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Grammaire de l’hébreu biblique/Syntaxe/Temps et modes/Paragraphe 113

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Paul Joüon
Institut biblique pontifical (p. 301-307).
§ 113. Forme yiqtol (futur).

a A) Verbes statifs. Dans ces verbes, le qatal exprimant le présent et le passé (§ 112 a, b), le yiqtol, de soi, n’exprime que le futur. Mais, si le sens devient actif, le yiqtol est employé comme dans les verbes d’action[1]. Ainsi une forme telle que יִכְבַּד signifie ordinairement et normalement il sera lourd. Cependant on trouve תִּכְבַּד Ps 32, 4 traité comme un verbe d’action : « Jour et nuit ta main pesait (s’appesantissait) sur moi » ; תִּלְבַּ֫שְׁנָה 2 S 13, 18 « car ainsi s’habillaient (avaient coutume de s’habiller) les vierges filles du roi » (ces deux formes pourraient signifier, au présent : pèse, s’habillent) ; יֶֽאֱהַב il aime Pr 3, 12 ; 15, 9, 12 ; 16, 13 (ici aimer est considéré comme une action répétée, constante). De même le verbe הָיָה (§ 111 i) peut être traité comme un verbe d’action : יִֽהְיֶה Nb 9, 16 « ainsi arrivait-il constamment » ; Eccl 1, 9 « ce qui est arrivé, voilà ce qui arrive ».

D’une façon générale, les verbes statifs tendent à devenir actifs ; ainsi plusieurs verbes qui ont un qatal statif ont un yiqtol actif, § 41 b.

b B) Verbes actifs. Le yiqtol se trouve employé dans la sphère du futur avec valeur temporelle, dans la sphère du présent avec valeur temporelle et valeur d’aspect, dans la sphère du passé avec valeur d’aspect.

Futur. Le yiqtol est surtout employé pour exprimer le temps futur, quel que soit l’aspect de l’action ; ainsi יָבֹא signifie il viendra, il entrera, qu’il s’agisse d’une action unique ou répétée, instantanée ou durative : p. ex. dans אִם־יַֽעֲלֶה s’il monte(ra) 1 R 12, 27 il s’agit d’une action répétée. — Le yiqtol s’emploie aussi pour une action représentée comme future par rapport à un moment du passé : Gn 43, 7 : « Pouvions-nous donc savoir qu’il dirait ? (dicturus esset, Vulg.) יֹאמַר » ; 2 R 3, 27 « Il prit son fils premier-né qui devait régner à sa place יִמְלֹךְ » (regnaturus erat, Vulg.) ; 13, 14 « Or Élisée était malade de la maladie dont il devait mourir יָמוּת ». Les cas de ce genre ne se présentent qu’en proposition dépendante.

Pour le futur passé, à côté du qatal qui exprime seulement l’antériorité de l’action (§ 112 i), on emploie aussi le yiqtol, qui exprime seulement le futur : Dt 7, 12 עֵ֫קֶב תִּשְׁמְעוּן en récompense de ce que vous aurez écouté ; Jug 6, 26 « avec le bois de l’Ashéra que tu auras coupé » ; Job 40, 14 « ta droite t’aura donné la victoire ». Voir aussi les exemples cités § 112 i.

c Présent. Le yiqtol s’emploie avec une valeur temporelle et une valeur d’aspect : action répétée ou durative[2].

1) Action répétée : Dt 1, 44 « Ils vous poursuivirent comme font les abeilles כַּֽאֲשֶׁר תַּֽעֲשֶׂ֫ינָה הַדְּבֹרִים » ; Gn 32, 33 « les Israélites ne mangent pas le nerf sciatique לֹא יֹֽאכְלוּ » ; Jug 11, 40 תֵּלַ֫כְנָה « elles vont annuellement » ; 1 S 2, 8 יָרִים il relève (après un qōtel du présent fréquentatif). Le yiqtol est la forme usuelle pour les vérités d’expérience[3] : Ex 23, 8 « le cadeau rend aveugles les hommes clairvoyants יְעַוֵּר » ; Pr 15, 20 « un fils sage réjouit son père יְשַׂמַּח » ; Is 32, 6[4].

d 2) Action durative : Gn 37, 15 מַה־תְּבַקֵּשׁ Que cherches-tu ?[5] ; 24, 31 « Pourquoi restes-tu dehors ? תַּֽעֲמֹד » ; 1 S 1, 8 « Pourquoi pleures-tu ? תִּבְכִּי » ; 11, 5 « Qu’ont donc les gens qu’ils pleurent ? יִבְכּוּ » ; 2 S 16, 9 « Pourquoi ce chien crevé insulte-t-il ? יְקַלֵּל ». Une action, en réalité terminée, est censée continuer jusqu’au moment de la question : Gn 32, 30 « Pourquoi demandes-tu mon nom ? תִּשְׁאַל »[6] ; 44, 7. Le yiqtol est particulièrement fréquent dans l’interrogation. En dehors de l’interrogation : Ps 121, 1 אֶשָּׂא je lève [comp. 123, 1 נָשָׂ֫אתִי j’ai levé (et je tiens levé) § 112 e] ; 142, 2 אֶזְעָ֑ק je crie.

e Passé. Dans la sphère du passé le yiqtol exprime seulement l’aspect : action répétée ou durative. La valeur temporelle de la forme ressort uniquement du contexte. On ne peut donc employer ce yiqtol que dans un contexte préalablement situé dans le passé[7].

1) Action répétée : Job 1, 5 « Ainsi faisait Job toujours (= chaque fois) יַֽעֲשֶׂה » ; Gn 29, 2 יַשְׁקוּ on abreuvait ; 31, 39 « Je ne t’ai (jamais) rapporté (qatal) une bête mise en pièces ; c’est moi qui en souffrais le dommage אֲחַטֶּ֫נָּה » ; Ex 33, 7 (À chaque étape) « Moïse prenait la tente יִקַּח » ; 40, 36 « Quand la nuée s’élevait, ils partaient יִסְעוּ »[8].

f 2) Action durative : Gn 2, 6 « un flux montait יַֽעֲלֶה (constamment) de la terre » ; 37, 7 « vos gerbes entouraient ma gerbe תְּסֻבֶּ֫ינָה » ; Ex 13, 22 « la colonne de nuée ne se retirait pas le jour יָמִישׁ » ; Nb 9, 16, 17 ; Is 1, 21 ; 6, 4 ; Jér 36, 18.

g On trouve ce yiqtol employé d’une façon assez large, dans des cas où le qatal paraît aussi bon ou même meilleur : Jug 2, 1 אַֽעֲלֶה je vous faisais monter (étrange, surtout en début absolu) ; Nb 23, 7 יַנְחֵ֫נִי il me faisait venir (même remarque) ; 1 R 21, 6 אֲדַבֵּר je parlais (anormal)[9].

h Enfin on trouve des yiqtol sans aucun aspect itératif ou duratif, et donc avec la valeur de qatal, qui serait la forme attendue. Ainsi avec le verbe trouver qui a, de soi, un sens d’instantanéité (§ 111 d) : Dt 32, 10 יִמְצָאֵ֫הוּ il le trouva (poét.) ; Ps 116, 3 אֶמְצָא. Autres exemples : Job 15, 7 תִּוָּלֵד es-tu né ? ; 3, 3 אִוָּלֵד je suis né (opp. le qatal de Jér 20, 14 יֻלַּ֫דְתִּי) ; Job 3, 11. Presque tous les exemples sont du style élevé ou poétique (cf. § o).

i Avec l’adverbe אָז cet emploi de yiqtol est ordinaire en prose ; et même yiqtol est un peu plus fréquent que qatal, p. ex. 1 R 3, 16 אָז תָּבֹ֫אנָה Alors elles vinrent[10]. On trouve un même verbe au yiqtol et au qatal : בָּנָה bâtir : qatal 1 R 9, 24 ; yiqtol Jos 8, 30 ; 1 R 11, 7 ; עָלָה monter : qatal Jos 10, 33 ; yiqtol 2 R 12, 18 ; 16, 5 ; הִכָּה frapper ; qatal 2 S 21, 18 ; yiqtol 2 R 15,16.

j Avec la conjonction טֶ֫רֶם avant que on a toujours le yiqtol pour une action passée : Jos 3, 1 טרם יַֽעֲבֹ֑רוּ avant qu’ils ne passassent ; Ex 12, 34 ; Ps 119, 67 ; de même avec בְּטֶ֫רֶם : Gn 27, 33 בּטרם תָּבוֹא avant que tu ne vinsses ; 37, 18 etc., sauf 2 fois qatal : Ps 90, 2 ; Pr 8, 25. De même, avec טרם, employé comme adverbe, pas encore (§ 160 n) on a presque toujours le yiqtol ; Gn 24, 45 טרם אֲכַלֶּה לְדַבֵּר je n’avais pas encore fini de parler ; 2, 5 ; 19, 4 etc., sauf 2 fois qatal : Gn 24, 15 טרם כִּלָּה לְדַבֵּר il n’avait pas encore fini de parler (si texte correct) ; 1 S 3, 7 טרם יָדַע il connaissait pas encore (vocalisation suspecte, car ensuite טרם יִגָּלֶה).

k Avec la conjonction עַד on a très rarement le yiqtol pour une action passée : Jon 4, 5 עַד אֲשֶׁר יִרְאֶה « il s’assit jusqu’à ce qu’il vît » (avec une nuance finale virtuelle : afin que) ; Eccl 2, 3 (probablement aussi nuance finale) ; Jos 10, 13 (poét., et p.-ê. nuance finale).

l Yiqtol avec nuance modale pouvoir, devoir, vouloir (cf. § 111 g). L’hébreu exprime beaucoup moins souvent que nos langues les idées de pouvoir[11] (יָכֹל), devoir (הָיָה לְ, יֵשׁ לְ), vouloir (חָפֵץ). Il se contente souvent du yiqtol, qui suffit à exprimer faiblement ces nuances. La sphère temporelle de ces yiqtol est surtout le futur ou le présent, parfois le passé.

Nuance pouvoir[12] : Gn 42, 37 « Tu pourras faire mourir mes deux fils, si… תָּמִית » ; 2 R 5, 12 ne puis-je pas m’y baigner ? הֲלֹא אֶרְחַץ ; 9, 37 de sorte qu’on ne pourra pas dire אֲשֶׁר לֹא־יֹֽאמְרוּ ; 2 Ch 19, 2 « as-tu le droit d’aimer les ennemis de Jéhovah ? תֶּאְהָ֑ב » (pour aimes-tu on aurait אָהַ֫בְתָּ, cf. Gn 22, 2) ; Gn 2, 16 « de tous les arbres du jardin tu peux manger à ton gré אָכֹל תֹּאכֵ֑ל » (la nuance renforcée par l’inf. abs. § 123 h) ; Dt 17, 15 tu peux librement mettre שׂוֹם תָּשִׂים (opp. à לֹא תוּכַל) ; Gn 43, 7 (ici dans la sphère du passé : pouvions-nous donc savoir ?) ; Nb 35, 17 « s’il le frappe avec une pierre de jet[13] qui peut donner la mort יָמוּת בָּהּ » ; 35, 28 il pourra retourner יָשׁוּב ; Dt 1, 12 comment puis-je porter ? אֵיכָה אֶשָּׂא (répond à v. 9 לֹא אוּכַל שְׂאֵת) ; 15, 3 « quant à l’étranger, tu pourras le presser תִּגֹּשׂ » (s’oppose à v. 2 qui défend de presser l’Israélite) ; 1 R 12, 26 « dans ces conditions, le royaume peut retourner à la maison de David תָּשׁוּב » ; Ruth 2, 15 elle pourra glaner תְּלַקֵּט.

m Nuance devoir[14] : une nuance virtuelle devoir se trouve dans tout yiqtol d’injonction ou de défense : Lév 19, 32 « Tu te lèveras (= tu dois te lever) devant les cheveux blancs » ; יָדוֹעַ תֵּדַע usuel pour sache bien (littt il faut absolument que tu saches) Gn 15, 13 etc. (l’impér. ne s’emploie pas après l’inf. abs. § 123 d) ; Ex 21, 28 סָקוֹל יִסָּקֵל הַשּׁוֹר il faut absolument que le bœuf soit lapidé ; Dt 12, 2 (cf. § 123 h) ; Ex 20, 13 Tu ne tueras pas, etc. לֹא תִרְצָ֑ח. Cette formule de défense est usuelle dans les lois[15] ; elle semble plus solennelle que אַל avec jussif (§ 114 i). On la trouve aussi pour une défense particulière, p. ex. Dt 1, 42 לֹא תַֽעֲלוּ vous ne monterez pas ; mais dans ce cas אַל est plus usuel, p. ex. Nb 14, 42 (parall.) אַל תַּֽעֲלוּ ne montez pas.

Autres exemples : Ex 4, 15 « je vous ferai connaître ce que vous devez faire » ; Nb 35, 28 « il doit rester jusqu’à la mort du grand-prêtre » ; Gn 20, 9 « tu as fait des choses qui ne doivent pas se faire » ; 1 R 22, 6 « Dois-je aller à Ramot Galaad ? » ; v. 15 (id.) ; Éz 34, 2 « n’est-ce pas le troupeau que les pasteurs doivent paître ? » ; Jon 1, 11 que devons-nous te faire ? ; Ps 139, 21 ne dois-je pas haïr ? אֶשְׂנָא (opp. v. 22 שְׂנֵאתִים je les hais) ; Ruth 3, 1 ne dois-je pas chercher ? ; 3, 4 « il te dira ce que tu dois faire » ; Eccl 5, 5 pourquoi Dieu devra-t-il s’irriter ? ; Néh 8, 14 « Jéhovah a prescrit que les Israélites doivent demeurer dans des cabanes » ; — dans la sphère du passé : Gn 34, 31 « devait-on traiter notre sœur comme une prostituée ? » ; 2 S 3, 33 « Abner devait-il mourir comme un homme ignoble ? » ; Dt 1, 18 « je vous ai prescrit dans ce même temps tout ce que vous deviez faire ».

Assez souvent un yiqtol de prière, de demande, d’ordre etc. équivaut à un impératif, notamment après un impératif[16] : Ps 17, 8 תַּסְתִּירֵ֫נִי tu me protègeras = protège-moi (après l’impératif שָׁמְרֵ֫נִי garde-moi) ; 43, 1 ; 54, 3 ; 59, 2 ; 64, 2 ; 140, 2 ; Nb 32, 24 ; Éz 24, 17 ; Pr 7, 1 ; 22, 17 ; Job 6, 23 ; 40, 10. Dans Ps 51 les yiqtol des vv. 9-10 ont pratiquement la valeur des impératifs des vv. 3-4. — Avant un impératif : Ps 71, 2 ; Job 17, 10. Enfin yiqtol isolé : Is 18, 3 ; Job 18, 2 ⸮ (tous textes poétiques ; comp. Gn 43, 12, § 119 i N).

n Nuance vouloir[17] : Gn 24, 58 « Veux-tu aller avec cet homme ? הֲתֵֽלְכִי » — « Je veux bien אֵלֵךְ » ; Dt 18, 6 s’il veut venir ; Jug 4, 8 « Si tu veux venir avec moi, j’irai » ; 1 S 21, 10 « si tu veux la prendre, prends-la » ; 26, 6 « qui veut descendre avec moi ? » ; 30, 15 veux-tu me mener ? ; Ruth 1, 11 « pourquoi voulez-vous venir avec moi ? » ; 3, 13 s’il veut te racheter (dans le second membre explicitement וְאִם־לֹא יַחְפֹּץ et s’il ne veut pas) ; 4, 4 si tu veux racheter.

o Conclusion. De l’ensemble de ces divers emplois il ressort que le yiqtol a une valeur temporelle moins nette que le qatal. On le trouve assez souvent là où l’on attendrait qatal. En général le contexte suffit à déterminer le temps d’un yiqtol employé d’une façon pour ainsi dire atemporelle. Ainsi dans une alternance de qatal[18] et de yiqtol (fréquente en poésie), le qatal situe dans le passé l’action exprimée par le yiqtol suivant, p. ex. Is 26, 5 « Il a courbé הֵשַׁח les habitants de la haute cité ; la ville haut placée il l’a abaissée יַשְׁפִּילֶ֫נָּה » ; Job 4, 15 ; 19, 10, 12 ; 32, 11 ; 33, 8 ; 38, 17, 22 (cf. § h)[19].

p Appendice. Comparaison entre les verbes actifs et les verbes statifs dans les formes qatal et yiqtol :

קָטַל
  • il a tué etc.
  •  
  • il tue (action instantanée)
  • il tuera (assez rarement)
כָּבֵד
  • il a été lourd
  • il était lourd
  • il est lourd
יִקְטֹל
  • il tuera
  • il tue (fréquence, durée)
  • il tuait (id.)
יִכְבַּד
  • il sera, deviendra lourd
  • [il devient l., s’appesantit]
  • [il devenait l., s’appesantissait]

  1. De même pour la forme wayyiqtol, § 118 b.
  2. Le qōtel (§ 121 h) a à peu près les mêmes valeurs ; il exprime plus expressément le présent et la nuance durative. Mais l’usage ne permet pas d’employer indifféremment les deux formes.
  3. Qōtel est assez rare dans cet emploi et qatal est rare (§ 112 d).
  4. L’hébreu n’a pas de verbe correspondant à solere, avoir coutume. Le yiqtol suffit à exprimer cette idée. La Vulgate accentue souvent la nuance fréquentative en ajoutant solere : Ex 33, 11 ; Nb 11, 12 ; Dt 1, 31 ; 28, 29. Opp. le procédé inverse exprimant l’unicité par nunquam, § 112 d.
  5. Le verbe chercher est, de par son sens, duratif § 111 d. Dans la réponse v. 16 on a le qōtel avec la même valeur : « Ce sont mes frères que je cherche ». L’addition du pronom, usuel dans les réponses, a amené le participe (cf. § 121 d).
  6. Comparer, en même situation, le participe שֹׁאֶ֫לֶת 1 R 2, 22, et le parfait דִּבַּ֫רְתָּ 1 S 9, 21.
  7. Ainsi, en début absolu, une action durative passée ne peut s’exprimer que par הָיָה et le participe, § 121 f.
  8. Dans un contexte au plus-que-parfait : 1 S 14, 47 : « Saül avait pris possession de la royauté et il avait combattu… et partout où il s’était tourné יִפְנֶה, il avait sauvé » (l. יוֹשִׁיעַ Ehrlich, Randglossen).
  9. Ces exemples et d’autres du même genre ne sont pas expliqués d’une façon satisfaisante. Dans certains cas on peut penser à une recherche de style. — Il est bon de remarquer que le yiqtol ne correspond pas de tout point à l’imparfait français. Ainsi le yiqtol ne s’emploie pas dans le cas de simultanéité si l’action est instantanée, p. ex. « Il franchissait le seuil quand j’arrivai ». Pour la simultanéité dans le passé on emploie le qatal si l’action est instantanée, le participe si l’action est durative (§ 166 c-i).
  10. Le yiqtol n’ayant pas le sens de l’imparfait français de simultanéité, le yiqtol avec אז n’est pas plus facile à expliquer que le yiqtol sans אז.
  11. Surtout au sens de licéité (all. dürfen). Pour ce sens on trouve seulement une dizaine d’exemples de יכל (tous avec négation).
  12. Comp. Luc 2, 29 νῦν ἀπολύεις τὸν δοῦλόν σου, δέσποτα ; Marc 14, 58 καταλύσω (Mt 26, 61 δύναμαι καταλῦσαι).
  13. Pour ce sens cf. Mélanges Beyrouth, 6, 166.
  14. Comp. Act. 22, 10 τί ποιήσω ; (16, 30 τί με δεῖ ποιεῖν ;).
  15. En hébreu postbiblique une défense de la Loi s’appelle un לֹא תַֽעֲשֶׂה (par opposition à un précepte [positif], qui est un עֲשֵׂה).
  16. Comparer le cas de weqataltí continuant un impératif, § 119 l.
  17. Comp. Jean 10, 32 διὰ ποῖον αὐτῶν ἔργον ἐμὲ λιθάζετε ; 33 περὶ καλοῦ ἔργου οὐ λιθάζομέν σε.
  18. Ou d’un wayyiqtol équivalant à un qatal et le continuant.
  19. De ces cas ne diffèrent pas ceux où le yiqtol est séparé du waw par un mot, p. ex. Dt 33, 9 שָֽׁמְרוּ אִמְרָֽתֶ֔ךָ וּבְרִֽיתְךָ יִנְצֹ֑רוּ ils ont observé ton commandement et ont gardé ton alliance. Le waw séparé du verbe est pour celui-ci comme s’il n’existait pas (contre König, § 368 h). Cf. Dt 32, 14 ; 33, 28 ; Jug 5, 17 ; Is 2, 6 ; 40, 19.