Discussion Auteur:Renée Vivien

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Livres en ligne[modifier]

À faire[modifier]


  1. Relever différences entre édition 1902 et édition 1909

Liens externes[modifier]

  • Cendres et poussières (1902) [1]
  • A l’heure des mains jointes (1906) [2]


Fragment 1[modifier]


Roses du soir

Des roses sur la mer, des roses dans le soir,
Et toi qui viens de loin, les mains lourdes de roses !
J'aspire ta beauté. Le couchant fait pleuvoir
Ses fines cendres d'or et ses poussières roses…

Des roses sur la mer, des roses dans le soir.

Un songe évocateur tient mes paupières closes.
J'attends, ne sachant trop ce que j'attends en vain,
Devant la mer pareille aux boucliers d'airain,
Et te voici venue en m'apportant des roses…

Ô roses dans le ciel et le soir ! Ô mes roses !

Source

Fragment 2[modifier]



« La plus belle courtisane de l’Hellas, Polyarchis à la chevelure désirable, franchit un jour le seuil de sa maison, où nulle main fervente n’avait suspendu les couronnes amoureuses. Ayant acquis, par la beauté lumineuse de son corps, de grandes richesses, Polyarchis voulait offrir à l’Aphrodite qui l’avait favorisée (une statue digne de ses largesses).
Kallô pâlit, elle allait tenter l’effort unique, dans lequel se concentrent toute la fièvre et tout le désir d’une existence humaine. Elle comprit que ce labeur demandait la force entière d’une jeunesse. La gloire de cette statue achevée ne laisserait plus après elle que l’oubli dans la Mort. Il lui faudrait éterniser le songe fuyant de la Beauté entrevue, de la Beauté perfide et cruelle. Elle contempla les lèvres sinueuses et le périlleux regard de la courtisane. Cette femme incarnait les ruses de l’Incertaine Déesse. Son corps, d’une souplesse énigmatique, semblait se dérober éternellement à l’étreinte sincère. Son sourire était à la fois une promesse et un mensonge.
Polyarchis interpréta le silence de l’Artiste. D’un geste solennel, elle surgit nue, de ses blancs voiles dépouillés, nue et pareille à la Déesse surgissant de l’écume. Kallô modela la Forme Divine d’après le beau corps mortel de la Prêtresse. Mais elle sentait que la statue absorbait peu à peu sa vie fébrile et que l’œuvre était faite du sang de ses veines…
En un jour l’Image d’Aphrodite à la chevelure d’or fut achevée. L’ivoire des membres luisait pâlement et les métalliques reflets des pesants cheveux étincelaient dans l’ombre. Les béryls des prunelles chatoyaient ainsi que des vagues immobiles. La Femme Divine s’offrait et s’éloignait à la fois, en une attitude de fuite et de langueur. Les bras s’abandonnaient, lassés d’étreintes. Les lèvres étaient amères de baisers et brûlées par le sel des larmes bues. Et la chair de marbre, la chair froide et frémissante, appelait impérieusement tous les désirs épars dans l’Univers.
Kallô, devant l’œuvre accomplie, ne ressentit point la tristesse du songe incarné, c’est-à-dire amoindri et rabaissé de l’Infini à la Matière. Elle n’éprouva pas le calme d’une voyageuse devant le seuil de sa maison… Son Destin était consommé. L’existence devenait vaine, puisque le But Unique était atteint.
Elle versa dans une coupe ciselée par ses mains laborieuses un poison oriental, et loua les déesses de cette belle et heureuse mort accordée ainsi qu’une suprême faveur. Puis, ayant bu, elle expira. »

Et la strophe :

« Et, les regards levés vers la Déesse nue,
La vierge est morte, ayant accompli son désir,
Car les penseurs brûlés de la fièvre inconnue
Qui réclament le Songe impossible à saisir
Meurent, les yeux levés vers la Déesse nue. »

Source

Éditions en ligne[modifier]

Gallica : Vivien, Renée (1877-1909) (17)

À l’heure des mains jointes - 1906 Gallica(t), Google(US) = Internet Archive(g)

L’Album de Sylvestre - 1908 Gallica(t), Google(US)

Brumes de fjords - 1902 Gallica(t), Internet Archive, Google(US)

Cendres et Poussières - 1902 Gallica, Google(US) = Internet Archive(g)

Chansons pour mon ombre, par Pauline M. Tarn - 1907 Gallica(t), Google(US)

Le Christ, Aphrodite et M. Pépin - 1907 Gallica(t), Google(US)

La Dame à la louve - 1904 Gallica(t), Google(US), Google(US), Google(US)

Du vert au violet - 1903 Gallica(t), Google(US), Google(US)

Études et Préludes - 1901 Gallica(t)

Évocations - 1903 Gallica, Google(US)

Flambeaux éteints - 1907 Gallica(t)

Les Kitharèdes, trad. - 1904 Internet Archive, Google(US) = Internet Archive(g)

Poèmes - 1909 Gallica(t) (vide : 162-163, 166-167, 170-171, 174-175)

Poèmes en prose - s.d. (1905-1915) Gallica(t) (vide entre p. 162 et )

Sapho, trad. - 1903 Google(US) = Internet Archive(g) (manque : p. 139)

Sillages - 1908 Google(US) - 1921, nouv. éd. Gallica

Une femme m’apparut… - 1904 Gallica(t) - 1905, nouv. éd. Internet Archive (manque : pp. 169-), Google(US)

Le Vent des vaisseaux - 1921 Gallica(t)

La Vénus des aveugles - 1904 Gallica(t) Google(US)

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