Encyclopédie méthodique/Beaux-Arts/Union

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UNION, (subst. fem.) Ce mot peut être pris pour l’accord donc on a traité au long sous la première lettre de ce dictionnaire, & alors il peut s’entendre de toutes les parties de l’art ; en effet il faut non seulement de l’union dans les tons & dans les teintes d’un tableau ; il en faut aussi dans ceux d’une estampe, dans toutes les parties qui composent un ouvrage de sculpture, & dans celles qui sont relatives au dessin.

Mais le sens propre de l’union dans la peinture est surtout applicable au Coloris Pour en sentir toute la valeur, il faut établir pour principe que chaque objet de la nature à une couleur générale, une teinte universelle qui lui sont particulières : il y a plus ; chaque partie d’un visage, par exemple, a sa teinte spéciale. Ainsi dans une peau fine, la couleur brillante & argentine du front, est différente de celle qui entoure les yeux, toujours un peu plus violâtre, de celle des joues, ainsi du reste. Ajoutons que la différente exposition de ces parties sous les divers rayons de la lumière y apporte encore des variétés. De tout cela il suit qu’il doit y avoir une approximation telle dans toutes les teintes qui s’employent dans chacune de ces parties, que si le peintre mettoit sur le front, par exemple, une de celles qui appartiennent aux joues, il n’y auroit plus d’union entre ces teintes. D’un autre côté, si de ces teintes destinées pour peindre le front il mettoit, dans la masse lumineuse, quelqu’une de celles qui doivent appartenir aux parties fuyantes, il n’y auroit plus d’union dans les tons.

Ce que nous venons de dire pour une partie de détail, par rapport au coloris, est applicable à de plus grandes parties d’un ouvrage de peinture : c’est ainsi qu’il faut de l’union dans le fond, dans les tons d’un ciel, dans ceux d’une terrasse. &c &c. (Article de M. Robin.)