Dictionnaire philosophique/Garnier (1878)/Tabac

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Éd. Garnier - Tome 20
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TABAC.

Tabac, subst. masc. ; mot étranger. On donna ce nom, en 1560, à cette herbe découverte dans l’île de Tabago. Les naturels de la Floride la nommaient petun ; elle eut en France le nom de nicotiane[1], d’herbe à la reine, et divers autres noms. Il y a plusieurs espèces de tabac : chacune prend son nom ou de l’endroit où cette plante croît, ou de celui où elle est manufacturée, ou du port principal, ou du pays d’où part cette marchandise. Le petit peuple ayant commencé, en France, à prendre du tabac par le nez, ce fut d’abord une indécence aux femmes d’en faire usage. Voilà pourquoi Boileau dit dans la Satire des femmes (vers 672) :

Fait même à ses amants, trop faibles d’estomac,
Redouter ses baisers pleins d’ail et de tabac.

On dit fumer du tabac, et on entend la même chose par le mot seul de fumer[2].



  1. Le nom de nicotiane lui fut donné du nom de Jean Nicot, né à Nîmes en 1530, mort à Paris le 5 mai 1600, qui, ambassadeur de François II en Portugal, envoya d’abord de la graine de petun à Catherine de Médicis, puis, à son retour de Portugal, lui en présenta une plante.
  2. Le médecin Hecquet (voyez ci-après la note à l’article Viande) invite à s’abstenir de tabac les jours de jeûne, ou du moins à n’en prendre qu’aux heures du repas.


T

Tabac

Tabarin