Histoire des Abénakis/2/15

La bibliothèque libre.

CHAPITRE QUINZIÈME.

Les Abénakis en Canada et en Acadie.

1749-1755.

M. de la Galissonnière avait formé le dessein d’engager les Acadiens à s’établir au côté Nord de la Baie de Fundy. Son but était de couvrir les frontières du Canada, de ce côté, d’une population affectionnée aux Français. Ce projet était blâmable, parce que c’était engager à la désertion les sujets d’une puissance étrangère. Les Acadiens avaient, il est vrai, refusé de prêter le serment du test ; mais ils n’en étaient pas moins des sujets anglais.

M. de la Galissonnière avait communiqué ce projet à la Cour de France, qui l’avait approuvé et avait accordé une somme de 300, 000 francs pour cette fin[1].

Ceci était bien propre à blesser les Anglais, qui tenaient à conserver les Acadiens, puisqu’ils leur avaient accordé des priviléges pour les retenir sur leurs terres, afin d’éviter les frais d’une nouvelle colonie[2].

Les Acadiens, encouragés par le P. Germain et l’abbé de la Loutre, avaient commencé, en 1748, à émigrer en grand nombre vers le Nord de la Baie de Fundy.

Non seulement M. de la Galissonnière avait travaillé à former une barrière contre les Anglais du côté de l’Est, il avait aussi porté ses vues vers l’Ouest, et avait essayé de leur fermer l’entrée de la vallée de l’Ohio. Il avait envoyé M. Céloron de Bienville, avec 300 hommes, prendre possession de ce pays d’une manière solennelle.

Telles étaient les choses, lorsque M. de la Jonquière arriva en Canada, en 1749.

M. de Cornwallis, gouverneur de la Nouvelle- Écosse, connaissant le projet des Français, chercha, en 1750, à le faire échouer. Il se plaignit à M. de la Jonquière, qui lui répondit « qu’il n’avait aucune part aux mouvements des Acadiens ; mais que les officiers qui étaient dans ces cantons y demeuraient par ses ordres, pour garder ce pays comme appartenant à la France, en attendant la décision des limites ; qu’au reste, il ordonnait à ces officiers d’éviter toute difficulté avec les Anglais, mais cependant de se maintenir dans les postes qu’ils occupaient jusqu’à la décision de cette question[3].

Malgré les représentations de M de Cornwallis, M. de la Corne reçut l’ordre de bâtir un fort sur l’éminence de Beauséjour, qui donnait sur la Baie de Fundy. Les Anglais, de leur côté, en élevèrent un à Beaubassin, qu’ils nommèrent Lawrence. Ils y placèrent un commandant et une forte garnison.

Les difficultés qui survinrent alors en Amérique engagèrent les deux Cours à nommer la commission dont il était question dans le traité d’Aix-la-Chapelle. Cette : commission se réunit à Paris. Elle était composée de MM. Mildmay et Shirley, pour l’Angleterre, et de MM. de la Galissonuière et de Silhoutte, pour la France.

Les Commissaires exposèrent habilement leurs prétentions. L’Angleterre reclamait tout le territoire situé entre le fleuve et le golfe Saint-Laurent, l’Atlantique et une ligne tirée depuis le Kénébec au fleuve Saint-Laurent. La France reclamait le littoral de la Baie de Fundy, excepté la ville d’Annapolis, cédée par le traité d’Utrecht. Les Commissaires ne purent en venir à un accommodement sur cette grave question. Ils eurent de longues conférences pendant cinq ans ; mais il n’en résulta que plusieurs gros volumes de mémoires et de pièces justificatives. La question principale demeurait toujours indécise. Cependant, l’Angleterre ne retarda pas la guerre un instant, lorsqu’elle eut fait ses préparatifs[4].

Pendant ce temps, M. de la Jonquière mourut à Québec, au moïs de Mai 1752. Le Baron de Longueuil administra alors la colonie pendant quelques mois, jusqu’à l’arrivée du Marquis Duquesne de Menneville, nommé gouverneur du Canada.

À cette époque, la guerre devenait de plus en plus imminente. On croyait qu’elle éclaterait de jour en jour, à l’occasion de la question des limites de l’Acadie ; mais, contre toute prévision, elle devait commencer au sujet des frontières, du côté de la vallée de l’Ohio.

Pendant ce temps, les Abénakis, connaissant toutes ces menaces de guerre, étaient prêts à prendre les armes au premier ordre. M. de la Jonquière, convaincu que la paix ne durerait pas longtemps, s’était appliqué à les maintenir dans leur attachement aux Français, et ces sauvages lui avaient promis de demeurer fidèles à la cause de leurs alliés, comme par le passé[5].

Le Marquis Duquesne commença son administration par une revue générale des troupes et des milices. Il obligea tout le monde à servir, et mit les milices sur un pied respectable. Il fit voir qu’il était propre à commander.

On augmenta les fortifications de Beauséjour, et l’on envoya des troupes vers la Belle-Rivière, l’Ohio, Ces troupes se mirent en route en 1753, sous les ordres de M. Péan. Le gouverneur envoyait en même temps des instructions à M. de Contrecœur, commandant dans la vallée de l’Ohio, par lesquelles il lui enjoignait de s’efforcer d’empêcher les Anglais de faire des établissements en deçà des Appalaches et sur la Belle-Rivière, et de construire un fort pour la sûreté de sa garnison. Contrecœur, en obéissance à ces instructions, fit bâtir, en 1754, un fort à l’endroit où la petite rivière de la Monongahéla[6] se jette dans l’Ohio. Il le nomma fort Duquesne.

Le Marquis Duquesne fit aussi batir les forts Machault et de la Presqu’île, pour servir d’entrepôts au fort Duquesne.

Ce fut pendant l’accomplissement de ces ouvrages que M. de Contrecœur apprit qu’un corps considérable de troupes anglaises marchait contre lui, sous le commandement du colonel Washington. Il chargea alors M. de Jumonville d’aller le sommer de se retirer, parce qu’il était sur le territoire français. Jumonville, loin de se faire entendre, fut lâchement assassiné, ainsi que la plupart de ceux qui l’accompagnaient.

Le colonel anglais continua sa route, et alla construire le fort de la Nécessité, sur la Monongahéla.

Contrecœur, apprenant la mort de Jumonville, résolut de la venger de suite, et envoya M. de Villiers avec 600 Canadiens et 100 sauvages, attaquer les Anglais au fort de la Nécessité. Villiers attaqua résolument le fort. Les Canadiens, après un rude combat de dix heures, obligèrent Washington à capituler. Les Anglais s’engagèrent à retourner dans leur pays. Ils se retirèrent avec tant de précipitation qu’ils abandonnèrent leur drapeau[7].

Tel fut le commencement de cette grande guerre, où la France et l’Angleterre subirent de si grands échecs en Amérique.

Les Abénakis profitèrent de cette déclaration de guerre pour recommencer leurs courses dans la Nouvelle-Angleterre, ce qu’ils désiraient depuis deux ans. Le Gouvernement de Massachusetts, profitant du temps de paix, avait fait élever de nouveaux établissements dans le New-Hampshire, sur la rivière Connecticut. On projeta aussi de former des établissements militaires dans les townships de Coos. Un chemin devait être ouvert jusqu’à cette endroit, et on devait y établir deux villes[8], avec des magasins et des logements pour 200 hommes. Au printemps, 1752, plusieurs Anglais, engagés dans cette entreprise, remontèrent la rivière Connecticut, pour aller visiter l’endroit à établir. Ce mouvement fut connu par les Abénakis du Canada. Ces sauvages en furent mécontents, car ils prétendaient que cette partie du New-Hampshire leur appartenait. Plusieurs Abénakis de Saint-François furent alors députés pour s’opposer au projet des Anglais. Ils se rendirent à Charlestown, et informèrent le capitaine Stevens que, si les Anglais envahissaient leur territoire, ils le défendraient par les armes. Cette menace fut communiquée au gouverneur du New-Hampshire, qui la méprisa ; et les démarches des Anglais continuèrent.

En 1754, dès que les Abénakis eurent appris le commencement des hostilités entre les Anglais et les Français, dans la vallée de l’Ohio, ils se divisèrent en plusieurs bandes et se jetèrent sur les établissements du New-Hampshire. Un parti tomba sur Bakerstown, sur la rivière Pemigawassit[9], pilla et détruisit plusieurs édifices, tua ou fit prisonniers plusieurs Anglais.

D’autres sauvages attaquèrent Stevenstown, situé dans le voisinage de Bakerstown. Plusieurs habitants furent massacrés, et l’établissement fut entièrement détruit. Plusieurs autres établissements furent attaqués et détruits. Les habitants s’éloignèrent, et le Gouvernement de Massachusetts fut obligé de mettre des garnisons dans les places ainsi abandonnées.

Peu de temps après, un autre parti d’Abénakis se présenta près de Charlestown, à l’habitation d’un nommé James Johnson. Cette famille fut faite prisonnière et emmenée en Canada[10]. Bientôt, d’autres sauvages attaquèrent Keene, Walpole et plusieurs autres établissements, et firent de grands dommages aux colons [11].

Les Abénakis employèrent la plus grande partie de l’été et de l’automne de cette année à faire des courses dans la Nouvelle Angleterre. Ils semèrent partout la désolation et la mort. Ils ne craignirent pas même d’attaquer des garnisons, auxquelles ils firent subir de grandes pertes. Mais, comme ils n’avaient pas de commandants français, ils étaient mal dirigés et abandonnaient quelquefois le combat au moment où la victoire se déclarait en leur faveur. Ils s’enfuyaient alors dans la forêt avec un riche butin et un bon nombre de prisonniers.

Ce fut à cette époque que les Anglais formèrent leurs compagnies de « Rangers » qui leur furent très-utiles, surtout pour combattre les Abénakis. Ces compagnies furent appelées plus tard « les Rangers de Rogers », parcequ’elles furent placées sous le commandement du Major Robert Rogers. Plus tard, John Stark, le héros de Bennington en fut le capitaine. Stark avait été pris par les Abénakis, et après avoir demeuré quelque temps au milieu d’eux comme prisonnier, il put s’échapper[12].

Le major Rogers imagina de faire avancer ses « rangers » en deux rangs parallèles, lorsqu’il allait attaquer les sauvages. Il y avait alors moins de danger pour les embuscades, et les attaques de front ou de flanc. Cette pratique fut généralement suivie ensuite dans les guerres contre les sauvages[13].

L’Angleterre ayant terminé ses préparatifs de guerre, accorda de grosses sommes à ses colonies, et leur envoya pour commandant le général Edward Braddock, qui avait servi avec distinction dans les guerres d’Europe.

Voici quel était son plan d’opération contre le Canada. La vallée de l’Ohio devait être mise sous la la puissance des Anglais, après en avoir chassé les Français. Les forts Saint-Frédéric, Niagara et Beauséjour, devaient être attaqués[14].

Braddock partit de Cork, au commencement de Janvier 1755, et arriva le 20 Février, à Williamsbourg, en Virginie.

La France, voyant qu’il fallait faire la guerre en Amérique, réunit une flotte à Brest, et donna le commandement des troupes, destinées pour le Canada, au Baron Dieskau, qui s’était distingué sous le Maréchal de Saxe. Dieskau ne partit de Brest qu’à la fin d’Avril.

Le Gouvernement de Londres résolut de faire attaquer cette flotte. Il envoya, dans ce but, l’amiral Boscawen, qui partit de Plymouth le 27 avril. L’amiral anglais ne put rejoindre que deux vaisseaux français, près des bancs de Terreneuve : le Lis et l’Alcide. Ces deux vaisseaux furent cernés et forcés de se rendre, après avoir perdu beaucoup de monde. Les autres vaisseaux passèrent inaperçus, et arrivèrent heureusement à Québec. M. le Marquis de Vaudreuil-Cavagnal, qui venait remplacer M. Duquesne, était sur ces vaisseaux[15].

Braddock réunit à Alexandrie les gouverneurs des provinces, et les quatre expéditions suivantes furent organisées, Il marcherait lui-même, avec les troupes règlées, sur le fort Duquesne, dans la vallée de l’Ohio ; le gouverneur Shirley attaquerait le fort Niagara, avec les troupes provinciales ; le colonel Johnson attaquerait le fort Saint-Frédéric, avec les troupes des provinces du Nord ; et le colonel Monckton prendrait Beauséjour, avec les troupes de Massachusetts. Les Anglais avaient 15,000 soldats sur pied pour exécuter ces quatre expéditions[16].

Les derniers préparatifs de guerre étant faits, les Anglais et les Français se mirent en campagne. M. de Vaudreuil, ignorant le plan des Anglais, fit partir des troupes, sous le commandement de Dieskau, pour aller attaquer le fort Oswégo. Bientôt, la nouvelle de la présence de l’armée de Johnson sur le lac Saint-Sacrement fit différer l’expédition contre Oswégo, et Dieskau fut chargé d’aller s’opposer aux progrès de l’ennemi, du côté du fort Saint-Frédéric. Il se plaça sur le lac Champlain, avec près de 3,000 hommes. Parmi ces troupes il y avait environ 400 sauvages, dont la plupart étaient des Abénakis ; les autres étaient des Hurons et des Nipissings[17].

La première expédition que les Anglais exécutèrent fut l’attaque de Beauséjour. La flotte qu’on donna à Monckton se composait de trois frégates et de six bateaux. Il partit de Boston, le 20 Mai, et arriva à Chignectou[18], le 1 Juin, à six milles de Beauséjour. Du Chambon de Vergor, commandant de ce fort, ignorait complètement la présence des Anglais en cet endroit lorsqu’il en fut informé, le 2, par les habitants de Chipoudy. N’ayant aucun doute sur le dessein des Anglais, il invita les Acadiens à prendre les armes en toute hâte. Ceux-ci hésitèrent un peu ; cependant plusieurs de Mameramkouk, du Pont-à-Buot, de la Coupe et de la Baie-Verte vinrent s’unir à lui, ainsi que quelques Abénakis[19].

Monckton débarqua ses troupes sans difficulté, et alla camper près du fort Lawrence. Le 4 Juin, il sortit de son camp et s’avança vers le chemin de Buot, où il rencontra un détachement d’Abénakis et d’Acadiens. Les sauvages firent feu sur les Anglais ; mais, comme ils n’étaient qu’en petit nombre, ils furent bientôt forcés de prendre la fuite. Les Anglais allèrent se camper à la Butte-Amirande, à un peu plus d’un mille de Beauséjour. Vergor fit alors brûler l’église de Beauséjour et les maisons à l’entour du fort[20].

Quelques Abénakis erraient çà et là dans les environs du camp anglais. Un jour, ils firent prisonnier un officier anglais, nommé Hay, qu’ils emmenèrent à Beauséjour. Cet officier fut traité avec bonté[21].

Vergor invita tous les Abénakis de l’Acadie à prendre les armes pour la défense de Beauséjour. Mais le P. Germain, alors missionnaire de ces sauvages et dont la principale résidence était à la rivière Saint-Jean, ne voulut pas y consentir. Le Père, prévoyant le malheureux sort des Acadiens, ne voulait pas exposer ses sauvages au même malheur. Il se contenta de répondre que ses sauvages ne pouvaient abandonner leur poste, parcequ’ils avaient à craindre pour eux, comme les Acadiens[22].

Ce refus fut une des principales causes de la perte de Beauséjour.

Enfin, le 16 Juin, Vergor, voyant qu’il ne pouvait recevoir de secours, ni du Canada, ni de Louisbourg, ni des Abénakis, résolut de livrer son fort aux Anglais. Il écrivit à Monckton, demandant une suspension d’armes, afin d’écrire les articles de capitulation. La place fut rendue le même jour. Les troupes françaises sortirent du fort, avec les honneurs de la guerre, et furent transportées à Louisbourg. Le fort Gaspareaux se rendit aux mêmes conditions[23].

Après la prise de Beauséjour, les Anglais envoyèrent trois vaisseaux à la rivière Saint-Jean, pour s’emparer du fort que les Français y avaient élevé. Boishébert, commandant de ce fort, voyant qu’il lui était impossible de le défendre, le fit brûler et se retira. Il réunit un certain nombre d’Abénakis et d’Acadiens, et alla repousser les Anglais en différents endroits, mais il ne put les empêcher de brûler tous les établissements[24].

Bientôt, les Acadiens émigrèrent au Cap Breton, à l’Isle Terreneuve, à Miramichi, à la Baie-des-Chaleurs et à Québec. Ils offraient partout le spectacle d’une profonde misère. Environ 11,000 émigrèrent alors[25].

Il ne restait plus dans l’isthme que 5,000 à 6,000 Acadiens. Le gouverneur Lawrence résolut de les disperser dans les colonies anglaises. Afin qu’aucun ne put s’échapper, on ordonna le secret le plus inviolable touchant cette résolution. L’enlèvement des habitants devait se faire, le même jour et à la même heure, dans toutes les parties de l’Acadie. Le 5 Septembre, 1755, on convoqua, dans chaque paroisse, une assemblée des habitants, sous prétexte de leur communiquer un message important du gouverneur. Un certain nombre d’habitants, surtout de Beaubassin et d’Annapolis, se doutant de quelque chose, se réfugièrent dans les bois et vers les postes français les plus voisins. Mais dans le district des Mines, le plus riche de l’Acadie, le complot des Anglais réussit parfaitement. Les habitants se rendirent à l’appel du gouverneur. Ils furent aussitôt cernés par des troupes ; on leur annonça qu’ils étaient prisonniers de guerre, et qu’ils seraient conduits dans les colonies anglaises. Ces malheureux furent entassés, le 10 Septembre, sur des vaisseaux anglais, qui allèrent les jeter sur le rivage, depuis Boston jusqu’à la Caroline, sans pain et sans protection. Quelques-uns de ces exilés se réfugièrent ensuite à la Louisiane, d’autres à la Guyanne française[26].

C’est ainsi que les malheureux Acadiens furent arrachés et bannis de leur pays.

Les Abénakis, épouvantés à la vue d’un pareil spectacle, s’enfuyaient dans les forêts. Le malheur de leurs amis, et parents par les femmes, les affligeait profondément. Ils n’avaient pas tout-à-fait le même sort que les Acadiens, parce qu’ils étaient insaisissables ; mais ils demeuraient malheureux dans l’Acadie, devenue pour eux comme un immense et affreux désert. Tous les forts, où ils se réunissaient si souvent pour visiter leurs protecteurs, avaient été brûlés. Ces sauvages restaient sans amis, sans protecteurs, pour être désormais à la merci de leurs ennemis.

Telles étaient les craintes et l’affliction des Abénakis de l’Acadie, à la suite de l’expédition de 1755.

Ces craintes se sont réalisées depuis ; car ces sauvages ont mené une bien triste existence dans ce pays, depuis cette époque. Ils ont été refoulés et reculés de place en place. Aujourd’hui, les restes de cette malheureuse nation ont à peine un petit coin de terre pour se retirer, dans le Nouveau-Brunswick et dans le Maine.

Nous avons déjà dit que les Abénakis, qui existent actuellement dans le Maine, résident à Old-Town, sur la rivière Penobscot ; ceux du Nouveau-Brunswick sont sur les rivières Tobique[27] et Saint-Jean.



  1. Mémoires sur les affaires du Canada. 1749-1760. 3.
  2. Mémoires sur les affaires du Canada. 1749-1760. 2.
  3. Mémoires sur les affaires du Canada, 1749-1760. 7. »
  4. Garneau. Hist. du Canada. Vol. I​I. 203.
  5. Mémoires sur les Affaires du Canada. 1749-1760.
  6. Les voyageurs canadiens appelaient cette rivière « la malangueulée. »
  7. Mémoires des affaires du Canada. 1749-1760, 36, 37.
  8. Ces deux villes sont aujourd’hui Newbury et Haverhill.
  9. Rivière à la graisse d’ours.
  10. Nous donnons la relation de la captivité de cette famille dans les chapitres XXI, XXII, XXIII.
  11. H. Thrumbull. Hist. of the Indian Wars. 136-139.
  12. H. Thrumbull, Hist. of the Indian Wars. 139.
  13. Idem. 139.
  14. Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. III. 129. — Garneau. Hist. du Canada. Vol. I​I. 211.
  15. Quelques-uns pensent que M. le Marquis de VaudreuiL-Cavagnal ne prit les rênes du gouvernement du Canada qu’après la bataille de la Monongahéla, parce que sa commission ne fut enregistrée à Québec que le 10 Juillet 1755 (Mémoires sur les affaires du Canada. 1749-1760. 57) ; mais il est plus généralement admis qu’il fut reconnu comme gouverneur du Canada et qu’il commença à agir comme tel dès son arrivée à Québec avec Dieskau.
  16. Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. III. 129.
  17. Dieskau avait 800 sauvages pour attaquer Johnson du côté du lac Champlain ; mais ce sombre ne fut complété qu’après la défaite de Braddock dans la vallée de l’Ohio. La victoire de la Monongahéla inspira aux sauvages tant de confiance pour les Français qu’ils arrivèrent de toutes parts, de l’Ouest et de l’Acadie, pour s’unir aux troupes de Dieskau et s’opposer au progrès des Anglais, du côté du fort Saint-Frédéric (Mémoires sur les affaires du Canada. 1749-1760, 54).
  18. L’endroit où Monckton débarqua était appelé le Grand-Maringouin.
  19. Mémoires sur les affaires du Canada, 1749-1760. 44-46.
  20. Mémoires sur les affaires du Canada. 1749-1760. 46.
  21. Idem. 47.
  22. Mémoires sur les affaires du Canada. 1749-1760 47.
  23. Mémoires sur les affaires du Canada. 1749-1760. 50, 51.

    Bancroft. Hist. of the U.S. Vol. I​I. 140.

  24. Garneau. Hist. du Canada. Vol. I​I, 223.
  25. E. Rameau, La France aux colonies. 1re partie 41.
  26. E. Rameau. La France aux Colonies. 1re. partie. 42. 43.
  27. Il ne sera pas inutile de dire ici l’origine du mot « Tobique ». Près de son embouchure, la rivière Tobique coule, l’espace de deux ou trois arpents, entre deux gros rochers, dont les sommets sont presque réunis à une grande hauteur au-dessus de l’eau. Ce qui forme une longue voûte sous-roc où les rayons du soleil ne pénètrent jamais, Pour cette raison, les sauvages appelèrent cet endroit : « Tebok » nuit. C’est de ce mot que vient celui de « Tobique ».