Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/MARGUERITE GORDONG, comtesse de Sorbes

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Administration du grand dictionnaire universel (10, part. 4p. 1172).

MARGUERITE GORDONG, comtesse de Sorbes, née vers le milieu du xvie siècle, morte à Anvers en 1605. Fille du marquis de Huntley, de la maison royale d’Écosse et gouverneur de ce royaume après la mort de Henri Stuart, sous la reine Marie, Marguerite Gordong fut unie au comte de Sorbes, d’une des plus grandes familles d’Écosse. Ce mariage avait pour objet de rapprocher deux maisons rivales dont l’une était à la tête du parti catholique, l’autre à la tête du parti calviniste ; mais au bout de quelques années d’une union heureuse, la mésintelligence se mit entre les deux époux. Le comte de Sorbes voulut forcer sa femme à apostasier et, ne pouvant y parvenir, il la répudia pour se remarier à quelques jours de là. Marguerite ayant cherché alors un asile chez ses parents, la haine du comte de Sorbes se changea en fureur. À plusieurs reprises, il tenta, mais en vain, de se débarrasser d’elle par le fer et par le poison. Marguerite épouvantée alla chercher un refuge en Brabant, auprès d’un de ses fils qui venait de prendre l’habit de bure du capucin. Sans ressources, elle fut obligée de travailler de ses mains, et bientôt, épuisée par la maladie, elle se vit contrainte d’aller mendier de porte en porte pour ne pas mourir de faim. Le roi d’Écosse, ayant été informé de cette grande infortune, envoya des secours à Marguerite, qui mourut peu après.