Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/BONAPARTE (Paul-Marie), deuxième fils du second mariage de Lucien Bonaparte, avec Marie-Alexandrine-Charlotte-Louise-Laurence de Bleschamp

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Administration du grand dictionnaire universel (2, part. 3p. 954).

BONAPARTE (Paul-Marie), deuxième fils du second mariage de Lucien Bonaparte, avec Marie-Alexandrine-Charlotte-Louise-Laurence de Bleschamp, naquit à Rome en 1808. Ses goûts l’entraînaient vers la carrière militaire, et il cherchait de tous côtés à quelle noble cause il pourrait offrir son épée, lorsque éclata la guerre de l’indépendance hellénique. Suivant l’exemple de lord Byron après Missolonghi, il résolut d’aller combattre les Turcs. Embarqué à Ancône, et parvenu sur le théâtre de la guerre, il fut reçu comme un fils par l’un des commandants des forces navales de la Grèce, lord Cochrane, qui avait beaucoup connu son père pendant la captivité de celui-ci en Angleterre. Grâce à cette protection, il fut nommé commandant en second de la frégate Hellade. Le jeune prince se montra digne d’une telle faveur, et se distingua par son intrépidité dans plusieurs rencontres. Au mois de décembre de l’année 1826, Paul-Marie, qui, tantôt sur mer tantôt sur terre, combattait avec une audace voisine de la témérité, se trouvait dans le golfe de Nauplie, lorsque l’Hellade fut attaquée par les Turcs. Après avoir donné quelques ordres, il se rendit a sa cabine pour saisir ses pistolets. Dans la précipitation qu’il mit à regagner le théâtre du combat, un de ses pistolets partit, et le jeune héros tomba frappé d’une balle, qui lui traversa la poitrine. Son courage et son affabilité lui avaient gagné tous les cœurs, et sa mort fut regardée comme une calamité publique par les Grecs qui, encore aujourd’hui, citent avec honneur son nom parmi ceux de leurs libérateurs. Son corps, conservé dans un tonneau de rhum, fut transporté dans l’île de Spetzia, puis plus tard inhumé à Navarin.