Dictionnaire universel d’histoire et de géographie Bouillet Chassang/Acunha

La bibliothèque libre.

ACUNHA, noble famille portugaise, dont une branche s’établit en Castille en 1397, a fourni aux deux pays plusieurs hommes célèbres :
Tristan d'Acunha, capitaine portugais, fut envoyé, en 1506, par le roi Emmanuel dans l'Inde, au secours de François d'Almeida ; visita Madagascar, découvrit les îles qui ont gardé son nom ; transporta dans l'Inde en 1508 le vice-roi Albuquerque, et se signala dans cette contrée par son courage. Il fut, en 1514, ambassadeur à Rome.

Don Ant. Osorio d'Acunha, évêque de Zamora sous Ferdinand le Catholique, entra dans la Sainte-Ligue qui disputait le trône à Charles-Quint et soutenait les droits de Jeanne la Folle, forma un régiment de prêtres et combattit à leur tête avec acharnement. Après la défaite du chef de la ligue, Jean de Padilla (1522), il fut pris et mis à mort par ordre de Charles-Quint.

Fernand d'Acunha, né à Madrid, mort en 1580, se distingua à la cour de Charles-Quint comme militaire et comme poète. Il traduisit avec succès le Chevalier délibéré, d'Olivier de La Marche.

Christophe d'Acunha, missionnaire espagnol de la Société de Jésus, parcourut le Pérou et le Chili, et publia, à son retour, en 1641, une Relation de la découverte de la rivière des Amazones.

Don Rodrigue d'Acunha, archevêque de Lisbonne, fut un des chefs de la conspiration qui arracha le Portugal à l'Espagne et plaça le duc de Bragance sur le trône (1640). Il prêta au nouveau roi serment de fidélité au nom du clergé et fut provisoirement chargé du gouvernement.

Don Alph. Carillo d'Acunha, archevêque de Tolède, ministre de Henri IV de Castille. Disgracié pour s'être vendu au roi d'Aragon, il s'arma contre son souverain, lui suscita plusieurs compétiteurs, et lui livra, sous les murs de Medina-del-Campo, une bataille dont le succès resta incertain (1467). Il contribua puissamment à faire placer sur le trône Isabelle, sœur de Henri, et devint tout-puissant à l'avénement de cette princesse. Mais bientôt, jaloux du crédit du cardinal Mendoza, il se révolta de nouveau. Il fut enfin forcé de se soumettre en 1478. Isabelle lui fit grâce ; mais il dut rendre ses forteresses. Il se retira dans un monastère, où il mourut en 1482.