Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/VADIER (Marc-Guillaume.-Alexis), constituant et conventionnel français

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Administration du grand dictionnaire universel (15, part. 2p. 719-720).

VADIER (Marc-Guillaume.-Alexis), constituant et conventionnel français, né duns lo comté de Foix en 1736, mort à Bruxelles en 1828. Il était conseiller au ur-ésidial de Pomiers, lorsque le tiers état de la sénéchaussée de Foix le nomma député aux états généraux, où il siégea dans le rang des constitutionnels. Après l’arrestation du roi à Varennes (juin 1791), Vadier demanda que, dépouillé de son inviolabilité, Louis XVI fut traduit devant la haute cour de justice ; mais, s’étant rétracté en partie le sur lendemain, il fut traité de renégat par la feuille de Morat. Elu député à la Convention par le département de l’Ariége, il prit place dans les rangs de la Moniagne, vota la mon de Louis XVI sans appel ni sursis, contribua a la chute des girondins, entra au comité de Sûreté générale le 14 septembre 1793 et s’y signala par son ardeur à poursuivre les contre-révolutionnaires. Le rapport le plus célèbre qu’il ait fait au nom de ce comité est celui qui concerne l’utfaire de Catherine Théot. On lui a reproché la mort de quatorze habitants de l’Ariége, .qu’il fit traduire lui-mèiuo au tribunal révolutionnaire, et doni il pressa le jugement avec une incroyable activité ; mais il put dire pour sa défense que c’étaient des ennemis jurés du nouveau régime et qu’ils avaient excité dans le département des troubles qui menaçaient de prendre autant d’importance que ceux de la Vendée. Au 9 thermidor, Vadier fut un des accusateurs de Robespierre ; mais, devenu à son tour suspect à la faction dominante, il se vit condamner à la déportation (2 murs 1795), avec Billaud -Varennes, Collot d’Herbois et Barère, ses anciens collègues aux comités de gouvernement. Caché dans Paris, U échappa pendant quelque temps aux recherches ; mais (ilns tard, impliqué dans la conspiration de Babeuf, il fut arrêté. Bien qu’il n’eût pas été étranger à cette grave affaire, il parvint à se faire acquitter, sans cependant recouvrer la liberté, car on l’interna k Cherbourg, pour, de là, être transporté à Cayenne.^Le 18 brumaire lui ouvrit les portes de sa prison. Il vécut’dans la retraite jusqu’en janvier 1816, époque à laquelle il dut prendre, comme régicide, le chemin de l’exil, en vertu de la loi d amnistie. Il mourut paisiblement, sans que ses convictions politiques eussent jamais été ébranlées. Sa fille et son gendre lui firent élever un monument dans le cimetière de Bruxelles, à côté de celui de David, son ancien collègue k la Convention et son ami.