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Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/CHARLES D’ANJOU, comte d’Anjou et de Provence, neuvième fils de Louis VIII, frère de saint Louis

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Administration du grand dictionnaire universel (3, part. 4p. 1018).

CHARLES D’ANJOU, comte d’Anjou et de Provence, neuvième fils de Louis VIII, frère de saint Louis, né entre 1220 et 1226, mort en 1285. Il épousa l’héritière de Provence, Béatrix, fille de Raymond Bérenger, suivit saint Louis dans sa croisade, combattit vaillamment dans le delta du Nil et à la Massourre, et fut fait prisonnier avec le roi. À son retour en France, il eut à lutter contre les municipalités provençales, constituées en république, à l’exemple des cités italiennes, et reprit Avignon, Arles et Marseille, qu’il châtia cruellement. En 1265, il accepta l’investiture du royaume de Naples et de Sicile, que lui offrait le pape Urbain IV, marcha sur Naples, où il entra victorieux, après avoir écrasé Manfred à la bataille de Bénévent, et défit encore un nouveau compétiteur, Conradin, rejeton de la maison de Souabe, qu’il envoya impitoyablement au supplice. Il parut en Afrique au moment où son frère venait d’expirer, uniquement préoccupé de soumettre Tunis au tribut, convoita l’empire d’Orient, et, pour se préparer les voies, fit excommunier Paléologue par le pape Martin IV, qui lui devait la tiare. Arbitre de l’Italie, souverain de la Provence et des Deux-Siciles, qu’il avait écrasées d’impôts et dont il noyait les révoltes dans le sang, il nourrissait les plus vastes projets, lorsque le massacre des Vêpres siciliennes, et la conquête de la Sicile par don Pèdre d’Aragon vinrent briser sa fortune (1282). Il fit des efforts obstinés, mais inutiles, pour arracher la Sicile à son adversaire, qu’il défia vainement à un combat singulier, et mourut de colère et de chagrin. C’était un vaillant homme de guerre, pieux comme son frère, mais dur, implacable, avide et ambitieux.