Encyclopédie méthodique/Physique/ARCY

La bibliothèque libre.
◄  ARCHYTAS
ARCTIQUE   ►

ARCY, Patrice d’Arcy, naquit à Gallowai en Irlande, le 27 ſeptembre 1725. Arrivé à Paris en 1739, il devint diſciple de Clairaut, & fit dans les mathématiques des progrès rapides ; mais bientôt la guerre vint l’enlever aux ſciences. En 1749, après la paix, il lut à l’académie, quelques mémoires de géométrie. On connoît de lui un mémoire ſur un électromètre que la répulſion électrique met en jeu. M. d’Arcy donna quelques mémoires ſur l’artillerie, & un eſſai ſur cette ſcience, publié en 1760. Un des objets les plus importans étoit la connoiſſance de la poudre ; ce ſavant imagina une éprouvette propre à donner des réſultats précis ; elle conſiſtoit dans un canon ſuſpendu à un pendule : on jugeoit de la force de la poudre par l’arc que le recul faiſoit décrire à ce canon.

M. d’Arcy, pour mesurer la force des projectiles, a employé auſſi un pendule contre lequel ces projectiles viennent frapper, & la grandeur des arcs décrits par ce pendule, donne les forces cherchées. Cette méthode que Robins a miſe en uſage, eſt préférable à celle où l’on voudroit juger des forces par les portées ; & M. d’Arcy a rendu plus exacte la machine qu’il a imitée de Robins.

En 1765, ce ſavant donna un mémoire sur la durée de la ſenſation de la vue. Un charbon allumé, agité circulairement, produit l’apparence d’une roue de feu, une roue dentée qui tourne, ne préſente qu’un cercle continu ; une corde sonore qui vibre avec rapidité, paroît un loſange ; ces effets, connus de tous les temps, prouvent que nos ſenſations ont une durée plus grande que celle de l’action de leur cauſe ; l’ébranlement produit dans l’organe, ſe prolonge après que le corps extérieur a cessé d’agir.

Perſonne n’avoit encore ſongé à ſoumettre au calcul ces obſervations, à déterminer la viteſſe néceſſaire pour produire ces apparences, & à meſurer par conſéquent la durée de chaque impreſſion inſtantanée ; c’eſt l’objet que ſe propoſa M. d’Arcy. Il trouva que pendant une nuit obſcure, la ſenſation que produiſoit un charbon allumé, duroit environ huit tierces. Si on fait tourner un cercle où il n’y ait qu’une ouverture, & que derrière on place un flambeau, ce flambeau demeure toujours viſible, lorſque le cercle ne met que neuf tierces à faire ſa révolution ; plus l’objet a d’éclat & d’étendue, en un mot, plus ſon impreſſion ſur l’organe eſt forte, plus ſa ſenſation a de durée, & moins il eſt néceſſaire que le mouvement ſoit rapide. M. d’Arcy mourut le 18 octobre 1779.