Histoire de l’abbaye d’Hautecombe en Savoie/I-CHAPITRE Ier

La bibliothèque libre.

CHAPITRE Ier


Excursion de Chambéry à Hautecombe et à Cessens. — Emplacement de l’ancien monastère. — Ses moines venaient-ils de l’abbaye d’Aulps ? — Leur genre de vie. — Durée de ce premier établissement.

Le voyageur, qui de l’ancienne capitale de la Savoie se dirige sur Lyon. peut choisir aujourd’hui entre divers genres de locomotion. S’il est désireux de pittoresques paysages, il laissera la foule se presser dans les wagons du chemin de fer et rejoindra les rives du plus grand des lacs savoisiens, au Bourget, tout près des ruines du château d’Amédée V. Là, quittant la voie de terre, il montera sur le pont du bateau à vapeur, qui lui fera parcourir dans toute leur étendue le lac et le canal de Savières ; puis, se confiant au cours impétueux du Rhône, il pourra, au sortir de nombreux méandres, saluer avant la fin du jour la statue de Fourvières.

Peu d’instants après la levée de l’ancre, la silhouette d’une vaste construction, se détachant des flancs du Mont-du-Chat, se sera montrée à ses regards dans la direction du nord-ouest. Arrivé au milieu de cette nappe liquide, en face du coteau de Saint-Innocent, étalant sur la rive orientale ses riches vignobles émaillés de villas et d’antiques souvenirs, le voyageur aura pu embrasser d’un coup d’œil toute la rive opposée, et il aura remarqué qu’elle ne forme qu’une immense falaise, interrompue vers le nord par un ressaut peu élevé au-dessus des eaux et couvert de cultures. Sa base, découpée en mille criques capricieuses, présente des promontoires de toutes formes, et sur l’un des plus saillants s’élève un majestueux édifice, accosté d’une haute tour ; c’est la royale abbaye d’Hautecombe.

Hautecombe ! Quelle dénomination parut jamais plus inexacte à celui qui a observé la topographie des lieux, comme nous venons de le faire ! Mais si, guidés par le sens de cette vieille locution[1], nous consultons les traditions locales et si nous les confrontons avec les anciens documents, nous apprendrons que les rives du lac du Bourget n’ont vu s’écouler que la seconde période de l’existence du monastère, dont les débuts eurent lieu sur le revers de la montagne qui nous montre à l’est ses flancs abrupts et déchirés.

Un ancien récit, conservé aux archives de Turin, conforme aux données d’Alphonse Delbene sur les origines d’Hautecombe, en expose ainsi la fondation : « L’an 1101, quelques hommes, animés de l’esprit de Dieu. désirant embrasser la vie érémitique, arrivèrent à un lieu, alors plein d’horreur et de solitude, appelé Hautecombe. Là, ils bâtirent un oratoire et menèrent une vie sainte et solitaire jusqu’à la fin de l’année 1125 du Seigneur, où, suivant les conseils de saint Bernard, qui alors passait dans cette direction, et à cause d’une lumière qui, pendant la nuit, se rendait de l’ancien monastère au lieu nommé Charaïa, situé de l’autre côté du lac du Bourget, ils se transférèrent sur cette rive et l’appelèrent Hautecombe, nom du lieu qu’ils venaient d’abandonner[2] »

L’histoire de beaucoup de monastères commence ainsi par une pieuse légende. De Montalembert en rapporte plusieurs dans son grand ouvrage sur les Moines d’Occident et ajoute : « La dignité de l’histoire n’a rien à perdre en s’arrêtant aux récits et aux pieuses croyances qu’ils entretenaient. Écrite par un chrétien et pour des chrétiens, l’histoire se mentirait à elle-même, si elle affectait de nier ou d’ignorer l’intervention surnaturelle de la Providence dans la vie des saints choisis par Dieu pour guider, pour consoler, pour édifier les peuples chrétiens. »

Où était situé cet ancien monastère ? Bien qu’aucun vestige n’en reste encore debout, il est facile d’en indiquer l’emplacement avec certitude et précision. Que le lecteur veuille bien nous y accompagner.

Laissons derrière nous l’abbaye actuelle, traversons le lac presque en ligne droite et rejoignons l’autre rive près de l’ancienne ruine de Salière, dont l’érection et la destination originaire sont entourées de mystères. Puis, gravissant la montagne, couverte de vignobles luxuriants, par un couloir souvent appelé à rouler des eaux torrentueuses et implacables, nous arriverons, après une petite heure de marche, au pied de la corniche de rocs nus qui bordaient l’horizon. C’est que nous sortons de la vallée du lac par un étroit défilé appelé Col de la Chambotte, du nom de la montagne elle-même, défilé sur lequel l’imagination populaire a répandu ses contes fantastiques[3]. Le premier village que nous rencontrons à son extrémité est le hameau supérieur de la commune de Saint-Germain. De là. tournant à gauche, nous verrons bientôt briller, à trois kilomètres environ, la croix de l’église de Cessens, vers laquelle nous nous dirigerons. Arrivés au village, nous admirerons, posté sur la cime de la montagne, le château-fort qui le protégeait autrefois, et dont les vastes et solides ruines expliquent les combats livrés pour le posséder, et sa résistance aux injures du temps et de l’abandon ; nous jetterons encore un regard sur les nombreux débris de la belle tour ronde, renversée par la foudre, il y a quelques années[4], et nous continuerons notre course vers le nord. Bientôt la voie modeste que nous battons nous aura conduits au sommet du versant oriental d’une gorge étroite, descendant par une série d’oscillations jusqu’à la plaine de Rumilly, et creusée au pied de la montagne qui s’élève devant nous à l’ouest. Au fond de cette gorge serpentent un petit cours d’eau, gracieusement ombragé par des aulnes et des charmes, et, à côté, un large sentier qui en suit tous les détours.


Nous avons quitté l’église de Cessons depuis vingt minutes et nous atteignons à une bifurcation de notre route. Une de ses branches, plus resserrée, côtoie la montagne à l’ouest et va rejoindre le village des Topis ; l’autre, gardant le fond du vallon, se prolonge par le village des Granges jusqu’à Rumilly. Entre ces deux chemins s’étend un plateau légèrement tourmenté, d’une superficie d’environ deux hectares et appelé le plateau de Paquinôt. Là s’élevait l’ancien monastère d’Hautecombe.

Le sol, occupé autrefois par ces constructions, appartient depuis plusieurs générations à la famille Bontron dit Topis, dont le représentant actuel m’a transmis les détails suivants :

Il y a une centaine d’années, m’affirmait-il, son aïeule, alors toute jeune, se promenait encore sur des pans de murs de l’ancienne abbaye. On pouvait alors en retracer les principales divisions. Depuis cette époque, la charrue a sillonné cet antique asile de la prière, et, dans ses envahissements successifs. elle a souvent mis a jour divers objets en fer et même des pièces de monnaie. Plus récemment, en 1840, le même propriétaire, en faisant opérer un défoncement, détruisit une grande partie des fondations du monastère, détourna une source abondante surgissant au milieu, et dont la fraîcheur peut encore désaltérer le passant. Il m’indiqua même un repli du sol, dans la partie sud du plateau, où furent trouvés de nombreux ossements attestant par leur réunion l’existence d’un cimetière ; et, tout près de là, le long du ruisseau qui court au fond de la vallée, il découvrit, dans les derniers mouvements de terrain qu’il opéra, les traces d’un four à chaux. Enfin, même aujourd’hui, quand un soleil trop ardent dessèche les cultures, on peut suivre dans les champs de blé la direction des anciens murs. Des lignes d’épis pâles et étiolés indiquent que là subsistent encore des matériaux enfouis, il y a bientôt neuf siècles, par de pieux cénobites. Les seuls vestiges que l’on dit provenir de cette antique demeure et qu’il m’a été donné d’examiner, seraient des moellons formant l’entrée de la maison Bontron. Leur taille cintrée et très sobre d’ornements peut accréditer cette allégation. Cette habitation est, du reste, la plus ancienne ou l’une des plus anciennes de la commune.

On doit donc l’avouer, rien de l’ancien monastère de Cessens n’est encore debout pour en attester l’existence sur le plateau de Paquinôt. Mais, aux preuves que nous venons de présenter, il faut joindre la tradition, restée vivace dans toute la localité, que ce couvent s’élevait réellement sur cet emplacement : il faut ensuite faire appel aux dénominations des lieux voisins, restées les mêmes qu’à l’époque des moines et enfin recourir aux témoignages conserves dans nos archives et par nos anciens historiens.

Qu’il nous suffise de rappeler que, déjà antérieurement à 1126, Gauterin ou Gauthier, seigneur d’Aix, donnait aux moines des Alpes une terre que vulgo quondam Furnalus rocabatur et nunc Comba rocatur, sitam in pago Albanense in monte castri illius quod rulgo Sexenc nuncupatur, est-il dit dans l’acte de donation[5]. Aujourd’hui la montagne au pied de laquelle. tend le plateau de Paquinôt se nomme le Fornet et entre Sexenc et Cessens l’analogie est assez frappante pour ne pas laisser place à un doute.

Vers la fin du seizième siècle, Alphonse Delbene, un des plus célèbres abbés dont s’honore Hautecombe, prié par le supérieur général de Cîteaux de lui faire connaître l’état des monastères de son ordre en Savoie, lui adressa une longue lettre[6], où il expose qu’il résulte des documents conservés à Hautecombe que les moines de l’ancienne abbaye habitaient dans la vallée de Valpert[7], au lieu appelé alors Parvus Furnus, et maintenant Vallée de Sessine. « Je me suis, dit-il, quelquefois transporté sur l’emplacement de cet ancien monastère pour en examiner les ruines de mes propres yeux, et j’ai trouvé, au pied de la montagne de Sessine, près du chemin allant à Rumilly et dans le voisinage du village des Granges, une partie de l’édifice encore debout, plusieurs autres vestiges des bâtiments, tels que un puits, un vase vinaire. »

Bientôt trois siècles auront passe sur ces ruines, et aucun pan de mur n’a gardé l’écho des prières des anciens religieux. Aujourd’hui cependant, comme au seizième siècle, le chemin, qui de Cessens descend a Rumilly, passe prés du lieu ou s’élevait le monastère, rencontre à une demi-heure plus loin le village des Granges ; et l’eau du puits dont parle Delbene coule maintenant à travers ce chemin sous les pieds du voyageur.

Sans nous appuyer sur d’autres témoignages, nous pouvons donc tenir pour exacte l’indication de la demeure des premiers moines d’Hautecombe. Là, sur l’étroit plateau de Paquinôt, fut bâti leur humble monastère ; et nous avons cru devoir insister sur ce fait, car bientôt la génération qui en a vu les dernières pierres aura disparu comme elles et comme les pieux ouvriers qui les avaient assemblées.

Une autre question moins facile a déterminer est celle de l’origine de ce premier établissement. Les moines qui le créèrent avaient-ils spontanément quitté le monde pour former dans la vallée de Cessens un nouvel asile de prières et de mortifications, ou bien, au contraire, s’étaient-ils détachés d’une communauté plus ancienne, et quelle était cette communauté ?

Malgré les doutes qu’elle laisse subsister[8], l’opinion la plus accréditée est celle qui voit dans les premiers moines de Cessens des émigrants de l’abbaye d’Aulps en Chablais.

Fondée, vers 1094, par deux religieux, sortis eux- mêmes du monastère de Molesme, Guy et Guérin, à qui Humbert, comte de Savoie, donna la vallée qu’ils avaient d’abord occupée sur les bords de la Dranse, cette abbaye prit bientôt une certaine importance. L’an 1104, quelques moines s’en seraient séparés pour chercher une autre retraite et seraient parvenus de vallée en vallée jusqu’au pied de la montagne du Sapenay. Sur le versant oriental de cette montagne. ils auraient construit quelques huttes ou cellules éparses. utilisé un ruisseau et une source d’eau vive. et pourvu ainsi aux premières nécessités de la vie. Le plateau de Paquinôt fut le centre de cette petite Thébaïde ; là s’élevaient l’oratoire commun, voisin du champ du repos, et probablement aussi l’habitation de l’abbé, entourée des bâtiments servant à l’usage de la communauté, tels que granges et celliers, où étaient retirés les produits du sol défriché chaque jour par les religieux. Ces constructions, d’après Delbene, remonteraient au moins à l’an 1109, et il en donne pour preuve l’existence de lettres écrites, cette même année, dans le promenoir du couvent, par Étienne Regius de Montfalcon[9].

Ces moines vécurent dans cette gorge ou Combe de Valpert pendant une trentaine d’années. Par suite de leurs vœux de pauvreté et d’obéissance, tout était en commun, soit dans leurs cellules soit dans le couvent, et ils obéissaient à un abbé. Cette manière de vivre n’était point, à proprement parler, celle des anachorètes de l’ancienne Égypte. Elle tenait de la vie hèrémitique l’isolement de la résidence. — et encore les premiers moines de Cessens demeuraient peut-être deux ou trois dans chaque cellule, comme leurs frères d’Aulps, —— et de la vie cénobitique, la réunion à certains moments dans une chapelle commune, la soumission au même supérieur. qui restait chargé de diriger les travaux et de veiller aux besoins spirituels et matériels de la communauté[10]. Six abbés auraient préside successivement aux destinées de ce premier établissement : Boniface, Girard, Varrin, Rodolphe, Pierre et Vivian ; et ils auraient reconnu pour supérieur l’abbé d’Aulps, comme ce dernier fut lui-même longtemps soumis à celui de Molesme.

Dans l’hypothèse de l’indépendance complète de l’abbaye d’Hautecombe vis-à-vis de celle d’Aulps, Varrin aurait reçu — et c’est l’avis de Delbene, — la donation de Gauthier d’Aix, que l’on regarde comme la fondation de l’ancienne Hautecombe. D’après l’opinion généralement admise, ce serait au contraire saint Guérin, abbé d’Aulps, qui l’aurait acceptée, et la similitude des noms de ces deux abbés ne serait que l’effet du hasard[11]. Quoiqu’il en soit, il faut reconnaître, que cette libéralité, sans date, mais que Ménabréa fixe a l’année 1121, est postérieure à l’arrivée des premiers moines a Cessens ; que là, comme dans la vallée de la Dranse, des moines occupèrent le sol longtemps avant d’en avoir obtenu l’abandon de la part du seigneur qui en avait la propriété.

Voici la traduction de la charte de cette donation, telle que nous |’avons lue sur le tableau généalogique de la Maison de Faucigny, par Dom Leyat, et que nous reproduisons à la fin de cet ouvrage :

« Au nom du Seigneur. Moi, Gauterin, je donne à la bienheureuse Marie des Alpes et au seigneur Varrin, abbé de cette église, pour le repos de mon âme, de celle de tous mes ancetres et de mon fils Gauterin, une terre autrefois appelée vulgairement le Fornet et aujourd’hui la Combe, située dans le pays d’Albanais, sur la montagne où se trouve le château de Cessens. Rodolphe, du château de Faucigny, sa femme, son père, ses frères et ses fils ont approuvé cette donation[12]. »

Cette libéralité parait émaner d’un membre de la famille d’Aix, bien que le texte ne l’indique point ; car, en 1126, les familles de Savoie, de Faucigny et d’Aix confirmèrent différentes donations faites auparavant a la communauté d’Hautecombe par un Gauterin ou Gauthier d’Aix. La notice de cette confirmation, reproduite également par D. Leyat, d’après les anciennes archives d’Hautecombe, est ainsi conçue :

« Gauterin d’Aix avait fait plusieurs donations aux frères d’Hautecombe, entre autres, celle d’une terre qu’il possédait dans le pays d’Albanais, au lieu dit Combe de Vandebert et actuellement Hautecombe. Toutes ces donations ont été approuvées par sa femme Guillelma et par ses fils Albert, Amédée, Guillaume, Aymon et Gauterin, par sa sœur Ermengarde, par le comte Amédée[13], par Guillaume de Faucigny et par son fils Rodolphe, de même que par les fils de ce Rodolphe et par Louis, fils d’Amédée de Faucigny[14]. »

Nous trouvons au bas de ces deux documents le nom de Rodolphe de Faucigny, qui avait déjà paru comme témoin de la charte de fondation de l’abbaye d’Aulps. C’était le fils aîné du seigneur de Faucigny et un personnage marquant de l’époque. Bien avant la mort de son père, il semble l’avoir presque remplacé dans la vie féodale, car il intervient dans plusieurs traités et actes importants, entre autres, dans la transaction de H25 entre l’évêque de Genève et le comte de Genevois[15].

Les religieux d’Hautecombe reçurent encore plusieurs autres libéralités antérieurement à celle de Charaïa sur les rives du lac. En 1126, Pierre de Chatillon leur cède un pré, sous la condition qu’ils resteront dans la règle de Cîteaux qu’ils viennent d’adopter[16] ; un nommé Morel ou Morens et sa femme abandonnent au monastère toutes leurs terres de la paroisse d’Aix et d’autres encore[17]. Ce fut sans doute l’origine de la Grange d’Aix, domaine situé au-dessus du hameau de Saint-Simon. L’ensemble des biens-fonds qui le composaient s’élevait, en 1700, à cent journaux et rapportait, malgré une mauvaise exploitation, 1,600 florins de revenu[18].

Tels furent les débuts de cette abbaye qui, plus tard, devait être la plus célèbre de la Savoie et le Saint-Denis de ses souverains.

  1. Haute vallée. Le mot combe, admis dans l’ancien français, est encore en usage dans le patois du pays.
  2. Archives de Cour, Abbazie, paquet l. M Cibrario, dont la science historique regrette la perte récente, a publié ce document à la suite de sa Storia e descrizionedella Beate Badia di Santa Maria d’Altacomba,édition de luxe, 1843. — Il paraît remonter au xve siècle ; il est anonyme et a pour titre : De fondatione sancte religionis Ordinis Cisterciensis et gestis atiquibus Beati Roberti abbatis et de fundatione Altecumbe.
  3. On entend répéter dans les environs que ce passage est dû à l’action du vinaigre qu’y ont versé les Romains. L’existence d’une voie romaine, dans cet endroit, est indiquée par Albanis Beaumont : Alpes Cottiennes et Pennines, carte. L’idée du vinaigre employé connue moyen de diviser les roches se retrouve, comme celle des grottes de fées, dans beaucoup de localités montagneuses.
  4. Le 9 mai 1862.
  5. Voir, à la fin de cet ouvrage, le texte de cette charte nous le n°1 des Documents.
  6. Le manuscrit de cette lettre se trouve à la bibliothèque de l’Université de Turin. Elle a pour titre : Alphonsi Delbeni episcopi albiensis ac abbatis Altæcombbæ de origine familiæ Cistercianæ et Altacumbæ et sancti Sulpicii, stamedei cænobiorum in Sabaudia sitorum espistol ad summè cenerandum Edmundum a cruce abbatem Cistercii Regis Gallorum consiliarium ac totius familiæ Cistercianæ summum præsulam. Altacumbæ 1593, per Marcum Antonium de Blancs Lys.
    On voit que ce travail était destiné à l’impression. Après l’avoir publié à la suite de son histoire de l’abbaye d’Hautecombe, sous un titre un peu différent, Cibrario affirme qu’il fut, en effet, imprimé à Hautecombe, à la date et par l’imprimeur indiqués ci-dessus, et qu’au frontispice de la brochure se voient les armoiries de Delbene, consistant en deux bâtons croisés et fleurdelisés. Quoi qu’il en soit, la bibliothèque de la ville de Grenoble possède cette lettre, imprimée à Chambéry par Claude Pomard, en 1594. Elle forme une brochure e-8° de seize feuillets sans pagination. Le texte en est plus correct que celui publié par M. Cibrario, aussi nous y aurons ordinairement recours.
  7. Voir Documents, n° 2, où il est question d’une terre, située dans la combe de Vandebert, donnée par Gauthier d’Aix aux frères d’Hautecombe.
  8. Voir, à la fin de cette Histoire, aux Notes additionnelles, le n° 1.
  9. Ces lettres nous donnent les noms des religieux d’alors : Haimerie, faisant fonction de prieur. Boson, Edituus, Pierre (ancien abbé) et Rodolphe de Cusy. Delbene, De origine familiæ cisterc. et alter., etc.
  10. M. Guizot, Histoire de la civilisation en France explique ces phases diverses du monachisme dans l’Orient.
  11. Voir, aux Notes additionnelles, le no 1.
  12. Bibliothèque du roi, à Turin. Section des Mss. — Voir, in fine, Documents, n°1.
  13. Amédée III, comte de Savoie.
  14. Letat, opere citato, p. 179. — Voir Documents, n° 2.
  15. Ménabréa, Notice sur la Chartreuse de Vallon, publiée dans les Mémoires de l’Académie de Savoie, 2e série, t. II, p. 250 et suivantes.
  16. Delbene, opere citato.
  17. Archives de la Préfecture de Chambéry. Déclaratoires sur les biens de l’ancien patrimoine de l’Église, faites lors de la péréquation générae, en 1732, t. 1, fo 9.
  18. Archives du Sénat de Savoie, armoire no 6, Verbal sur l’acte d’estat des bâtiments d’Hautecombe.
    Cette ferme relevait alors du prieuré de Saint-Innocent. annexé à Hautecombe.