Géographie de la Sarthe/10

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X. — Agriculture ; productions.


Sur les 624,400 hectares du département, divisés en 1,292,046 parcelles, on compte :
Terres labourables 
 397,644 hectares.
Vignes 
 8,902
Bois 
 80,334
Prés et herbages 
 76,957
Landes, pâtures et terrains incultes 
 16,999

Le reste du territoire est occupé par les emplacements de villes, bourgs, villages, hameaux, fermes, par les routes, chemins de fer, cimetières, etc.

En 1886, on comptait dans le département 61,532 chevaux, 106 mulets, 6,970 ânes, 204,764 animaux de l’espèce bovine, 65,100 moutons, 91,197 porcs, 22,505 chèvres. Les bêtes à laine ont produit, en 1886, 2,178 quintaux de laine d’une valeur de 370,326 francs.

Les volailles connues sous le nom de chapons et poulardes du Mans (principalement aux environs de la Flèche, où se tient le marché) et les oies grasses y constituent des produits très rémunérateurs : plus de 250,000 volailles et de 100,000 oies sont expédiées annuellement à Paris. La contrée vend ou consomme chaque année plus de 10 millions d’œufs. On y compte 14,044 ruches d’où l’on a retiré 52,095 kilogrammes de miel, d’une valeur totale de 100,058 fr., et 18,718 de cire, estimés 54,282 fr. Le gibier abonde dans la Sarthe ; les rivières fournissent d’excellents poissons ; les renards y sont assez communs.

Les chevaux sont à juste titre renommés : ils sont forts et robustes comme ceux de la race percheronne, avec laquelle ils ont de nombreux points de ressemblance. L’élevage des chevaux réussit presque partout ; mais les chevaux les plus estimés paraissent être ceux de Chassé, Montigny, Saint-Paul-le-Gaultier et Roullée. La Sarthe est un des départements les plus riches en chevaux et en bœufs : il possède 11 chevaux et 36 bœufs par kil. carré.

La portion du département qui s’étend sur la rive droite de l’Huisne et de la Sarthe est en général fertile et très propre à la culture du froment ; la région située sur la rive gauche de ces cours d’eau, depuis Montmirail et Connerré jusqu’à Clermont, près de la Flèche, est une plaine maigre et sablonneuse, couverte de landes, sur lesquelles poussent des bois de pins maritimes, et où l’on rencontre cependant çà et là des champs bien cultivés et assez productifs. La région méridionale du département possède un sol plus riche, où se récoltent les vins les plus estimés de la Sarthe, et où prospèrent le froment et le méteil. Les rivières de la Sarthe, l’Huisne et le Loir arrosent de fertiles prairies. Dans le Fertois et le Saosnois sont les plus riches pâturages.

Le département de la Sarthe produit le froment, le méteil, le seigle, l’orge, l’avoine, le maïs, le sarrasin, des foins, trèfles, luzerne, sainfoins, du colza et autres graines oléagineuses, des betteraves, destinées presque exclusivement au bétail ; des pommes de terre, des légumes secs et frais, du chanvre, du lin, des marrons et châtaignes et des vins, dont les crus les plus estimés sont ceux de Bazouges, de Château-du-Loir et de Janières (vin blanc) et surtout ceux du coteau de Jasnières, commune de l’Homme.

En 1886, les agriculteurs de la Sarthe ont récolté 1,102,486 hectolitres de froment, 309,599 de méteil, 251,470 de seigle, 553,814 d’orge, 576,284 d’avoine, 2,309 de maïs, 14,733 de sarrasin, 1,834,061 de pommes de terre, 410,427 quintaux de betteraves fourragères, 650,853 de trèfle, 141,810 de luzerne, 120,323 de sainfoin, 1,551,017 de foin, 43,916 de chanvre (filasse) et 10,636 de graine, 269,335 de pommes, 861 de prunes, (en 1887) 72,357 hectol. de vin, 4,708 quint. de châtaignes, dont il se vend pour 200,000 fr. sur le marché de Château-du-Loir. — Le départ. produit plus de froment et de seigle qu’il n’en consomme. Les excédents de récolte s’expédient dans l’Orne, l’Eure, Eure-et-Loir, la Seine et en Angleterre.

Les arbres fruitiers y réussissent parfaitement, notamment les poiriers et les pommiers, dont on a retiré, en 1887, 324,024 hectol. de cidre. Les noyers sont nombreux, et leurs fruits sont l’objet d’un commerce important.

Les principales forêts, dont 10,500 hect. appartiennent à l’État, sont celles de Bercé ou Jupilles (5,165 hectares), de Perseigne (5,085 hect.), de Vibraye (3,000 hect.), de Sillé-le-Guillaume (2,000 hect. dans la Sarthe, le reste est dans la Mayenne), de Malpaire ou de Précigné (1,500 hect., dont le hêtre est l’essence principale), de Bonnétable (1,300 hect.), de la Grande et de la Petite-Charnie (1,000 hect.).

Les essences qui composent, en général, ces forêts sont : le chêne, qui dans la forêt de Perseigne atteint l’âge de 150 ans ; le charme, le châtaignier et le pin maritime, sous lequel disparaissent les landes sablonneuses, autrefois stériles. Les forêts de l’État, des communes ou appartenant à des particuliers, produisent ensemble 3,500,000 fr. Les progrès de l’agriculture vont toujours grandissant, grâce à la multiplicité et à l’amélioration des chemins de communication, à l’emploi plus fréquent et plus intelligent des engrais, à la pratique du drainage, qui a élevé le produit des terres de 10 à 300 pour 100 (depuis 1850, 5,600 hectares environ ont été drainés), et enfin à l’irrigation, dont l’utilité commence à être aussi appréciée. La Société d’agriculture du Mans, correspondant avec les comices agricoles établis dans les divers cantons du département, a aussi largement contribué par ses conseils et ses encouragements à pousser l’agriculture dans la voie du progrès.

Il existe dans la Sarthe une ferme-école à la Pilletière, commune de Jupilles.