Essai sur les mœurs/Chapitre 128

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CHAPITRE CXXVIII.

De Luther. Des indulgences.

Vous n’ignorez pas que cette grande révolution dans l’esprit humain et dans le système politique de l’Europe commença par Martin Luther, moine augustin, que ses supérieurs chargèrent de prêcher contre la marchandise qu’ils n’avaient pu vendre. La querelle fut d’abord entre les augustins et les dominicains.

Vous avez dû voir que toutes les querelles de religion étaient venues jusque-là des prêtres théologiens : car Pierre Valdo[1], marchand de Lyon, qui passe pour l’auteur de la secte des Vaudois, n’en était point l’auteur ; il ne fit que rassembler ses frères et les encourager. Il suivait les dogmes de Bérenger, de Claude, évêque de Turin, et de plusieurs autres ; ce n’est qu’après Luther que les séculiers ont dogmatisé en foule, quand la Bible, traduite en tant de langues, et différemment traduite, a fait naître presque autant d’opinions qu’elle a de passages difficiles à expliquer.

Si on avait dit alors à Luther qu’il détruirait la religion romaine dans la moitié de l’Europe, il ne l’aurait pas cru ; il alla plus loin qu’il ne pensait, comme il arrive dans toutes les disputes et dans presque toutes les affaires.

(1517) Après avoir décrié les indulgences, il examina le pouvoir de celui qui les donnait aux chrétiens. Un coin du voile fut levé. Les peuples, animés, voulurent juger ce qu’ils avaient adoré. Les horreurs d’Alexandre VI et de sa famille n’avaient pas fait naître un doute sur la puissance spirituelle du pape. Trois cent mille pèlerins étaient venus dans Rome à son jubilé ; mais les temps étaient changés ; la mesure était au comble. Les délices de Léon furent punies des crimes d’Alexandre. On commença par demander une réforme, on finit par une séparation entière. On sentait assez que les hommes puissants ne se réforment pas. C’était à leur autorité et à leurs richesses qu’on en voulait : c’était le joug des taxes romaines qu’on voulait briser. Qu’importait, en effet, à Stockholm, à Copenhague, à Londres, à Dresde, que l’on eût du plaisir à Rome ? Mais il importait qu’on ne payât point de taxes exorbitantes, que l’archevêque d’Upsal ne fût pas le maître d’un royaume. Les revenus de l’archevêché de Magdebourg, ceux de tant de riches abbayes, tentaient les princes séculiers. La séparation, qui se fit comme d’elle-même, et pour des causes très-légères, a opéré cependant à la fin, en grande parfie, cette réforme tant demandée, et qui n’a servi de rien. Les mœurs de la cour romaine sont devenues plus décentes, le clergé de France plus savant. Il faut avouer qu’en général le clergé a été corrigé par les protestants, comme un rival devient plus circonspect par la jalousie surveillante de son rival ; mais on n’en a versé que plus de sang, et les querelles des théologiens sont devenues des guerres de cannibales.

Pour parvenir à cette grande scission, il ne fallait qu’un prince qui animât les peuples. Le vieux Frédéric, électeur de Saxe, surnommé le Sage, celui-là même qui, après la mort de Maximilien, eut le courage de refuser l’empire, protégea Luther ouvertement. Cette révolution dans l’Église commença comme toutes celles qui ont détrôné les souverains : on présente d’abord des requêtes, on expose des griefs ; on finit par renverser le trône, il n’y avait point encore de séparation marquée en se moquant des indulgences, en demandant à communier avec du pain et du vin, en disant des choses très-peu intelligibles sur la justification et sur le libre arbitre, en voulant abolir les moines, en offrant de prouver que l’Écriture sainte n’a pas expressément parlé du purgatoire.

(1520) Léon X, qui dans le fond méprisait ces disputes, fut obligé, comme pape, d’anathématiser solennellement par une bulle toutes ces propositions. Il ne savait pas combien Luther était protégé secrètement en Allemagne. Il fallait, disait-on, le faire changer d’opinion par le moyen d’un chapeau rouge. Le mépris qu’on eut pour lui fut fatal à Rome.

Luther ne garda plus de mesures. Il composa son livre De la Captivité de Babylone. Il exhorta tous les princes à secouer le joug de la papauté ; il se déchaîna contre les messes privées, et il fut d’autant plus applaudi qu’il se récriait contre la vente publique de ces messes. Les moines mendiants les avaient mises en vogue au XIIIe siècle ; le peuple les payait comme il les paye encore aujourd’hui quand il en commande. C’est une légère rétribution dont subsistent les pauvres religieux et les prêtres habitués. Ce faible honoraire, qu’on ne pouvait guère envier à ceux qui ne vivent que de l’autel et d’aumônes, était alors en France d’environ deux sous de ce temps-là, et moindre encore en Allemagne. La transsubstantiation fut proscrite comme un mot qui ne se trouve ni dans l’Écriture ni dans les pères. Les partisans de Luther prétendaient que la doctrine qui fait évanouir la substance du pain et du vin, et qui en conserve la forme, n’avait été universellement établie dans l’Église que du temps de Grégoire VII ; et que cette doctrine avait été soutenue et expliquée pour la première fois par le bénédictin Paschase Ratbert au IXe siècle. Ils fouillaient dans les archives ténébreuses de l’antiquité, pour y trouver de quoi se séparer de l’Église romaine sur des mystères que la faiblesse humaine ne peut approfondir. Luther retenait une partie du mystère, et rejetait l’autre. Il avoue que le corps de Jésus-Christ est dans les espèces consacrées ; mais il y est, dit-il, comme le feu est dans le fer enflammé : le fer et le feu subsistent ensemble. C’est cette manière de se confondre avec le pain et le vin qu’Osiander appelle impanation, invination, consubstantiation. Luther se contentait de dire que le corps et le sang étaient dedans, dessus, et dessous, in, cum, sub. Ainsi, tandis que ceux qu’on appelait papistes mangeaient Dieu sans pain, les luthériens mangeaient du pain, et Dieu. Les calvinistes vinrent bientôt après, qui mangèrent le pain, et qui ne mangèrent point Dieu.

Les luthériens voulurent d’abord de nouvelles versions de la Bible en toutes les langues modernes, et des versions purgées de toutes les négligences et infidélités qu’ils imputaient à la Vulgate. En effet, lorsque le concile voulut depuis faire réimprimer cette Vulgate, les six commissaires chargés de ce soin par le concile trouvèrent dans cette ancienne traduction huit mille fautes ; et les savants prétendent qu’il y en a bien davantage : de sorte que le concile se contenta de déclarer la Vulgate authentique, sans entreprendre cette correction. Luther traduisit, d’après l’hébreu, la Bible germanique ; mais on prétend qu’il savait peu d’hébreu, et que sa traduction est plus remplie de fautes que la Vulgate.

Les dominicains, avec les nonces du pape qui étaient en Allemagne, firent brûler les premiers écrits de Luther. Le pape donna une nouvelle bulle contre lui. Luther fit brûler la bulle du pape et les décrétales dans la place publique de Vittemberg. On voit par ce trait si c’était un homme hardi ; mais aussi on voit qu’il était déjà bien puissant. Dès lors une partie de l’Allemagne, fatiguée de la grandeur pontificale, était dans les intérêts du réformateur, sans trop examiner les questions de l’école.

Cependant ces questions se multipliaient. La dispute du libre arbitre, cet autre écueil de la raison humaine, mêlait sa source intarissable de querelles absurdes à ce torrent de haines théologiques. Luther nia le libre arbitre, que cependant ses sectateurs ont admis dans la suite. L’université de Louvain, celle de Paris, écrivirent : celle-ci suspendit l’examen de la dispute s’il y a eu trois Magdeleines, ou une seule Magdeleine, pour proscrire les dogmes de Luther.

Il demanda ensuite que les vœux monastiques fussent abolis, parce qu’ils ne sont pas de l’institution primitive ; que les prêtres pussent être mariés, parce que plusieurs apôtres l’étaient ; que l’on communiât avec du vin, parce que Jésus avait dit : Buvez-en tous[2] ; qu’on ne vénérât point les images, parce que Jésus n’avait point eu d’image : enfin il n’était d’accord avec l’Église romaine que sur la trinité, le baptême, l’incarnation, la résurrection, dogmes encore qui ont été autrefois les sujets des plus vives querelles, et dont quelques-uns ont été combattus dans les derniers temps ; de sorte qu’il n’est aucun point de théologie sur lequel les hommes ne se soient divisés.

Il fallait bien qu’Aristote entrât dans la querelle, car il était alors le maître des écoles. Luther ayant affirmé que la doctrine d’Aristote était fort inutile pour l’intelligence de l’Écriture, la sacrée faculté de Paris traita cette assertion d’erronée et d’insensée. Les thèses les plus vaines étaient mêlées avec les plus profondes, et des deux côtés les fausses imputations, les injures atroces, les anathèmes, nourrissaient l’animosité des partis.

On ne peut, sans rire de pitié, lire la manière dont Luther traite tous ses adversaires, et surtout le pape. « Petit pape, petit papelin, vous êtes un âne, un ânon ; allez doucement, il fait glacé, vous vous rompriez les jambes, et on dirait : Que diable est ceci ? Le petit ânon de papelin est estropié. Un âne sait qu’il est âne, une pierre sait qu’elle est pierre ; mais ces petits ânons de papes ne savent pas qu’ils sont ânons. » Ces basses grossièretés, aujourd’hui si dégoûtantes, ne révoltaient point des esprits assez grossiers. Luther, avec ces bassesses d’un style barbare, triomphait dans son pays de toute la politesse romaine.

Si on s’en était tenu à des injures, Luther aurait fait moins de mal à l’Église romaine qu’Érasme ; mais plusieurs docteurs hardis, se joignant à lui, élevèrent leurs voix, non pas seulement contre les dogmes des scolastiques, mais contre le droit que les papes s’étaient arrogé depuis Grégoire VII de disposer des royaumes, contre le trafic de tous les objets de la religion, contre des oppressions publiques et particulières : ils étalaient dans les chaires et dans leurs écrits un tableau de cinq cents ans de persécutions ; ils représentaient l’Allemagne baignée dans le sang par les querelles de l’empire et du sacerdoce ; les peuples traités comme des animaux sauvages ; le purgatoire ouvert et fermé à prix d’argent par des incestueux, des assassins, et des empoisonneurs. De quel front un Alexandre VI, l’horreur de toute la terre, avait-il osé se dire le vicaire de Dieu ? et comment Léon X, dans le sein des plaisirs et des scandales, pouvait-il prendre ce titre ?

Tous ces cris excitaient les peuples ; et les docteurs de l’Allemagne allumaient plus de haine contre la nouvelle Rome que Varus n’en avait excité contre l’ancienne dans les mêmes climats.

La bizarre destinée qui se joue de ce monde voulut que le roi d’Angleterre Henri VIII entrât dans la dispute. Son père l’avait fait instruire dans les vaines et absurdes sciences de ce temps-là. L’esprit du jeune Henri, ardent et impétueux, s’était nourri avidement des subtilités de l’école. Il voulut écrire contre Luther ; mais auparavant il fit demander à Léon X la permission de lire les livres de cet hérésiarque, dont la lecture était interdite sous peine d’excommunication. Léon X accorda la permission. Le roi écrit ; il commente saint Thomas ; il défend sept sacrements contre Luther, qui alors en admettait trois, lesquels bientôt se réduisirent à deux[3]. Le livre s’achève à la hâte : on l’envoie à Rome. Le pape, ravi, compare ce livre, que personne ne lit aujourd’hui, aux écrits des Augustin et des Jérôme. Il donna le titre de défenseur de la foi au roi Henri et à ses successeurs : et à qui le donnait-il ? à celui qui devait être quelques années après le plus sanglant ennemi de Rome.

Peu de personnes prirent le parti de Luther en Italie. Ce peuple ingénieux, occupé d’intrigues et de plaisirs, n’eut aucune part à ces troubles. Les Espagnols, tout vifs et tout spirituels qu’ils sont, ne s’en mêlèrent pas. Les Français, quoiqu’ils aient avec l’esprit de ces peuples un goût plus violent pour les nouveautés, furent longtemps sans prendre parti. Le théâtre de cette guerre d’esprit était chez les Allemands, chez les Suisses, qui n’étaient pas réputés alors les hommes de la terre les plus déliés, et qui passent pour circonspects. La cour de Rome, savante et polie, ne s’était pas attendue que ceux qu’elle traitait de barbares pourraient, la Bible comme le fer à la main, lui ravir la moitié de l’Europe et ébranler l’autre.

C’est un grand problème si Charles-Quint, alors empereur, devait embrasser la réforme, ou s’y opposer. En secouant le joug de Rome, il vengeait tout d’un coup l’empire de quatre cents ans d’injures que la tiare avait faites à la couronne impériale ; mais il courait risque de perdre l’Italie. Il avait à ménager le pape, qui devait se joindre à lui contre François Ier ; de plus, ses États héréditaires étaient tous catholiques. On lui reproche même d’avoir vu avec plaisir naître une faction qui lui donnerait lieu de lever des taxes et des troupes dans l’empire, et d’écraser les catholiques, ainsi que les luthériens, sous le poids d’un pouvoir absolu. Enfin sa politique et sa dignité l’engagèrent à se déclarer contre Luther, quoique peut-être il fût, dans le fond, de son avis sur quelques articles, comme les Espagnols l’en soupçonnèrent après sa mort[4]. On peut ajouter qu’au moment où Charles-Quint renonça au gouvernement, les États de la maison d’Autriche en Allemagne, les Pays-Bas, l’Espagne, Naples, étaient remplis de protestants ; que les catholiques mêmes de tous ces pays demandaient une réforme ; qu’il lui eût été facile, en excluant le pape et ses sujets du concile, d’en obtenir des décisions conformes à l’intérêt général de l’Europe ; qu’il en eût été le maître, surtout du temps de Paul IV, pontife également sanguinaire et insensé. Il imagina malheureusement qu’avec des bulles, des rescrits, et de l’or, il se rendrait le maître de l’Allemagne et de l’Italie ; et après trente ans d’intrigues et de guerres, il se trouva beaucoup moins puissant, lorsqu’il abdiqua l’empire, qu’au moment de son élection.

Il somma Luther de venir rendre compte de sa doctrine en sa présence à la diète impériale de Vorms, c’est-à-dire de venir y déclarer s’il soutenait les dogmes que Rome avait proscrits (1521). Luther comparut avec un sauf-conduit de l’empereur, s’exposant hardiment au sort de Jean Hus ; mais cette assemblée étant composée de princes, il se fia à leur honneur. Il parla devant l’empereur et devant la diète, et soutint sa doctrine avec courage. On prétend que Charles-Quint fut sollicité par le nonce Alexandre de faire arrêter Luther, malgré le sauf-conduit, comme Sigismond avait livré Jean Hus, sans égard pour la foi publique ; mais que Charles-Quint répondit « qu’il ne voulait pas avoir à rougir comme Sigismond ».

Cependant Luther, ayant contre lui son empereur, le roi d’Angleterre, le pape, tous les évêques, et tous les religieux, ne s’étonna pas : caché dans une forteresse de Saxe, il brava l’empereur, irrita la moitié de l’Allemagne contre le pape, répondit au roi d’Angleterre comme à son égal, fortifia et étendit son église naissante.

Le vieux Frédéric, électeur de Saxe, souhaitait l’extirpation de l’Église romaine. Luther crut qu’il était temps enfin d’abolir la messe privée. Il s’y prit d’une manière qui, dans un temps plus éclairé, n’eût pas trouvé beaucoup d’applaudissements. Il feignit que le diable, lui étant apparu, lui avait reproché de dire la messe et de consacrer. Le diable lui prouva, dit-il, que c’était une idolâtrie. Luther, dans le récit de cette fiction, avoua que le diable avait raison, et qu’il fallait l’en croire. La messe fut abolie dans la ville de Vittemberg, et bientôt après dans le reste de la Saxe. On abattit les images. Les moines et les religieuses sortaient de leurs cloîtres ; et peu d’années après, Luther épousa une religieuse nommée Catherine Bore. Les ecclésiastiques de l’ancienne communion lui reprochèrent qu’il ne pouvait se passer de femme : Luther leur répondit qu’ils ne pouvaient se passer de maîtresses. Ces reproches mutuels étaient bien différents : les prêtres catholiques, qu’on accusait d’incontinence, étaient forcés d’avouer qu’ils transgressaient la discipline de l’Église entière : Luther et les siens la changeaient.

La loi de l’histoire oblige de rendre justice à la plupart des moines qui abandonnèrent leurs églises et leurs cloîtres pour se marier. Ils reprirent, il est vrai, la liberté dont ils avaient fait le sacrifice : ils rompirent leurs vœux ; mais ils ne furent point libertins, et on ne peut leur reprocher des mœurs scandaleuses. La même impartialité doit reconnaître que Luther et les autres moines, en contractant des mariages utiles à l’État, ne violaient guère plus leurs vœux que ceux qui, ayant fait serment d’être pauvres et humbles, possédaient des richesses fastueuses.

Parmi les voix qui s’élevaient contre Luther, plusieurs faisaient entendre avec ironie que celui qui avait consulté le diable pour détruire la messe témoignait au diable sa reconnaissance en abolissant les exorcismes, et qu’il voulait renverser tous les remparts élevés pour repousser l’ennemi des hommes. On a remarqué depuis, dans tous les pays où l’on cessa d’exorciser, que le nombre énorme de possessions et de sortiléges diminua beaucoup. On disait, on écrivait que les démons entendaient mal leurs intérêts, de ne se réfugier que chez les catholiques, qui seuls avaient le pouvoir de leur commander ; et on n’a pas manqué d’observer que le nombre des sorciers et des possédés a été prodigieux dans l’Église romaine jusqu’à nos derniers temps. Il ne faut point plaisanter sur les sujets tristes. C’était une matière très-sérieuse, rendue funeste par le malheur de tant de familles et le supplice de tant d’infortunés ; et c’est un grand bonheur pour le genre humain que les tribunaux, dans les pays éclairés, n’admettent plus enfin les obsessions et la magie. Les réformateurs arrachèrent cette pierre de scandale deux cents ans avant les catholiques. On leur reprochait de heurter les fondements de la religion chrétienne ; on leur disait que les obsessions et les sortiléges sont admis expressément dans l’Écriture, que Jésus-Christ chassait les démons, et qu’il envoya surtout ses apôtres pour les chasser en son nom. Ils répondaient à cette objection pressante ce que répondent aujourd’hui tous les magistrats sages, que Dieu permettait autrefois des choses qu’il ne permet plus aujourd’hui ; que l’Église naissante avait besoin de miracles, dont l’Église affermie n’a plus besoin. En un mot, nous croyons, par le témoignage de l’Écriture, qu’il y avait des possédés et des sorciers, et il est certain qu’il n’y en a pas aujourd’hui : car si dans nos derniers temps les protestants du Nord ont été encore assez imbéciles et assez cruels pour faire brûler deux ou trois misérables accusés de sorcellerie, il est constant qu’enfin cette sotte abomination est entièrement abolie.

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  1. Voyez chapitre cxxxviii.
  2. Matth., xxvi, 27.
  3. Le titre du livre de Henri VIII est : Assertio septem sacramentorum adversus Martinum Lutherum, edita ab invictissimo Angliœ et Franciœ rege et domino Hyberniœ, Henrico ejus nominis octavo. Apud inclytam urbem Londinum, in œdibus Pynsonianis, anno MDXXI, quarto idus julii, cum privilegio a rege indulto. Editio prima, in-4o. (G. A.)
  4. Voyez la note de la page 276.