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Encyclopédie méthodique/Amusements/Air

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AIR. L'air est une matière fluide et transparente, composée de parties élastiques, infiniment souples & déliées, répandues dans l'intérieur & sur la surface de la terre. Cet élément est beaucoup plus léger que l’eau, ne contenant sans doute que très-peu de matière, sous un volume fort étendu : il est transparent malgré son épaisseur, parce que toutes ces parties, qui sont dans un mouvement continuel, lui procurent la faculté de donner, accès de íous côtés aux rayons de lumière qui émanent des corps lumineux.

L’air se condense ou se resserre lorsque ces parties, sont renfermées dans un corps qui le presse & le réduit par là en un moindre volume[1]. Il se dilate au contraire aussitôt qu’on leve l’obstacle qui le tenoit ainsi renfermé, & cette dilatation se fait avec un effort d’autant plus grand, qu’il avoit été réduit en un moindre volume. Cette dilatation de l’air est cause qu’il reste constamment fluide ; s’il étoit compressible, sans être élastique, ses parties pouvant être extrêmement rapprochées formeroient un corps dur.

L’air est sans contredit le plus léger de tous les corps, si on en excepte le feu ; mais il n’en est pas moins-assujetti à la loi commune qui les oblige tous à tendre vers le centre de la terre[2].

Quelque fluide que soit l’air, il ne peut cependant pénétrer certains corps au travers desquels l’eau passe facilement. Il ne passe point au travers du papier & de quelqu’autres matières propres à filtrer l’eau, sans doute parce que ces parties sont d’une figure fort différente, ou qu’elles sont peut-être plus grossières & moins subtiles que l’eau.

C’est par le moyen de l’air que le bruit parvient jusqu’à nos oreilles. L’agitation ou le choc des corps étrangers occasionne dans l’air un mouvement de vibration semblable en quelque sorte aux ondulations que l’on voit se former dans une eau tranquille, lorsqu’on y jette une pierre : si l’oreille est éloignée du corps sonore, le bruit se fait entendre avec moins de force, ces vibrations ayant alors plus d’étendue à raison de l’éloignement où elles sont du centre de leur mouvement : c’est aussi par cette même cause que le bruit est plus ou moins de temps à parvenir jusqu’à nous.

Si les vibrations de l’air sont promptes & vives, elles produisent un son clair & aigu ; si elles sont peu fréquentes dans un même espace de temps, c’est, au contraire un son grave : d’où il suit que la différente longueur, ou le degré de tension de tous les corps sonores, font varier leurs sons en formant tous les tons par la différence des vibrations, l’air étant alors différemment modifié. Les autres propriétés de l’air appartiennent entièrement à la physique expérimentale/ & ne sont pas nécessaires pour l’intelligence des récréations qui suivent.

De la machine Pneumatique.

La machine pneumatique [figure première, planche cinquième Amusemens de physique] est composée d’un corps de pompe A, dont l’ouverture jusqu’en B, a environ deux pouces de diamètre ; la partie supérieure C est percée d’un trou d’un quart de pouce de diamètre, & elle se termine au-dessus de la platine D sur laquelle elle est soudée[3] ; cette partie excédente est taraudéè pour pouvoir y visser les différentes pièces avec lesquelles on veut faire le vuide. La partie C est garnie d’un robinet, fermant très-exactement ; ce robinet est percé de deux trous, dont, l’un qui le traverse se trouve dans la direction du corps de pompe, & l’autre communique à un trou fait au centre & sur la longueur du robinet ; le piston H est ajusté sur une branche de fer I, dont l’extrémité inférieure I, est terminée en forme d’étrier, afin de pouvoir l’abaisser avec le pied : une autre branche M ajustée sur celle I, & recourbée en montant, est terminée par une main N qui sert à relever le piston. Le tout est supporté sur un bâtis de bois triangulaire, comme le désigne cette figure.

Lorsqu’on veut faire le vuide d’un récipient, on couvre la platine D avec un cuir mouillé & percé à son centre ; on pose au-dessus le récipient G, & le robinet etant dans une position convenable, on abaisse le piston avec le pied ; on tourne ensuite le robinet un quart de tour[4], afin que la seconde ouverture se trouvant placée vers la partie A du corps de pompe, on puisse, en remontant le piston, faire échapper en dehors l’air qui a été pompé & qui se trouve dans la partie A. On remet ensuite le robinet dans sa première direction ; on pompe de nouveau ; & ainsi de suite, jusqu’à ce que par la résistance du piston, on juge que le vuide est bien fait.

Soulever un poids considérable pour la raréfaction de l’air[5].

A (figure deuxième, planche cinquième, amusemens de physique) est un globe de cuivre creux, de trois à quatre pouces de diamètre surmonté d’un cylindre de cuivre B qui a la forme d’un étui dont la partie C est le couvercle. La partie de la gorge D. de cet étui, sur laquelle appuie le couvercle, est garnie d’un cercle de cuir qu’on mouille, lorsqu’on fait cette expérience ; le couvercle C de cet étui est garni en dedans d’une peau fort mince, & il entre bien juste & avec un peu de frottement dans la gorge de cet étui. La pièce E est un anneau pour le soutenir : F est un robinet qui sert à empêcher l’entrée de l’air extérieur lorsqu’on a fait le vuide ; à cet effet, il y a une virolle vers G qui entré à vis dans l'ouverture du récipient de la machine pneumatique. H est un autre anneau ou anse mobile, auquel on suspend le poids I, lorsqu’on a fait le vuide.

Si ayant fait le vuide dans cet instrument, on le tient par l'anneau E, & qu’on y suspende le poids H (qui peut être plus ou moins fort, eu égard à sa capacité intérieure, ou suivant le degré de raréfaction de l’air), ce poids restera suspendu ; le couvercle de cet étui ne pourra s’élever, si le poids de l'air extérieur fait pour y entrer un effort plus puissant que ce poids. Mais si pour vaincre cette résistance, on ajoute un poids suffisamment pesant, cet étui s’ouvrira aussi-tôt, & l’air extérieur y entrant avec violence, occasionnera un bruit assez considérable.

Nota : Pour éviter la dépense, on peut faire tourner cette pièce d’un bois fort dur, & y adapter un robinet de cuivre qui entrant à vis dans la partie inférieure du globe A, fe serme bien exactement.

Jet d’eau formé par la raréfaction de l’air.

Cimentez au-goulot d’une petite bouteille de verre, blanc A (fig. 3, pl. 5, Amusemens de physique) un tuyau B de même matière, qui se termine en pointe très-fine du côté C, & que de son autre extrémité D, il touche presque le fonds de cette bouteille. Emplissez cette bouteille jusqu’à moitié (1)[6], & placez-la sous le récipient de la machine pneumatique.

Aussi-tôt qu’on pompera l’air du récipient, celui qui occupe une partie de la bouteille, le raréfiera pour le mettre en équilibre avec celui qui est resté dans le’récipient, & pressant conséquemment sur la surface de l'eau, il la forcera de sortir avec rapidité par l'orifice extérieur du tuyau de verre B, cette eau en sortant formera un jet d’eau qui s’élèvera d’autant plus,


qu’il trouvera moins de résistance dans la capacité du récipient (2)[7].

Nota. Cet amusement peut s’appliquer à faire une expérience fort curieuse sur la raréfaction de l'air. En employant au-lieu de la bouteille ci-dessus, un vase ou un tube de verre fort long & cylindrique en dehors duquel on appliqueroit sur sa longueur une bande de papier divisée en un assez grand nombre de parties, (par exemple 300.) on empliroit ce cylindre d’eau jusqu’à un certain degré ; & comparant la différence de la hauteur de l'eau, après avoir, fait le vuide le plus parfait, on pourroit connoître de combien son volume a été raréfié, ou sa densité diminuée. C’est au physicien à décider si cette expérience, est aussi, exacte que celle qui se fait en introduisant un baromètre dans le vuide.

Jet d’eau formé par la compression de l’air.

Faites faire un vase de cuivre A, ou de fort fer blanc bien, soudé (figure quatrième, planche cinquième, Amusemens de physique) d’une grandeur à contenir environ deux pintes d’eau, & l’en : remplissez jusqu’aux deux tiers environ de sa capacité ; ajustez-y un tuyau B de même matière dont l’extrémité inférieure qui doit être ouverte, ne touché pas précisément le fonds de ce vase. Que la partie supérieure qui excède le vase, soi garnie d’un robinet D qui entre à vis dans ce vase, de manière à le fermer bien exactement ; qu’on puisse en outre y adapter un ajutage E percé d’un trou, ou de plusieurs trous de très-petit diamètre.

Ayez de plus une petite pompe foulante (figure cinquième, même planche) avec laquelle vous puissiez y faire entrer avec force, & à diverses reprises, beaucoup d’air ; & afin qu’à chaque reprise vous puissiez y introduire de l’air, sans que celui qui est entré en puisse sortir, ajustez une soupape en dehors & à l'extrémité A de cette pompe, & vers celle B du piston ; ménagez aussi un trou N vers le haut C de la pompe, pour y introduire à chaque fois le nouvel air qu’on doit faire entrer à force dans ce vase ; que l’extrémité de cette pompe ferme exactement l'orifice de ce tuyau.

Si, au moyen de cette pompe, on introduit à plusieurs reprises de l’air dans ce vase, & qu’ayant fermé le robinet D, (figure quatrième) on y visse l’ajustage E, l’air qui a été comprimé pressera avec force sur l'eau, & la fera sortir de ce vase avec assez de violence, pour s’élever jusqu’à la hauteur de vingt-cinq à-trente pieds ; si la compression a été considérable, ce jet baissera peu à peu, c’est-à-dire, à mesure que l’air comprimé s’approchera plus de sa densité naturelle.

Fontaine de Héron.

Faites deux cylindres ou réservoirs de fer-blanc A & B, [fig. 8, pl. 5, Amusemens de physique] de six pouces de diamètre, sur quatre pouces de hauteur, & qui soient exactement soudés de tous côtés ; que celui A soit garni du rebord C d’un pouce & demi de hauteur, & qu’il forme par ce moyen une espèce de bassin : soudez un, petit tuyau D au centre de ce bassin, qui aille jusqu’à « une ligné du fond intérieur du cylindre A ; donnez-lui un demi-pouce de diamètre, & ajustez-y : un ajustage E » dont le trou soit fort petit, & qu’il éntre exactement dans le tuyaU D ; que xet ajustage soit garni d’un petit robi— net F j.PQu’rdonner issue : à Teau renfermée daris lë cylindre A. y Joignez ces deux réservoirs par deux tuyaux. G fe ; H de quatre à cinq lignes de diamètre, & ouverts, des deux extrémités ;’.en observant qu’ils doivent.être soudés aux endroits òù ils y-entrent, 8c quén Outre celui H doit descen— dre d’un côté jusqu’à une ligne du.fond infé— ; rieur du réservoir B, & être élevé jusqu’au-’dessus’du fond supérieur du réservoir. A sur le— : quel il/doit être soudé & ouvert dir côté d’u bassin C : celui G doit être prolongé jusqu’à une ligne du fond supérieur du réservoir A. Ayant ôté.Tajustage, sil’on verse par le tuyau D une quantité d’eau suffisantepour remplir les :’deux tiers du. réservoir A, Sc, qu’ayant remis cet ajustage.&..fermé le robinet, on remplisse « d’eau le bassinC ; cette, eau s’écoulant par lé tuyau H, entrera dans le réservoir B* : & comme elle est plus pesante que l’air contenu dans ce même réservoir, elle le comprimera, & cette. compressionfe communiquantpaf le’•tuyau G à l’air que » contient le réservoir A, il presser^ — sur Teau de ce même.réservoir, & la forcera de sortir avec assez de violence par TajustageB aussi-tôt qu’on aura ouvert ce robinet ; ce « qui aura lieu jusqu’à ce que k plus grande partie de Teau contenue dans de réservoir, en soit sor— tie [i]y attendu que cette même eau retom— bant dans le bassin C, coulera aussi-tôt dans le. réservoir B, fe entretiendra par ce moyen cette pression. Nota. II faut réserver un petit tuyau fur îe côté, de chacun de, ces réservoirs, afin qu’en les /débouchant, on puisse faire écouler Teau qui y est restée, Sc éviter par-là que cette piècè ne’; sfe rouille en dedans.-, (i) SiIeréservoirB estpluspéritque celuiA, l’eau. fprrir ? rentièrementde ee dernier,’F- ;. /’._’/' ;’ » « ;,’.//’;’ » fir., , -’. :) : Eolipylëlanfcht unjet defeu,. Ayez un vase de cuivre où de fort fer-bknc 2— AB, [fig. G, pi. fi, Amufemensde physiqueJ — dè/telle forme que vous jugerez convenable/ auquel soit ajusté.un couvercle C de même mé—’tal, & percé d’un trou póur— laisser palier le/ col d’un éolipylë D de forme recourbée, comme, « : Tindique-eètte figure : faites-y —entrer, a » vis Ta— justage Ë qui doit être percé d’un trou extrê-, mement.fin, fe ajustez^y un petit robinet, de/ cuivre, qui ferme.bien exactement ; yeifei-y’un peu d’esprit-de-vin, & ayant rempli le vase —. —’AB d’eau bouillante, couvrez-lë., ;.._ La chaleur de Teau venantà raréfier l’air con— tenu dans —cet éolipylë, ;, -11pressera avec vio-, lencë fur Tesprit-devin qui eu occupe k. partie i inférieUrë/G, & Tóbligérade sortir, avec ra— pidité par Ie petit trou fait à. TajustageE ; Sc.G. on le laisse s’échauffer avant..d’ouvrir le « robi— net, fe ; qu’on présente au jet qui s’élancera, Ia flamme d’une bougie, le feu y prendra, cë qui. féra assez, agréable à voir, fe durera d’autant. » plus « y que le trou fait à Tajustagese trouvera/ fort petit,./’)’s :, /, Si » aulieu d’adapter à cetteséolipyle un.ajus-/ sage percé d’un seultrou, on y’place quelques, autres pièces d’ajustagejjrépáïëês & váriéés-avec. fart ;, on pourra.seprocurer un spectacleplus amu— sant, en répandant avec un tamis de k limaille, d’acier fur les jets du feu qui s’élanceront alors’de toute part ;  ; Se ils. imiteront très-biën Teffet i Se le brillant des. feux d’artifice.’.Nota. II faut, pour cet amusement, faire.cons- »… truire un. éolipylë d’une capacité suffisantepour : fournir à une auffigrandequantité d’ouvertures/. qu’il faut néanmoins ménager fort petites [2] ;. fans quoi cet effet n’auroit plus lieu, attendu ; le peu de résistance qu’opposeroient à la dila- « : ration de l’air, les ouvertures qui laifleroierit— échapper i’esprit-de-yin trop-promptement. / Câlinesà vent. Les cannes à vent sont des espèces de bâtons/ percés dans toute leur longueurd’un trou de trois à quatre lignes de diamètre ; on insère d’un côté de petites flèches de deux pouces delongueur, garnies d’un..petit morceau de peau de, même — diamètre que ce trou ; & en soufflant tout-à —^ coup & assezfortement dans cette canne, ; elles peuvent être lancées jusqu’à cinquante.pas ; on ; jette aussifort loin avec cet instrument, des pois :’.' (i) II suffitqu’il y puisseentrerune petiteaiguille. 1’/-. secs, ou de petites boules de terre-glaise, avec lesquelles on peut même tuer des oiseaux.

Fusil à vent.

AB [fig. 7, pl. 5, Amusemens de physique] est un canon de fer fort léger d’environ trois pieds de long, & perçé dans toute sa longueur d’un trou de quatre lignes de diamètre ; ce canon s’ajuste à vis dans la crosse C ; cette crosse est de cuivre, creuse & parfaitement soudée ; dans son intérieur, & vers l'endroit D, est une soupape de métal, couverte de peau, & qui s’applique bien exactement au moyen d’un ressort, afin que l’air qui doit être enfermé dans cette crosse n’en puisse sortir. E est une espèce de batterie semblable à celle d’un fusil ordinaire, dont le chien étant lâché par la détente, pousse vers cette soupape, une petite tringle de fer qui se retire aussi-tôt d’elle-même ; au moyen de cette construction il ne peut s’échapper à chaque fois qu’une partie de l’air renfermé dans cette crosse.

AB [fig. o, )mêmepi."] est uneporivpë foulante, composéed’un tuyau.de fer-d’un, pied & demi de long, dans lèqu’el coule un, piston tra-’ verse à-son extrémité, par une tringle DE qui ’ ; sert à le .tenir avec leS-deux mains, pour le pousser avec promptitude lorsqu’on a appliqué Textrérhité B ;de ce tuyau, dans Touverture de k . crosse Cy ce tuyau elt percé vers Ay afinqu’il puifie y entrer : dé. nouvel air à chaque coup " de . piston. Lorsque cette/arme est bien faite, huit à dix coups de pistonfont suffisanspour, y comprimer fortement l’air.

Lorsquon ; a fortement chargé d’air’ k crosse de ce ..fusil, & qu’on y, a ajusté son canon, si on y fait couler.une balle de calibre,& qu’on appuie sur-la détente G,d’air comprimé qui fait. • effort pour sortir, trouvant une issue par le ca- ; non, chassela balle avec une violence capable de percer à, trente, pas une planche d’une épaisseur médiocre 5 8c comme il he s’échappe qu’une ’• :partie de l’air-renfermé dans la crosse, on peut-’ réitérer’ cette expérience fans y introduire de nouyelair. Mais à chaque coup jl’air étant moins comprimé, àgit avec "moinsde violence, quoiqu’ordinairement le troisième coup perce à vingt-cinq/ pas -une planche d’un demi-pouce d’épaisseur.

L’air en s’éehappant-ne produit aucune explosion, "maisfeulement ùn souffleviolent.qu’on entend .à peine a . trente pu -quarantepas, lorsque Texpériençe.se.fait en. plein air.

Nota. Ces sortes d’armes ne font que des inftrumens de curiosité propres à mettre dans des cabinets. II seroit.dangereux de laisserla liberté .’de s’en servir à d’autres usages qu’à-des expé-


riences ; du reste, elles n’ont point la force d’une arme à feu, & il est difficile que, leurs soupa- pes puissentcontenir lòng-tems l’air qui y a été comprimé.

Lorsqu’on y Introduit du menu plomb, il faut . y introduire auparavant un peu de "papier, afin queice plomb n’entre pas dans le réservoir.

Dragon Volant.

Un amusement fort divertissant est de cónf- ; trusté,un--cerf-yoknt de quatre à. cinq pieds de ; hauteur [fig. Il,pl. y .,, Amufemensdephysique], & après Tavoir enlevé assez haut, d’attacher à k ficelle qui le retient, un dragon volant Ay suspendu’, comme le désigne -cette figure : : ce ; ; dragon doit être fait d’une toile légère, peinte . des deux côtés, & il faut, après Tàvóir découpé, suivant la forme qu’on lui a/donnée’, coudre sur tous les contours de’ cette découpure de pe- :~ sites baguettes d’osier fort légères. On, pëut le ; rendre encore plus naturel en le construisantde manière, que fés aîles ;soient mobiles,. fe.puis- ; sent être agitées par le vent- : Tayárit-doncfùf - pendu à k ficelle du Perf-volant, òn en lâchera encore une quantitésuffisante pour élever à : son ;, tour-çe dragon., à unehauteur.où il puisseêtre apperçu d’assezloin. Ceux dont la. position : ne les. mettra pas à portée de voir ce : cerf-volant, & qui 11apourront àpperceyoir que ce dragon, seront étrangement surpris.

Imitation du tonnerre par l’ébranlement de l'air.

Ayez un fort châssis de bois d’environ deux pieds & demi’de Iong, fur ;.un pied & demi : de large,. aux bords duquel vous attacherez Sc collerez solidement une : peau de parchemin "bien tendue, assez épaisse, & de même grandeur./, que ce’châssis ; mouillez-k avant de l’appliquei/. afin que fa .tension en soit plus forte.

Lorsqu’ayantsuspendu ce châssis, vous Tagi-, terez ou frapperez dessus plus ou moins fort avec le ; poing, Tébranlement qu’il causera dans . Tait environnantj sera exactement semblableau / bruit du tonnerre, qui gronde.

Nota. Pour imiter, dans les spectacles Téclat du tonnerre lorsqu’il- tombe, on suspendentre deux cordes élevées verticalement uné certaine, quantité de douves de tonneaux éloignées les unës des autres.d’un.demi-pied., & enfilées de mêmê ; que les lattes qui servent à former/les jalousiesqu’on met aux fenêtres des appartemens : & on les laissetout-à -coup tomber les unes.fur les autres, en lâchant subitement les deux cor-’ des qui les -retiennent suspendues,-fe qui doi-s ; vent servir à les relever pour reproduire ceteffet.
Imitation de la pluie & de la grêle par l'ébranlement de l'air.

Découpez sur du fort carton une vingtaine de cercles de quatre à cinq pouces, de diamètre , fe coupez-les tous,depuis leur circonférence, jusqu’à leur centre j [voye^fig, IO, pi. y, Amufemens de physique]. ; percez-les d’un trou d’un.’ pouce de diamètre, joignez-les ensembleen-ap--. pliquânt & collant le côté coupé. C du cercle , A ? au-côté coupé D de.celuiB, fe ainsi de fuite, jusqu’à ce que tous cesscerclesne forment qu’unefeule pièce , qui étantallongée, prendra . la -figure d’une vis ; étant bien secs, faites etìtrer par tous leurs trous une tringle de bois arrondie qui les enfile tous, & disposez-lés de riianière qu’ils fe. trouvent distans les uns des autres de trois à quatre ’..pouces ; assujettissez-, les fur cette tringle avec de la. colle-forte, f & , couvrez-les ensuite sor toute leur longueur, -Sc par unë de leurs extrémités avec un triple papier bien, collé 8ehumecté , afin qu’il se : tende tei-memënt/’sur sces cercles. L’ayant laissé bien sécher ,/introdulsez-y par l’autre extrémité/en-/ .yiron- unë livre de/petit /plomb , c’est-à -dire -, pluso urnoinsy suivantkgrandeur de cette piècé, : & fermez ensuite d’un triple papier cette mêmè :extréririté, . ; ’/' :, //"/, - . : Lorsquele plomb se trouvera pkcë/à une des : -extrémités de ce tuyau , Sc qu’il fera dans Urie position horisontale, si ;on Télève doucement Sc insensiblementdu côté où se -trouve le plomb,-il. coulera peu-à -peu jusqu’à :Tautrè, bout ,. en suivant tout le chemin formé entre cés cercles, Se en-frappant contre le. papier tendu qui les couvre, ce qui imitera fort bien le ; bruis d’une grande pluie ; fi on élève ce tuyau plus -promptement, ëe bruit deviendra beaucoup plus fort, Sc imitera celui de la grêlé : cet effetfe répétera de même en élevant, erifuite ce. tuyau .par son autre extrémité. s Des porte-voix._ y - Faites faire un tuyau-de=fer-blaricde trois/à quatre ; pieds de long, dont Tembouçhure. soit ovale, afin d’y poserla’ bouche plus exactement. Se que vers l’autre extrémité, il aille en s’éh. :~ gissaritj commë une trompette.. •’...’.-- . Si on y applique la bouche, & qu’on parle fortement & promptement, on pourra être en-- tendu, à une f rès-grande distance du côté vers lequel .sera tourné le porte^voix„ ce qui provient fans doute de ce que le son de là voix qui-’se porte & s’étend ordinairementdans l’air de tous côtés, se trouve resserré & conduit vers .un même endroit : cet instrumentest.très-commode, particulièrementfur mer pour fe parler cf.’unvaisseau à l’autre, fans s’aborder. ./. Construiredeuxfiguresplacéesaux deux cotés d’uite) fialle ; dont Ifine-répèteu i’oreillefd’unepersonne -. cequ’on,auraprpnoncéfortbas à loreille.del’autre figure, & fans qu’aucunsde-ceuxquifont dans la fialle puissentrien entendre. - . . Ayez deux têtes ou bustes de f carton posés fur leurs :piédestaux, Sc placez-les dans une salle éloignées,l’une de l’autre de telle distance que, vous jugerez convenable. Conduisez un tuyau’ de fer-blanc d’un pouce de diamètre , qui commençant à Toreille d’une de sces.figures ;, descende le long du piédestal sur lequel elle est placée, traverse ; ensuite le plancher ou la cloi^/ son contre laquelle il ’est-appuyé, & soit conduit de la même manière jusqu’à lá bouche deí l’autre figure-[i] /que ce tuyau soit un peii évasé vers ces deux extrémités. -." ;’ " ’// . ’ Observez que dans-toutes les’ circonstances,où : vous serez obligé de couderies tuyaux , que/ce. soit à angle droit, & que les endroits A & B/ [fig. iy, pi. Iy, Amufemensdé physique]. , oss chaque partie se joint, soient couverts d’une lamé de fër-blane inclinée.à quarànte-çinq défi grés réciproquement aux/deux fuyaUxqùife joi- :. gnent, afin que k voix qui part du point C soit directement réfléchied’un tuyau à ;l’autre., ; fe que lë. son parvienne,píus nettement à Toreille. ; - Lorsqu’on appliquerah -bouche, Bcqu’on parlera doucement à Toreille d’une de. ces figures3 lâ personne qui aura Toreille appliquée a k bouche de. l’autre, entendra : très-distirictemetìtles mots que Tpn ’prononceray : & si la figure.qui. - répète ce qu’on a dit,, avoit ún tuyau disposé de même, qui répondit,à k bouche de l’autre j ces deux personnes pourroient "s’entretenir-réciproquement. /

./

Nota. On peut,/par ce même moyen, disposer, fur une table urie tête quiréponde aux questions qui lui seroient faites ; ën construisantdes tuyaux, semblablementdisposés, qu’on Conduiroitie long d’un.des pieds de la tabley’& de-là dans unë chambre voisine où feroit k personne qui lui feroit rendre k réponse, on dúroitídors à une personne de faire fa questionen parlant tous bas à Toreille de la figure, & qu’elle lui répondra furie champ à. haute voix ; ce qufpàroîtra d’autant plus, extraordinaire, que la voix qui sortira par k bouche de cette tête, rend Tin.son différrent de k voix ordinaire. Quelques.auteurs assurent qu’Albert le Grand avôit .-trouvélé moyen de construire, une/tête qui parloít j & à les entendre .^ ce toit. par le . (í) Ge tuyau ne doitpas s’appervoir,& il doitêtre appuyéfurlespace-intérieurde cette tête qui répond àfa bouche. - ... "-.- " . ’

moyen- moyen d’une méchanique fort ingénieuse. Il est .plus vraisemblablede supposer qu’il se servoit . d’un moyen tel que-celui-ci. On a vu :, .11y a quelques années/un homme qui faisoit voir un Bacchus de grandeur naturelle, assisfur un ton- . nèáu/il ;sembloitprononcer toutes les lettres de Talphabet, & meme quelques mots : uri enfant renfermé dans ce tonneau, qu’on avòit accoutumé à prononcer les lettres de Talphabetd’une manière étrange, occasionnoittout ce prestige,

& plusieursdes spectateurs sortoient fermement

persuadésque c’etoit un automate ’ qui parloir : tant il est-yrai qu’il est des personnes qui préfèrent Terreur qui les séduit, au-léger embarras d’examiner si ce qu’on leur, annonce, est possible ou non. .. ’ .i Singulier-effetdeslarmes de verre ; Lorsque le verre est en fusion, on en prend uné’ petite partie avec une tringle de fer, & on la laisse-tomberdans de Teau.froide, ôù elle prend la_figure d’une larme ( figureseizième,’ planche quinzième,Amufemensdephysique). - Lorsque cettë larme est’tombée dans Teau, fa froideur en a resserréd’abord toutes les parties extérieures, pendant que le milieu de fa masse étoit encore fondu, 8c coiitenoit un petit volume d’air extrêmementdilaté ; les parties extérieures de cette larme n’ayant pu se rapprocher davantage lors du refroidissementdes partiesintérieu-

res , elle est nécessairementrestée remplie, de

pores vers.soncentre, & l’air qui y étoit contenu a . conservéfa raréfaction ;. d’où il arriye que fi Ton cassela queue A de cette larme, on découvre alors quelques-unsde .cespores,dans lesquelsl’air extérieur, à Teffort duquel elle ne "peutcéder, entre avec assez de violence pour la briser en’ mille morceaux, & la jréduire en poussière. . Nota. Si on cassecette larme dans Tobscurité, on voit, au moment qu’elle éclate, une lumière qui ne peut être que Teffet de lâ violence avec laquelle l’air s’y introduit ; on peut mettre cette larme fur une enclume 8c la frapper assezforte- , nient fur fa plus grande épaisseur B , fans la’ casser.Si on la fait rougir au feu, & qu’on la laisse refroidir doucement en. :la tenant près du feu, non-seulement elle n’éclatera pas en brisant fa queue, mais on pourra encorela casser sotis le marteau/- attendu que lors du refroidissement, l’air extérieur y est rentré. Hygromètreau moyenduquelonpeiit connoîtrefacilementles différentsdegrésde sécheresseou d’humidité de l’air. y -, Comrnele Thermomètresert à connoîtrelesdifférens degrés du froid & du chaud, 8cle Baromètre Ja pesanteur,de l’air, de mêmeTinstrument.qu’on Amufiemens desSciences. . nomme Hygromètresert à connoître les différens dégrés de sécheresse ou d’humidité de l’air. On fait de ces sortes d’instrumensen bien des manières, en y employantquelques-unesdes matières qui sont les plus susceptibles,de se rallonger ou de se raccourcirpendantces différentes températures, 8cparticulièrementavec les cordes, á boyaux .qui sont plus sensibles : la difficulté consisteà-les appliquer à une division qui puisse indiquer assez exactementTétat de l’air. Voici une nouvelle manière de les construire en leur donnant.la forme des baromètres à /cadransqui sont d’un usageactuel. AB {figureii :, plancheij, Amufemensde phy~ fique) est.un instrument ou hygromètre vu par derrière, & sor leqùèlsont ajustéeslés différentes pièces qui.le. composent. CD font deux petites poulies de cuivre d-un pouëe de diamètre, qui roulent trèsTaiséinentfurleitrs axes ; ces axes sont fixésfur la monture dé Thygromètre. E est Une petite vis d’un pas fort fin, &d’rin pouce & demi de long ; elle entre dans tin écroUfixé fur cette même monture , & elle porte une petite tête goudronnéepour la visser plus facilement. , Une corde à boyau de la grosseurd’une chanterelle de violon,, à la quelle on a suspenduun poids pendantquelquesjours , entre dansun trou qui traverse, entièrement cëtte-vis ; elle y est arrêtée en dessuspar .un noeud : de-là elle passe fur la poulie D „ "fur celle C, Se ëlle est.enfin attachée fur.la poulie F qui a cinq ou six lignes de diamètre. Cette poulie est fixéefur une autre. poulie’G d’un pouce de diamètre, Sc fur laquelle est attaché un petit poids-H ;.ce poidsn’est autre chose qu’un petit cylindre ou boîte de. cuivre mince, dans laquelle on infère"dupetit plomb, pour pouvoir donner une tensionlégère à cette, corde à boyau. Ces deux,pouliesG & F sont fixéesfur un axe asiëz fin qui passe librement à travers,un petit, canon de cuivre ajusté au centre du.cadran ( A., figure quatorzième, mêmeplanches (i). Cet axe porte une .aiguillequi y est fixéeà demeure,. & qui est égalementpesantedes deux côtés : elle sert à indiquer ies différensdégrésdu froid & de i’humidité, comme il fuit. Cet instrument.étantfini, il faut attendre que le temps soit au plus grand degré d’humidité., & le placer alors dans un temps humide ëri un. endroit qui en soit par lui-’même fort susceptible , après avoir disposé la petite vis de manière qu’on puisseégalement la faire avancer ou (i) Cette figurereprésentelas aceantérieurede cet hv^í-omètre. . ’. -• M. reculer dans fori écrou, afin . d’avoir la liberté d’alonger ensuite, ou de raccourcir la corde : on retirera cet instrumentde Tendroit où on Taura placé, & laissé un temps suffisant.pour que la •cordesoit bien imprégnée de Thumidité de l’air, .

Sc onmarquera furie cadranTendroit où se trouve alors placée l’aiguille : on mettra ensuite cet instrument dans un lieu bien aéré, (i) & on attendra que le temps soit bien sec (2) pour observer quelje partie de cercle du cadran A, figure 14,a parcouru l’aiguille, à commencer du point marqué lors de Thumidité la plus grande de l’air. Si elle a parcouru la plus grande partie de fa circonférence, on s’en tiendra, si Ton veut, à cette seule observation (3).,

Se on portera alors

- l’intervalle qu’on aura mesuréfur Tare de cerclé CD B qu’on divisera en soixante parties égales entrielles. On indiquera ensuite fut Tare de ce cercle -DB, trente dégrés, à commencer de D jusqu’en B, & sur l’autre arc B C trente autres degrés, à-commencer depuis B jusqu’en C : les trente premiers dégrés indiqueront ceux de sécheresse, & les autres ceux d’humidité, & le point D sera le terme moyen entre le.sec & Thumide : i’instrument sera alors fini.

Si la partie du cercle que l’aiguille aura parcouru pendant Tobservati.onci-dessus, excédoit ia circonférence entière du cercle, ou qu’elle en approchât trop, il faudroit.nécessairementdiminuer plus ou moins le diamètre de k poulie F,. figure 11,. attendu qu’il ne faiit pas que l’aiguille’ puisse achever la- révolution entière du cercle. Si au contraire cette révolution n’alloit pas au deux tiers , il faudroit mettre en.place.de la poulie F, une autre poulie, dont le diamètre fût plus grand, ou à défaut, rallonger k longueur de la corde en abaissantk poulie D un peu plus bas, Se en rabaissantà proportion le-noeud qui Ia>retient"fur la vis’E..

On ne peut cependantdisconvenir"qu’ilne puisse. arriver dans les premiers temps quelque petit /•’ dérangement à cet instrument ; mais rien n’est si facile que de ie régler au moyen de la vis E, fans qu’il soit jamais nécessaire de changer le diamètre des poulies.

Nota. il est aisé de voir que les vapeurs qui s’insinuent plus ou rnoins’ dans cette corde, Ta- ; (1) Cet instrumentdoit être pìaré dans un endroit susceptibledesimpressionsde i’air , & jamaisau soíeii qui ne manqueroirpasd’y causer du dérangement. (1) On pourra connoîtreque lc tempsestfort sec, lorsqu’ilrégneraun vent d’est,pendantquelquesjours, & que.lamachineélectriquefournira de belles étin-’

ceiies.

( ;")L’instrurrientferaplusparfait, sil’on répèreectte cbservadou-,afind’en faire ia comparaison. ’1

molissent fe la rendent plus susceptible d’étrë alongéepar une légère tension : si au lieu d’elles,. on se servoit d’un petit cordeau de chanvre bien tordu, ce seroit, tout le contraire ; Thumiditéle feroit raccourcir en le gonflantSc en augmentant, son diamètre.

Cet instrument peut assurémentindiquer avecexactitude de. quelle quantité, la/sécheresse ou Thumidité augmente d’un jour à l’autre : si on en construisoit deux en même temps, & d’après les mêmes dégrés.d’humidité &de sécheresse, iì. y a tout lieu de croire qu’ils seroient réciproquement comparables, & alors on pourroit le considérer’comme un instrumentutile. Une bouteillebien bouchée, étant remplied’eau,.. -

faire changercette e’auen vinfans la déboucher.. Faites exécuter par un ferblantier un petit ; réchaud construit d&usla forme indiquée par la., figure 8 ,’ planche tfi,’ Amufemensde physique,,/ c’est-à -dire , qu’il soit extérieurement construit., commè un réchaud.-ordinaire d’environ quatre-, pouces de diamètre > qu’il ait un double fond : AB éloigné de son.vrai fond G ," d’environ trois . à quatre lignes ;, élevez au milieu du fond A B-, (lequel doit être percé d’un trou circulaire)/,, un tuyau ou.cylinare de fer blanc F de .quatre . pouces de hauteur, fur un pouce Se demi’de dià-< mètre, Scplacez au-dessousla soupape-Cqui doit être soutenue par.le’petit ressortû/lequel doit être ajustéentre ces deux fonds.Cette soupapesert ;. à empêcherru’on n’apperçoive ce double, fond, ou plutôt k cavité qui se trouve entre ces deiíx- :fonds.

Ayez une .petite bouteille de verre, blanc E’ d’environ sixpoucesde hauteur, qúi puisseentrer facilement dans ce tuyau de fer blanc..,.&.dontle poids, lorsqu’elle estremplied’eau, puisseabaisser ia soupape C ; percez le fond de cettë bouteille de deux ou trois petits trous de la grosseurd’une épingle ; emplissez-lad’eau de rivière bien claire ;. Se k bouchez ensuite bien exactement/versez entre les deux fonds de çe.réchaud , fe par le’ tuyau F, du vin rouge le plus-léger, & cependant ; le plus foncé en couleur que vous-pourrez avoir. : Lorsqu’avant posé cette bouteille bien bouchée dans le cylindre creux, ou tuyau, F, son fond ; percé de ces petits trous trempera dans le vin renfermé dans la soupape ; Teauqui est plus pesante que le vin sortira par ies trous faits au fond de cette’bouteille y & l’air rie pouvant y entres & remplacer ce qui en sortira, le vin y remontera en pareille quantité, en telle sorte qu’au bout de quelque temps (4) la bouteille se (4)Plusla différencere[pcctive.dupoidsriecesdeux liquidesseragrande,pluscetteopérationferaprompte. trouvera entièrement remplie de vin, & si on la retire alors de dedans le cylindre, il ne s’en écoulera aucune partie, par ces deux trous, attendu que l’air n’y peut entrer : il paraîtra donc que l’eaU qui y étoit contenue, aura été chaugéeen vin.

On prendra la bouteille, & posant sans affectation le doigt à l’endroit où elle est percée pour en boucher le trou, on l’emplira d’eau, on la bouchera aussitôt très-exactement & on annoncera qu’on va la changer en vin ; pour cet effet, on la posera dans le réchaud, comme il a été expliqué après y avoir mis à l’avance, & secrettement, le vin qui doit entrer dans la bouteille : peu de temps après on retirera, la bouteille, & on la fera voir pleine de vin, & posant le doigt sur les petits trous, on la débouchera & on le versera dans un verre, afin de faire connoître que cette nouvelle liqueur est effectivement du vin.

Nota. Cette récréation n’est autre chose que l’expérience physique du passe-vin déguisé sous une forme propre à produire une récréation amusante & extraordinaire ; on peut mettre quelque matière dans la partie extérieure du réchaud, pour faire accroire, que c’est par cé moyen que se fait cette opération ; elle servira en même temps à empêcher qu’on ne juge qu’il y a un faux fond. Il est bon aussi de couvrir la bouteille, afin qu’on ne voye pas de quelle manière se fait cette opération. Voyez Passe-vin.

Airs inflammables pour un spectacle de feux d’artifice. Cette invention agréable est fondée sur la théorie des gaz inflammables ; M. Diller en a fait l’application la plus ingénieuse, & au moyen d’une méchanique très-compliquée en apparence, mais de l’exécution la plus simple, il a créé un spectacle nouveau, de l’agrément duquel il est difficile de se former une idée sans savoir vu. Les premières expériences de M. Diller furent faites au Pantheon, à Paris, le 25 juin dernier, & elles obtinrent tout le succès qu’il pouvoit en attendre. Nous allons puiser, dans le rapport de MM. les commissaires de l’académie des sciences, les notions nécessaires, pour faire connoître à nos lecteurs la découverte de M. Diller.

« M. Diller, est-il dit dans ce rapport, emploie trois différens airs ou gaz inflammables qu’il désigne par la couleur de leurs flammes ; l’air blanc, l’air bleu & l’air vert. Sans faire un mystère de ses recherches, M. Diller n’a point dit par quels procédés il retire ces trois fluides élastiques. La diversité de la couleur de ces flammes dépend du mélange des différens gaz ; l’air blanc frappe surtout par l’éclat & par l’intensité de sa flamme. M. Diller le propose pour l’usage des phares ; une propriété bien précieuse de ces trois gaz, est de ne point détonner avec l’air atmosphérique. Le mélange de cet air, avec ces trois gaz, en modifie


seulement les flammes, en affoiblissant leurs nuances ; de sorte que M. Diller en a fait un de ses procédés les plus utiles. Il ne fait point usage du gaz inflammable préparé avec le feu, qui a l’inconvénient de détonner, & qui d’ailleurs produit une flamme beaucoup moins belle. Par une petite addition de ces gaz, on fait perdre au gaz inflammable préparé avec le fer, cette propriété de détonner avec l’air atmosphérique ».

« Qu’on se figure maintenant une fuite de canaux qui se remplissent séparément de trois divers fluides élastiques inflammables ; qu’on termine les extrémités de ces canaux par une infinité de tubes ouverts, & qu’on se peigne les ouvertures de ces tubes tournées en haut, en bas, de côté, en devant, ayant les formes de tuyaux ronds, de quarrés, de fentes, d’étoiles, &c ; & l’on concevra quelle variété d’effets on peut attendre de ces machines ».

« Les appareils à feu de M. Diller reçoivent une nouvelle variété, par les mouvemens qu’il a su imprimer à des tubes à flammes, soit par le gaz, soit par méchanique ».

« Des vessies, pleines chacun en particulier, des trois gaz que nous avons désignés, placées sous les bras de M. Diller, qui les compriment plus ou moins fortement, donnent par l’inflammation de ces gaz, & par le moyen des tubes diversement percés par lesquelles elles sont terminées, des flammes différentes de couleur, d’étendue, d’éclat & de formes. Ce sont successivement des soleils, des étoilés, des triangles, des croix de Malte, dont les nuances varient sans cesse au gré de M. Diller ».

Les machines dont il a parlé plus haut, servent, aussi à produire des variations, & des effets curieux & intéressans. « Ces machines offrent en général des figures d’animaux, de plantes, & d’autres objets dont la décoration est intéressante ; à l’aide des tubes communiquans, M. Diller les offre par parties. Des troncs d’arbres se chargent de feuilles, de fleurs & de fruits ; des animaux se poursuivent & s’évitent : l’œil est toujours agréablement frappé. Enfin, par une méchanique particulière, M. Diller communique le mouvement à deux animaux, l’un représentant un serpent & l’autre un dragon, qui parcourent une courbe très-irrégulière, en prenant eux-mêmes diverses figures, par des mouvemens particuliers communiqués aux différentes parties de leurs corps ; effet qu’il étoit extrêmement difficile de produire ».

  1. L’air se condense aussi par le froid, & se raréfie par la chaleur.
  2. Les expériences qu’on fait sur l’air par le moyen de la pompe pneumatique, prouvent que sa pesanteur est neuf cents fois moindre que celle de l’eau ; d’où il suit qu’un pied-cube d’eau pesant environ 70 livres, la pesanteur d’un pied-cube d’air est à peu-près une once deux gros.
  3. Cette platine est soutenue par trois branches de cuivre en forme d’ornement, & elle a un rebord de 3 à 4 lignes.
  4. La communication de la partie A du corps de la pompe avec le récipient se trouve alors fermée.
  5. Cette machine est semblable aux deux hémisphères de Magdebourg, excepté que la surcharge du poids occasionne un bruit considérable.
  6. (1) Pour emplir cette bouteille d’eau, on suce fortement le bout C de ce tuyau pour en faire sortir l’air, & on le plonge aussitôt dans un verre d’eau ; ou si on veut éviter ce petit embarras, l'on peut adapter à cette bouteille un bouchon, de cuivre qui entre à vis dans une virole de matière, & cimenter le petit tuyau de verre sur ce bouchon.
  7. (2) Pour faire cette expérience convenablement, il faut se servir d’un récipient fort élevé.