Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/ORLÉANS (Eugénie-Adélaïde-Louise D'), fille de Philippe-Égalité

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Administration du grand dictionnaire universel (11, part. 4p. 1484).

ORLÉANS (Eugénie-Adélaïde-Louise d’), fille de Philippe-Égalité, née à Paris en 1777, morte le 1er janvier 1848. Elle fut élevée avec ses frères par Mme de Genlis, reçut une éducation virile et apprit de bonne heure à aimer les idées libérales. Elle prenait les eaux de Bath, en Angleterre, lorsqu’elle se trouva comprise dans le décret du 9 octobre 1792, qui condamnait à mort les émigrés ; son père essaya vainement de la faire rayer de la liste des émigrés, néanmoins il la fit revenir à Paris. Mais peu après, son frère, le duc de Chartres (depuis Louis-Philippe), craignant pour sa vie, l’envoya avec Mme de Genlis à Tournay (1792), puis en Suisse, où il alla la rejoindre. Bientôt après, le duc de Chartres dut quitter la Suisse. La princesse Adélaïde se réfugia alors, sous le nom de miss Stuurt, à Bremgarten, habita ensuite un village près de Constance, puis Fribourg, où elle resta deux ans dans un couvent, Landshut, en Bavière (1798), Presbourg, en Hongrie (1798). En 1802, elle alla rejoindre en Espagne sa mère, la duchesse d’Orléans, qu’elle quitta, en 1808, pour se rendre auprès de son frère en Angleterre, et, à partir de ce moment, elle ne se sépara plus de lui. Elle revint avec lui en France en 1817, le soutint dans toutes les épreuves de sa vie politique et le décida en 1830 à monter sur le trône. Ambitieuse, douée d’une âme forte, femme de tête et de bon conseil, elle exerça toujours un grand ascendant sur l’esprit de Louis-Philippe, qui ne faisait rien de grave sans la consulter. Sa mort, survenue peu de temps avant la révolution qui chassa de France la famille d’Orléans, causa la plus vive affliction au vieux roi.