Géographie de l’Afrique intérieure occidentale/01

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CONSIDÉRATIONS CRITIQUES
SUR
LA GÉOGRAPHIE POSITIVE
DE
L’AFRIQUE INTÉRIEURE OCCIDENTALE,
ET ANALYSE COMPARÉE DU VOYAGE DE CAILLIÉ À TEN-BOKTOUE
ET DES AUTRES ITINÉRAIRES CONNUS.
(Premier article.)

L’auteur de ce savant travail, le plus important peut-être qui ait paru sur l’Afrique intérieure depuis longues années, a désiré garder l’anonyme. Nous pensons qu’il sera aisé de le reconnaître à la manière neuve et hardie avec laquelle il a traité un sujet si vaste et si difficile.

P. M.


I. Observations générales.

La construction des cartes géographiques, trop souvent abandonnée par les savans à de simples dessinateurs, présente cependant, pour les pays imparfaitement connus, des difficultés d’une solution ardue, contre lesquelles échouent d’ordinaire les efforts des cartographes, et qui parfois même tiennent en échec les tâtonnemens plus habiles des géographes véritables.

Quoi qu’il en soit, divers motifs d’intérêt commercial, de colonisation, de curiosité, d’engouement scientifique, ont valu à l’Afrique occidentale le privilége d’être plus directement étudiée par des hommes capables. Au premier rang brillent parmi eux notre immortel d’Anville, l’illustre Rennel, et les savans académiciens Jomard et Walkenaer. Je pourrais citer, après, les anglais Wyld et Faden, et l’allemand Berghaus, écho fidèle du docte Ritter, qui ont publié sur l’Afrique des cartes générales et spéciales d’un grand luxe et d’un mérite réel[1] ; et chez nous, M. Lapie, dont les talens graphiques s’associèrent jadis à l’érudition de Malte-Brun[2], comme ceux de son élève M. Dufour s’associent aujourd’hui aux savantes recherches de M. Walkenaer[3] ; et le modeste M. Brué, auteur de cartes exécutées avec un soin et un goût exquis[4], et préparées par des travaux dont j’ai plus d’une fois été à portée d’apprécier personnellement l’étendue.

Mais leurs talens et leur science ne les ont pas toujours garantis d’un double écueil, qu’une étude approfondie de leurs constructions, et surtout des documens originaux qu’ils ont employés, m’a dès long-temps forcé de reconnaître. Tantôt c’est un imprudent entraînement qui fait adopter sans discussion, ou tout au plus après un examen superficiel et incomplet, les notions nouvellement recueillies par les derniers voyageurs : on se hâte de substituer celles-ci aux données précédemment amassées, et les documens antérieurs, forcés de se plier, bon gré mal gré, aux déterminations plus récentes, ne sont employés que dans l’ordre inverse de leurs dates, sans acception de leur valeur relative. D’autres fois, au contraire, une préoccupation opposée conserve religieusement intactes les constructions fautives de certains itinéraires, dont une ignorante routine a seule consacré le sillon. C’est ainsi que, d’une part, d’utiles déterminations sont abandonnées, tandis que, d’un autre côté, se perpétuent des résultats erronnés.

La publication toute nouvelle du voyage de Caillié[5] dans l’intérieur de l’Afrique occidentale, m’offre une occasion, que je saisis avec plaisir, de consigner en courant, dans quelques pages, les réflexions critiques, les hypothèses et les résultats nouveaux auxquels m’a conduit un examen attentif de tous les matériaux dont s’est formée la géographie de ces régions si peu connues. Je n’ai pas le dessein de donner à cette notice tous les développemens que le sujet semble réclamer : d’énormes volumes y suffiraient à peine ; mon seul but est de relever les erreurs de construction les plus notables, de poser quelques jalons fondamentaux, d’indiquer plutôt que d’établir les résultats de mes investigations personnelles : j’abandonne à la sagacité de mes lecteurs le soin de suppléer aux développemens justificatifs, confirmatifs, ou extensifs, que le défaut d’espace et de loisirs me force à laisser sous-entendus.

Ainsi que l’a dès long-temps proclamé M. Walkenaer[6], les monumens de la géographie ancienne ne peuvent servir aux progrès de la géographie moderne, à laquelle, au contraire, ils sont forcés d’emprunter leur explication. Ces monumens d’ailleurs sont bien rares pour l’Afrique occidentale, et mentionnent à peine dans l’intérieur quelques peuplades, dont les plus éloignées occupaient les gorges et le versant méridional de l’Atlas.

Il n’en est pas de même tout-à-fait des indications contenues dans les écrits des Arabes du moyen âge ; car les Arabes sont restés dominateurs de ces contrées, auxquelles ils ont imposé leur culte ; et avec le mahométisme s’y est répandue la langue du Qorân, comme avec le christianisme a voyagé jadis l’ancienne langue de Rome. Mais ces indications, précieuses surtout pour l’ethnographie et la géographie générale, n’offrent aux constructions mathématiques que des élémens incomplets, décousus et sans précision. Le nombre de ces auteurs, connus en Europe, est d’ailleurs borné : leur liste se réduit à Mohhammed ebn-Hhaouqâl, Mohhammed al-Edrysy, surnommé à tort par ses traducteurs maronites le Géographe Nubien ; A’mar al-Ouârdy, Zaqaryâ al-Qazouyny, Ismayl Abou-’l-Fédâ, Mohhammed ebn-Bathouthah, A’bd-al-Raschyd al-Bakouy, Mohhammed ebn-Ayâs, et enfin al-Hhasân al-Gharnâty, connu depuis son baptême sous le nom de Jean-Léon Africain[7]. Les ouvrages d’Ebn-Hhaouqâl, d’Ebn-al-Ouârdy, et du Qazouyny, sont, accompagnés de cartes curieuses pour l’histoire de l’art, mais tout-à-fait dépourvues d’utilité pour la science[8].

Il ne sera pas sans intérêt que j’expose ici, en quelques mots, le système, trop peu connu et beaucoup trop négligé parmi les Européens, des dénominations de la géographie africaine en usage chez les Musulmans ; c’est une clef nécessaire pour l’intelligence de la nomenclature des voyageurs, naturellement calquée, avec plus ou moins d’exactitude, sur celle des indigènes.

Une première division fondamentale de tout le monde musulman est celle qui sépare les Beydhân ou blancs, des Soudân ou noirs. L’immense étendue de pays occupée par les premiers est à son tour divisée en deux parties, dont l’une sous le nom de Scharq, l’Orient, comprend, outre l’Asie, le pays de Messr ou Égypte ; et l’autre, appelée Maghreb ou Couchant, s’étend depuis l’Égypte jusqu’à la mer Atlantique. Telle est la distinction sur laquelle se trouve fondée celle des Scharqyyn ou Sarrasins, c’est-à-dire Orientaux, et celle des Maghrebyn ou Maures, c’est-à-dire Occidentaux. Ainsi l’Afrique renferme deux grandes régions, savoir : Ardh-al-Maghreb, la Terre du Couchant (peuplée de nations blanches ou réputées telles), et Belâd-al-Soudan, le Pays des Nègres.

Dans le Maghreb il faut distinguer le Tell, ou les terres hautes qui forment la portion cultivée et habitable le long de la Méditerranée, puis le Ssahhrâ ou désert immense qui s’étend au midi jusqu’aux pays des Soudân. Dans cette vaste mer de sables se trouvent disséminées, sous le nom de ouahh oasis, gezyrah île, ou ouâdy vallée, quelques terres basses couvertes de végétation et d’habitans ; les plus considérables et les plus rapprochées sont voisines de la limite méridionale du Tell ; on donne à la lisière que forme leur ensemble le nom de Belâd-al-Geryd ou Pays des Dattes, par opposition aux landes où le palmier ne peut croître.

Le Tell, en commençant par l’Est, se subdivise ainsi qu’il suit : d’abord la province d’Afryqya qui répond à peu près aux régences de Tripoli et de Tunis ; puis le Maghreb-al-ouasat ou Couchant du milieu, répondant en général à la régence d’Alger ; enfin le Maghreb-al-aqssay ou Couchant éloigné, qui comprend les royaumes de Fês, de Marraksch (Marok), et de Sous-al-aqssay dont Taroudânt est la capitale.

Le Ssahhrâ reçoit aussi, dans quelques-unes de ses parties, diverses dénominations, prises soit de la situation, comme le Ssahhel ou la côte, le Qéblah ou le midi, le Scharq ou l’Orient, soit de la nature du sol, comme beryah solitude, ghouth plaine basse, oua’r rocailles, hhassay graviers, al-ssahhrâ-al-asouâd, le désert noir, al-ssahhrâ-al-azakkay, le désert pur, etc.

Quant au Belâd-al-Soudân ou Pays des Nègres, la géographie n’a pas adopté d’autre division que celle des états politiques ; il est seulement à remarquer que certaines dénominations ont quelquefois survécu à la cause qui les avait déterminées ; tels sont les noms de Mâly, qui répond aux régions les plus occidentales jusqu’au Niger, de Takrour, qui embrasse les contrées centrales, de Ouanqârah, qui paraît appartenir aux pays qui s’abaissent vers le golfe de Benin, etc.

À ces notions générales il faudrait ajouter l’explication détaillée de certains mots appellatifs souvent employés, tels que médynah ville, dâr résidence ; qeriah, hhellah, village ; qassr, qala’h, khassn, fort, citadelle ; bahhr, mer, lac, grand fleuve ; nahr, ouâd, omm, khalyg, saqyah, rivière, ruisseau, canal ; mâ, a’yn, byr, eau, source, puits ; gebel, qoum, khagar, montagne, colline, rocher ; douhar, campement ; aoudâd, bény, enfans, descendans, mots pluriels fréquemment usités pour désigner une tribu, que l’on appelle, au propre, qabylah ; etc., etc.

En regard de tous ces mots il serait utile de mettre les mots correspondans des autres langues africaines. Le berber, par exemple, donnerait ayt à placer vis-à-vis de qabylah ; tèn vis-à-vis de byr ; adrar, vis-à-vis de gebel, etc. Les langues de la Nigritie fourniraient berny, kounda, so, bouré, tata, comme respectivement synonymes de médynah, qéryah, hhassn ; ba, koura, korra, kolé, ko, ghialy, et encore ten, comme équivalents de bahhr, ouâd, mâ, byr ; koung, kourou, comme traduisant gebel, hhagar ; etc.

Mais une énumération de cette nature ne pourrait être faite qu’à l’aide d’un grand travail ; ce que j’en viens de dire suffit pour en signaler l’importance. J’ai, du reste, eu soin de comprendre dans ce court échantillon les termes les plus usuels ; le temps et l’espace me manqueraient pour en dire plus long sur cet article.

Je passe aux géographes modernes.

À l’époque où d’Anville rédigeait ses cartes[9], c’est-à-dire au milieu du siècle dernier, Thompson, Jobson, Stibbs, Moore[10], avaient fait connaître la Gambie jusqu’au-dessus de Barra-kounda ; les rapports des agens de la Compagnie française d’Afrique, et principalement les mémoires de Brue[11], avaient déterminé le cours du Sénégal jusqu’au rocher Felou, ainsi qu’une partie du cours de la Falémé ; le voyage de Compagnon en Banbouk avait fourni de précieux détails sur ce pays, dans lequel il avait fait un long séjour, exécuté de nombreuses excursions, et recueilli plus de connaissances locales qu’aucun de ses successeurs n’en a pu rassembler : bien qu’étranger à l’art cartographique, il avait parcouru assez de routes dans des directions diverses, pour tracer tolérablement, à l’aide d’une sagacité et d’une intelligence remarquables, une carte du Banbouk[12], qui offre encore le document le plus satisfaisant que nous possédions sur cette partie. Les relations portugaises indiquaient encore, sur les rivières de la Sénégambie méridionale, quelques points peu avancés où ils avaient établi des comptoirs. Pour tout le reste, l’œil européen n’avait relevé que les côtes ; on ne possédait, sur l’intérieur, que les livres du prétendu Géographe Nubien[13] et de Léon Africain[14], arabes du douzième et du seizième siècle, et celui de l’espagnol Marmol Carvajal[15], postérieur d’un demi-siècle à Léon, qu’il a copié en grande partie ; plus, les vagues informations recueillies chez les peuples voisins des comptoirs ou factoreries des nations commerçantes de l’Europe.

Tels furent les matériaux que d’Anville employa avec son discernement ordinaire. Il est toutefois à observer que dans l’usage qu’il fit de la carte originale de Compagnon, il assujétit le tracé du Banbouk à des déterminations qui lui venaient sans doute de reconnaissances plus récentes, faites par les ordres de la Compagnie d’Afrique, tandis que les lumières ultérieurement acquises sur cette région tendent à faire attribuer plus de crédit à l’esquisse de Compagnon.

Quoi qu’il en soit, les travaux de d’Anville, exécutés à l’aide de matériaux généralement incomplets et peu sûrs, se trouvent aujourd’hui surannés par suite des découvertes nouvelles et des reconnaissances moins imparfaites des voyageurs qui ont postérieurement exploré ces parages.

Je ne me propose point de faire ici la complète et minutieuse énumération de tous ces voyageurs, dont cinq ou six seulement nous ont procuré des itinéraires d’une importance réelle.

Au premier rang il faut placer le célèbre Mungo-Park, dont les voyages, exécutés en 1795 et 1805, ont sillonné trois fois, entre l’Ouest et l’Est, les pays renfermés entre le Sénégal, la Gambie, la côte, et le fameux Niger. Le premier de ces voyages[16] a été construit par Rennel, le patriarche de la géographie moderne de l’Afrique, et cette construction, fondée sur une ingénieuse combinaison des gisemens et distances, de la variation magnétique, et des latitudes observées, est un des guides les plus utiles qui puissent être employés par les géographes : ce n’est pas à dire qu’elle doive être aveuglément suivie, puisque des déterminations de longitude, établies enfin avec la précision désirable pour des points placés sur la route ou dans le voisinage, démontrent la nécessité d’une correction considérable dans toutes les longitudes, et que des vérifications analogues tendent à faire penser que des rectifications doivent aussi être faites aux latitudes. Mais, ainsi qu’il arrive trop souvent, entre les géographes qui sont venus après Rennel, les uns ont adopté, sans examen et sans modification, le travail du docte anglais, en faisant péniblement, ou plutôt arbitrairement, cadrer à ses déterminations les itinéraires effectués depuis ; les autres, au contraire, sapant avec une imprudente témérité l’œuvre de Rennel, ont substitué aux résultats obtenus par une critique savante, appliquée à des matériaux à la vérité imparfaits, les données que présentaient des documens moins sûrs encore, mais auxquels une date plus récente conciliait plus de faveur et une confiance irréfléchie.

Cette confiance imprudente s’est surtout manifestée à l’égard d’une construction anonyme, tout à-fait arbitraire et capricieuse, de l’itinéraire du second voyage de Park, portée sur la carte qui accompagne la relation posthume du célèbre écossais[17]. Ce tracé offre cependant, à un œil exercé, de telles aberrations, que l’on a, depuis long-temps, reconnu l’indispensable nécessité de lui faire subir de nombreuses et radicales corrections. M. Walkenaer ayant relevé dans le journal de Park un compte de trente-un jours dans le mois d’avril, Bowdich crut découvrir dans cette erreur (qui en réalité paraît insignifiante) la clef des corrections à faire subir aux latitudes, supposant que le calcul des observations avait anticipé d’un jour sur la déclinaison sidérale applicable à chacune d’elles : il en fit l’objet d’un mémoire spécial, dont les résultats sont consignés dans la précieuse collection de M. Walkenaer ; mais c’était substituer, à la première série d’erreurs, une nouvelle série d’erreurs plus graves encore ; et cependant le docte académicien qui, dans son Histoire des Voyages[18] balance à adopter les corrections de Bowdich, les a laissé employer, bien qu’avec des modifications arbitraires, dans la nouvelle carte de la Sénégambie, construite sous sa direction par M. Dufour[19], tandis que, par un oubli regrettable, il a omis, dans son résumé du premier voyage de Park, le détail des distances, gisemens et observations, conservé dans le savant mémoire de Rennel.

M. Jomard, dont tous les travaux sur l’Afrique sont empreints, en général, d’une sage réserve, n’avait point eu occasion d’aborder de front la difficulté dans sa petite carte du Sénégal et de la Gambie[20] ; mais dans celle qu’il a jointe au voyage de Caillié[21], il a judicieusement préféré les déterminations de Rennel à celles de la carte anglaise de 1805 : il est regrettable que l’itinéraire du premier voyage de Park, de même que les lignes de route de Beaufort, de Mollien, de Gray et Dochard, soient tracés par notre académicien, dans ses deux productions graphiques, avec une grande négligence.

L’expédition anglaise, conduite, en 1818, par le major Gray et le chirurgien Dochard, occupe, dans l’ordre chronologique, le second rang parmi les principaux voyages dans ces contrées : elle a parcouru, entre la côte et le Niger, une ligne complexe, coïncidant en plusieurs points avec les itinéraires de Park, et décrivant dans le Bondou une route semi-circulaire d’un intérêt qui n’a point encore été apprécié à sa juste valeur. Ces marches diverses sont exprimées avec très-peu d’exactitude dans la carte spéciale qui accompagne la relation du voyage[22] ; carte d’un mérite fort médiocre, mais qui offre le seul document détaillé que nous ayons de la route de Dochard jusqu’au Niger, et de celle du capitaine Campbell vers le Fouta-Ghialon. Les points des itinéraires de Park y sont, au surplus, marqués conformément aux résultats de Rennel.

À la même époque se rapporte le voyage de Mollien[23], qui, après un assez long détour vers l’Est, est monté vers le Sud jusqu’aux hauteurs de Timbou, dans le Fouta-Ghialon, et a regagné ensuite la côte occidentale ; nous avons le détail complet des gisemens de sa route : les documens de cette nature sont trop souvent négligés dans les relations de voyages ; celui-ci, malgré les inexactitudes que révèlent quelques contradictions partielles, est d’autant plus intéressant, que Mollien a dû couper dans sa marche les lignes parcourues par tous les voyageurs qui ont suivi des directions transverses. Cette observation n’avait point échappé à M. Eyriès, qui a joint un intéressant mémoire à la relation du voyageur[24], mais, il faut l’avouer, il n’a été fait jusqu’à présent, sur les cartes de la Sénégambie, qu’un usage insignifiant de cet itinéraire, l’un des plus importans toutefois que nous possédions ; la carte spéciale qui accompagne l’ouvrage, dressée par un artiste étranger à la science, est un tissu de méprises et d’erreurs ; et pourtant, de même que la carte anglaise du deuxième voyage de Park, elle a été adoptée et suivie avec une inconcevable facilité, même, à quelques corrections près, dans les travaux de M. Walkenaer et de M. Jomard !… De la combinaison fautive de ces deux constructions des routes de Park et de Mollien, il est résulté, pour la Gambie, des contours péniblement tourmentés, dont la bizarrerie même suffit pour indiquer le peu de probabilité, et que je n’ai pas retrouvés sans surprise sur la carte de M. Dufour ; M. Brué les a retranchés, mais il me paraît avoir tourné plutôt que résolu la difficulté. En revenant plus tard sur ce sujet, je chercherai à établir, d’après des considérations motivées, une solution nouvelle de ce point de géographie.

Le major Laing, si malheureusement enlevé naguères à la science, au retour du voyage qu’il avait fait, en 1826, à la fameuse cité de Ten-Boktoue, avait effectué, en 1822, dans le midi de la Sénégambie, une reconnaissance[25], intéressante par de nombreuses observations astronomiques, et dans laquelle il se trouva à portée de déterminer, avec une approximation satisfaisante, la position importante de Timbou et celle des sources du fameux Niger : ces résultats sont employés sur une belle carte, à très-grand point dressée par James Wyld[26], et dont le tracé se trouve reproduit sans modification dans celles de M. Walkenaer, de M. Jomard, de M. Brué, et de tous les autres géographes. Quant au voyage de Ten-Boktoue, quelques résultats seulement en sont connus par la correspondance du major : tels sont la position de Ghadâmes, publiée par la Quarterly Review, et celle de A’yn-al-Ssalah, consignée pour la première fois dans le mémoire que M. Jomard a joint à la relation de Caillié. Il est vivement à regretter que la perte des papiers de Laing prive la géographie des importantes lumières que la science avait droit d’attendre d’un voyageur aussi expérimenté.

Une autre victime non moins recommandable de son zèle pour les découvertes, est l’infortuné capitaine de Beaufort, qui, en 1824, mesura par deux routes différentes la distance du Sénégal à la Gambie, explora le Bondou, le Kaarta, le Banbouk, et détermina son itinéraire par des observations astronomiques et par des séries de distances et de gisemens. Une faible partie seulement en est superficiellement connue, d’après la correspondance du voyageur ; mais il ne tardera point, je l’espère, d’être publié complétement, avec le récit intégral des explorations scientifiques de cet estimable officier ; matériaux autographes et précieux, soigneusement recueillis par l’administration coloniale du Sénégal, et restitués par le Département de la Marine à la famille de Beaufort. Les résultats déjà connus ont été réunis par M. Walkenaer, dans son Histoire des Voyages[27], et employés, mais avec peu de précision, dans les cartes de M. Jomard et de M. Dufour ; l’un et l’autre paraissent avoir adopté, sans discussion, toutes les positions que Beaufort a indiquées d’après une estime qui n’est pas toujours d’accord avec les déterminations fournies par d’autres sources, ni peut-être même (chose que je n’ai point vérifiée) avec les observations inédites et les détails de route consignés dans les journaux du voyageur. Un motif facile à apprécier m’interdit d’anticiper ici sur une publication à laquelle je suis heureux d’avoir pu efficacement contribuer ; aussi déclaré-je, dès à présent, que je n’ai fait ni ne ferai, dans cette notice, aucun usage quelconque des lumières que pourraient fournir ces précieux documens ; sans doute leur examen serait, dans l’espèce, du plus haut intérêt ; mais les résultats auxquels je suis arrivé étant antérieurs à l’époque où j’ai pu avoir connaissance des papiers de Beaufort, il me suffira d’appuyer ici ces résultats des mêmes considérations qui m’avaient déterminé à les adopter. Je joindrai plus tard à cette notice le complément d’indications que j’aurai puisées dans cet intéressant voyage après sa publication.

Le dernier dans l’ordre des temps, mais non dans l’ordre d’importance, est le voyage accompli, en 1827 et 1828, par René Caillié, qui sous le costume musulman a fait la traversée de l’Afrique occidentale entre Kakondy et Rabâth, en passant par la fameuse Ten-Boktoue, jusque-là but fatal de tant d’entreprises malheureuses ; il a soigneusement relevé les gisemens et les distances de tous les points de sa route ; il a même essayé de les appuyer d’observations astronomiques, en suppléant ingénieusement, par une sorte d’arbalestrille improvisée, au manque d’instruments à réflexion ; mais, trop peu répétées et obtenues par un moyen trop grossier, ces observations, que sur ma demande M. Jomard a eu l’obligeance de me communiquer, n’offrent que des élémens de calcul trop incertains, trop incomplets, pour être employés avec une utilité réelle. Le docte académicien a publié, dans le mémoire étendu qu’il a joint à la relation de Caillié[28], deux de ces observations ; malheureusement il est aisé de s’apercevoir que les distances zénithales qu’il en a conclues sont le produit d’un système de calcul évidemment erronné.

La carte du voyage, soigneusement dressée par le même géographe, présente les détails de la route scrupuleusement construits d’après les indications du voyageur, et assujétis ensuite dans leur ensemble, à des bases, des appréciations et des méthodes consciencieusement exposées et discutées dans le mémoire, lequel offre encore l’examen des documens antérieurement recueillis sur les mêmes parties, et le résumé des résultats généraux du nouvel itinéraire.

Outre les voyageurs que je viens de citer, il en est encore quelques-uns dont les relations peuvent utilement servir à confirmer ou compléter celles que j’ai tout à l’heure indiquées. Tels sont Houghton, qui, dès 1791, avait devancé Park sur la route de sa première expédition, et le nègre Isaac, envoyé, en 1810, à la recherche de ce dernier, dont il avait été l’un des guides ; Rubault et son guide Karachy, qui parcoururent, en 1786, quelques parties des itinéraires de Park, de Gray, de Mollien, et de Beaufort ; Winterbottom et Watt, qui suivirent, en 1794, comme Campbell en 1817, et le chirurgien O’Beirne en 1821, des routes se vérifiant mutuellement, et vérifiant à leur tour celles de Laing, de Mollien et de Caillié dans la Sénégambie méridionale ; le matelot américain Robert Adams, naufragé en 1810 sur la côte du Ssahhrâ, les maures Hâggy Qâsem et Mohhammed ebn-Foul de Tripoli, Mbouya (Abou-Yahhyay ?) et Mohhammed de Tischyt, et encore quelques scheyks des tribus voisines du Sénégal, qui, à diverses époques et par des routes différentes, ont effectué le grand voyage de Ten-Boktoue, nous fournissant ainsi un moyen de contrôler les résultats de l’itinéraire de Caillié, et de placer en outre quelques points, disséminés à de grands intervalles, sur le sol de l’immense désert, où Follie et Saugnier, Brisson, Scott, Riley, Cochelet, victimes de funestes naufrages, décrivirent aussi, en 1784, 1785, 1810, 1815 et 1819, quelques lignes de route d’une médiocre utilité ; je dois nommer encore Ahhmed ebn-al-Hhasân, à qui nous devons un itinéraire détaillé de Fês à Tâfilelt, écrit en 1787 ; Badia, qui sous le nom de A’ly-Bey a voyagé et séjourné en 1805 dans l’empire de Marok, où il a déterminé astronomiquement plusieurs positions importantes ; Grey Jackson, qui a parcouru de nombreuses lignes de route dans la partie la plus occidentale du même empire ; Coste, dont le voyage en Banbouk, publié en 1789, ne saurait balancer l’autorité de Compagnon, qu’il s’applique à combattre ; Duranton, dont la route de Saïssanding au Felou, en 1824, renferme quelques utiles indications ; enfin le chirurgien Marres, dont l’itinéraire récent de Donghel à Bakel, par terre, bien que dépourvu de toute mention de gisemens, est d’un intérêt encore inaperçu, mais réel[29].

Plusieurs de ces lignes de routes secondaires ont été tracées sur diverses cartes générales ou spéciales, dont les plus remarquables, indépendamment de celles que j’ai déjà eu l’occasion de citer, sont les suivantes : en premier lieu, celles que le major Rennel a données en 1790, 1793, 1798, 1802, avec de savans mémoires destinés à constater les progrès successifs de la géographie africaine ; puis celle que le comte de la Borde a jointe, en 1791, à la relation de Saugnier ; ensuite celle de Wadstrom[30], publiée en 1795, et offrant, d’après les journaux de Watt et Winterbottom, une construction détaillée de leur récent itinéraire ; celles que Poirson a dressées en 1802, pour le voyage de Durand ; celle que M. Walkenaer a insérée, en 1820, dans ses Recherches sur l’intérieur de l’Afrique ; enfin, celle que M. Lapie a construite, en 1821, pour accompagner le livre de M. Cochelet.

À toutes ces relations de voyages, il faut ajouter les renseignemens plus ou moins précis recueillis à différentes époques et en divers lieux, de la bouche des Maures ou des nègres, sur les contrées intérieures qu’ils avaient vues ; savoir : à Londres, à plusieurs reprises, par l’Association africaine ; à Tunis, en 1786, par M. d’Einsiedel ; à Tripoli, en 1790, par Niebuhr ; à Morzouq, en 1798 par Hornemann, et en 1819 par Ritchie et Lyon ; à Rabâth, en 1804, par M. Cahill ; à Mogador, par M. Grey Jackson pendant un séjour de plusieurs années, et en 1815 par Riley ; à Ouâdy-Noun, par M. Cochelet, en 1819 ; au Sénégal, en 1820, par Rouzée, et en 1824 par Adrien Partarrieu ; à Komâsy, en 1817 par Bowdich, et en 1818, par Dupuis ; enfin, à Sakatou, en 1824 et 1827, par Clapperton[31].

Dans la revue générale dont je termine ici l’esquisse rapide, je n’ai point eu le dessein de faire un recensement intégral et complet de tout ce que l’on peut réunir de matériaux relatifs à la géographie de l’Afrique occidentale ; à dire vrai, néanmoins, ce que j’ai omis d’indiquer peut être regardé comme absolument insignifiant, et ne mérite d’être recueilli que pour figurer dans l’histoire de la science, mais aucunement pour servir à ses progrès.

Quoi qu’il en soit, il ne suffit pas d’avoir réuni tous les itinéraires et les documens que je viens d’énumérer, pour se trouver à portée d’en faire usage ; une base est indispensable à leur emploi : c’est la fixation des points de départ sur lesquels ils s’appuient, et qui se trouvent disséminés sur toute la périphérie de la vaste région dont ces itinéraires servent à déterminer le tracé. Nous avons heureusement, à cet égard, toute satisfaction, car les travaux hydrographiques des capitaines Gauthier et Smith dans la Méditerranée, ceux des Borda, Roussin, Le Prédour, Massieu de Clerval, et Owen, dans l’Atlantique, ont fait connaître les côtes, sauf quelques lacunes peu étendues, avec cette exactitude rigoureuse qui, grâce à la précision des instrumens, à l’excellence des méthodes, et au mérite personnel des observateurs, ne laisse plus guère à désirer. Les résultats de ces explorations nautiques, publiés officiellement à Paris et à Londres[32], ont été adoptés, comme il était naturel de le faire, dans toutes les cartes dressées depuis. D’un autre côté, les voyages de Ritchie et Lyon, et les deux expéditions de Clapperton, ont tracé, entre la baie de Tripoli et celle de Bénin, une ligne continue qui tranche complétement, d’une manière commode, la séparation de l’Afrique occidentale d’avec tout le reste du vaste continent.

Je borne aux quelques pages qui précèdent l’exposition générale que j’ai dû faire des élémens amassés jusqu’à ce jour, et du parti plus ou moins satisfaisant que les géographes en ont su tirer. Dans la combinaison nouvelle que je vais essayer à mon tour de ces mêmes élémens, je ne saurais me dispenser de recourir, pour éviter la confusion, à un classement préalable des matières ; l’ordre le plus simple et le plus aisé, c’est, à ce qu’il me semble, de choisir l’itinéraire le plus étendu, et d’y rattacher successivement tous les autres, à mesure que se présenteront des points de coïncidence : c’est la marche que je vais adopter, en prenant pour thème fondamental la longue route de Caillié, que son importance et sa nouveauté s’accordent à désigner pour un tel choix.

À cet égard, une observation est ici nécessaire : c’est que tout itinéraire dont les deux extrémités s’appuient sur des points connus et déterminés, doit en général être scindé en deux parties, convergeant, l’une directement, et l’autre en sens inverse de la marche du voyageur, vers le terme le plus éloigné du voyage. Ainsi, l’itinéraire de Caillié, qui appuie ses deux extrémités sur Kakondy et sur Rabâth, fournira deux routes distinctes, l’une de Kakondy à Ten-Boktoue, telle qu’il l’a lui-même parcourue ; l’autre, de Rabâth à Ten-Boktoue, en comptant à rebours les étapes du voyageur.

Cette division me conduit à faire, de tous les itinéraires à construire, deux groupes séparés ; l’un, de ceux qui, avec la ligne de Kakondy à Ten-Boktoue, se sont dirigés à travers les états et les peuples nègres, à la limite septentrionale desquels est placée la fameuse cité ; l’autre, de ceux qui, avec la ligne de Rabâth à Ten-Boktoue, ont sillonné le grand désert.


  1. La carte de Berghaus, chef-d’œuvre de gravure, et supérieure sous ce rapport à toutes celles qui aient encore paru, porte ce titre : Karte von Afrika nach den neuesten entdeckungen und ansichten, mit besonderer rücksicht auf Karl Ritter’s Erdkunde : ein kritischer versuch, entworfen und bearbeitet im jahre 1824, von Heinrich Berghaus ; Stuttgart, 1826. Il faut y joindre une petite feuille de retombe ultérieurement publiée sous ce titre : Erster Karton zu Heinrich’s Berghaus karte von Afrika, die, in den jahren 1822, 1823 und 1824 gemachten entdeckungen der H. Denham, Clapperton und Oudney Vollständig enthaltend ; Stuttgart, 1826 july 15.

    La grande carte en six feuilles de Wyld, quoique fort belle, est très-inférieure à la précédente ; elle est intitulée : Map of Africa, compiled from the most authentic accounts of travels ancient and modern, including those performed under the patronage of fhe African Association, by Mungo Park, Hornemann, major Houghton, etc., likewise those of Burckhardt, Bruce, etc.… assisted by the reports of the missionnary societies ; London published by James Wyld, geographer to H. M. etc. january 1st 1827. J’aurai occasion de citer plus tard d’autres productions du même auteur.

    J’ai sous les yeux une carte de Faden, moins belle d’exécution que celles que je viens d’indiquer, mais remarquable par le soin avec lequel y ont été portés tous les itinéraires recueillis à l’époque de sa publication ; elle porte simplement pour titre : Africa ; London published by William Faden, geographer to H. M. etc. august 12th 1803.

  2. Personne n’ignore que c’est à M. Lapie que l’on doit l’atlas qui accompagne la Géographie de Malte-Brun. Je citerai ailleurs quelques cartes spéciales de lui.
  3. M. Dufour exécute, sous la direction de M. Walkenaer, les cartes destinées à accompagner la nouvelle Histoire générale des Voyages.
  4. Je citerai en particulier ici, 1o la Carte détaillée, en deux feuilles, de l’Afrique et des îles qui en dépendent, par A. Brué, géographe du Roi, d’après les observations astronomiques, les découvertes et les hypothèses les plus récentes ; Paris, 1828 ; 2o la Carte de la Sénégambie, du Soudan et de la Guinée septentrionale, etc.… 1828 ; 3o la Carte générale des états du Nord de l’Afrique, etc.… 1828.
  5. La relation de Caillié a paru sous ce titre : Journal d’un Voyage à Temboctou et à Jenné, dans l’Afrique centrale, précédé d’observations faites chez les Maures Braknas, les Nalous, et d’autres peuples, pendant les années 1824, 1825, 1826, 1827, 1828 : par René Caillié ; avec une Carte itinéraire et des Remarques géographiques, par M. Jomard, membre de l’Institut ; Paris, 1830.
  6. Recherches géographiques sur l’intérieur de l’Afrique septentrionale, pag. 250, 346.
  7. Je ne place dans cette liste ni le Masoudy, ni Ahhmed al-Maqqary, historiens qui n’ont dit qu’en passant quelques mots de géographie.
  8. M. Müller, dans son Catalogue de la Bibliothèque ducale de Gotha, a donné un fac-similé autographié de la carte qui accompagne un manuscrit du Qazouyny apporté d’Orient par Seetzen. J’ai moi-même recueilli, dans les manuscrits arabes et persans de la Bibliothèque du Roi, une carte générale persane ainsi qu’une carte arabe spéciale du Maghreb, d’Ebn-al-Hhaouqâl, et cinq exemplaires différens de la carte générale d’Eb-al-Ouârdy. Il est intéressant de comparer ces bizarres esquisses avec les planisphères latins de Fra-Mauro, d’Andréa Bianco, du musée Borgia, et du Gesta dei per Francos.
  9. Voir 1o sa Carte générale d’Afrique, en trois feuilles, 1749 ; 2o celle de la Côte occidentale d’Afrique, et du cours des rivières de Sénégal et de Gambie, 1751 ; 3o celle de la Guinée entre Serra-lione et le passage de la Ligne, 1775 ; etc.
  10. On trouve des résumés fort bien faits de leurs relations dans la nouvelle Histoire générale des Voyages de M. Walkenaer.
  11. Ces mémoires ont servi à la rédaction de la Nouvelle relation de l’Afrique occidentale, par le P. J. B. Labat, dominicain ; 5 vol. in-12 ; 1728.
  12. Cette carte se trouve dans le tome 4 de la Relation du P. Labat ; elle a été reproduite par la lithographie dans un Mémoire du marquis de La Feuillade d’Aubusson, sur les mines d’or du Banbouk : br. in-8o, 1826.
  13. Geographia nubiensis, etc.… recens ex arabico in latinum versa a Gabriele Sionita, et Joanne Hesronita, in-4o, 1619 ; le premier titre donné à cette traduction était Liber relaxationis animi curiosi. Tout ce que ce livre contient sur l’Afrique a été recueilli et mis en ordre par J. M. Hartmann, sous le titre de Edrisii Africa, in-8o, Gottingœ, 1796. Une traduction française de l’ouvrage complet d’Edrysy, entreprise par M. Amédée Jaubert, s’imprime actuellement par les soins de la Société de Géographie de Paris.
  14. L’ouvrage de Léon, traduit par lui-même en italien, a été imprimé à diverses fois dans la collection de voyages de Ramusio, in-folio : il porte pour titre : Della descrizziohe dell’ Africa et delle cose notabili che ivi sono, per Giovan Lioni, africano. La traduction latine, faite en 1556, par Jean Florian, est beaucoup plus répandue, mais elle présente des inexactitudes.
  15. L’Afrique de Marmol, de la traduction de Nicolas Perrot d’Ablancour, 3 vol. in-4o ; Paris, 1667. L’original espagnol avait paru en deux livraisons de 2 vol. in-folio chacune, à Grenade, en 1573 et 1592.
  16. Voyage dans l’intérieur de l’Afrique, fait en 1795, 1796 et 1797 par Mungo-Park, avec des Éclaircissemens sur la géographie de l’intérieur de l’Afrique, par le major Rennel, traduit de l’anglais sur la 2e édition par J. Castera ; 2 vol. in-8o, avec cartes et figures ; Paris, an viii.
  17. The Journal of a mission to the interior of Africa in the year 1805, by Mungo-Park ; the second edition revised and corrected, 1 vol. in-8o ; London, 1815. La carte est intitulée : Map to illustrate the Journal of Mungo-Park’s last mission in Africa.
  18. Tom. vii, pag. 53.
  19. Sénégambie et côte occidentale d’Afrique, depuis le cap Blanc jusqu’au cap Sainte-Anne, pour servir à l’Histoire générale des Voyages de C. A. Valkenaer, dressées sous la direction de l’auteur, par A. H. Dufour ; 1828.
  20. Carte du cours de la Gambie au-dessous de Coussaye, et du cours du Sénégal au-dessous de Moussâla, assujétie aux observations les plus récentes ; extrait d’une carte de l’espace compris entre l’Océan et le Fezzan, et entre les 4e et 27e parallèles Nord, par M. E. J. M. D. L. (E. Jomard, membre de l’Institut) ; Paris, 1828.
  21. Carte générale du Voyage de Caillié à Jenné et Temboctou, et à travers le Sahara, en 1827 et 1828 ; rédigée par M. Jomard, membre de l’Institut royal de France, Paris, 1829.
  22. Voyage dans l’Afrique occidentale, pendant les années 1818, 1819, 1820 et 1821, etc.…, par le major William Gray, et feu Dochard, chirurgien d’état-major ; traduit de l’anglais par madame Charlotte Huguet ; 1 vol. in-8o ; Paris, 1826. M. Walkenaer, dans le précis qu’il a donné de ce Voyage, dans le tome vii de son Histoire générale, a eu occasion de relever de nombreuses inexactitudes dans la traduction de madame Huguet. La carte qui y est jointe porte pour titre : Carte des routes suivies par les majors Peddie et Gray, dans leurs expéditions en Afrique ; elle a été exécutée par le graveur Berthe, qui m’a assuré avoir scrupuleusement copié l’original anglais, sans réduction ni modification ; je n’ai point été à portée de me procurer celui-ci.
  23. Voyage dans l’intérieur de l’Afrique, aux sources du Sénégal et de la Gambie, fait en 1818, par G. Mollien ; avec carte et rues dessinées et gravées par Ambroise Tardieu ; 2 vol. in-8o ; Paris, 1820.
  24. Observations géographiques sur les découvertes en Afrique antérieures à celles de M. Mollien, sur celles qu’il a faites, et sur la carte jointe à sa relation ; par J. B. B. Eyriès.
  25. Voyage dans le Timanni, le Kouranko et le Soulimana, par le major Alexandre Gordon Laing ; traduit de l’anglais par MM. Eyriès et Larenaudière ; 1 vol. in-8o ; Paris, 1826.
  26. Map of part of the western coast of Africa, extending from the isles of Loss to Sherboro island, particularly exhibiting the discoveries lately made to the N. W. of Sierra-Leone by surgeon O’Beirne and major Laing, compiled from original documents in the Colonial Office ; january, 1st 1828 ; London published by James Wyld, geographer to H. M.
  27. Tome vi, pag. 355 et suiv.
  28. Remarques et recherches géographiques sur le voyage de M. Caillié dans l’Afrique centrale ; par M. Jomard, membre de l’Institut ; comprenant l’analyse de la carte itinéraire et de la carte générale du voyage, rédigées par le même.
  29. Il serait trop long de donner ici l’indication détaillée des ouvrages où ces divers itinéraires sont contenus ; qu’il me suffise de dire que celles qui n’ont pas fait l’objet de publications spéciales, se trouvent consignées soit dans les Proceedings de la Société africaine de Londres, soit dans les Mémoires et le Bulletin de la Société de Géographie de Paris, soit enfin dans les Recherches de M. Walkenaer sur l’intérieur de l’Afrique. La nouvelle Histoire générale des Voyages contient, au surplus, des résumés de la plupart des autres.
  30. Cette carte accompagne l’ouvrage intitulé : An Essay on colonization particularly applied to the western coast of Africa ; etc.… by B. Wadstrom ; illustrated with a nautical map ; in-4o ; London, 1794. La carte elle-même porte la date du 1er octobre 1795.
  31. C’est dans les relations des voyageurs ici désignés, dans le Bulletin de Géographie et dans les Recherches de M. Walkenaer, que l’on trouvera consignés ces divers renseignemens.
  32. Je ferai une mention spéciale de la Carte en deux feuilles de la Méditerrannée et la mer Noire, d’après les observations du capitaine Gauthier, ainsi que de la Carte de la côte occidentale d’Afrique, rédigée par M. Givry, l’une et l’autre publiées par le Dépôt général de la Marine ; et parmi celles de l’Amirauté anglaise, je citerai la Chart of the west coast of Africa… from the operations… of capt. W. F. W. Owen ; London published 18 aug. 1827.