Essai sur l’inégalité des races humaines/Livre quatrième/Chapitre I

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CHAPITRE PREMIER.

L’histoire n’existe que chez les nations blanches. — Pourquoi presque toutes les civilisations se sont développées dans l’occident du globe.

Nous abandonnons maintenant, jusqu’au moment d’aller, avec les conquérants espagnols, toucher le sol du continent américain, ces peuples isolés qui, moins exposés que les autres aux mélanges ethniques, ont pu conserver, pendant un long enchaînement de siècles, une organisation contre laquelle rien n’agissait. L’Inde et la Chine nous ont, dans leur séparation du reste du monde, présenté ce rare spectacle. Et de même que nous ne verrons plus désormais que des nations enchaînant leurs intérêts, leurs idées, leurs doctrines et leurs destinées à la marche de nations différemment formées, de même nous ne verrons plus durer les institutions sociales. Nulle part, nous n’aurons un seul moment l’illusion qui, dans le Céleste Empire et sur la terre des brahmanes, pourrait aisément porter l’observateur à se demander si la pensée de l’homme n’est pas immortelle. Au lieu de cette majestueuse durée, au lieu de cette solidité presque impérissable, magnifique prérogative que l’homogénéité relative des races garantit aux deux sociétés que je viens de nommer, nous ne contemplerons plus, à dater du VIIe siècle avant J.-C., dans la turbulente arène où va se ruer la majeure partie des peuples blancs, qu’instabilité, inconstance dans l’idée civilisatrice. Tout à l’heure, pour mesurer sur la longueur du temps la série des faits hindous ou chinois, il fallait compter par dizaines de siècles. Déshabitués de cette méthode, nous constaterons bientôt qu’une civilisation de cinq à six cents ans est comparativement très vénérable. Les plus splendides créations politiques n’auront de vie que pour deux cents, trois cents ans, et, ce terme passé, elles devront se transformer ou mourir. Éblouis un instant de l’éphémère éclat de la Grèce et de la Rome républicaine, ce nous sera une grande consolation, quand nous en viendrons aux temps modernes, de réfléchir que, si nos échafaudages sociaux durent peu, ils ont néanmoins autant de longévité que tout ce que l’Asie et l’Europe ont vu naître, ont admiré, redouté, puis, une fois mort, foulé aux pieds depuis cette ère du VIIe siècle avant J.-C., époque de renouvellement et de transformation quasi complète de l’influence blanche dans les affaires des terres occidentales.

L’Ouest fut toujours le centre du monde. Cette prétention, toutes les régions un tant soit peu apparentes l’ont, à la vérité, nourrie et affichée. Pour les Hindous, l’Aryavarta est au milieu des contrées sublunaires ; autour de ce pays saint s’étendent les Dwipas, rattachés au centre sacré, comme les pétales de lotus au calice de la divine plante. Selon les Chinois, l’univers rayonne autour du Céleste Empire. La même fantaisie amusa les Grecs ; leur temple de Delphes était le nombril de la Bonne Déesse. Les Égyptiens furent aussi fous. Ce n’est pas dans le sens de cette vieille vanité géographique qu’il est permis à une nation ou à un ensemble de nations de s’attribuer un rôle central sur le globe. Il ne lui est pas même accordé de réclamer la direction constante des intérêts civilisateurs et, sous ce rapport, je me permets de faire une critique bien radicale du célèbre ouvrage de M. Gioberti [1]. C’est, en se plaçant au seul point de vue moral, qu’il y a de l’exactitude à soutenir que, en dehors de toutes les préoccupations patriotiques, le centre de gravité du monde social a toujours oscillé dans les contrées occidentales, sans les quitter jamais, ayant, suivant les temps, deux limites extrêmes, Babylone et Londres de l’est à l’ouest, Stockholm et Thèbes d’Égypte du nord au sud ; au delà, isolement, personnalité restreinte, impuissance à exciter la sympathie générale, et finalement la barbarie sous toutes ses formes.

Le monde occidental, tel que je viens d’en marquer le contour, est comme un échiquier où les plus grands intérêts sont venus se débattre. C’est un lac qui a constamment débordé sur le reste du globe, parfois le ravageant, toujours le fertilisant. C’est une sorte de champ aux cultures bariolées où toutes les plantes, salubres et vénéneuses, nutritives et mortelles, ont trouvé des cultivateurs. La plus grande somme de mouvement, la plus étonnante diversité de faits, les plus illustres conflits et les plus intéressants par leurs vastes conséquences se concentrent là, tandis qu’en Chine et dans l’Inde il s’est produit bien des ébranlements considérables dont l’univers a été si peu averti que l’érudition, éveillée par certains indices, n’en découvre les traces qu’avec beaucoup d’efforts. Au contraire, chez les peuples civilisés de l’Occident, il n’est pas une bataille un peu sérieuse, pas une révolution un peu sanglante, pas un changement de dynastie un tant soit peu notable, qui, arrivé depuis trente siècles, n’ait percé jusqu’à nous, souvent avec des détails qui laissent le lecteur aussi étonné que le peut être l’antiquaire lorsque, sur les monuments des anciens âges, son œil retrouve intacte la délicatesse des sculptures les plus fines.

D’où vient cette différence ? C’est que, dans la partie orientale du monde, la lutte permanente des causes ethniques n’eut lieu qu’entre l’élément arian, d’une part, et les principes noirs et jaunes, de l’autre. Je n’ai pas besoin de faire remarquer que, là où les races noires ne combattirent qu’avec elles-mêmes, où les races jaunes tournèrent également dans leur cercle propre ou bien là encore où les mélanges noirs et jaunes sont aux prises aujourd’hui, il n’y a pas d’histoire possible. Les résultats de ces conflits étant essentiellement inféconds, comme les agents ethniques qui les déterminent, rien n’en a paru, rien n’en est resté. C’est le cas de l’Amérique, de la plus grande partie de l’Afrique et d’une fraction trop considérable de l’Asie. L’histoire ne jaillit que du seul contact des races blanches.

Dans l’Inde, l’espèce noble n’a de frottement qu’avec deux antagonistes inférieurs. Compacte, en débutant, dans son essence ariane, toute son œuvre est de se défendre contre l’invasion, contre l’immersion au sein des principes étrangers. Ce travail préservateur se poursuit avec énergie, avec conscience du danger et par des moyens qu’on peut dire désespérés, et qui seraient vraiment romanesques, s’ils n’avaient donné des résultats si longuement pratiques. Cette lutte si réelle, si vraie, n’est pourtant pas de nature à produire l’histoire proprement dite. Comme le rameau blanc mis en action est, ainsi que je viens de le dire, compact, et qu’il a un but unique, une seule idée civilisatrice, une seule forme, c’est assez pour lui que de vaincre et de vivre. Peu de variété dans l’origine des mouvements enfante peu de désirs de conserver la trace des faits, et de même qu’on a remarqué avec raison que les peuples heureux n’ont pas d’annales, on peut ajouter qu’ils n’en ont pas, parce qu’ils n’ont à se raconter que ce que tout le monde sait chez eux. Ainsi le développement d’une civilisation unitaire telle que celle de l’Inde, n’offrant à la réflexion nationale que très peu d’innovations surprenantes, de renversements inattendus dans les pensées, dans les doctrines, dans les mœurs, n’a rien non plus de grave à narrer, et de là vient que les chroniques hindoues ont toujours revêtu la forme théologique, les couleurs de la poésie, et présentent une si complète absence de chronologie et de si considérables lacunes dans l’enregistrement des choses.

En Chine, recueillir des faits est un usage des plus anciens. On se l’explique en observant que la Chine a été de bonne heure en relation avec des peuples généralement trop peu nombreux pour la pouvoir conquérir, assez forts cependant pour l’inquiéter et l’émouvoir, et qui, formés, en tout ou en partie, d’éléments blancs, ne venaient pas seulement, lorsqu’ils l’attaquaient, heurter des sabres, mais aussi des idées. La Chine, bien qu’éloignée du contact européen, a eu pourtant beaucoup de part aux contre-coups des différentes migrations, et plus on lira les grandes compilations de ses écrivains, plus on y trouvera de renseignements sur nos propres origines, renseignements que l’histoire de l’Aryavarta ne nous fournit pas avec une précision comparable. Déjà, depuis plusieurs années, c’est par les livres des lettrés que l’on a modifié, de la manière la plus heureuse, nombre d’idées fausses sur les Huns et les Alains. On y a recueilli encore des détails précieux au sujet des Slaves, et peut-être le trop petit nombre de renseignements jusqu’ici obtenus sur les débuts des peuples sarmates s’augmentera-t-il, par cette voie, de nouvelles découvertes. Du reste, cette abondance de réalités antiques, conservée par la littérature du Céleste Empire, s’applique, et ceci est fort à remarquer, beaucoup plutôt aux contrées du nord-ouest de la Chine qu’à celles du sud de cet État. Il n’en faut pas chercher la cause ailleurs que dans le frottement des populations mélangées de blanc du Céleste Empire avec les tribus blanches ou demi blanches des frontières ; de sorte qu’en suivant une progression évidente, à partir de l’inerte silence des races noires ou jaunes, on trouve d’abord l’Inde, avec ses civilisateurs, n’ayant que peu d’histoire, parce qu’ils ont peu de rapports avec d’autres rameaux de même race. On rencontre ensuite l’Égypte, qui n’en a qu’un peu plus par la même raison. La Chine vient après, en en présentant davantage, parce que les frottements avec l’étranger arian ont été réitérés, et on arrive ainsi au territoire occidental du monde, à l’Asie antérieure, aux contrées européennes, où les annales alors se développent avec un caractère permanent et une activité infatigable. C’est parce que là ne s’affrontent plus seulement un ou deux ou trois rameaux de l’espèce noble, occupés à se défendre de leur mieux contre l’enlacement des branches inférieures de l’arbre humain. La scène est tout autre, et sur ce théâtre turbulent, à dater du septième siècle avant notre ère, de nombreux groupes de métis blancs doués de différentes manières, tous aux prises les uns avec les autres, combattant du poing et surtout de l’idée, modifient sans fin leurs civilisations réciproques au milieu d’un champ de bataille où les peuples noirs et jaunes ne paraissent plus que déguisés par des mélanges séculaires et n’agissent sur leurs vainqueurs que par une infusion latente et inaperçue, dont le seul auxiliaire est le temps. Si, en un mot, l’histoire s’épanouit dès ce moment dans les régions occidentales, c’est que désormais ce qui sera à la tête de tous les partis sera mélangé de blanc, qu’il ne sera question que d’Arians, de Sémites (les Chamites étant déjà fondus avec ceux-ci), de Celtes, de Slaves, tous peuples originairement nobles, ayant des idées spéciales, tous s’étant fait sur la civilisation un système plus ou moins raffiné, mais tous en possédant un, et se surprenant, s’étonnant les uns les autres par les doctrines qu’ils vont émettant en toutes choses, et dont ils cherchent le triomphe sur les doctrines rivales. Cet immense et incessant antagonisme intellectuel a semblé, de tout temps, à ceux qui l’accomplissaient, des plus dignes d’être observé, recueilli, enregistré heure par heure, tandis que d’autres peuples moins tourmentés n’estimaient pas utile de garder grand souvenir d’une existence sociale toujours uniforme, malgré les victoires gagnées sur des races à peu près muettes. Ainsi, l’ouest de l’Asie et de l’Europe est le grand atelier où se sont posées les plus importantes questions humaines. C’est là, en outre, que pour les besoins du combat civilisateur, tout ce qui, dans le monde, a été d’un prix capable d’exciter la convoitise a tendu inévitablement à se concentrer.

Si on n’y a pas tout créé, on a voulu tout y posséder, et toujours on y a réussi, dans la mesure où l’essence blanche exerçait son empire, car, il ne faut pas l’oublier, la race noble n’y est pure nulle part, et repose partout sur un fond ethnique hétérogène qui, dans la plupart des circonstances, la paralyse d’une manière qui pour être inaperçue n’en est pas moins décisive. Aux temps où l’action blanche s’est trouvée le plus libre, on a vu dans le milieu occidental, dans cet océan où se déversent tous les courants civilisateurs, on a vu les conquêtes intellectuelles des autres rameaux blancs agissant au centre des sphères les plus éloignées, venir tour à tour enrichir le trésor commun de la famille. C’est ainsi qu’aux belles époques de la Grèce, Athènes s’empara de ce que la science égyptienne connaissait de meilleur et de ce que la philosophie hindoue enseignait de plus subtil.

À Rome, de même, on eut l’art de se saisir des découvertes appartenant aux points les plus lointains du globe. Au moyen âge, où la société civile semble, à beaucoup de personnes, inférieure à ce qu’elle fut sous les Césars et les Augustes, on redoubla cependant de zèle et on obtint de plus grands succès pour la concentration des connaissances. On pénétra bien plus avant dans les sanctuaires de la sagesse orientale, on y recueillit bien plus de notions justes ; et, en même temps, d’intrépides voyageurs accomplissaient, poussés par le génie aventureux de leur race, des voyages lointains auprès desquels les périples de Scylax et d’Annon, ceux de Pythéas et de Néarque méritent médiocrement d’être cités. Et, cependant, un roi de France, et même un pape du douzième siècle, promoteurs et soutiens de ces généreuses entreprises, étaient-ils comparables aux colosses d’autorité qui gouvernèrent le monde romain ? C’est qu’au moyen âge, l’élément blanc était plus noble, plus pur, plus actif par conséquent que les palais de la Rome antique ne l’avaient connu.

Mais nous sommes au septième siècle avant l’ère chrétienne, à cette époque importante où, dans la vaste arène du monde occidental, l’histoire positive commence pour ne plus cesser, où les longues existences d’État ne vont plus être possibles, où les chocs des peuples et des civilisations se succéderont à de très courts intervalles, où la stérilité et la fécondité sociales devront se déplacer et se remplacer dans les mêmes pays, au gré de l’épaisseur plus ou moins considérable des éléments blancs qui recouvriront les fonds noirs ou jaunes. C’est ici le lieu de revenir sur ce que j’ai dit dans le premier livre, de l’importance accordée par quelques savants à la situation géographique.

Je ne renouvellerai pas mes arguments contre cette doctrine. Je ne répéterai pas que, si les emplacements d’Alexandrie, de Constantinople, étaient totalement indiqués pour devenir de grands centres de population, ils seraient demeurés et resteraient tels dans tous les temps, allégation démentie par les faits. Je ne rappellerai pas non plus que, à en juger ainsi, ni Paris, ni Londres, ni Vienne, ni Berlin, ni Madrid, n’auraient aucun titre à être les célèbres capitales que ces villes sont toutes devenues, et, qu’à leur place, nous aurions vu, dès la naissance des premiers marchands, Cadix ou peut-être mieux Gibraltar, Alexandrie beaucoup plus tôt que Tyr ou Sidon, Constantinople à l’exclusion éternelle d’Odessa, Venise, sans espoir pour Trieste, accaparer une suprématie naturelle, incommunicable, inaliénable, indomptable, si je puis employer ce mot, et l’histoire humaine tourner éternellement autour de ces points prédestinés. En effet, ce sont bien les lieux de l’Occident les plus favorablement placés pour servir la circulation. Mais, et la chose est fort heureuse, le monde a d’autres et plus grands intérêts que ceux de la marchandise. Ses affaires ne vont pas au gré de la secte économiste. Des mobiles plus élevés que les vues de doit et avoir président à ses actes, et la Providence a, dès l’aurore des âges, ainsi établi les règles de la gravitation sociale, que le lieu le plus important du globe n’est pas nécessairement le mieux disposé pour acheter ou pour vendre, pour faire transiter des denrées ou pour les fabriquer, pour recueillir ou cultiver les matières premières. C’est celui où habite, à un moment donné, le groupe blanc le plus pur, le plus intelligent et le plus fort. Ce groupe résidât-il, par un concours de circonstances politiques invincibles, au fond des glaces polaires ou sous les rayons de feu de l’équateur, c’est de ce côté que le monde intellectuel inclinerait. C’est là que toutes les idées, toutes les tendances, tous les efforts ne manqueraient pas de converger, et il n’y a pas d’obstacles naturels qui pussent empêcher les denrées, les produits les plus lointains d’y arriver à travers les mers, les fleuves et les montagnes.

Les changements perpétuels intervenus dans l’importance sociale des grandes villes sont une démonstration sans réplique de cette vérité sur laquelle les prétentieuses déclamations des théoriciens économistes ne peuvent mordre. Rien de plus détestable que le crédit où l’on voit être une prétendue science qui, de quelques observations générales appliquées par le bon sens de toutes les époques arianes positives, a su extraire, en voulant y donner une cohésion dogmatique, les plus grandes et les plus dangereuses inepties pratiques  ; qui, en ne s’emparant que trop de la confiance d’un public sensible à l’influence des sesquipedalia verba, s’élève au rôle funeste d’une véritable hérésie en se donnant les airs de dominer, de gourmander, d’accommoder à ses vues la religion, les lois, les mœurs. Basant la vie humaine tout entière et, de même, la vie des peuples sur ces mots devenus cabalistiques dans ses écoles : produire et consommer, elle appelle honorable ce qui n’est que naturel et juste : le travail du manœuvre, et le mot honneur perd toute la sublimité de sa primitive signification. Elle fait de l’économie privée la plus haute des vertus, et, à force d’exalter les avantages de la prudence pour l’individu et les bienfaits de la paix pour l’État, le dévouement, la fidélité publique, le courage et l’intrépidité deviennent presque des vices au gré de ses maximes. Ce n’est pas une science, car la négation la plus misérable des véritables besoins de l’homme, et des plus saints, forme sa base étroite. C’est un mérite de meunier et de filateur déplacé de son rang modeste et proposé à l’admiration des empires. Mais, pour me borner à réfuter la moindre de ses erreurs, je dirai, encore une fois, que, malgré les convenances commerciales qui pouvaient recommander tel ou tel point topographique, les civilisations de l’antiquité n’ont jamais cessé de s’avancer vers l’ouest, simplement parce que les tribus blanches elles-mêmes ont suivi ce chemin, et ce n’est qu’arrivées sur notre continent qu’elles ont rencontré ces mélanges jaunes qui les ont acheminées vers les idées utilitaires adoptées avec plus de réserve par la race ariane et trop méconnues du monde sémitique. Aussi faudra-t-il s’attendre à voir les nations blanches de plus en plus réalistes, de moins en moins artistes à mesure qu’on les observera plus avant dans l’ouest. Ce n’est pas, à coup sûr, pour des raisons empruntées à l’influence climatérique qu’elles seront telles. C’est uniquement parce qu’elles deviendront à la fois plus mêlées d’éléments jaunes et plus dégagées de principes mélaniens. Dressons ici, afin de nous en mieux convaincre, une liste de gradation des résultats que j’indique. Il est nécessaire que le lecteur y soit attentif. Les Iraniens, on va le constater tout à l’heure, furent plus réalistes, plus mâles que les Sémites, lesquels, l’étant plus que les Chamites, permettent d’établir cette progression :

Noirs,
Chamites,
Sémites,
Iraniens.

On verra ensuite la monarchie de Darius couler au fond de l’élément sémitique et passer la palme au sang des Grecs, qui, bien que mélangés, étaient cependant, au temps d’Alexandre, plus libres d’alliages mélaniens.

Bientôt les Grecs, noyés dans l’essence asiatique, seront ethniquement inférieurs aux Romains, qui pousseront l’empire du monde d’une bonne distance de plus vers l’ouest, et qui, dans leur fusion faiblement jaune, blanche à un plus haut degré, et enfin sémitisée dans une progression croissante, auraient pourtant gardé la domination, si des compétiteurs plus blancs n’avaient encore une fois paru. Voilà pourquoi les Arians Germains fixèrent décidément la civilisation dans le nord-ouest.

De même que je viens de rappeler ce principe du livre premier, que la position géographique des nations ne fait nullement leur gloire et ne contribue (j’aurais pu l’ajouter) que dans une mesure minime à activer leur existence politique, intellectuelle, commerciale, de même encore pour les pays souverains les questions de climat restent non avenues, et ainsi que nous avons vu en Chine l’antique suprématie, donnée dans le premier temps au Yunnan, passer ensuite au Pé-tché-li ; que dans l’Inde les contrées du nord sont aujourd’hui les plus vivaces, quand, pendant de longs siècles, le sud, au contraire, l’emporta, ainsi il n’est pas, dans l’occident du monde, de climats qui n’aient eu leurs jours d’éclat et de puissance. Babylone où il ne pleut jamais, et l’Angleterre où il pleut toujours ; le Caire où le soleil est torride, Saint-Pétersbourg où le froid est mortel, voilà les extrêmes : la domination règne ou a régné dans ces différents lieux.

Je pourrais aussi, après ces questions, soulever celle de la fertilité : rien de plus inutile. La Hollande nous répond assez que le génie d’un peuple vient à bout de tout, crée de grandes cités dans l’eau, fait une patrie sur pilotis, attire l’or et les hommages de l’univers dans des marécages improductifs. Venise prouve plus encore : elle dit que, sans territoire aucun, pas même un marécage, pas même une lande, un État se peut fonder, qui lutte de splendeur avec les plus vastes et vit au delà des années accordées aux plus solides.

Il est donc établi que la question de race est majeure pour apprécier le degré du principe vital dans les grandes fondations ; que l’histoire s’est créée, développée et soutenue là seulement où plusieurs rameaux blancs se sont mis en contact ; qu’elle revêt le caractère positif d’autant plus qu’elle traite des affaires de peuples plus blancs, ce qui revient à dire que ceux-ci sont les seuls historiques, et que le souvenir de leurs actes importe uniquement à l’humanité. Il s’ensuit encore de là que l’histoire, aux différentes époques, tient plus de compte d’une nation à mesure que cette nation domine davantage, ou, autrement dit, que son origine blanche est plus pure.

Avant d’aborder l’étude des modifications introduites au VIIe siècle avant J.-C. dans les sociétés occidentales, j’ai dû constater l’application de certains principes posés précédemment et faire jaillir de nouvelles observations du terrain sur lequel je marchais. J’aborde maintenant l’analyse de ce que la composition ethnique des Zoroastriens présente de plus remarquable.



  1. (1) Primato civile e morale dell’ Italiani ; in-8o, Bruxelles.