Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Vendeurs chassés du temple (LES), tableau du Bassan

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Administration du grand dictionnaire universel (15, part. 3p. 842).

Vendeurs chassés du temple (LES), tableau du Bassan ; au musée de Madrid. On lit dans l’Évangile selon saint Matthieu : « Jésus entra dans le temple et il en chassa tous ceux qui y vendaient ou qui y achetaient. Il renversa même les tables des changeurs et les sièges des vendeurs de pigeons. » Ce n’était pas dans le temple proprement dit, mais dans l’atrium gentium, sorte de vestibule entouré de portiques élevés, que s’étaient installés les vendeurs. Toutefois, la plupart des peintres qui ont représenté cette scène lui ont donné pour théâtre l’intérieur même du sanctuaire. Jacques Bassan ne s’est pas borné à commettre cette erreur ; il a introduit toutes sortes d’animaux et de marchandises dans les représentations qu’il a faites de l’épisode dont il s’agit ; il a peint ainsi de véritables foires qui lui ont fourni l’occasion de montrer son talent à reproduire les bêtes et les ustensiles les plus divers. Le musée de Madrid a deux tableaux de lui sur ce sujet ; le plus important est placé dans la salle des chefs-d’œuvre, qui s’appelait naguère la salle d’Isabelle. Des compositions, conçues dans le même esprit et exécutées par François et par Léandre Bassan, se voient au musée de Dresde et au palais Doria, à Rome. Le tableau de François a été gravé par Ph.-And. Kilian. Un tableau de Jacques Bassan a été gravé par P. Chenu.

Parmi les maîtres italiens qui ont peint les Vendeurs chassés du temple, nous citerons : Giotto (église de Santa-Maria-dell’Arena, à Padoue), Bonifazio (au palais ducal de Venise), Benedetto Castiglione (musée du Louvre), le Corrége (musée du Belvédère), le Guerchin (au palais Brignole-Sale, à Gênes), Luca Giordano (gravé par Delaunay, dans la Galerie du Palais-Royal), B. Manfredi (gravé par Jean Haussart, dans le Cabinet Crozat), Pannini (au musée de Madrid), Dom. Parodi (église de Santa-Maria-della-Vallicella, à Rome), Carlo Saraceno (autrefois dans la galerie Giustiniani), F. Solimena (gravé par P. A. Martini), Paul Véronèse (collection Yarborough, en Angleterre), Federigo Zuccaro (gravé par C. Cort, 1568), etc.