Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Dantiscus, en polonais dantiszek (jean)

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Administration du grand dictionnaire universel (6, part. 1p. 92).

DANTISCUS, en polonais Dantiszek (Jean), poëte latin polonais, né à Dantzig (en latin Dantùcum) en 1485, mort en 1548. Il dut à sa ville natale le nom sous lequel il est connu et qu’il adopta au lieu de celui de Flachsbinder, que portait sa famille. Après avoir fait ses études à l’Académie de Cracovie, il servit quelque temp3 dans l’armée polonaise, et fit ensuite en Orient un voyage pendant lequel il parcourut la Palestine, la Syrie, l’Arabie et la Grèce. De retour dans sa patrie, il s’attira par son talent poétique la bienveillance du roi de Pologne Sigismond Ier, qui le prit pour secrétaire. Plus tard, il embrassa l’état ecclésiastique, mais n’en resta pas moins à la cour en qualité de secrétaire du roi. Il accompagna ce prince à Presbourg, où ses poésies lui valurent la faveur de l’empereur Maximilien, au point que ce dernier lui décerna solennellement la couronne poétique et l’anoblit sous le nom de Von Hofen (a Curiist des Cours, en français), La plupart des langues de l’Europe lui étaient familières, et il était fort habile dans les négociations diplomatiques ; aussi Sigismond l’envoya-t-il auprès de Charles-Quint, qu’il décida à signer la paix avec les Vénitiens. Après avoir assisté, en 1530, à la diète d’Augsbourg et avoir accompagné l’empereur en Espagne, il revint en Pologne en 1535 et fut successivement promu évêque de Culm et deTErmeland, Il se lia d’une amitié étroite avec Copernic et avec Hosius, et fut aussi en rapport avec les partisans de Luther. Ses œuvres, qui sont pour la plupart des poésies de circonstance, ont été recueillies et publiées par Bcehm (Breslau, 1764). Elles sa distinguent par la pureté de la latinité et la clarté de l’expression plus que par le sentiment poétique.