Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Mesplède

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MESPLÈDE (Louis), dominicain français [* 1], et provincial de son ordre dans la province de Languedoc, au XVIIe. siècle, a publié quelques livres (A), comme on le verra ci-dessous.

  1. * Leclerc dit que Mesplède était de Cahors et mourut en 1635. Il renvoie au surplus aux Scriptores ordinis prædicatorum des pères Quétif et Échard.

(A) Il a publié quelques livres. ] Il fit imprimer à Paris en 1643, Catalania Galliæ vindicata, sive Dissertatio historica de legitimo regum Francorum in eam provinciam imperio, in-8o. M. Chantereau le Febvre assure que c’est un livret rempli de doctes et utiles recherches qui tendent à connaître le droit que la couronne de France a sur le comté de Catalogne et la ville de Barcelone, et à prouver la supposition et fausseté des titres que les ennemis de la couronne produisent contre elle, pour mettre à couvert l’usurpation qu’ils ont faite de ce comté à son préjudice [1]. Pendant que le père Mesplède était provincial, il adressa un écrit au chapitre général de son ordre, pour marquer la réformation qu’il croyait qu’on y devait introduire [2]. Il fit approuver cet écrit par cinq professeurs, dont trois étaient prieurs. J’en citerai un passage, qui nous apprendra les divisions des dominicains. « La doctrine de saint Thomas suffirait seule pour former des grands hommes, si on l’enseignait toute pure et telle qu’elle est dans sa source. Mais je crains qu’en nous faisant suivre les ruisseaux, on ne nous fasse boire une eau trouble. Notre méthode ordinaire d’enseigner la philosophie et la théologie est très-mauvaise ; nous ne nous attachons point aux sources. On dispute dans les écoles de saint Thomas sur le vrai sens de sa doctrine, et nos auteurs écrivent les uns contre les autres avec autant de chaleur que faisaient autrefois les scolistes et les thomistes.... Nous nous détruisons nous-mêmes. Les nations prennent aveuglément parti les unes contre les autres. Les nouveaux interprètes condamnent les anciens. Cajetan ne pense qu’à réfuter Capréolus, Hervée, et les autres qui l’ont précédé. Bagnez, et ceux qui sont venus depuis, ne pensent qu’à réfuter Cajetau[3]. »

  1. Chantereau le Febvre, Question historique si les Provinces de l’ancien royaume d’Austrasie doivent être appelées terres de l’Empire, pag. 821, édition de Paris, 1644, in-8°.
  2. Voyez l’Errata de l’histoire des Congrég., de Auxil., pag. 46, édition de Liége, 1702, in-8°.
  3. Mesplède, in Commonitorio ad Capitulum generale de Reformatione in ordinem inducendâ : je me sers de la traduction que donne de ce passage latin l’auteur de l’Errata de l’Histoire des Congrégations de Auxiliis, composée par l’abbé le Blanc.

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