Guy Mannering/51

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Guy Mannering, ou l’astrologue
Traduction par Albert Montémont.
Ménard (Œuvres de Walter Scott, volume 6p. 376-383).


CHAPITRE LI.

LES EXPLICATIONS.


Mon imagination, en tout ceci, ne s’arrête que sur Bertram. Je suis perdu, je ne puis vivre ; non, je ne le puis plus, si Bertram est mort.
Shakspeare. Tout est bien qui finit bien.


À l’heure qu’il avait fixée, l’infatigable avocat était assis devant un bon feu, deux bougies sur la table, un bonnet de velours sur la tête, enveloppé d’une robe de soie ouatée, arrangeant, d’un air affairé, ses notes, renseignements et commencements de preuve relatifs au meurtre de Frank Kennedy. Un exprès avait été dépêché à M. Mac-Morlan, afin de l’engager à se rendre à Woodbourne, le plus tôt possible, pour une affaire d’importance. Dinmont, fatigué des événements de la nuit précédente, et trouvant le lit de Woodbourne beaucoup plus à son goût que celui de Mac-Guffog, ne se pressa pas de se lever. L’impatience de Bertram l’aurait rendu plus matinal, mais le colonel Mannering lui avait annoncé qu’il irait le trouver le lendemain matin dans son appartement ; après s’être vêtu des hardes que Barnes lui avait fournies par ordre de son maître, il attendit donc avec anxiété la visite de son hôte.

Un petit coup frappé à la porte annonça bientôt son arrivée. Leur conversation fut longue et satisfaisante. Cependant chacun d’eux cacha quelque chose à l’autre : Mannering ne put se résoudre à parler de sa prédiction astrologique, et Bertram, pour des motifs qu’on devine aisément, garda le silence sur son amour pour Julia. Du reste, l’entretien fut franc et satisfaisant de part et d’autre ; le colonel finit même par prendre un air de cordialité. Bertram mesura exactement sa conduite sur celle de son hôte ; il paraissait plutôt accepter avec reconnaissance et plaisir l’amitié qu’on lui offrait, que la solliciter.

Miss Bertram était dans la salle où s’apprêtait le déjeuner, quand Sampson y entra d’un air radieux, circonstance si extraordinaire, que Lucy pensa d’abord qu’on lui avait fait quelque conte ridicule qui causait sa joie. Il s’assit pendant quelque temps, roulant les yeux, ouvrant la bouche, comme les figures de bois au spectacle de Merlin ; enfin il entama la conversation :

« Et que pensez-vous de lui, miss Lucy ? — De qui, monsieur Sampson ? — De Hen… ? non… non… de celui que vous savez bien. — Celui que je connais bien ? répliqua Lucy, ne comprenant rien à ce qu’il voulait dire. — Oui, de l’étranger, vous savez, qui est arrivé hier au soir dans la chaise de poste, celui qui a tiré sur le jeune Hazlewood, ha, ha, ha ! » Cet éclat de rire de Dominie ne ressemblait pas mal au hennissement d’un cheval.

« En vérité, monsieur Sampson, vous choisissez un étrange sujet de gaîté ! je ne pense rien de cet homme ; seulement j’espère que l’accident n’a pas été volontaire de sa part, et que nous n’avons pas à craindre de nouveau un semblable malheur. — Pas volontaire ! ho, ho, ha ! — Vraiment, monsieur Sampson, dit Lucy un peu piquée, vous êtes extraordinairement gai ce matin. — Oui certainement, je suis… ha, ha, ho !… fa-cé-tieux ; ho, ho, ha ! — Si facétieux, mon cher monsieur, que je préférerais connaître la cause de votre gaîté plutôt que d’en voir seulement les effets. — Vous la connaîtrez, miss Lucy. Vous souvenez-vous de votre frère. — Bon Dieu ! comment pouvez-vous me faire une pareille question ? personne ne sait mieux que vous qu’il disparut le jour même de ma naissance. — C’est vrai, c’est vrai, » répondit Dominie, dont ce souvenir diminua un peu la gaîté ; « je faisais là un étrange oubli. Oui, oui, c’est trop vrai ; mais vous rappelez-vous votre digne père ? — En pouvez-vous douter, monsieur Sampson ? il y a à peine quelques semaines que… — C’est vrai, c’est vrai ! oui, trop vrai » et son rire dégénérait en un ricanement convulsif. « Je ne me sens plus envie de rire. Mais regardez ce jeune homme. »

Bertram entrait dans l’appartement.

« Oui, regardez-le bien, c’est la vivante image de votre père ; et puisque le ciel vous a privés de vos chers parents, ô mes enfants, aimez-vous bien — En vérité, c’est la figure et tout l’extérieur de mon père, » dit Lucy en pâlissant.

Bertram courut pour la soutenir. Dominie, dans sa précipitation pour la secourir, prit de l’eau bouillante sur la table à thé ; mais heureusement les couleurs de miss Bertram reparurent, et la sauvèrent de la maladroite assistance de cet excellent homme.

« Je vous en conjure, monsieur Sampson, dit-elle d’une voix entrecoupée mais solennelle, parlez, est-ce là mon frère ? — C’est lui, c’est lui ! miss Lucy. C’est le petit Henri Bertram, aussi sûr que le soleil du bon Dieu est au ciel.

" Et vous êtes ma sœur ? » dit Bertram s’abandonnant à la tendresse fraternelle, qui, faute d’un objet sur qui elle pût se répandre, avait si long-temps sommeillé dans son cœur.

« Oui, c’est elle, c’est-elle ! c’est miss Lucy Bertram que, grâce à mes pauvres soins, vous trouvez connaissant à fond les langues française, italienne, et même espagnole ; sachant lire et écrire ; sachant par principes sa langue maternelle, l’arithmétique, et la tenue des livres en partie simple et en partie double. Je ne parle pas de ses talents pour ourler, broder, gouverner une maison ; ce n’est pas de moi, il faut rendre à chacun ce qui lui est dû, c’est de la femme de charge qu’elle les tient. Je ne m’attribue pas non plus le mérite de ses talents en musique ; c’est à une jeune demoiselle qui demeure ici, à miss Julia Mannering, jeune personne pleine de vertu et de modestie, et de plus très facétieuse, que l’honneur en revient en grande partie. Suum cuique tribuito[1]. — Vous êtes donc, dit Bertram à sa sœur, la seule personne qui reste de ma famille ? Hier soir, et surtout ce matin, le colonel m’a appris les infortunes de notre famille ; mais il ne m’avait pas dit que je retrouverais ici ma sœur. — Il a laissé à M. Sampson le soin de vous l’annoncer, reprit Lucy : c’est le plus fidèle, le plus dévoué des amis. M. Sampson a assisté mon père pendant sa longue maladie, l’a vu mourir, et, au milieu des plus cruelles adversités, n’a pas voulu se séparer de sa fille orpheline. — Que le ciel l’en récompense ! dit Bertram en serrant la main de Dominie ; il mérite la tendresse avec laquelle j’ai conservé dans ma mémoire, depuis mon enfance, son imparfaite image. — Que Dieu vous bénisse tous deux, mes chers enfants ! dit Sampson ; sans vous, je me serais trouvé heureux (si telle eût été la volonté du ciel) de reposer dans le tombeau à côté de votre père. — Mais j’espère, dit Bertram, oui, j’en ai l’espérance, nous verrons de meilleurs jours. Tous nos maux seront réparés, puisque le ciel m’envoie des moyens de faire valoir mes droits, et des amis pour m’y aider. — Oui, répéta Sampson, des amis qui vous sont envoyés, comme vous le dites avec raison, par celui que je vous ai appris dans votre enfance à regarder comme la source de tous les biens. C’est, en premier lieu, le célèbre colonel Mannering des Indes orientales, homme de guerre depuis sa naissance, mais néanmoins homme d’un grand savoir, eu égard au peu de moyens qu’il a eus pour s’instruire ; après lui, le savant avocat M. Pleydell, homme profondément érudit, quoiqu’il s’abaisse à des frivolités indignes de lui ; puis M. André Dinmont, que je ne vous donne pas comme un lettré, mais qui, comme les anciens patriarches, connaît à fond ce qui concerne les bestiaux, les bêtes à laine ; moi, enfin, qui, ayant eu plus d’occasions de m’instruire que ces honorables personnes, en ai profité, s’il convient de parler ainsi de moi, autant que me l’ont permis mes pauvres facultés. Sans doute, mon petit Henri, vous allez sur-le-champ reprendre le cours de vos études. Je commencerai par la base. Oui, je referai votre éducation, depuis la grammaire anglaise jusqu’à la langue hébraïque ou chaldéenne. »

Le lecteur remarquera qu’en cette occasion Sampson se montra beaucoup plus prodigue de paroles qu’il ne l’avait jamais été : c’est qu’en retrouvant son élève, son esprit se reporta à l’époque de leur séparation ; et, au milieu du désordre de ses idées, il ressentait le plus vif désir de recommencer avec le jeune Bertram ses leçons de lecture et d’écriture : ce qui était d’autant plus ridicule, qu’il ne s’attribuait plus sur miss Lucy le même pouvoir. Mais elle avait grandi sous ses yeux, et ses connaissances croissant avec ses années, elle s’était progressivement affranchie de la tutelle du bon précepteur, qui, par son esprit et ses manières, restait, sous beaucoup de rapports, inférieur à elle-même. S’abandonnant donc à la douce illusion que lui causait la perspective de son pouvoir renaissant, Sampson, contre son habitude, se montra prodigue de paroles ; et comme il est rare qu’on parle plus qu’on n’a coutume sans trahir ses secrets sentiments, il donna à entendre clairement à ceux qui l’écoutaient que, s’il se soumettait à toutes les opinions, à tous les ordres qu’on prenait la peine de lui donner, il n’en avait pas moins l’intime conviction que, sur le chapitre de l’é-ru-di-ti-on (c’est ainsi qu’il prononçait ce mot), il était infiniment supérieur, lui tout seul, à tous les autres ensemble. Mais ces insinuations s’adressaient à des oreilles inattentives, car le frère et la sœur étaient trop occupés du plaisir de converser ensemble pour accorder beaucoup d’attention au digne Dominie.

En quittant Bertram, le colonel était allé trouver miss Mannering dans son cabinet de toilette, d’où il fit sortir la femme de chambre.

« Mon cher papa, » lui dit Julia sitôt qu’elle l’aperçut, « vous avez oublié que nous nous sommes couchés fort tard la nuit dernière ; à peine ai-je eu le temps de faire démêler mes cheveux. — C’est avec l’intérieur de votre tête que j’ai affaire en ce moment, ma fille ; dans quelques minutes j’abandonnerai le soin de l’extérieur à miss Mincing. — Mais, papa, pensez un peu à la complication d’idées qui est dans ma tête ! Et c’est dans un pareil moment que vous vous proposez de les démêler en quelques minutes : Si Mincing agissait ainsi dans son département, elle m’arracherait la moitié de mes cheveux, — Dites-moi, ma chère enfant, où est la complication, afin que je la débrouille avec toute la précaution nécessaire. — Partout, en vérité ! c’est un rêve inexplicable. — Je tâcherai donc de vous en donner l’explication… » Il lui apprit alors, en peu de mots, l’histoire de Bertram, ses nouvelles espérances ; et Julia l’entendit avec un intérêt qu’elle s’efforçait vainement de déguiser. « Eh bien ! dit-il en finissant, vos idées s’éclaircissent-elles sur ce point ? — Elles s’embrouillent plus que jamais, mon père ; voilà un jeune homme qu’on avait cru mort, et qui revient des Indes, comme Abouffouaris, le grand voyageur, vers sa sœur Canzade et son frère le sage Hour. Mais j’altère l’histoire, je crois… Canzade était sa femme. Eh bien ! Lucy représentera l’une, et monsieur Sampson l’autre. Et puis vient ce drôle de corps d’avocat écossais, comme une pantomime après une tragédie. Mais quel plaisir pour moi, si Lucy retrouve sa fortune ! — Mais ce qui semble le plus inexplicable dans cette affaire, c’est que miss Julia Mannering, qui connaissait les inquiétudes de son père au sujet de ce jeune Brown ou Bertram, comme nous devons l’appeler maintenant, l’ait rencontré le jour de l’accident de M. Hazlewood, et n’en ait rien dit à son père ; qu’elle ait enfin laissé faire des recherches contre ce jeune homme, comme s’il eût été un vagabond et un assassin. »

Julia, qui avait réuni tout son courage au commencement de cette entrevue, perdit toute sa présence d’esprit ; elle allait répondre qu’elle n’avait pas reconnu Brown ; mais, ne pouvant proférer un mensonge, elle baissa la tête et garda le silence.

« Vous ne répondez pas ? Je vous demande, Julia, si c’est la seule fois que vous ayez vu Brown, depuis son retour ?… Pas de réponse ! je dois donc supposer que vous l’aviez déjà vu. Vous vous taisez toujours !… Julia Mannering, ayez la bonté de me répondre : quel est le jeune homme qui venait sous vos fenêtres, et avec qui vous aviez des entretiens secrets, pendant votre séjour à Mervyn-Hall ? Julia, je vous ordonne… je vous prie d’être sincère. »

Miss Mannering releva la tête. « J’ai été, mon père… je crois que je suis encore une étourdie… Me retrouver en votre présence avec ce jeune homme, qui a été, sinon la cause, au moins le complice de mon étourderie, sera une expiation suffisante. » Ici, elle fit une longue pause.

« Je dois donc croire qu’il était l’auteur de la sérénade de Mervyn-Hall ? »

Cette expression, qui n’avait rien de dur, rendit un peu de courage à miss Mannering. « Oui, mon père, répondit-elle, c’était lui ; et si, comme je l’ai souvent pensé, je suis coupable, au moins je ne suis pas sans excuse. — Que voulez-vous dire ? répondit le colonel d’un ton vif et un peu brusque. — Je ne puis me résoudre à prononcer son nom, mon père ; mais… » Elle ouvrit un petit coffre, et lui remit quelques lettres. « Je vous prie de lire ces lettres ; elles vous apprendront comment cette intimité commença, et par qui elle fut encouragée. »

Mannering prit le paquet, s’approcha de la fenêtre, et parcourut rapidement quelques passages de ces lettres avec une extrême agitation. Mais son stoïcisme vint à son aide ; car cette philosophie, dont la racine est l’orgueil, porte cependant quelquefois les mêmes fruits que la vertu. Il revint auprès de sa fille, l’air aussi calme que le lui permettait son émotion intérieure.

« Autant que j’en puis juger par un coup d’œil jeté sur ces lettres, vous êtes excusable, Julia, car vous avez obéi au moins à l’un des auteurs de vos jours. Rapportons-nous-en à un proverbe que Sampson citait l’autre jour : « Ce qui est passé est passé ; faisons pour le mieux à l’avenir. » Je ne vous reprocherai jamais d’avoir manqué de confiance en moi quand vous jugiez de mes intentions par mes actions, dont il me semble pourtant que vous n’ayez pas à vous plaindre. Reprenez ces lettres : elles n’ont point été écrites pour moi ; je n’en veux pas lire un mot de plus que ce que j’en ai lu à votre prière et pour votre justification. Maintenant sommes-nous amis, ou plutôt me comprenez-vous ? — mon cher, mon généreux père, s’écria Julia en se jetant dans ses bras, pourquoi ne vous ai-je pas mieux connu ? — N’en parlons plus, dit le colonel ; nous avons eu des torts l’un et l’autre. Celui qui est trop fier pour vouloir posséder sans chercher à les acquérir l’affection et la confiance auxquelles il croit avoir droit, s’expose à en être privé, et le mérite peut-être. C’est assez que l’être le plus cher, celui que je regrette encore, soit descendu dans la tombe sans m’avoir connu : que je ne sois pas privé de la confiance d’une fille qui doit m’aimer, si elle s’aime elle-même ! — Ne le craignez pas, répondit Julia, ne le craignez pas. Que j’aie votre approbation et la mienne, et il n’est rien que je ne sois prête à sacrifier. — Fort bien, ma chère enfant, » dit-il en lui donnant un baiser sur le front ; « j’espère que je n’exigerai pas de vous de trop héroïques sacrifices. Quant à ce jeune homme, je compte que toute correspondance clandestine, et une jeune personne ne peut en entretenir une sans s’abaisser à ses propres yeux et à ceux de son amant ; je compte, dis-je, que toute correspondance clandestine cessera dès à présent. Si M. Bertram vous en demande la cause, vous lui direz de s’adresser à moi. Vous désirez, sans doute, savoir quels seront les résultats de cette déférence ? D’abord, je veux observer le caractère de ce jeune homme plus soigneusement que les circonstances, et peut-être mes préventions, ne m’ont permis de le faire jusqu’à présent. Je désire aussi que sa naissance et son rang soient reconnus : non que j’attache une extrême importance à sa mise en possession du domaine d’Ellangowan, quoiqu’une affaire de cette espèce ne puisse être regardée comme indifférente que dans un roman ; mais certainement Henri Bertram, fils du feu laird d’Ellangowan, est tout autre que Van Beest Brown, qui n’était le fils de personne. Ses aïeux, à ce que dit M. Peydell, se distinguaient sous les bannières des rois de leur pays, pendant que les nôtres combattaient à Crécy et à Poitiers. En un mot, je ne donne ni ne refuse mon consentement, mais je demande que vous rachetiez vos erreurs passées ; et comme, malheureusement, vous ne pouvez plus obtenir que l’aveu de votre père lui seul, j’espère que vous m’accorderez cette confiance dont mon ardent désir d’assurer votre bonheur vous fait une obligation sacrée. »

La première partie de ce discours avait un peu affligé Julia ; la comparaison entre les ancêtres des Bertram et ceux des Mannering la fit sourire intérieurement ; mais la conclusion ne pouvait manquer de toucher un cœur naturellement généreux, tel que le sien.

« Mon cher papa, dit-elle en lui tendant la main, je vous donne ma parole que rien ne se passera entre Brown je veux dire Bertram, et moi ; je ne prendrai aucun engagement sans votre aveu et votre approbation. Puis-je vous demander si M. Bertram doit rester à Woodbourne ? — Certainement, aussi long-temps qu’il sera nécessaire pour ses affaires. — Alors, mon père, vous devez présumer qu’il me demandera pour quels motifs je cesse de lui accorder les… encouragements qu’il peut croire que je lui ai donnés. — Je présume, Julia, qu’il respectera ma maison, qu’il aura égard aux services que je désire lui rendre, et qu’il ne se permettra aucune démarche dont j’aurais droit de m’offenser ; je compte, en un mot, qu’il sentira ce qu’il nous doit, à vous et à moi, ce qu’il se doit à lui-même. — Je vous comprends, mon père ; vous serez fidèlement obéi… — Je vous remercie d’avance, ma chère enfant ; mes inquiétudes n’avaient que vous pour objet. Maintenant, essuyez vos yeux et venez déjeuner. »

  1. Rendons à chacun ce qui lui est dû. a. m.