Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/DECAEN (Charles-Matthieu-Isidore, comte), général français

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Administration du grand dictionnaire universel (6, part. 1p. 208).

DECAEN (Charles-Matthieu-Isidore, comte), général français, né à Cruelly, près de Caen, en 1769, mort à Montmorency en 1832. Il s’engagea, en 1787, dans l’artillerie de marine, dont il sortit, en 1790, pour entrer un an après dans le 4e bataillon des volontaires du Calvados. En 1793, au siège de Mayence, il était adjudant-major sous Kléber, qu’il suivit en Vendée. Il revint à l’armée du Rhin chef de bataillon (1795) et y conquit le grade de général do brigade, puis se distingua sous Moreau, contribua au succès de la bataille de Hohenlinden, fut nommé général do division (1800) ; devint, de 1803 à 1811, gouverneur général des établissements français dans l’Inde et fit preuve, dans ce poste, d’autant de capacité administrative que de talents militaires. À son retour, Decaen commanda l’armée de Catalogne. En 1814, il fut chargé d’organiser l’armée de la Gironde, et la nouvelle de l’abdication de Napoléon le surprit à Libourne ; il fit aussitôt sa soumission au roi, qui le nomma chevalier do Saint-Louis, puis, le 2 juillet, grand cordon de la Légion d’honneur. Decaen était gouverneur de la 11e division, quand Napoléon revint de l’île d’Elbe. Il renouvela ses protestations de fidélité à la duchesse d’Angoulême, qui était alors à Bordeaux ; mais à peine la duchesse fut-elle partie, qu’il reçut le général Clausel : aussi, après les Cent-Jours, fut-il arrêté, emprisonné pendant quinze mois, puis relâché, mais mis en disponibilité jusqu’à la révolution de Juillet. Decaen fut alors nommé président de la commission chargée d’examiner les réclamations des officiers que la Restauration avait éloignés de l’armée ; il mourut à Montmorency d’une attaque d’apoplexie foudroyante.