Henri Cornélis Agrippa/Lettre XVI

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XVI
Claude Dieudonné[1] à Agrippa.

Annecy, 26 juin 1521.

Savant docteur, la nouvelle, quoique tardive, de votre séjour dans Genève m’a comblé de joie. Elle me donne, en effet, l’espérance de revoir un ami tant regretté et de pouvoir jouir encore de ses doctes et sages entretiens. Oui, je l’affirme avec force, jamais amitié ne m’a été plus douce que la vôtre, illustre Agrippa. Que ne puis-je passer toute ma vie avec vous ! La chose m’est impossible ; mais il me reste du moins le plaisir si grand encore de vous entretenir par correspondance. Comment allez-vous ? Quelles sont vos occupations présentes ? Qu’avez-vous fait ces derniers temps ? Avez-vous reçu la lettre que je vous ai écrite peu après notre séparation ? Dites-moi si la seconde édition du Nouveau Testament d’Érasme est certainement imprimée. J’ai écrit aux libraires de Lyon de me l’envoyer, à n’importe quel prix. Où en est Luther ? Sa traduction des Psaumes est-elle achevée ? Je le désire ardemment.

Adieu, très docte ami. Votre serviteur.

  1. Le Père Dieudonné avait passé de Metz, où il fut réprimandé pour ses relations avec Agrippa, au couvent des Célestins d’Annecy, en Savoie (voir note 2, p.66).