Malherbe était encore plus difficile à se contenter que ne l’était M. de Balzac, tout ce qui nous représente les peines de celui-ci augmente l’idée que nous avons de la souffrance de l’autre. Ce qui suit est une preuve plus courte, puisqu’on y voit formellement que Malherbe surpassait Balzac dans ce point fâcheux. « Le bon homme Malherbe m’a dit plusieurs fois, qu’après avoir fait un poëme de cent vers, ou un discours de trois feuilles, il fallait se reposer dix ans tout entiers. M. Courbé n’est pas de cette opinion, ni moi non plus. Je n’ai pas besoin d’un si long repos après un si petit travail. Mais aussi d’attendre de moi cette bienheureuse facilité qui fait produire des volumes à M. de Scudéry, ce serait me connaître mal, et me faire un honneur que je ne mérite pas [45]. »

Il y a tant de choses à recueillir sur ce caractère d’esprit, qu’après les grandes effusions de citations qu’on a vues ci-dessus [46], il m’en reste encore à faire. Casaubon s’était affranchi de la servitude sous laquelle gémissent ces écrivains qui copient plusieurs fois leurs lettres, et qui ne font que raturer. Il en fait sa déclaration authentique, Da mihi, quæso, dit-il [47], ut αὐτοϕυεῖ και ὡς εἰπεῖν ἀσκεπάρνῳ λόγῳ tecum loqui liceat. Polire unpensâ curâ quæcunque scribus, præsertim autem epistolas, et de singulis vocibus ire in consilium, diligentioris est hominis atque, ut ingenuè dicam, πᾶσαν τὴν ἀλήθειαν ϕιλοτιμοτέρου quàm ego sum. La phrase qu’il emploie pour exprimer les scrupules d’un écrivain qui délibère sur chaque mot est de Sénèque le père [48]. Les excès qui se commettent en cela sont très-blâmables, et un joug qui réduit quelquefois la plume à une espèce de stérilité. Quintilien les censure très-justement : il nomme cela être condamné à la malheureuse peine de se calomnier. Nec enim rursùs eos qui robur aliquod in stylo fecerint, ad infœlicem calumniandi se pœnam alligandos puto. Nam quomodò sufficere civilibus officiis possit, qui singulis actionum partibus insenescat ? Sunt autem quibus nihil sit satis : omnia mutare, omnia aliter dicere quàm occurrit, velint : increduli quidam ; et de ingenio suo pessimè meriti, qui diligentiam putant, facere sibi scribendi difficultatem [49]. Il n’est pas facile de décider, ajoute-t-il, si ceux qui approuvent tout ce qu’ils écrivent sont plus blâmables que ceux qui en sont toujours mécontens. Il observe que cette grande délicatesse est suivie quelquefois de dépit et de désespoir ; et il raconte ce qui fut dit à un jeune homme qui se chagrinait d’avoir pris inutilement beaucoup de peine pendant trois jours à chercher l’exorde de son sujet [50]. Voulez-vous, lui dit-on, écrire mieux que vous ne pouvez ? Les paroles de Quintilien ont plus de grâce et plus de force. Nec promptum est dicere, utros peccare validiùs putem, quibus omnia sua placent, an quibus nihil. Accedit enim etiam ingeniosis adolescentibus frequenter, ut labore consumantur, et in silentium usquè descendant nimiâ benè dicendi cupiditate. Quâ de re memini narrâsse mihi Julium secundum, illum æqualem meum, atque à me, ut notum est, familiariter amatum, miræ facundiæ virum, infinitæ tamen curæ, quid esset sibi à patruo suo dictum. Is fuit Julius Florus, in eloquentiâ Galliarum (quoniam ibi demùm exercuit eam) princeps, alioqui inter paucos disertus, et dignus illâ propinquitate. Is cùm Secundum scholæ adhuc operam dantem tristem fortè vidisset, interrogavit, Quæ caussa frontis tam obductæ ? nec dissimulavit adolescens, tertium jam diem esse, ex quo omni labore materiæ ad scribendum destinatæ non inveniret exordium : quo sibi non præsens tantùm dolor, sed etiam desperatio in posterum fieret. Tum Florus arridens. Num quid tu, inquit, meliùs dicere vis, quàm potes ? Ita se res habet : Curandum est ut quam optimè dicamus : dicendum tamen pro facultate. Ad profectum enim opus est studio, non indignatione [51].

(H) Les poëtes ont toujours pris la liberté de se louer à perte de vue. ] J’ai blâmé ailleurs [52] Malherbe de s’être donné des éloges plus dignes d’un capitan de théâtre, que d’un honnête homme, et j’ai cité deux auteurs, dont l’un le condamne[53], ou ne le justifie qu’ironiquement[54] ; et l’autre l’excuse tout de bon, et fait voir que la licence de se donner de pompeux éloges est un ancien privilége des enfans des muses[55]. Il observe que Virgile, Horace et Ovide s’en sont servis. Il a traité cette matière plus amplement dans un autre ouvrage ; car il a rapporté[56] les endroits où Ennius, Nævius, Plaute, Catulle, Lucrèce, Virgile, Horace, Ovide, Properce, Lucain, Stace et Martial, se louent eux-mêmes. Il a fait voir[57] que les modernes[58] ont imité ces exemples. Notez qu’il remonte jusques aux poëtes grecs ; car il a cité[59] Pindare, Hésiode, Théocrite et Moschus. Je rabrouai l’autre jour un homme, qui me disait que ceux qui prétendent que la Grèce n’a rien su qu’elle n’eût appris des Phéniciens ont oublié une remarque qui les favorise ; c’est que les poëtes, qui ont promis l’immortalité aux personnes qu’ils louaient ont emprunté cette idée de l’Épithalame contenu dans le psaume XLV, qui finit ainsi selon la version de Buchanan :

Nectu, carminibus, regina, tacebere nostris,
Quâque patet tellus liquido circumsona ponto,
Posteritas te sera canet, dumque aurea volvet
Astra polus, memori semper celebrabere famâ.


La traduction de Marot applique plus clairement les espérances du poëte à la vertu de ses poésies.

Quant est de moi, à ton nom et ta gloire
Ferai escrits d’éternelle mémoire,
Et par lesquels les gens à l’avenir
Sans fin voudront te chanter et bénir.


Je dis à cet homme-là que sa remarque me paraissait puérile, et qu’il avait grand tort de s’étonner que M. Ménage ne s’en fût pas prévalu, M. Ménage avait trop de jugement pour mêler les autorités profanes avec les sacrées.

(I) Balzac parle de lui, lorsqu’il se moque d’un certain tyran des syllabes. ] La description est bien forte, et nous peut convaincre qu’il y a des gens qui après leur mort ne sont guère ménagés par les personnes dont ils avaient reçu mille marques de vénération. On s’imagine que pourvu qu’on ne les fasse pas connaître par leur nom, il est permis de les bien fronder. Voici en tout cas ma preuve : « Vous vous souvenez du vieux pédagogue de la cour, et qu’on appelait autrefois tyran des mots et des syllabes, et qui s’appelait lui-même, lorsqu’il était en belle humeur, le grammairien à lunettes et en cheveux gris. N’ayons point dessein d’imiter ce que l’on conte de ridicule de ce vieux docteur. Notre ambition se doit proposer de meilleurs exemples. J’ai pitié d’un homme qui fait de si grandes différences entre pas et point ; qui traite l’affaire des gérondifs et des participes, comme si c’était celle de deux peuples voisins l’un de l’autre, et jaloux de leurs frontières. Ce docteur en langue vulgaire avait accoutumé de dire que depuis tant d’années il travaillait à dégasconner la cour, et qu’il n’en pouvait venir à bout. La mort l’attrapa sur l’arrondissement d’une période, et l’an climatérique l’avait surpris, délibérant si erreur et doute étaient masculins ou féminins. Avec quelle attention voulait-il qu’on l’écoutât, quand il dogmatisait de l’usage et de la vertu des particules[60] ? »

  1. * Voyez, dans mon Discours préliminaire, tom. Ier., à l’occasion de l’édition de 1697, les variantes des articles Hipparchias et Malherbe.
  2. * Cette édition n’est pas la meilleure, dit Joly, puisqu’il en parut une seconde augmentée, en 1689, in-12. Joly reproche à Bayle de n’avoir pas parlé des éditions antérieures à celles de Ménage. Bayle dit lui-même n’indiquer que la meilleure. Les poésies de Malherbe ont été réimprimées à Paris, en 1722, en trois volumes in-12, avec les notes de Ménage et les observations de Chevreau.
  3. * Joly remarque que Malherbe n’a traduit que le 33e. livre de Tite-Live. Duryer l’a inséré dans sa traduction de cet historien. Quant au Sénèque, Malherbe a traduit le Traité des bienfaits et une partie seulement des Épîtres, quoique toutes les épîtres aient paru sous son nom, en 1639 et 1661. Cette traduction fut achevée par Jean Baudouin, et J.-B. de Boyer, neveu de Malherbe.
  4. * Leclerc confirme par deux citations de Bertelot et de Besançon, ce que Bayle dit sur le témoignage de Vigneul-Marville (B. d’Argonne).
  1. Balzac, entretien XXXVII, pag. m. 355.
  2. Racan, Vie de Malherbe, pag. 22.
  3. Là même, pag. 42, 43.
  4. Racan, Vie de Malherbe, pag. 43, 44.
  5. Là même, pag. 17.
  6. Voyez l’article Loges, tom. IX, p. 294, remarque (F).
  7. Ménage, Observations sur les Poésies de Malherbe, pag. 497.
  8. Malherbe, Lettre à Balzac, pag. 63 du Recueil de nouvelles Lettres, imprimé à Paris, 1642.
  9. Là même, pag. 65.
  10. Racan, Vie de Malherbe, pag. 19.
  11. Apuleius, in ἀνεχόμενος, ex Menandro, in veterum Poëtarum Catalectis ad calcem Petronii, pag. m. 220.
  12. Ménagiana, pag. 186, 187,
  13. Racan, Vie de Malherbe, pag. 15.
  14. Là même, pag. 24.
  15. Là même, pag. 45.
  16. Là même, pag. 45.
  17. La même, pag. 46.
  18. La même.
  19. Je cite ses paroles dans la remarque (D), citation (31).
  20. Racan, Vie de Malherbe, pag. 45, 46.
  21. Là même, pag. 45.
  22. Voyez sa Lettre à Balzac, citée et indiquée ci-dessus, remarque (B), citation (8).
  23. Conférez ce qui est dit dans l’article d’Achille, tom. I, pag. 162, remarque (L).
  24. Habeo senectuti magnam gratiam, quæ mihi sermonis aviditatem auxit, potionis et cibi sustulit.… At non est voluptatum tanta quasi titillatio in senibus. Credo : sed ne desideratio quidem. Nihil autem molestum, quod non desideres. Cicero. de Senectute, cap. XIV, pag. m. 421, 423. Illa quanti sunt, animum tanquàm emeritis stipendiis libidinis, ambitionis, contentionis, inimicitiarum cupiditatum omnium, secum esse secumque (ut dicitur) vivere ? Idem, ibid., pag. 424.
  25. Cicero. de Senectute, cap. XIV, pag. 423. Platon, de Republ., lib. I, circà init., pag. m. 572, 573, rapporte cette réponse de Sophocle.
  26. Voyez Baillet, Jugement sur les Poëtes, IVe. partie, num. 1411, pag. 14 et suivantes. Consultez ci-dessous la remarque (H).
  27. Là même, pag. 17, 18.
  28. Identidem felicem Priamum vocabat, quod superstes omnium suorum exstitisset. Sueton., in Tiberio, cap. LXII.
  29. Voyez Balzac, entretien XXXVII, pag. m. 356 et suiv.
  30. J’ai cité, ci-dessus, citation (21), ces paroles de Racan : Un de ses amis lui fit un jour avouer, etc.
  31. Balzac, lettre IV à Conrart, liv. II, pag. m. 100, 101.
  32. Dans la préface de cette édition de Malherbe.
  33. Baillet, Jugem. des Savans sur les Poëtes, IVe. part., num. 1411, pag. 23.
  34. Elle est à la page 103 et suiv. de la Ire. partie de ses Œuvres mêlées.
  35. Sorel, Biblioth. franç., pag. 259, 260, édition de 1667.
  36. De claris Interpretibus, lib. II. p. 186, cité par Baillet, Jugem., tom. II, num. 944, citation 2.
  37. Racan, Vie de Malherbe, pag. 28.
  38. Ménage, Observations sur les Poésies de Malherbe, pag. 545.
  39. Mélanges d’Histoire et de Littérature, pag. 223, édition de Rouen 1699.
  40. Balzac, lettre XI du IIe. livre à Conrart, pag. 113, édition de Hollande.
  41. Malherbe, Poésies, liv. IV, p. m. 102.
  42. Ci-dessus, citation (38) de l’article Guarini, tom. VII, pag. 310.
  43. C’était un libraire de Paris.
  44. Balzac, lettre XII du Ier. livre à Conrart, pag. 50. Voici ce qu’il dit dans la XXIVe. lettre du livre II. O bienheureux écrivains, monsieur de Saumaise en latin, et monsieur de Scudéry, eu français, j’admire votre facilité et j’admire votre abondance ! Vous pouvez écrire plus de calepins que moi d’almanachs.
  45. Balzac, lettre XVI du même livre, p. 58,
  46. Remarque (G) de l’article Guarini, tom. VII, pag. 305, et dans la remarque (E) de l’article Linacer, tom. IX, pag. 251.
  47. Casaubon., epist. CLXXIII.
  48. Illi qui scripta sua torquent, qui de singulis verbis in conschum veniunt, necesse est quæ totiens animo suo admoverint novissimè affigant. Seneca, præf. Libri I Controv., pag. m. 72.
  49. Quintil., lib. X, cap. III, pag. m. 484.
  50. Ceci confirme ce que j’ai dit, tom. IX, pag. 253, article Linacer, remarque (F), à l’alinéa, que le commencement d’un ouvrage est ce qui coûte le plus.
  51. Quintil, lib. X, cap. III, pag. 484.
  52. Dans les Nouvelles Lettres de la Critique générale de Maimbourg, pag. 123.
  53. Costar, lettre L du Ier. volume, p. 126.
  54. Le même, Suite de la Défense de Voiture, pag. m. 32.
  55. Ménage, Observations sur les Poésies de Malberbe, pag. 331 et suiv.
  56. Le même, Anti-Baillet, tom. II, chap. CXXXIX.
  57. Là même, chap. CXXXVII, CXL.
  58. Le père Casimir Sarbieschi, le père Vavasseur, le père Rapin, le père Commire, dans leurs vers latins ; Ronsard, Joachim du Bellai, Malberbe, du Périer, dans leurs vers français.
  59. Ménage, Anti-Baillet, tom. II, chap. CXXXVIII.
  60. Balzac, Socrate chrétien, discours X, pag. m. 267, 268.

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