Fragments d’histoire/44

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Imprimerie officielle (p. 89-90).

LE BASSIN DE RADOUB


Ou « Bassin de Maussion de Candé », du nom du gouverneur qui en a posé la première pierre, le 16 mars 1864[1]. Les travaux ont été, en réalité, commencés en 1859 et les premiers essais de l’appareil d’épuisement ont eu lieu le 22 février 1861 en présence du chef de la colonie.

Il est construit sur un terre-plein et sa longueur est de 120 mètres, sa largeur de 34 mètres. Le capital engagé est de 3.749.166 fr.[2], la Métropole a contribué aux dépenses jusqu’à concurrence d’un million environ.

L’inauguration solennelle eut lieu le 6 mai 1868 « à l’occasion de l’entrée dans la forme d’un bâtiment de l’État, « l’Alectron ». Ce fut une fête populaire à laquelle tout le monde prit part[3]. Mais le premier navire qui est entré a été un aviso de guerre, l’Achéron, le 23 avril 1868.

Un autre navire de guerre français, le stationnaire Bouvet, commandé par le capitaine de Frégate Franquet, y entra aussi « blessé celui-là par un boulet allemand dans un combat héroïque[4] livré le 9 novembre 1870 à la canonnière allemande « Météore ».

On a souvent pensé à l’allongement du bassin de Radoub qui ne peut recevoir les grands navires de l’État et de la Compagnie générale transatlantique : ces projets seront bientôt exécutés.

À droite, avant d’arriver au Bassin, est le siège du « Yacht Club », sur le quai appelé communément quai Candé, mais où se trouve, donnant sur la mer, une pierre portant cette inscription « Cte de Gueydon, Gouv. 1856 ». Ce quai est donc antérieur à la construction du Bassin qui eut lieu pendant l’administration de l’Amiral de Maussion de Candé.

Entre le bassin de Radoub et le siège de la Compagnie générale transatlantique, le hangar à charbon créé à la Pointe Bouillé, en septembre 1861.

  1. Journal « Les Antilles » du 20 mai 1899.
  2. B. O. Martinique 1864, page 92.
  3. Discours du gouverneur à l’ouverture de la session ordinaire du Conseil général 24 décembre 1868.
  4. Les Oubliés et les Oubliées, par M. Fernand Borel (ouvrage non imprimé)