Dictionnaire universel d’histoire et de géographie Bouillet Chassang/Adélaïde

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ADÉLAÏDE, reine et impératrice, était fille de Rodolphe II, roi de Bourgogne, qui disputait le trône d’Italie à Hugues, comte de Provence. Elle épousa Lothaire, fils de Hugues (947), qui fut dès lors reconnu roi, et elle devint ainsi le gage de la paix. Après la mort de Lothaire, Bérenger II, qui avait usurpé le trône d'Italie, voulut lui faire épouser son fils Adalbert, et, pour l'y contraindre, il l'enferma dans une tour. Elle fut délivrée par Alberto Azzo, prince de Canossa, puis en 951 offrit sa main à Othon de Saxe, à qui elle apporta des droits sur la couronne d'Italie. Régente pendant la minorité d'Othon III, son petit-fils, elle gouverna avec une grande sagesse (983-93). Elle mourut en 999, en odeur de sainteté. On l'honore le 16 déc. Épouse ou aïeule de trois souverains, cette princesse avait été surnommée la Mère des royaumes. — Une autre Ste Adélaïde, fille de Mengendose, comte de Gueldre, abbesse de Notre-Dame, à Cologne, morte en 1015, est hon. le 5 février.

Le nom d'Adélaïde a encore été porté par plusieurs princesses françaises, dont une épousa Louis le Bègue, et fut mère de Charles le Simple ; — une 2e épousa Hugues Capet, et fut mère du roi Robert ; — une 3e, qu'on nomme aussi Alix de Savoie, épousa Louis le Gros, et se remaria après la mort de ce prince au connétable Matthieu de Montmorency.

Sous le nom de Mme Adélaïde, on connaît :

1° La fille aînée de Louis XV, tante de Louis XVI, née en 1732 : elle quitta la France en 1791, pour se soustraire aux événements de la Révolution, se retira d'abord à Rome, puis à Naples, et mourut à Trieste en 1800 ;

2° la fille de Philippe d'Orléans, sœur cadette du roi Louis-Philippe, dont elle fut constamment l'amie dévouée, née en 1777, morte en 1847. Elle fut élevée avec son frère par Mme de Genlis dans des idées philosophiques, n'émigra que quand elle y fut forcée, contribua, sous la Restauration, à rallier autour de son frère les hommes les plus distingués du parti libéral, et, en 1830, à le décider à accepter la couronne. Femme de tête, elle exerçait un grand ascendant sur l'esprit de Louis-Philippe : on la surnommait son Égérie. Elle laissa une grande fortune, qu'elle légua à ses neveux.