Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Mazel (abraham)

La bibliothèque libre.
Administration du grand dictionnaire universel (10, part. 4p. 1390).

MAZEL (Abraham), chef camisard, né k Saint-Jean-du-Uard vers 1075, mort près d’Uzès en 1710. Il prit une grande part a la délivrance des prisonniers de l’abbé du Chaila (1702) et devint un Jes chefs les plus vaillants de l’insurrection des Oévennes. Après la soumission de Cavalier, Mazel se réfugia à Genève ; mais bientôt il revint dans ses montagnes et continua la guerre. Découverr dans les carrières du Gèvuudan, il fut amené devant Bàville, intendant du Languedoc Quelques personnes à qui il avait sauvé la vie intercédèrent en sa faveur. Au lieu de le condamner à périr sur la roue, on le condamna k une détention perpétuelle, et il fut jeté dans les cachots de la tour de Constance, à Algues-Mortes. Sept mois plus tard, il était parvenu à percer une épaisse muraille, et il Se sauvait avec seize do ses compagnons de captivité. Mazel retourna alors à Genève, où il arriva au mois d’août 1705, et passa de là en Hollande- Mais le désir de revoir les Cévemies le tourmentait toujours. Il partit une seconde fois avec deux chefs cauiisards, et fit prévenir quelques protestants de son prochain retour. Bâville en fut instruit et prit ses mesures. Arrivé dans le Vivarais (1709), l’intrépide Mazel essaya vainement de soulever le pays II réunit néanmoins quelques hommes avec lesquels il battit des détachements envoyés contre lui ; mais, attaqué par 6,000 hommes sous les ordres du duc de Roqueluure, il vit tomber autour de lui presque tous ses compagnons, et, bien que couvert de blessures, il parvint à s’échapper. Muzel trouva un asile dans les Cévenues et organisa une nouvelle insurrection dans les environs d’Uzès. Tout était prêt, mais le chef.camisard avi/it été dénoncé. Le soir du 17 octobre 1710, la maison où il était avec un ami nommé Coste fut cernée par les soldats.


Comme ils essayaient de s’enfuir par les toits, ils furent tués. Leurs têtes furent portêeSj l’une à Vernoux, l’autre à Uzès et brûlées publiquement. Avec Mazel périt le dernier chef des camifards.