Ennéades (trad. Bouillet)/III/Livre 1/Notes

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Les Ennéades de Plotin,
Traduction de M. N. Bouillet
Ennéade III, livre i :
Du Destin | Notes

NOTES
ET ÉCLAIRCISSEMENTS.

TROISIÈME ENNÉADE.
LIVRE PREMIER.
DU DESTIN.

Ce livre est le troisième dans l’ordre chronologique.

Il a été publié par J. Conrad Orelli dans un recueil intitulé :

Alexandri Aphrodisiensis, Ammonii Hermiæ filii, Plotini, Bardesanis Syri et Georgii Gemisti Plethonis De Fato quæ supersunt græce, etc., recensuit Jo. Conrad Orellius ; Turici, 1824, in-8o.

Grotius a traduit en latin ce livre de Plotin dans un écrit intitulé : Philosophorum sententiæ De Fato et De eo quod in nostra est potestate, collecta partim et de græco versæ per Hugonem Grotium ; Amsterodami, ap. Lud. Elzevirium, 1648.

On trouvera résumés dans les Éclaircissements des livres suivants la doctrine de Plotin sur le Destin, doctrine qui est inséparable de celle qu’il professe sur la Providence, ainsi que les rapprochements qu’on peut établir entre cette doctrine et celle des autres philosophes. Nous nous bornerons ici à indiquer les ouvrages qui se rapportent spécialement au sujet traité par notre auteur, savoir :

Fr. Kreuzer : Philosophorum veterum loci De Providentia divina, itemque de Fato emendantur, explicantur ; Heidelbergæ, 1806, in-4o ;

Daunou : Sur le Destin, mémoire où l’on examine si les anciens philosophes ont considéré le Destin comme une force aveugle ou comme une puissance intelligente (lu à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres en 1812, et analysé par M. Ginguené dans son Rapport sur les travaux de la Classe d’histoire et de littérature ancienne ; cette analyse a été reproduite par M. J. V. Le Clerc dans la Préface de sa traduction du traité de Cicéron Sur le Destin).

Nous avons déjà cité ci-dessus (p. 16, note 1) la Lettre de Jamblique à Sopater sur le Destin, dont l’objet est la définition du Destin et de la Nature. Nous y joindrons ici une autre Lettre du même auteur, adressée à Péménius, et dans laquelle il indique sommairement les rapports du Destin avec la Providence divine[1] :

« Les Dieux qui président au Destin le corrigent de toutes les manières : ils diminuent les maux, les adoucissent, quelquefois même les font disparaître. Le Destin est ainsi réglé par les biens [qu’il reçoit des Dieux] ; mais il ne saurait être complètement réglé par suite de la nature désordonnée de la génération. Il est donc conservé par l’action des Dieux qui le corrigent : ce qu’il y a de muable en lui est contenu et conservé par leur bonté immuable, qui ne le laisse pas tomber dans le désordre et la confusion. De cette manière l’influence bienfaisante de la Providence, la liberté de l’âme et toutes les choses les plus précieuses sont conservées par la volonté des Dieux[2]. »

Voyez encore ci-après, p. 670, la Lettre de Jamblique à Macédonius sur le Destin.


  1. Stobée, Eclogœ physicœ, vi, § 34, p. 80.
  2. Ces idées sont fort bien développées par Simplicius dans son Commentaire sur le Manuel d’Épictète, § 31.