Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Oldenbourg

La bibliothèque libre.
Henri Plon (p. 502-503).

Oldenbourg. « Je ne puis m’empêcher, dit Balthasar Bekker, dans le tome IV, chapitre xvii, du Monde enchanté, de rapporter une fable dont j’ai cherché aussi exactement les détails qu’il m’a été possible : c’est celle du fameux cornet d’Oldenbourg. « On dit que le comte Otton d’Oldenbourg, étant allé un jour à la chasse sur la montagne d’Ossemberg, fut atteint d’une soif qu’il ne pouvait étancher ; il se mit à jurer d’une manière indigne, en disant qu’il ne se souciait pas de ce qui pourrait lui arriver, pourvu que quelqu’un lui donnât à boire. Le diable lui apparut aussitôt

 
Oldenbourg
Oldenbourg
 
sous la forme d’une femme ; elle semblait sortir de terre ; elle lui présenta à boire dans un cornet fort riche, d’une matière inconnue et qui ressemblait au vermeil. Le comte, se doutant de quelque chose, ne voulut pas boire et renversa ce qui était dans le cornet sur la croupe de son cheval. La force de ce breuvage emporta tout le poil aux endroits qu’il avait touchés. Le comte frémit ; mais il garda le cornet, qui subsiste encore, dit-on, et que plusieurs se sont vantés d’avoir vu. On le trouve représenté dans plusieurs hôtelleries : c’est un grand cornet recourbé, comme un cornet à bouquin, et chargé d’ornements bizarres. »