Histoire de Jonvelle/Enfonvelle

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ENFONVELLE


Enfonvelle, de l’ancien bailliage de Langres, mais du diocèse de Besançon, existait déjà au milieu du septième siècle, puisque Bodon, évêque de Toul, qui l’avait reçu de ses ancêtres, en gratifia son Église. L’abbaye de Saint-Léger d’Enfonvelle passa dans les domaines de Louis de Germanie, frère du roi Lothaire, avec celles de Faverney, Luxeuil, Lure, Baume-les-Dames, Moustier-Hautepierre, etc. (870)[1]. Elle est encore mentionnée dans une charte de Louis d’Outre-mer (940). C’est ainsi que les princes disposaient à cette époque des bénéfices ecclésiastiques et se les partageaient comme les provinces et les villes. Aussi l’abbaye d’Enfonvelle, possédée pendant plus de deux cents ans par les laïques, finit par déchoir de son ancienne splendeur et par être totalement ruinée. Mais le comte Burchard en fit don, vers le milieu du onzième siècle, aux bénédictins de Saint-Bénigne de Dijon, pour la relever et y mettre des religieux. Henri III, empereur d’Allemagne et roi de Bourgogne, approuva cette libéralité par un diplôme accordé sur l’intervention d’Agnès, son épouse. Cette charte, qui est de 1053, dit expressément que l’abbaye d’Enfonvelle était d’une antique fondation[2]. Toutefois, après son rétablissement, Enfonvelle ne fut plus qu’un simple prieuré rural, qui, vers le milieu du treizième siècle, se trouvait aux mains du clergé séculier.

  1. PÉRARD, page 165, et D. BOUQUET, IX, 592
  2. « Ob interventionem dilectissimœ conthoralis nostrœ Agnetis, corroboramus ecclesiae sancti Benigni… cellam et ecclesiam Offonis villae antiquitùs abbatiœ in memoriam sancti martyris et episcopi Leodegarii consecratœ, cum omnibus pertinentiis ejus, sicut Buchardus ejus beneficium fusiùs eidem ecclesias tradidit. » (PÉRARD, page 189, et ici, Notice sur Saint-Marcel. )