Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/BATAVIA, ville de l’Océanie, capitale de l’île de Java et de toutes les possessions néerlandaises des Indes orientales

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Administration du grand dictionnaire universel (2, part. 1p. 351).

BATAVIA, ville de l’Océanie, capitale de l’île de Java et de toutes les possessions néerlandaises des Indes orientales, sur une baie de la côte N.-O. de l’île, à l’embouchure du Jakatra, appelé aussi Tjiliwoug, avec un port fortifié ; par 6° 12’ de lat. S., et 104° 33’ de long. E. 150,000 hab., parmi lesquels on compte 4,000 Européens. Le reste de la population se compose d’indigènes, de Chinois et d’Arabes. Résidence du gouverneur général ; place de guerre défendue par une citadelle et quelques batteries ; port militaire avec arsenal. Siège de la haute cour de justice, d’un préfet apostolique ; consulats de France et des États-Unis ; banque ; théâtre ; Société des arts et des sciences très-florissante. L’industrie, peu importante à Batavia, est presque entièrement exercée par les Chinois, partie la plus active de la population ; en revanche, c’est la première ville de l’Océanie sous le rapport commercial. La rade, qui forme le port, est abritée par plusieurs îlots contre la mousson du N.-O. et offre un bon mouillage ; cependant les navires de plus de 300 tonneaux sont obligés de jeter l’ancre à environ 2 kil. du rivage. Il sort annuellement de Batavia environ 1,500 navires, dont les deux tiers environ sont néerlandais ; les principaux articles du trafic sont les épices, le riz, le café, les sucres, l’indigo, les bois de teinture, le thé et la poudre d’or. Le chiffre des exportations de cette place de commerce égale à peu près celui de ses importations, qui dépasse 60 millions de francs.

Batavia, fondée en 1621 par l’amiral hollandais Jean Koen, sur les ruines de la ville malaise de Jakatra, est bâtie sur un sol bas et marécageux, coupé de nombreux canaux. Elle se compose de deux parties : la vieille ville ou ville basse, qui était autrefois un foyer d’émanations pestilentielles, mais qui a été assainie par les soins des gouverneurs Dœndels et van Capellen ; et la nouvelle ville, formée de maisons spacieuses et bien aérées, séparées les unes des autres par des cours et de beaux jardins, qui en font un séjour des plus agréables. C’est là, principalement dans le quartier appelé Weltevreden, que les riches Européens ont aujourd’hui leurs somptueuses demeures ; l’ancienne Batavia a été abandonnée aux Malais et aux Chinois ; le négociant européen n’y a conservé que ses bureaux, auxquels il se rend vers dix heures du matin, et qu’il se hâte de quitter vers quatre heures, pour retourner à Weltevreden, où il retrouve la fraîcheur dont il a été privé pendant la journée. Après avoir traversé ce quartier aristocratique, on arrive sur la route de Beutenzorg, où l’on admire le magnifique château du gouverneur, et où se trouve le jardin botanique, l’un des plus riches du globe. Parmi les édifices remarquables de Batavia, nous devons mentionner l’église luthérienne, le grand hôpital militaire, la Bourse et la Banque de Java. Depuis sa fondation, cette ville est toujours restée possession hollandaise, excepté de 1811 à 1816, période pendant laquelle Batavia fut entre les mains des Anglais. || Ville des États-Unis, dans l’État de New-York, à l’E. de Buffalo et à l’O. d’Albany, sur le chemin de fer de Buflalo à Rochester ; 4,500 hab.