Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Fil de la Vierge

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Henri Plon (p. 274).

Fil de la Vierge. Les bonnes gens croient que ces flocons blancs cotonneux qui nagent dans l’atmosphère et descendent du ciel sont des présents que la sainte Vierge nous fait, et que c’est de sa quenouille céleste qu’elle les détache. Ils annoncent le beau temps. Le physicien Lamarck prétend que ce ne sont pas des toiles d’araignées ni d’autres insectes fileurs, mais des filaments atmosphériques qui se remarquent dans les jours qui n’ont pas offert de brouillard. Selon le résultat des observations de ce savant, le fil de la Vierge n’est qu’un résidu des brouillards dissipés, et en quelque sorte réduits et condensés par l’action des rayons solaires, « de sorte qu’il ne nous faudrait qu’une certaine suite de beaux soleils et de brouillards secs pour approvisionner nos manufactures et nous fournir un coton tout filé, beaucoup plus beau que celui que nous tirons des pays chauds[1]. »

  1. M. Salgues, Des erreurs et des préjugés, t. III, p. 484.